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edenmartine
30/04/2014, 08h29
des symboles de l'Etat pris d'assaut dans l'EstLe Monde.fr avec AFP | 29.04.2014 à 17h24 • Mis à jour le 30.04.2014 à 08h23

La situation en Ukraine est loin de s'améliorer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/am%C3%A9liorer). Moscou d'un côté et l'Ukraine (http://www.lemonde.fr/ukraine/) de l'autre — soutenue par Washington et l'Union européenne (http://www.lemonde.fr/union-europeenne/) — multiplient les déclarations sans faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) pencher la balance diplomatique. L'est du pays est plus que jamais en proie aux violences des séparatistes prorusses, qui gagnent du terrain.





Prises d'assaut à Lougansk
http://s1.lemde.fr/image/2014/04/29/534x267/4409310_3_612c_sur-le-terrain-l-est-du-pays-est-toujours-en_f4fa1f696f3d76363c84ab14614d7371.jpg

Mardi, c'est Lougansk, grande ville proche de la frontière russe passée aux mains des prorusses en avril, qui a été au centre (http://www.lemonde.fr/centre/) des violences. Plusieurs symboles de l'autorité de l'Etat ukrainien qui ont été attaqués : environ trois mille personnes ont manifesté devant le siège des services (http://www.lemonde.fr/services/) de sécurité. Puis, la préfecture régionale a été prise d'assaut, ses (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/ses/) occupants délogés et le drapeau russe hissé sur son toit.
Des manifestants prorusses ont ensuite lancé un assaut contre le commissariat de police (http://www.lemonde.fr/police/), auquel les policiers ont riposté avec des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène. Les manifestants ont enfoncé le portail et lancé des pierres sur le bâtiment, avant d'être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) rejoints par une trentaine d'hommes en civil ou en uniforme et arm (http://www.lemonde.fr/arm/)és de kalachnikovs et de lance-roquettes.
Les policiers assiégés ont finalement évacué les lieux dans la soirée, sans armes. Ils sont passés en file indienne entre deux rangées de civils et d'hommes armés, certains en treillis et d'autres non, puis sont montés dans un bus qui était venu leschercher (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/chercher).
Le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a réagi à ces attaques en dénonçant « l'inaction, l'impuissance et parfois la trahison criminelle des forces de l'ordre dans les régions de Donetsk et de Lougansk ». Lundi, des hommes lourdement armés s'étaient déjà emparés de la mairie et ont dressé des barricades à Kostiantynivka, proche de Donetsk. A Donetsk même, capitale régionale, des séparatistes ont attaqué une marche pro-Kiev, faisant une quinzaine de blessés.


http://s1.lemde.fr/image/2014/04/29/534x267/4409365_3_aeaa_attaque-de-la-prefecture-regionale-de_41664dd2afec63f412f4a2815502b05a.jpg

Washington dénonce des actions « terroristes »

Mardi, les Etats-Unis ont fermement condamné les violences commises contre les partisans de l'unité du pays, ainsi que « les enlèvements par les séparatistes d'observateurs ukrainiens et internationaux, dont certains ont été sauvagement battus. » « C'est du terrorisme pur et simple », a souligné l'ambassade des Etats-Unis à Kiev.
Lundi soir, le secrétaire à la défense (http://www.lemonde.fr/defense/) américain, Chuck Hagel, a de nouveau appelé la Russie (http://www.lemonde.fr/russie/) à « mettre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/mettre) un terme à son influence déstabilisatrice en Ukraine ».




Moscou assure qu'il n'« envahir[a] pas l'Ukraine »

Appelant Washington à « tempérer la rhétorique » sur la crise ukrainienne, le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou, a « démenti catégoriquement les affirmations sur la présence de groupes de sabotage russes dans le sud-est de l'Ukraine ». Il a aussi assuré que les troupes russes participant à des« manœuvres » près de la frontière de l'Ukraine étaient rentrées dans leurs casernes, et que « les forces russes n'envahiront pas l'Ukraine », dans un entretien téléphonique avec son homologue américain, Chuck Hagel.
http://s1.lemde.fr/image/2014/04/28/534x0/4408208_7_3bcf_ill-4408208-ab03-29-04ukr-x1p2_2b1d5ef2a2fb5ddebc4b772268dd68d6.jpgCet après-midi du 23 avril, Kazbek a reçu un coup de téléphone de son ami d'enfance. « Alors qu'est-ce que tu fais ? Viens, on a besoin de toi sur les barricades ! » Kazbek a menti. Il a prétendu que sa mission à l'étranger s'éternisait, qu'il ne rentrerait pas tout de suite à Sloviansk.A ses (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/ses/) parents non plus, il n'a pas dit qu'il se trouvait à seulement une cinquantaine de kilomètres de la maison, qu'il avait passé la journée à s'exercer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/exercer) au tir, qu'il dormait par terre sur un matelas usé en compagnie d'hommes qu'il ne connaissait pas cinq jours plus tôt. Surtout, il ne leur a pas dit que la prochaine fois qu'il rentrerait en ville, ce serait, peut-être, une kalachnikov à la main, avec pour ordre de déloger (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9loger) son ami des barricades. Cet après-midi, il s'est demandé s'il ferait feu, ce jour-là. Il a éludé : « On verra quels seront les ordres, et on verra qui tirera le premier. »
Kazbek – le nom de guerre qu'il s'est choisi – a 30 ans. Parce qu'il a peur d'être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre)reconnu, il ne dira rien de plus, ni n'enlèvera la cagoule qui lui masque le visage. Depuis le 12 avril, sa ville est aux mains d'hommes en armes qui ont érigé des barricades, nommé un nouveau maire et pris le contrôle de la police (http://www.lemonde.fr/police/). Ces hommes, qui occupent des bâtiments publics un peu partout dans le Donbass – la région de l'est ukrainien qui comprend les régions administratives de Donetsk et de Lougansk –, réclament le rattachement à la Russie (http://www.lemonde.fr/russie/).
« C'EST UN CHOIX DE VIE, CELUI DE SAVOIR (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/savoir) DANS QUEL PAYS ON VEUT VIVRE »
Kazbek, lui, pense qu'il serait plus intelligent de travailler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/travailler) à faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) de l'Ukraine (http://www.lemonde.fr/ukraine/) un pays « plus civilisé et moins corrompu ». Quand les miliciens de Sloviansk ont commencé à distribuer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/distribuer) des armes à la population (http://www.lemonde.fr/demographie/), il a décidé qu'il se battrait dans le camp d'en face, celui des « pro-ukrainiens ». « Ce n'est pas une question de nationalisme, dit-il. Il y a ici des Géorgiens, des juifs… Moi-même, je suis russe, mais je me vois comme un patriote ukrainien. C'est un choix de vie, celui desavoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/savoir) dans quel pays on veut vivre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/vivre). »
Ce même 12 avril, jour de la chute de Sloviansk, Semion Semenchenko, 38 ans, a posté sur Facebook (http://www.lemonde.fr/facebook/) son premier message « aux patriotes du Donbass et de l'Ukraine ». Ce capitaine-lieutenant de réserve de la marine ukrainienne appelait quiconque disposant d'une formation (http://www.lemonde.fr/formation/) militaire à le rejoindre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/rejoindre). Puis, il a baissé le store de son magasin d'informatique et a installé son camp dans un kolkhoze désaffecté de la région de Dnipropetrovsk. A un kilomètre de là, au-delà du champ de patates, c'est le Donbass et son paysage façonné par les terrils des mines de charbon.
Un par un, Kazbek et d'autres sont venus et forment désormais un « bataillon dedéfense (http://www.lemonde.fr/defense/) territoriale du Donbass » fort d'une centaine d'hommes, tous originaires du sud-est ukrainien. « Puisque l'Etat est incapable de régler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/r%C3%A9gler) la situation, c'est à nous de défendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/d%C3%A9fendre) notre terre », explique Filaret, 55 ans, qui possède une affaire à Lougansk, loin dans l'est, et a des intérêts en Russie. Le vétéran du groupe, un ancien de l'Afghanistan (http://www.lemonde.fr/afghanistan/), ne pensait pas remettre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/remettre) un jour l'uniforme et se mettre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/mettre) au garde-à-vous (http://www.lemonde.fr/vous/) sur l'injonction de Pavel, un homme qui, il y a encore quelques jours, donnait des cours de design à Kharkiv.
« IL FAUDRA LES ISOLER (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/isoler) ET LES COMBATTRE »
Au milieu des tracteurs rouillés, ces hommes s'entraînent à faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) la guerre en uniformes noirs. Comme au temps de la révolution de Maïdan, ils ont laissé leurs familles et leur travail. Il ne s'agit plus de manifester (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/manifester) ou de jeter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/jeter) des pavés sur la police : c'est à une guerre civile – « lancée par ceux d'en face » – qu'ils se préparent.
« On fera tout pour éviter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/%C3%A9viter) une confrontation avec ceux qui étaient nos voisins,assure le commandant Semenchenko. Ce sont des bandes criminelles qui sont à la manoeuvre. Ils ont enrôlé et arm (http://www.lemonde.fr/arm/)é de simples citoyens, en les trompant ou en utilisant l'argent de Poutine. Il faudra les isoler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/isoler) et les combattre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/combattre). »
http://s1.lemde.fr/image/2014/04/28/534x0/4408257_7_c55e_des-milices-pro-ukrainiennes-habillees-en-noir_08ef3647a2468967c43af12a4fa009be.jpg

Le 17 mars, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a signé un décret autorisant la constitution de groupes de volontaires. En plus des formations de l'ouest du pays et de Kiev, qui n'ont pas déposé les armes depuis la révolution, d'autres bataillons, similaires à celui de Semion, se seraient formés. Lui est venu dans la région de Dnipropetrovsk, un peu plus à l'ouest, parce que le Donbass est devenu un endroit dangereux pour les pro-ukrainiens. La région est sous le contrôle d'Igor Kolomoïski (http://www.lemonde.fr/ski/), un oligarque enrichi dans la banque et les médias (http://www.lemonde.fr/actualite-medias/), nommé gouverneur après la révolution quand l'est a commencé à gronder (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/gronder) contre le pouvoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pouvoir) central. En mobilisant ses réseaux et en utilisant des méthodes dignes d'un shérif – comme une récompense de 10 000 dollars pour la capture d'un homme en armes –, il a contenu la poussée des séparatistes. C'est désormais dans le Donbass que se concentrent la majeure partie des tensions.
« QUAND IL FAUDRA D'AUTRES ARMES, NOUS SAURONS OÙ LESTROUVER (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/trouver) »
Kolomoïski aide (http://www.lemonde.fr/services-aux-internautes/). Il a fourni la base, les matelas, assure le ravitaillement. Pour le reste – uniformes, moyens de communications –, les dons des particuliers ont suffi, assure Semion. Quant aux armes, il y a celles que les réservistes et les chasseurs ont apportées avec eux. « Quand il en faudra d'autres, nous saurons où les trouver (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/trouver). »
Du côté des séparatistes, aussi, des dizaines de groupes se sont formés. En plus des aventuriers venus de Crimée ou de Russie, les sympathisants prorusses du Donbass ont créé de mystérieuses armées : armée cosaque, armée du Donbass,armée (http://www.lemonde.fr/armee/) du Sud-Est… La plupart relèvent du fantasme. Mais, là aussi, après les bâtons et les barres de fer, les armes sont apparues, amenées de l'extérieur ou pillées dans les commissariats. Il s'est trouvé des civils pour les prendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/prendre).
Ceux de Droujkovka, une ville située à 20 km au sud de Sloviansk, forment un petit groupe au sein de l'Armée populaire du Donbass. Ils sont arrivés après la prise de la ville, quand, en échange d'un document officiel, et si l'on n'était pas trop jeune ou trop dérangé, on recevait une kalachnikov.
Eux aussi ont quitté leurs foyers. Leur caserne est une grange. Ils se sont placés sous le commandement de Iouri, 50 ans, retraité de l'armée, lui aussi un ancien de l'Afghanistan. Tout comme le commandant Semenchenko, Iouri pense qu'une guerre civile a démarré dans le Donbass. Et qu'elle a été déclarée par le camp d'en face – « quand Kiev nous a interdit de parler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/parler) russe ».
« ILS ONT PRIS LE POUVOIR (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pouvoir), ALORS ILS ONT TOUS LES DROITS ? »
Ce 22 avril, le détachement de Droujkovka délaisse ses patrouilles pour une mission particulière. Aujourd'hui, on enterre avec les honneurs militaires deux soudeurs et un chauffeur de bus. Les trois hommes ont été tués le week-end (http://www.lemonde.fr/week-end/)précédent alors qu'ils gardaient un barrage, armés de simples bâtons. Les circonstances de la fusillade sont floues, mais les séparatistes l'attribuent à Pravy Sektor, un groupe ultranationaliste ukrainien.
Les hommes du commandant Iouri, entassés dans un petit van kaki, escortent le convoi funéraire jusqu'au village d'Alexandrovka, dont sont originaires deux des trois tués. C'est à eux qu'il reviendra de tirer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/tirer) une salve en l'air. Les hommes sont graves, la colère sourde qui les a poussés à prendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/prendre) les armes contre leur gouvernement est plus pressante encore en ce jour de deuil.
Cette colère est née quand ils ont vu le président renversé à Kiev par les« fascistes » et leurs alliés américains, quand ils ont vu les policiers antiémeuteprendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/prendre) feu sous les cocktails Molotov de Maïdan. « Ils ont pris le pouvoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pouvoir), alors ils ont tous les droits ? Nous empêcher (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/emp%C3%AAcher) de vivre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/vivre), de parler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/parler) notre langue ? Nousprendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/prendre) notre argent ? Et si je ne suis pas content, on me traite de terroriste, alors que ceux qui ont tiré sur la police sont devenus des héros… »
C'est Dmitri qui parle. Il a 40 ans et travaille, quand il trouve à s'employer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/employer), dans le bâtiment. Il a préféré amener (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/amener) son long fusil de chasse, qu'il serre contre lui. Pendant que ses camarades forment une haie d'honneur devant le cercueil, il monte la garde sur le chemin de terre qui mène au cimetière. On dit que les miliciens de Pravy Sektor rôdent. Les hommes du commandant Iouri sont convaincus que Kiev veut les « anéantir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/deuxieme-groupe/an%C3%A9antir) ». Ils n'ont plus d'autre choix que de sebattre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/battre).
LE DONBASS QUE L'ON MÉPRISE ALORS QU'IL FIT LA FIERTÉ DE L'URSS
Ils racontent aussi leur ville de Droujkovka, 50 000 habitants, dont les usines se meurent, les villages qui s'éteignent, les oligarques locaux et les politiciens corrompus qui font la loi, le Donbass que l'on méprise alors qu'il fit la fierté de l'URSS puis de l'Ukraine indépendante. Leur révolte, celle d'hommes simples, moins éduqués que ceux du camp d'en face, est un cri de désespoir. « On nous met à genoux », soupire Andreï, 46 ans, un mécanicien au regard doux.
Eux réclament un référendum, et voteraient tous en faveur d'un rattachement à la Russie. Parce que « ça ne peut pas être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) pire que maintenant » et parce qu'ils se sentent russes avant tout.
Dans le Donbass, où les actions séparatistes se traduisent surtout par des prises de bâtiments publics, ceux qui ont pris les armes sont une infime minorité. Ici, on s'enorgueillit plus facilement du charbon sorti de terre que des exploits au combat. Et tous ceux qui, aujourd'hui, patrouillent en arborant une kalachnikov ne combattront pas forcément, le jour venu. Mais qui aurait pu imaginer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/imaginer), il y a seulement quinze jours, que des armes apparaîtraient entre les mains de ces pères de famille (http://www.lemonde.fr/famille/) paisibles ?
« Jamais depuis l'indépendance il n'y a eu ici un tel niveau de haine », reconnaît, dans le camp des pro-ukrainiens, Viktor, un métallurgiste de Marioupol. Semion, son commandant, se fait pensif. « Dans le fond, eux et nous sommes semblables. Chaque camp se revendique patriote. Chaque camp dit défendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/d%C3%A9fendre) sa terre et croit que l'autre est manipulé. Alors que nous avons un ennemi commun bien plus terrible. Les prorusses hurlent contre Kiev, mais leur vrai ennemi, ce sont les élites locales corrompues. Le nôtre aussi. »



les « preuves » américaines de l'implication russe sont-elles fiables ?
Le Monde.fr | 23.04.2014 à 14h05 • Mis à jour le 24.04.2014 à 12h14

http://s1.lemde.fr/image/2014/04/22/534x267/4405042_3_bc17_des-photographies-diffusees-par-le_e4a668ab82309e044ba16031c39bf38c.png


« Tout gouvernement américain devrait être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) prudent en présentant des photographies comme des preuves, un peu plus d'une décennie après que Colin Powell a exhibé des images montrant de façon erronée des armes de destruction massives en Irak (http://www.lemonde.fr/moyen-orient-irak/) » écrit le Guardian (http://www.theguardian.com/world/2014/apr/22/-sp-does-us-evidence-prove-russian-special-forces-are-in-eastern-ukraine) mardi 22 avril.
Deux jours après leur publication, le quotidien britannique s'est penché avec circonspection sur les images dévoilées par le département d'Etat américain et présentées comme des preuves que les séparatistes arm (http://www.lemonde.fr/arm/)és dans l'est de l'Ukraine (http://www.lemonde.fr/ukraine/) sont en fait des militaires ou officiers de renseignement russes.Lire : Les Etats-Unis dévoilent des « preuves » de l'implication de la Russie en Ukraine (http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/04/22/les-etats-unis-devoilent-des-preuves-de-l-implication-de-la-russie-en-ukraine_4405041_3214.html)
Marqué par le précédent criméen dans lequel de mystérieux miliciens s'étaient établis autour des points stratégiques de la péninsule avant son annexion par laRussie (http://www.lemonde.fr/russie/) en mars, Kiev a fourni à Washington une série de photographies visant àdémontrer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9montrer) une répétition de ce scénario dans l'est du pays. Des photographies brandies lundi par la diplomatie (http://www.lemonde.fr/diplomatie/) américaine, argumentation à l'appui.
On y voit par exemple un homme en armes barbu, présenté comme le même que celui figurant sur une image prise dans les rangs russes lors de leur expédition enGéorgie (http://www.lemonde.fr/georgie/) en 2008. Ressemblance bien approximative, s'étonne le Guardian : moustache, couleur capillaire et charge pondérale sont loin d'être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) franchement identiques.
La BBC (http://www.bbc.com/news/world-europe-27104904) s'est, elle aussi, saisie des « preuves » avec des pincettes. Le badge sur la manche d'un milicien, présenté comme caractéristique des forces russes ? Il se vend sur Internet pour moins de 4 euros. Le soldat à l'uniforme semblable, pris en photo en Crimée puis plus récemment dans l'est de l'Ukraine ? Il porte une cagoule, d'ailleurs différente, et le pistolet fixé à sa ceinture ne l'est pas de la même manière.
Prouver l'identité d'un homme masqué nécessite d'en scanner l'iris, explique le site américain Defense One (http://www.defenseone.com/technology/2014/04/science-unmasking-russian-forces-ukraine/82693/#.U1FlZEItB-8.twitter). Un équipement de reconnaissance extrêmement sophistiqué peut parvenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/parvenir) à réaliser (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/r%C3%A9aliser) cette tâche en prenant une photo à trois mètres de distance. Le gouvernement ukrainien n'en dispose pas, et ses (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/ses/) photos, lointaines et granuleuses, ne sont guère convaincantes.
« Il ressort de ces images qu'au moins une unité de paramilitaires prorusses lourdement armés et bien équipés opère dans la région de Donetsk, conclut la BBC. Mais il ne peut pas être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) affirmé avec certitude que ce sont des forces spéciales russes, à proprement parler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/parler), comme le font les Ukrainiens. »

enzo
30/04/2014, 10h18
Ce jeux a vouloir demontrè qui pisse le plus loin risque de mal finir, et les consequences se seras pour les pauvres gens comme toujour