edenmartine
30/03/2014, 06h33
La saison des joueurs du WAC Casablanca ressemblait déjà à un chemin de croix, elle a viré au cauchemar jeudi 20 mars. Alors que les joueurs wydadis étaient en pleine séance d’entraînement, à deux jours de la rencontre face à l’Olympique Safi, le groupe professionnel a subi un assaut armé. Une horde de supporters – si on peut les appeler comme cela – mécontents de la situation de leur club a fait irruption dans le complexe du club. L’entraîneur Mustapha Chahid et son attaquant Yassine Lakhal ont terminé à l’hôpital, touchés respectivement à l’œil et à la tête. Débarqués avec des armes blanches, une centaine de personnes ont commis des actes de vandalisme en dégradant le bus du club et les voitures des joueurs. Pour couronner leur numéro de bravoure, ils ont pénétré dans les vestiaires pour voler des effets personnels. Sous le choc, l’un des membres du comité directeur du WAC, Hamid Hasni, a remis sa démission. «Suite aux agressions dont nous avons été victimes cet après-midi, j’ai décidé de donné ma démission et quitter ainsi le club que j’aime. Ce que j’ai vu cet après-midi est une vraie tragédie, sans précédent… », a expliqué le dirigeant. Traumatisé, Yassine Lekhal, 24 ans, a quitté le groupe professionnel pour rentrer chez sa famille à Tétouan, et se remettre psychologiquement de cet événement. Reprendra-t-il le football?
Pour le Maroc, c’est un traumatisme. Car la méthode utilisée par les hooligans est inédite. Jusqu’à présent, la violence se manifestait principalement lors des matches phares entre les deux grands clubs Casablanca, le Raja et le WAC, où les groupes d’Ultras sèment parfois le désordre. Depuis quelques années, le football local est quant à lui régulièrement entaché par des violences, à l’intérieur comme à l’extérieur des stades. Lors de la saison 2011-12 plus d’une centaine de personnes ont été poursuivies à la suite de délits en marge de rencontres. Naturellement, face à cette flambée de violence, la question de la tenue de la prochaine CAN pourrait se poser. En décembre 2013, le Mondial des clubs s’est pourtant déroulé à Agadir et Marrakech sans aucun incident. Pour les dirigeants du Royaume, aucun débordement ne devra venir ternir l’image du pays. La CAN 2015 n’est pas un objectif sportif, mais organisationnel, elle est une vitrine afin de crédibiliser une future candidature du pays africain pour accueillir le Mondial 2026.
A l’Est, en Algérie, le constat est similaire. Récemment, l’équipe de l’USM Bel-Abbès (2e division) est tombée à deux reprises dans des guet-apens. Son milieu offensif, Hocine Achiou, star des Fennecs lors de la CAN 2004, a été tabassé. La saison dernière, le défenseur Abdelkader Laifaoui, présent au Mondial 2010, a été victime d’un coup de couteau à Saïda. Dans les divisions inférieures, les agressions sont très fréquentes. En Tunisie, le football subit les spasmes de la Révolution du Jasmin. La sécurité s’est dégradée avec une multiplication des matches à huis-clos. Ce mercredi, les joueurs de l’Espérance Tunis ont été caillassés par des supporters de la JS Kairouan. Une situation inimaginable il y a quelques années. Le Maghreb joue avec le feu, et si rien n’est fait, un drame comparable à Port-Saïd en Egypte (74 morts le 1er février 2012) pourrait un jour survenir…
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=FsYya7uDzhA
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=lU19rIFiDPQ
Catégories: http://maghrebfootballclub.blogs.francefootball.fr/wp-content/uploads/sites/24/2014/03/Maroc.jpg
Pour le Maroc, c’est un traumatisme. Car la méthode utilisée par les hooligans est inédite. Jusqu’à présent, la violence se manifestait principalement lors des matches phares entre les deux grands clubs Casablanca, le Raja et le WAC, où les groupes d’Ultras sèment parfois le désordre. Depuis quelques années, le football local est quant à lui régulièrement entaché par des violences, à l’intérieur comme à l’extérieur des stades. Lors de la saison 2011-12 plus d’une centaine de personnes ont été poursuivies à la suite de délits en marge de rencontres. Naturellement, face à cette flambée de violence, la question de la tenue de la prochaine CAN pourrait se poser. En décembre 2013, le Mondial des clubs s’est pourtant déroulé à Agadir et Marrakech sans aucun incident. Pour les dirigeants du Royaume, aucun débordement ne devra venir ternir l’image du pays. La CAN 2015 n’est pas un objectif sportif, mais organisationnel, elle est une vitrine afin de crédibiliser une future candidature du pays africain pour accueillir le Mondial 2026.
A l’Est, en Algérie, le constat est similaire. Récemment, l’équipe de l’USM Bel-Abbès (2e division) est tombée à deux reprises dans des guet-apens. Son milieu offensif, Hocine Achiou, star des Fennecs lors de la CAN 2004, a été tabassé. La saison dernière, le défenseur Abdelkader Laifaoui, présent au Mondial 2010, a été victime d’un coup de couteau à Saïda. Dans les divisions inférieures, les agressions sont très fréquentes. En Tunisie, le football subit les spasmes de la Révolution du Jasmin. La sécurité s’est dégradée avec une multiplication des matches à huis-clos. Ce mercredi, les joueurs de l’Espérance Tunis ont été caillassés par des supporters de la JS Kairouan. Une situation inimaginable il y a quelques années. Le Maghreb joue avec le feu, et si rien n’est fait, un drame comparable à Port-Saïd en Egypte (74 morts le 1er février 2012) pourrait un jour survenir…
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=FsYya7uDzhA
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