edenmartine
26/04/2014, 06h56
Le Monde.fr | 25.04.2014 à 14h18 • Mis à jour le 25.04.2014 à 14h36 |
http://s1.lemde.fr/image/2014/04/25/534x0/4407531_7_4053_environ-35-expeditions-pour-gravir-le-mont_100cb9e742b5e2dabe84801d092bd6a3.jpg
Environ 35 expéditions pour gravir le mont Everest sont organisées chaque année, quand il y a en avait qu'une par an il y a trente ans. | AFP/STRAprès l’avalanche – ou plutôt la chute de sérac (http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rac) – qui a tué seize d’entre eux sur le flanc népalais de l’Everest, vendredi 18 avril, (http://www.widermag.com/news-sherpas-everest-les-16-morts-trop-saison-ascension-close-greve-sherpas) les porteurs d’altitude ont annoncé qu’ils renonçaient à toute ascension du plus haut sommet du monde cette saison (http://www.lemonde.fr/sport/article/2014/04/22/everest-la-tension-monte-entre-alpinistes-et-sherpas_4405123_3242.html)(avril-mai). Sans ceux que l’on appelle les sherpas – la majorité appartient effectivement à l’éthnie népalaise des Sherpa, mais certains porteurs d’altitude peuvent être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) Tamang, Gurung, ou Chhetri par exemple –, pour préparer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/pr%C3%A9parer) la voie (échelles, cordes, etc.) menant du camp de base au sommet, et pour porter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/porter)bagages et bouteilles d’oxygène, le toit du monde n’est plus accessible qu’aux alpinistes professionnels.
Lire : Saison terminée sur l'Everest après une nouvelle avalanche (http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/04/25/saison-terminee-sur-l-everest-apres-une-nouvelle-avalanche_4407532_3216.html)
Le gouvernement népalais, affolé de voir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/voir) les grandes agences occidentalesannuler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/annuler) leurs expéditions les unes après les autres, a dépêché sur place une délégation chargée de négocier (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/n%C3%A9gocier) avec les sherpas et de trouver (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/trouver) un terrain d’entente afin que la saison puisse malgré tout se dérouler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9rouler) normalement. Deux objectifs motivent la « grève » des sherpas : honorer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/honorer) la mémoire des seize disparus, etprofiter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/profiter) de cette occasion tragique pour obtenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/obtenir) de meilleures conditions de travail (http://www.lemonde.fr/conditions-de-travail/), notamment financières.
« ILS SONT TRAITÉS COMME DE LA VIANDE »
Selon l’alpiniste français Marc Batard, auteur de l’ascension la plus rapide sans oxygène du plus haut sommet du monde et qui dénonce le « business de l’Everest », les sherpas ont de quoi être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) en colère. L'expédition dans l’Himalayarevient, en moyenne, à 50 000 euros par personne. « Les agences françaises, européennes, américaines gagnent de l'argent dessus, explique-t-il, les agences intermédiaires népalaises gagnent beaucoup d'argent dessus, et au bout du compte, ce sont les porteurs népalais qui gagnent le moins. Ils sont traités comme de la viande, ce sont les marionnettes de ce système. Ce ne sont pas les patrons des agences qui gagnent de l'argent qui se sont retrouvés sous l'avalanche. »
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=moBJMGNSql4
Une bonne partie du prix de l'expédition sert à obtenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/obtenir) une « autorisation de sommet », sorte de permis d'ascension, obligatoire pour tout étranger sur chaque haut sommet au Népal (http://www.lemonde.fr/nepal/). Actuellement, un alpiniste seul doit payer environ 18 000 euros à l'Etat népalais pour escalader l (http://www.lemonde.fr/sport/article/2014/04/25/brigand.ca/combien-ca-coute-monter-leverest-en-2013/)’Everest (il existe un forfait à 50 000 euros pour sept personnes) (http://www.lemonde.fr/sport/article/2014/04/25/brigand.ca/combien-ca-coute-monter-leverest-en-2013/). Et les sherpas n’en voient pas beaucoup la couleur, selon Didier Cour, de l'agence française Terre d'aventures : « Ceux qui s'en mettent plein les poches, c'est l'administration à Katmandou. Ils ne reversent que 5 % à la région sherpa. En gros, 95 % des royalties [des autorisations de sommet] vont vers les fonctionnaires de l'Etat. »
Pour autant, assure-t-il, les sherpas de l'Everest ne sont pas les moins bien lotis :« Celui qui accompagne une expédition jusqu'au sommet de l'Everest gagne environ 6 000 dollars [4 300 euros], c'est-à-dire, en deux mois, l'équivalent de deux ans de salaire d'un professeur à Katmandou. J'entends bien qu'ils ne sont pas assez payés et qu'il y a des risques, mais je pense qu'il y a des gens bien plus à plaindre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/plaindre) qu'eux au Népal. » Par exemple : « Les porteurs qui ne font pas de trekking, ceux qui ravitaillent les villages et portent des charges de 120 kilos pourgagner (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/gagner) quasiment rien. »
Tout le monde s’accorde, en revanche, pour dire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/dire) que la question des assurances pose problème. « En cas de décès d'un sherpa, explique Didier Cour, sa famille (http://www.lemonde.fr/famille/)touchera une somme qui lui permettra, au mieux, de tenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/tenir) deux ans. Donc, quand c'est des gars de 30 ans qui meurent, ce sera très compliqué de payer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/payer) la scolarité des enfants. C'est surtout pour ça qu'ils protestent. »
http://s1.lemde.fr/image/2014/04/25/534x267/4407533_3_63db_en-cas-de-deces-d-un-sherpa-explique-didier_25fa54bc081e8bcc0529f71a28252c3e.jpgPendant longtemps, les sherpas se contentaient de porter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/porter) les bagages des alpinistes. La préparation des voies était assurée par des alpinistes occidentaux. Mais les sherpas népalais se sont spécialisés, et équipent désormais les itinéraires. Une aubaine pour les agences occidentales, à qui cela revient moins cher. Marc Batard s’en agace : « L'Everest est devenu une telle boîte à fric que les sherpas prennent un maximum de risques sans avoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir) de réelle formation (http://www.lemonde.fr/formation/), sans toujours être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) au point dans la gestion des risques, pour équiper (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/%C3%A9quiper) la voie avant que les expéditions n'arrivent et que les touristes qui paient un max puissent faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire)l'ascension. »
Didier Cour constate également une dérive. Lui a fait l'ascension en 1986. « Cette année-là, il n'y avait qu'une expédition, se rappelle-t-il. Aujourd'hui, au printemps, en moyenne, il y a 35 expéditions en même temps à l'Everest. On voit des lignes ininterrompues de gens à la queue-leu-leu. » Pour la saison avril-mai – l'autre saison aura lieu se déroule en septembre-octobre –, le gouvernement a accordé un permis d'ascension à 734 personnes, dont 400 guides, pour 32 expéditions prévues.
DOUBLEMENT DES CORDES ET DIMINUTION DES TARIFS
L'arrivée des systèmes de routage météo, qui permettent d'anticiper (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/anticiper) les créneaux de beau temps plusieurs jours à l'avance, a encore compliqué les choses. « Tout le monde calcule son trajet pour être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) au sommet les jours où on sait qu'il va faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire)beau, raconte Dider Cour. Résultat, certains jours, il y a plus de soixante-dix personnes au sommet, et vous (http://www.lemonde.fr/vous/) êtes obligé d'attendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/attendre) que certains descendent pour pouvoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pouvoir) y monter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/monter). »
La « surpopulation saisonnière » de l'Everest entraîne notamment la pollution du plus haut sommet du monde, et peut pourrir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/deuxieme-groupe/pourrir) l'atmosphère.
L'an dernier, une violente altercation avait opposé trois alpinistes occidentaux – parmi les meilleurs au monde – à des sherpas qui préparaient la voie pour les touristes. (http://www.lemonde.fr/international/article/2013/05/06/pic-de-frayeur-a-everestland_3171992_3210.html)
Le gouvernement népalais a annoncé récemment son intention de doubler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/doubler) le nombre de cordes sur les murs de glace pour améliorer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/am%C3%A9liorer) les conditions de sécurité. « C'est complètement faux, s'offusque Marc Batard. C'est uniquement une question de business, si on double le nombre de cordes, c'est pour faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) passer le maximum de touristes, et donc le maximum de fric. La volonté de l'Etat népalais d'abaisser (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/abaisser) le tarif des autorisations d'ascension de 18 000 à 8 000 euros à partir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/partir) de l’an prochain peut aussi être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) perçu comme une incitation à faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) accéder (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/acc%C3%A9der) encore plus d’aspirants au toit du monde.
http://s1.lemde.fr/image/2014/04/25/534x0/4407531_7_4053_environ-35-expeditions-pour-gravir-le-mont_100cb9e742b5e2dabe84801d092bd6a3.jpg
Environ 35 expéditions pour gravir le mont Everest sont organisées chaque année, quand il y a en avait qu'une par an il y a trente ans. | AFP/STRAprès l’avalanche – ou plutôt la chute de sérac (http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rac) – qui a tué seize d’entre eux sur le flanc népalais de l’Everest, vendredi 18 avril, (http://www.widermag.com/news-sherpas-everest-les-16-morts-trop-saison-ascension-close-greve-sherpas) les porteurs d’altitude ont annoncé qu’ils renonçaient à toute ascension du plus haut sommet du monde cette saison (http://www.lemonde.fr/sport/article/2014/04/22/everest-la-tension-monte-entre-alpinistes-et-sherpas_4405123_3242.html)(avril-mai). Sans ceux que l’on appelle les sherpas – la majorité appartient effectivement à l’éthnie népalaise des Sherpa, mais certains porteurs d’altitude peuvent être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) Tamang, Gurung, ou Chhetri par exemple –, pour préparer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/pr%C3%A9parer) la voie (échelles, cordes, etc.) menant du camp de base au sommet, et pour porter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/porter)bagages et bouteilles d’oxygène, le toit du monde n’est plus accessible qu’aux alpinistes professionnels.
Lire : Saison terminée sur l'Everest après une nouvelle avalanche (http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/04/25/saison-terminee-sur-l-everest-apres-une-nouvelle-avalanche_4407532_3216.html)
Le gouvernement népalais, affolé de voir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/voir) les grandes agences occidentalesannuler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/annuler) leurs expéditions les unes après les autres, a dépêché sur place une délégation chargée de négocier (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/n%C3%A9gocier) avec les sherpas et de trouver (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/trouver) un terrain d’entente afin que la saison puisse malgré tout se dérouler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9rouler) normalement. Deux objectifs motivent la « grève » des sherpas : honorer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/honorer) la mémoire des seize disparus, etprofiter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/profiter) de cette occasion tragique pour obtenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/obtenir) de meilleures conditions de travail (http://www.lemonde.fr/conditions-de-travail/), notamment financières.
« ILS SONT TRAITÉS COMME DE LA VIANDE »
Selon l’alpiniste français Marc Batard, auteur de l’ascension la plus rapide sans oxygène du plus haut sommet du monde et qui dénonce le « business de l’Everest », les sherpas ont de quoi être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) en colère. L'expédition dans l’Himalayarevient, en moyenne, à 50 000 euros par personne. « Les agences françaises, européennes, américaines gagnent de l'argent dessus, explique-t-il, les agences intermédiaires népalaises gagnent beaucoup d'argent dessus, et au bout du compte, ce sont les porteurs népalais qui gagnent le moins. Ils sont traités comme de la viande, ce sont les marionnettes de ce système. Ce ne sont pas les patrons des agences qui gagnent de l'argent qui se sont retrouvés sous l'avalanche. »
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=moBJMGNSql4
Une bonne partie du prix de l'expédition sert à obtenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/obtenir) une « autorisation de sommet », sorte de permis d'ascension, obligatoire pour tout étranger sur chaque haut sommet au Népal (http://www.lemonde.fr/nepal/). Actuellement, un alpiniste seul doit payer environ 18 000 euros à l'Etat népalais pour escalader l (http://www.lemonde.fr/sport/article/2014/04/25/brigand.ca/combien-ca-coute-monter-leverest-en-2013/)’Everest (il existe un forfait à 50 000 euros pour sept personnes) (http://www.lemonde.fr/sport/article/2014/04/25/brigand.ca/combien-ca-coute-monter-leverest-en-2013/). Et les sherpas n’en voient pas beaucoup la couleur, selon Didier Cour, de l'agence française Terre d'aventures : « Ceux qui s'en mettent plein les poches, c'est l'administration à Katmandou. Ils ne reversent que 5 % à la région sherpa. En gros, 95 % des royalties [des autorisations de sommet] vont vers les fonctionnaires de l'Etat. »
Pour autant, assure-t-il, les sherpas de l'Everest ne sont pas les moins bien lotis :« Celui qui accompagne une expédition jusqu'au sommet de l'Everest gagne environ 6 000 dollars [4 300 euros], c'est-à-dire, en deux mois, l'équivalent de deux ans de salaire d'un professeur à Katmandou. J'entends bien qu'ils ne sont pas assez payés et qu'il y a des risques, mais je pense qu'il y a des gens bien plus à plaindre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/plaindre) qu'eux au Népal. » Par exemple : « Les porteurs qui ne font pas de trekking, ceux qui ravitaillent les villages et portent des charges de 120 kilos pourgagner (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/gagner) quasiment rien. »
Tout le monde s’accorde, en revanche, pour dire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/dire) que la question des assurances pose problème. « En cas de décès d'un sherpa, explique Didier Cour, sa famille (http://www.lemonde.fr/famille/)touchera une somme qui lui permettra, au mieux, de tenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/tenir) deux ans. Donc, quand c'est des gars de 30 ans qui meurent, ce sera très compliqué de payer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/payer) la scolarité des enfants. C'est surtout pour ça qu'ils protestent. »
http://s1.lemde.fr/image/2014/04/25/534x267/4407533_3_63db_en-cas-de-deces-d-un-sherpa-explique-didier_25fa54bc081e8bcc0529f71a28252c3e.jpgPendant longtemps, les sherpas se contentaient de porter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/porter) les bagages des alpinistes. La préparation des voies était assurée par des alpinistes occidentaux. Mais les sherpas népalais se sont spécialisés, et équipent désormais les itinéraires. Une aubaine pour les agences occidentales, à qui cela revient moins cher. Marc Batard s’en agace : « L'Everest est devenu une telle boîte à fric que les sherpas prennent un maximum de risques sans avoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir) de réelle formation (http://www.lemonde.fr/formation/), sans toujours être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) au point dans la gestion des risques, pour équiper (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/%C3%A9quiper) la voie avant que les expéditions n'arrivent et que les touristes qui paient un max puissent faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire)l'ascension. »
Didier Cour constate également une dérive. Lui a fait l'ascension en 1986. « Cette année-là, il n'y avait qu'une expédition, se rappelle-t-il. Aujourd'hui, au printemps, en moyenne, il y a 35 expéditions en même temps à l'Everest. On voit des lignes ininterrompues de gens à la queue-leu-leu. » Pour la saison avril-mai – l'autre saison aura lieu se déroule en septembre-octobre –, le gouvernement a accordé un permis d'ascension à 734 personnes, dont 400 guides, pour 32 expéditions prévues.
DOUBLEMENT DES CORDES ET DIMINUTION DES TARIFS
L'arrivée des systèmes de routage météo, qui permettent d'anticiper (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/anticiper) les créneaux de beau temps plusieurs jours à l'avance, a encore compliqué les choses. « Tout le monde calcule son trajet pour être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) au sommet les jours où on sait qu'il va faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire)beau, raconte Dider Cour. Résultat, certains jours, il y a plus de soixante-dix personnes au sommet, et vous (http://www.lemonde.fr/vous/) êtes obligé d'attendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/attendre) que certains descendent pour pouvoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pouvoir) y monter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/monter). »
La « surpopulation saisonnière » de l'Everest entraîne notamment la pollution du plus haut sommet du monde, et peut pourrir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/deuxieme-groupe/pourrir) l'atmosphère.
L'an dernier, une violente altercation avait opposé trois alpinistes occidentaux – parmi les meilleurs au monde – à des sherpas qui préparaient la voie pour les touristes. (http://www.lemonde.fr/international/article/2013/05/06/pic-de-frayeur-a-everestland_3171992_3210.html)
Le gouvernement népalais a annoncé récemment son intention de doubler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/doubler) le nombre de cordes sur les murs de glace pour améliorer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/am%C3%A9liorer) les conditions de sécurité. « C'est complètement faux, s'offusque Marc Batard. C'est uniquement une question de business, si on double le nombre de cordes, c'est pour faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) passer le maximum de touristes, et donc le maximum de fric. La volonté de l'Etat népalais d'abaisser (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/abaisser) le tarif des autorisations d'ascension de 18 000 à 8 000 euros à partir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/partir) de l’an prochain peut aussi être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) perçu comme une incitation à faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) accéder (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/acc%C3%A9der) encore plus d’aspirants au toit du monde.