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Voir la version complète : 44% des autistes victimes de maltraitances



edenmartine
02/04/2014, 07h52
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À l'occasion de la journée mondiale de l'autisme, ce mercredi, le collectif Autisme publie une enquête mettant en lumière une «violation généralisée des droits des personnes autistes».






Aujourd'hui en France, un enfant sur cent naît avec un Trouble du Spectre Autistique. Cependant, nombre d'entre eux ne sauront jamais qu'ils sont autistes, ou le découvriront seulement à l'âge adulte. «La France dispose d'un système qui enferme les personnes autistes et réduit à zéro leurs chances de progresser», assène le collectif Autisme, qui rassemble six fédérations d'associations. «Un troisième plan autisme est en train d'être mis en place, mais la réalité du terrain reste dramatique», renchérit Florent Chapel, son président. À l'occasion de la journée mondiale de l'autisme, le 2 avril, le collectif publie une enquête mettant en lumière une «violation généralisée des droits des personnes autistes».
Plus de 77 % des autistes n'ont pas eu accès à un diagnostic précoce, près de 78 % ne reçoivent pas une éducation adaptée à leurs besoins et 44 % ont été victimes de maltraitances. «Quand le diagnostic est posé, c'est à l'âge de 6 ans en moyenne, déplore le collectif. Alors que les premiers signes se manifestent dès 18 mois!». Il faut dire que 70 % des pédiatres et médecins généralistes ne sont pas capables de donner la bonne définition de l'autisme, et que les intervenants en structure d'accueil de la petite enfance ne sont pas correctement formés non plus…
80% des enfants autistes ne sont pas scolarisésUne fois le diagnostic posé, «c'est comme une bombe avec un enchaînement de déflagrations progressives», affirme Florent Chapel. «Les parents doivent faire énormément de sacrifices, explique ce papa d'un petit Galaad de 8 ans. L'un doit s'arrêter de travailler. Le coût de la prise en charge est tel que certains, comme moi, n'ont d'autre solution que de vendre leur appartement pour payer les quelque 25.000 euros par an que représentent les professionnels qui se relaient auprès de l'enfant… Enfin, les nuits sont courtes, le couple n'a plus de vie sociale, se déchire: dans 80 % des cas, il finit par divorcer». Élever un enfant autiste réclame des trésors de patience et d'inventivité. «J'ai connu un petit garçon qui n'acceptait que de la nourriture bleue, se souvient le président du collectif. Une fillette qui ne parvenait à dormir que dans la baignoire…». La «déflagration suivante, prévient-il, c'est la colère des familles…»
Le troisième plan autisme (http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/05/02/97001-20130502FILWWW00317-les-mesures-du-3e-plan-autisme.php) a beau faire de la scolarisation une priorité (http://video.lefigaro.fr/figaro/video/autisme-sylvain-grandserre-instituteur-mes-collegues-ont-peur/3156453303001/), seules 175 nouvelles places en maternelle sont prévues par an, alors que ce sont 8000 autistes qui naissent chaque année… Quelque 80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés, déplore le Conseil de l'Europe, qui a d'ailleurs condamné la France en 2004, 2007, 2008 et encore en février 2014, évoquant «une violation des droits de l'Homme».
Et ensuite? «Les parents se ruinent, se séparent, et l'enfant finit enfermé», résume crûment Florent Chapel. L'enquête pointe que 30% des autistes sont menacés d'un enfermement injustifié en hôpital psychiatrique ou en institution. Plus de 82% des adultes ne travaillent pas, et plus de la moitié d'entre eux n'ont pas accès à leur dossier médical. «Qu'attend la terre des Droits de l'Homme pour accompagner dignement les personnes autistes?», interroge le Collectif Autisme. Afin de «faire la lumière sur l'ensemble des blocages et des aberrations», il réclame l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire.