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Voir la version complète : Se rapprocher de Dieu (Par les différents types de jeûne)



sindbad001
22/03/2014, 09h27
Le mois de Ramadan est le mois du jeûne, du Coran et de la patience. C’est au cours de ce mois particulier que le Coran a été révélé, que l’on vit une intense atmosphère liée à ce jeûne obligatoire, une forme d’adoration qui est l’un des cinq piliers de l’islam. En fait, force est d’affirmer que le Coran et le jeûne sont les principales caractéristiques du Ramadan, étant essentiellement liées à faire de ce mois béni ce qu’il signifie en réalité. Le jeûne est une forme sublime du culte, commandée par Dieu le Tout-Puissant : « Il (le jeûne) est pour Moi et Je donne une récompense pour cela. »[1] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftn1) Ce hadith qudsi (ou révélation extra-coranique) porte deux significations :


Le jeûne occupe une position particulière par rapport aux autres formes d’adoration ; c’est parce que toutes les autres formes d’adoration se composent d’une série d’actions qui sont menées physiquement et qui peuvent donc être remarquées par un observateur extérieur. Cependant, le jeûne s’effectue sans le mouvement de tous les organes visibles. L’émotion inspirée par le jeûne signifie que cette forme d’adoration est celle qui rapproche le plus le croyant de Dieu, comme si en fait il Le voyait.
Dans le jeûne, il y a beaucoup de bénédictions attachées à l’attribut divin « Samad » dont la signification est « tout et tous sont dans le besoin de Dieu ». Le jeûne éloigne les croyants des besoins matériels et mondains comme le manger et le boire, et même si cela ne se limite que pour un temps déterminé, cela leur permet d’expérimenter la manifestation de l’attribut « Samad ». De cet aspect, ceux qui acceptent un attribut de Dieu Lui-même et ceux qui adoptent Ses principes moraux occupent une position singulière. Dieu nous dit : « J’accorderai mes bénédictions à ceux qui jeûnent. »

Quant aux bonnes actions, Dieu promet une récompense qui est de dix à sept cents fois supérieure à l’acte accompli. Toutefois, pour ceux qui endurent, la récompense n’a point de limites.[2] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftn2) Selon un hadith : « le jeûne est la moitié de la patience », et puisque jeûner est un acte de patience, les récompenses qui y sont attachées sont par conséquent illimitées.
Jeûner ne signifie pas seulement s’abstenir de manger et de boire ; ce n’est pas non plus une action d’ordre physique. Pour que le jeûne soit véritablement une forme d’adoration dans toute l’acception du terme ; celle qui forme la volonté d’une personne, contenant son ego (nafs) et régénérant ses pensées centrées exclusivement sur l’adoration, les organes suivants doivent être absolument maîtrisés :


Les yeux doivent être protégés de tout ce qui est prohibé en matière de regard, à savoir les choses douteuses ou inutiles.
Les oreilles doivent s’abstenir d’écouter ce qui est prohibé (par la religion musulmane) et ce qui porte au péché et aux choses fallacieuses.
La langue doit être maintenue éloignée de ce qui est vide de sens, du bavardage inutile et de la médisance.
Le cœur doit être purifié des pensées interdites et des désirs futiles ; il doit être rempli de l’amour de Dieu et de crainte révérencielle à Son égard.
Les mains doivent être gardées d’être impliqué dans l’accomplissement de tâches interdites, douteuses ou immorales.
Les pieds ne doivent pas être employés pour remplir un objectif qui n’a été ni commandé ni désiré.

Voilà en six points la manière dont le jeûne doit être dirigé.
On peut comprendre que la maîtrise de ces six organes puisse augmenter les bénédictions du croyant (ou de la croyante) qui jeûne ; cela ne consistant pas à ce qu’il demeure affamé et assoiffé. Pour cette raison, le jeûne effectué par ceux qui jeûnent pendant la journée, mais qui le rompent avec ce qui est islamiquement prohibé, le jeûne de ceux qui se détournent de ce qui est licite (halal) et de ceux qui ne protègent pas leurs yeux, les mots ou bien même l’essence de ce qui est illicite (haram) n’est rien d’autre pour eux que le fait de rester affamés et assoiffés. Il y a ceux qui parmi les amis de Dieu déclarent que la médisance détruit le jeûne, ou tout au moins, les rémunérations spirituelles. Ainsi, ce qui est attendu du jeûne, ce n’est pas que nous ayons faim ou soif, mais c’est plutôt le fait que nous devons nous écarter du péché. De la même façon, le désir pour la prière, c’est de rester éloigné des paroles et des attitudes pécheresses parce que tant que le croyant n’abandonne pas le mensonge et ce qui lui ressemble, Dieu n’a pas besoin que celui-ci s’abstienne de manger et de boire.
Imsâk (patience) est l’essence même du jeûne. L’abstinence est la tentative qui mène au contrôle absolu de l’ego(nafs) et des désirs attachés aux bas instincts. Il y a des conditions à cela. En plus de sa caractéristique singulière de protéger l’estomac (de la nourriture et des boissons), l’abstinence apporte la protection contre toute opposition envers la Loi islamique (Sharia) de la part de tout le corps et de tous les organes en question. Autrement dit, les cinq sens doivent également jeûner.
Dieu a créé les êtres humains pour qu’ils soient continuellement en besoin de nourriture durant toute leur existence. Cependant, ceux-ci ne doivent pas transformer ce besoin en jouet dans le but d’apprécier la multitude des faveurs de ce monde d’ici-bas. De cet aspect, l’ego (nafs) est dans la nécessité de s’abstenir de toute action qui serait vaine ou à vocation pécheresse. Chaque état et acte divers protégeant quiconque du péché est égal en valeur au jeûne lui-même.
La question bien connue : « Devons-nous vivre pour manger ou manger pour vivre » est tout à fait pertinente. Les amis de Dieu déclarent à ce sujet que l’on doit manger suffisamment pour avoir la force de vivre et d’adorer. Ceux qui aiment le monde d’ici-bas préfèrent vivre pour manger. Un individu dont l’existence est centrée sur la nourriture a été pris au piège par Satan. La tâche de ce dernier, c’est la satiété ; son piège, c’est la faim ; et son principal soutien, c’est l’amour pour ce monde d’ici-bas.
La raison pour laquelle Adam a été chassé du paradis, c’est qu’il aspirait à une simple bouchée. Sa passion, c’était de pouvoir manger le fruit défendu du paradis. Comme pour toutes les autres formes d’adoration, l’intention réelle du jeûne demeure la loyauté et la piété (la conscience de Dieu). Les plus petits actes ou gestes effectués avec piété (taqwa) et certitude (yaqin) sont plus précieux que ceux qui sont aussi élevés que les montagnes mais qui sont effectués avec hypocrisie, orgueil et vanité. Les croyants intelligents s’abstiennent de l’hypocrisie qui rend leurs actes particulièrement vains et s’efforcent de les accomplir avec sincérité.
Somme toute, le but du jeûne est de vaincre l’ego (nafs), de contenir les désirs et de réduire l’alimentation à son plus strict minimum. Si l’on peut, pour l’amour de Dieu, réduire ainsi l’influence de l’ego au strict minimum, ne se limitant pas qu’aux besoins naturels, alors il n’y aura plus aucun problème pour que nous nous limitions dans les autres domaines. Dormir, parler et toutes les autres actions demeureront à un seuil minimum. Le danger que nous soyons impliqués dans des actions illicites quand nous mangeons et répondons à nos besoins minimaux est certes réduit ; consommer ce qui est prohibé dirige l’oreille vers l’inutile, la langue et les paroles vers le péché. En effet, Dieu le Tout-Puissant nous dit : « Ils sont attentifs au mensonge et voraces de gains illicites. »[3] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftn3)
Si après la rupture du jeûne l’on perçoit un relâchement du cœur quant aux pratiques religieuses, il faut immédiatement poursuivre un traitement. Le traitement adéquat consiste dans un tel cas à tenter d’éliminer ce qui a été absorbé par les prières, la lecture du Coran, la pratique du dhikr (rappel ou évocation de Dieu), la repentance et les supplications. En fait, la conclusion suivante a été établie : « Faites dissoudre par le dhikr ce que vous avez mangé. »[4] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftn4)
Les différents types de jeûne
En islam, le jeûne véritable et obligatoire est le jeûne du Ramadan. Toutefois, il existe différents types de jeûne pour ceux qui veulent s’engager sur le chemin de la piété (taqwa) :


Sawm al-dhar: Il s’agit d’un jeûne qui dure une année sans interruption. Ce type de jeûne, qui est continu, n’est pas vivement conseillé ; en fait, il est considéré comme makruh (quelque chose qui est répréhensible, mais pas interdit).
Sawm al-Dâwûd: Ce type de jeûne est celui qui a été pratiqué par le prophète Dâwûd (sur lui la paix). Il jeûnait un jour et ne jeûnait pas le jour suivant. Ce type de jeûne est un moyen d’acquérir la patience le jour même du jeûne et la gratitude le jour suivant.
Ayyâm al-bîyd: Ce jeûne est celui du 13e, 14e et 15e jour de chaque mois lunaire. On dit que lorsque le prophète Adam (sur lui la paix) a été envoyé dans le monde d’ici-bas, il se repentait chaque jour de ses péchés. Quand son repentir fut enfin accepté (par Dieu), Dieu lui ordonna de jeûner ces jours-là. En souvenir de la pratique d’Adam, en en raison également de l’influence des mouvements de la lune sur le corps humain durant cette période précise, ce jeûne nous a été fortement recommandé.
Le jeûne du lundi et du jeudi: Il est recommandé de pratiquer ce type de jeûne pour maîtriser l’ego (nafs) et s’habituer à jeûner.
Le jeûne de Sha’bân: Après le Ramadan, le mois au cours duquel le Prophète () jeûnait était celui de Sha’bân. Ce type de jeûne doit être effectué soit pendant les quinze premiers jours de ce mois, soit pendant les quinze derniers jours. Il est possible aussi de jeûner moins ou bien davantage.
Le jeûne de Shawwâl: Ce jeûne effectué ce mois qui suit immédiatement celui de Ramadan est un jeûne rapide de six jours.
Le jeûne de Dhul Hijjah et de Muharram: Il est recommandé de jeûner les dix premiers jours de ces deux mois. En particulier, le 10 Muharram (Ashura) doit être jeûné les 9 et 10 de ce mois ou les 10 et 11 de ce mois.

Le jeûne occupe une position particulière quant à l’obtention de la piété sur le chemin qui mène à Dieu. Pour cette raison, beaucoup de place lui a été consacré dans les recueils de hadiths ainsi que dans la littérature soufie. Les croyants qui ont conscience de cela ont le devoir de tirer profit de tous les types de jeûne existant et qui se situent en dehors de la période du Ramadan, car ceux-ci enrichissent le cœur et sont un moyen par lequel chacun peut essayer d’atteindre la miséricorde de Dieu ainsi que Son pardon.
Pr. Dr. Hasan Kamil Yılmaz
[1] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftnref1) Bukhârî, Sawm.

[2] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftnref2) Coran, Zumar, 30 : 10.

[3] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftnref3) Coran, Mâ’idah 5: 4.

[4] (file:///C:/Users/Stagiaire/Downloads/IM%2011/IM%2011/Se%20rapprocher%20de%20Dieu.docx#_ftnref4) Kaşhfu ’l-khafâ, I: 74 (Tabarânî, Awsat).