SIDALI55
21/12/2012, 09h24
http://cache.20minutes.fr/img/photos/20mn/2012-12/2012-12-20/article_sipa_00649751_000023.jpgFrançois Hollande lors de son discours à Alger, en Algérie, le 20 décembre 2012. CHESNOT/SIPA
DIPLOMATIE - Le chef de l'Etat français était en visite en Algérie pendant deux jours...De notre envoyé spécial à Alger
Se projeter vers l’avenir en s’appuyant sur le «socle» douloureux du passé. Entre histoire, et diplomatie, voilà l’exercice périlleux auquel François Hollande s’est astreint pendant ses deux jours de visite en Algérie (http://www.20minutes.fr/societe/1067535-francois-hollande-ferveur-algerienne). Point d’orgue, son discours devant les deux assemblées réunies au Palais des Nations (http://www.20minutes.fr/politique/1067775-algerie-francois-hollande-denonce-systeme-colonial-injuste-brutal). «La vérité, elle ne divise pas, elle rassemble. Je vais la dire devant vous», a débuté le président de la République. «Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal: ce système a un nom, la colonisation. (…) Je reconnais ici les souffrances que cette colonisation a fait subir au peuple algérien», a poursuivi le chef d’Etat avant d’évoquer «les massacres de Sétif (…) où la France manquait à ses valeurs universelles».
Les députés algériens applaudissent, se lèvent à la fin de son intervention. «Ici, le mot vérité signifie reconnaissance, c’est une avancée importante», témoigne Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti des Travailleurs. Comme Nicolas Sarkozy (http://www.20minutes.fr/thematique/nicolas_sarkozy) qui avait évoqué «le système colonial profondément injuste» lors de son discours de Constantine, Hollande a donc reconnu l’injustice de la colonisation. En allant un peu plus loin. Par exemple en parlant des 132 ans de présence française mais aussi en parlant d’un «devoir de vérité sur la torture». En ciselant son texte, le socialiste a également changé au dernier moment l’expression «système colonial» pour «colonialisme». Un choix pas seulement formel. «C’est très important pour les Algériens d’entendre que c’est toute la colonisation qui est en cause, pas seulement l’administration ou l’armée. Vous le remarquerez peut-être moins en France mais le fait qu’il dise que l’Algérie s’est «arrachée» à la France va être entendu par les Algériens. Car ce n’est pas la France qui a donné son indépendance à l’Algérie, c’est elle qui l’a conquise», analyse Nadja Bouzeghrame, éditorialiste du quotidien El Watan.
Pas d'excuses toutefois
Contrairement à ce qu’il écrivait dans son livre Devoir de vérité en 2006, François Hollande n’a pas été jusqu’à faire acte de repentance ou présenté des excuses. Les autorités algériennes ne le réclament plus, expliquent les sources diplomatiques de l’Elysée qui veulent « tourner la page» après 50 ans d’indépendance. «Les Algériens ont dépassé l’idée de la repentance mais le préalable à toute bonne relation future, c’est de tout mettre sur la table», conclut Stéphane Le Foll. En 2007, Sarkozy dont le premier discours avait été plutôt bien accueilli avait perdu tout crédit en Algérie en recevant le soir de son retour des associations de rapatriés pieds-noirs, classées à droite.
20m,.fr
DIPLOMATIE - Le chef de l'Etat français était en visite en Algérie pendant deux jours...De notre envoyé spécial à Alger
Se projeter vers l’avenir en s’appuyant sur le «socle» douloureux du passé. Entre histoire, et diplomatie, voilà l’exercice périlleux auquel François Hollande s’est astreint pendant ses deux jours de visite en Algérie (http://www.20minutes.fr/societe/1067535-francois-hollande-ferveur-algerienne). Point d’orgue, son discours devant les deux assemblées réunies au Palais des Nations (http://www.20minutes.fr/politique/1067775-algerie-francois-hollande-denonce-systeme-colonial-injuste-brutal). «La vérité, elle ne divise pas, elle rassemble. Je vais la dire devant vous», a débuté le président de la République. «Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal: ce système a un nom, la colonisation. (…) Je reconnais ici les souffrances que cette colonisation a fait subir au peuple algérien», a poursuivi le chef d’Etat avant d’évoquer «les massacres de Sétif (…) où la France manquait à ses valeurs universelles».
Les députés algériens applaudissent, se lèvent à la fin de son intervention. «Ici, le mot vérité signifie reconnaissance, c’est une avancée importante», témoigne Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti des Travailleurs. Comme Nicolas Sarkozy (http://www.20minutes.fr/thematique/nicolas_sarkozy) qui avait évoqué «le système colonial profondément injuste» lors de son discours de Constantine, Hollande a donc reconnu l’injustice de la colonisation. En allant un peu plus loin. Par exemple en parlant des 132 ans de présence française mais aussi en parlant d’un «devoir de vérité sur la torture». En ciselant son texte, le socialiste a également changé au dernier moment l’expression «système colonial» pour «colonialisme». Un choix pas seulement formel. «C’est très important pour les Algériens d’entendre que c’est toute la colonisation qui est en cause, pas seulement l’administration ou l’armée. Vous le remarquerez peut-être moins en France mais le fait qu’il dise que l’Algérie s’est «arrachée» à la France va être entendu par les Algériens. Car ce n’est pas la France qui a donné son indépendance à l’Algérie, c’est elle qui l’a conquise», analyse Nadja Bouzeghrame, éditorialiste du quotidien El Watan.
Pas d'excuses toutefois
Contrairement à ce qu’il écrivait dans son livre Devoir de vérité en 2006, François Hollande n’a pas été jusqu’à faire acte de repentance ou présenté des excuses. Les autorités algériennes ne le réclament plus, expliquent les sources diplomatiques de l’Elysée qui veulent « tourner la page» après 50 ans d’indépendance. «Les Algériens ont dépassé l’idée de la repentance mais le préalable à toute bonne relation future, c’est de tout mettre sur la table», conclut Stéphane Le Foll. En 2007, Sarkozy dont le premier discours avait été plutôt bien accueilli avait perdu tout crédit en Algérie en recevant le soir de son retour des associations de rapatriés pieds-noirs, classées à droite.
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