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edenmartine
16/04/2014, 18h34
la Libye otages d'islamistes radicaux (http://www.afriquejet.com/afrique-nord/5394-enlevement-de-l-ambassadeur-jordanien-la-libye-otages-d-islamistes-radicaux.html)http://www.alterinfo.net/photo/art/default/6534517-9855055.jpg
La revendications des ravisseurs de l'ambassadeur jordanien, Faouaz al-Atyan, réclamant l'échange du diplomate contre la libération d'un islamiste radical libyen détenu en Jordanie pour tentative d'attentat, illustre la montée d'influence des islamistes radicaux en Libye qui prennent en otage le pays dans une logique de violence terroriste.
Des enquêteurs libyens ont rapporté que le prisonnier détenu en Jordanie, Mohamed Dursi, est un islamiste radical condamné en 2007 pour son implication dans la planification en complicité avec un groupe affilié à Al-Qaïda, d'un attentat à l'aéroport d'Amman, la capitale de la Jordanie.

Bien qu'aucune partie n'a pu déterminer l'identité des ravisseurs qui ne l'ont pas déclinée eux-mêmes, il est évident qu'à travers leur revendication, il s'agit d'un groupe islamiste radical.

Les caméras de surveillance ont montré que des hommes encagoulés sont conduits par un homme barbu, a indiqué, dans une déclaration à la presse, un responsable au ministère de l'Intérieur libyen, Hichem Becher.

Le ministre des Affaires étrangères a reconnu des pourparlers indirects menés par des bonnes volontés avec les ravisseurs pour étudier la revendication et parvenir à une solution , selon la chaîne de télévision privée al-Nabaa.

Fin mars, l'ancien Premier ministre libyen, Ali Zeidan, avait mis en garde contre la transformation de la Libye en une rampe de lancement du terrorisme mondial, la rendant, à l'instar de l'Afghanistan, sous le règne des Talibans. M. Zeidan avait averti que si les milices affiliées à Al-Qaïda consolident leur influence dans le pays, cela pourrait entraîner une intervention des forces onusiennes de maintien de la paix.

Selon lui, la situation s'est détériorée à tel point que l'Etat est devenu faible à l'instar du Mali où les islamistes sympathisants d'Al-Qaïda ont, grâce à l'arsenal récupéré en Libye, fait chuter le gouvernement central de Bamako, provoquant une intervention militaire française.

Pointés du doigt dans la plupart des actes de violences commis en Libye, les groupes islamistes radicaux ont gagné en influence dans le sillage de la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Leur implication dans l'insécurité dans le pays a amené les Etat-Unis à classer l'un des plus importants groupes islamistes libyens Ansar Asharia, groupe salafiste djihadiste, dans la liste des organisations terroristes.

Très implantés dans la région orientale de la Libye notamment à Benghazi , Derna et Syrte fief de Mouammar Kadhafi, les islamistes radicaux ont commencé à s'étendre à l'ouest du pays et sont devenus très actifs à Sabratha et Tripoli. A Derna où il n’y a plus aucune présence sécuritaire des organes étatiques telles que la police ou l'armée, cette ville est livrée au groupes islamistes radicaux qui la gèrent comme un Emirat islamiste.

Les liens entre le groupe d'Ansar Asharia et Al-Qaïda sont très étroits et de nombreuses sources concordantes ont fait état de la connivence entre la nébuleuse et ces groupes armés.
L'objectif de ces islamistes est devenu clair, à savoir l'établissement d' un Etat islamique en Libye ou plus exactement un Califat, un dessein qu'ils ne cachent plus en le revendiquant haut et fort.

Les séries d'assassinats et d'attaques contre les militaires, policiers, journalistes, activistes politiques et des organisations de la société civile en particulier dans leur fief à l'Est et à Benghazi, bastion de la révolution, sont la partie visible de l'iceberg .

Ces assassinats visent à affaiblir davantage l'Etat libyen après l'effondrement de toutes les structures et institutions du pays depuis la révolution qui a renversé le régime du dictateur Mouammar Kadhafi, selon l'analyste Mohameed al-Idrissi .

Il s'agit pour ces groupes d'empêcher la formation d'organes sécuritaires efficientes afin de maintenir le chaos sécuritaire pour qu'il puissent par la suite remplir le vide et s'emparer du pouvoir.

L'analyste a cité à cet égard le scénario des salafistes tunisiens découvert par les services de sécuritaire visant à créer davantage de troubles dans le pays à travers les assassinats et attentats pour renverser le pouvoir central et instaurer un Etat islamique.

La décision des nouvelles autorités libyennes de réformer les lois du pays en veillant à ce qu'elles ne contredisent pas la charia (loi islamique) a été perçu comme une concession de grande taille à l'égard de la montée de la mouvance islamiste dans le pays. Ces groupes ont traité publiquement les autorités d''apostats' notamment les organes de sécurité du pays.

Pourtant, les Libyens ont, dès la première occasion qui leur a été offerte, désavoué les courants islamistes en votant lors des élections législatives de juillet 2012 largement en faveur des partis politiques d'obédience libérale en particulier l'Alliance des Forces Nationale (AFN) qui a remporté la majorité des sièges réservés aux partis politiques au détriment du Parti pour la Justice et la Construction (PJC), bras politique des Frères musulmans libyens.

Kamal al-Mazoughi, universitaire, se rappelle bien que lors de ces élections, les électeurs ne cachaient pas leur préférences pour le camp libéral. Selon lui, c'est grâce aux armes et à leur parfaite organisation ainsi qu'à la solidarité qu'ils se manifestent réciproquement que les islamistes se sont imposés peu à peu.

Il a rappelé que la Libye a constitué une exception dans les pays du printemps arabe en ne portant pas les islamistes au pouvoir, la Tunisie et l'Egypte avaient voté en faveur respectivement d'Enahdha et des Frères musulmans. Pour lui, le plus grave c'est la violence systématique de ces groupes qui refusent tout compromis et font de l'exclusion de l'autre un principe de base.

Pour combattre ces groupes et les empêcher de réussir leur plan, Ibrahim Tarhouni prône un marge front de la société civile et de toutes le forces vives de la nation pour contrer ces radicaux, rappelant que l'avantage c'est que malgré son conservatisme, la société libyenne opte pour un islam modéré..

Selon lui 'il est nécessaire de soutenir l'Etat à mettre en place des organes sécuritaires capables de juguler l'influence de ces islamistes quitte à recourir à un appui logistique de la communauté internationale qui semble avoir oublié ses obligations envers la Libye'.

Pana 16/04/2014