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edenmartine
27/03/2014, 06h27
La diffusion d'une conversation téléphonique plonge Timochenko dans l'embarrashttp://scd.france24.com/fr/files_fr/imagecache/france24_ct_api_bigger_169/article/image/i%20timochenko%2022fev.jpg
© AFP | Ioulia Timochenko après sa libération de prison, le 22 février.

La diffusion d'une conversation aux accents violemment anti-russes entre Ioulia Timochenko et un député ukrainien accable l'ex-Première ministre, qui dénonce une manipulation des services de renseignement russes.
Celle que nombre d’observateurs considéraient comme un "pont entre Poutine et l’Europe" se retrouve à la peine après la publication sur Internet d’une conversation téléphonique pour le moins embarrassante. On peut entendre Ioulia Timochenko (http://www.france24.com/fr/category/tags-thematiques/ioulia-timochenko/), l’égérie de la révolution orange aujourd’hui à la tête de l’un des partis au pouvoir en Ukraine, échanger des propos violemment anti-russes avec Nestor Choufritch, un député du Parti des régions (formation du président déchu Viktor Ianoukovitch).
Dans cette conversation vraisemblablement tenue le 18 mars, jour du discours de Vladimir Poutine devant le Parlement russe après le référendum en Crimée, une voix, attribuée à l’ancienne Première ministre, déclare qu’il faudrait tuer les huit millions de Russes d’Ukraine "avec des armes nucléaires". Ioulia Timochenko a fermement démenti cette partie de l’enregistrement et a accusé le FSB, les services de renseignement russes, de manipulation.
"Cette conversation a bien eu lieu, a-t-elle admis mardi 25 mars sur son compte Twitter (https://twitter.com/YuliaTymoshenko), mais la partie sur les huit millions de Russes en Ukraine, c'est un montage." "En fait, poursuit-elle, j'ai dit 'les Russes en Ukraine, ce sont des Ukrainiens'. Bonjour le FSB". Puis elle ajoute : "Excusez les gros mots", faisant allusion au langage fleuri qu’elle utilise tout au long de la conversation enregistrée.
"Tirer une balle dans la tête de ce Kastaps"
Mais le reste de la conversation, que Ioulia Timochenko assume bien avoir eue, n’est pas moins virulent. Répondant au député qui lui fait part de ses préoccupations concernant "tout ce dossier criméen", elle dit : "Je suis prête à m’emparer d’une mitrailleuse et tirer une balle dans la tête de ce Kastaps [terme ukrainien très péjoratif désignant les Russes]", des propos visant probablement le chef du Kremlin. Un peu plus tard, Ioulia Timochenko assure qu'elle va "utiliser tous (s)es contacts, soulever le monde entier, pour qu'il ne reste de la Russie pas même un champ brûlé".
De quoi alourdir encore un peu plus le climat de tensions qui règne entre Kiev et Moscou, à deux mois de l’élection présidentielle anticipée prévue le 25 mai en Ukraine. Dès sa libération, le 22 février, la "Dame de fer" ukrainienne a été considérée comme favorite à ce scrutin, potentiellement à même de bénéficier d’un soutien discret de Moscou.
"Timochenko convient aussi bien à Vladimir Poutine qu'à l'Union européenne, affirmait ainsi, le 23 février dernier dans les colonnes du Figaro (http://www.lefigaro.fr/international/2014/02/23/01003-20140223ARTFIG00178-la-russie-cherche-une-reponse-a-la-nouvelle-donne-en-ukraine.php), Alexeï Venediktov, rédacteur en chef de la radio Échos de Moscou. Récemment, Poutine a répété publiquement qu'il avait très bien travaillé avec le gouvernement Timochenko. Dans son langage, cela signifie qu'il est prêt à recommencer si elle donne des garanties". Après la divulgation de ces enregistrements, Vladimir Poutine pourrait fort ne plus manifester le même d’enthousiasme.
Première publication : 26/03/2014