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Voir la version complète : Le papyrus évoquant la « femme de Jésus » date des « chrétiens anciens »



edenmartine
12/04/2014, 18h20
Le Monde.fr avec AFP | 10.04.2014 à 20h55 • Mis à jour le 11.04.2014 à 07h30

http://s1.lemde.fr/image/2012/09/19/534x267/1762130_3_ab0f_photo-du-morceau-d-un-papyrus-inconnu-ecrit-en_9ee2937d709c0cf00584f3cdaa539f52.jpg

Ce petit bout de papyrus, de 3,8 sur 7,6 cm, est au cœur d'une grande controverse. Sur le document découvert en 2012, 33 mots écrits en langue copte ont fait ressurgir une question scandaleuse (http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/09/19/un-document-relance-le-debat-sur-le-mariage-de-jesus_1762129_3224.html) pour les dogmes de l'Eglise : Jésus était-il marié ?Entre deux portions de phrases, les historiens ont en effet découvert ces deux expressions : « Jésus leur dit : “Ma femme” » et « elle pourra être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) ma disciple ». A l'époque, le Vatican (http://www.lemonde.fr/vatican/) s'était montré sceptique et de nombreux historiens expliquaient qu'il s'agissait probablement d'un faux. Jeudi 10 avril, une étude américaine a levé une part de mystère en assurant que ce papyrus date bien des « chrétiens anciens ».
Le document, l'encre ainsi que l'écriture et la structure grammaticale ont été analysés. Les scientifiques, dont l'analyse est publiée dans la Harvard Theological Review (http://www.hds.harvard.edu/faculty-research/research-publications/harvard-theological-review), datent son origine entre le VIe et le IXe siècle, donc « presque certainement le produit des chrétiens anciens et non un faux d'aujourd'hui », conclut l'étude.
Le papyrus a été soumis à différentes techniques de datation, dont la spectroscopie pour l'encre et le radio carbone par des scientifiques à l'université de Columbia, de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology. « Ces experts ont conclu que la composition chimique du papyrus et son oxydation correspondent à des vieux papyrus, comme celui de l'évangile de Saint Jean », précise l'étude.
« ERREURS GRAMMATICALES GROSSIÈRES »
Ces conclusions n'ont pas convaincu tous les historiens. Pour Leo Depuydt, égyptologue à l'université Brown, les analyses ne prouvent pas l'authenticité du document. Et pour cause : il est facile de se procurer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/procurer) des feuilles de papyrus ancien sur le marché. Les analyses (http://www.lemonde.fr/analyses/) de l'encre ne prouvent pas non plus la datation mais seulement que la composition est similaire à l'encre ancienne. Or (http://www.lemonde.fr/bourse/forex-data-lite/gold-united-states-dollar/) il est facile de la fabriquer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/fabriquer) avec de la suie de bougie et de l'huile.
Enfin, « les erreurs grammaticales grossières » dans ce texte et le fait que l'écriture des mots, à l'exception de « la femme de Jésus », soit identique à celle de l'évangile de Thomas, un texte ancien découvert en 1945, « ne peuvent pasêtre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) une coïncidence », insiste l'égyptologue, qui juge « suspect » que le propriétaire de ce papyrus reste anonyme.
Le fragment appartient à un collectionneur privé qui avait contacté Karen King, professeur d'histoire à la Harvard Divinity School, afin qu'elle l'aide (http://www.lemonde.fr/services-aux-internautes/) à le traduire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/traduire) et l'analyser (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/analyser). Il aurait été découvert en Egypte (http://www.lemonde.fr/egypte/) ou peut-être en Syrie (http://www.lemonde.fr/syrie/).