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Voir la version complète : Les droits des non-musulmans en islam(Le droit à la justice )



sindbad001
20/03/2014, 10h28
Dieu exige des musulmans qu’ils se montrent justes en toutes circonstances et qu’ils soient équitables envers tous. Il dit, dans le Coran :
« Et le ciel, Il l’a élevé bien haut. Et Il a établi la balance afin que vous ne commettiez pas d’excès lors de la pesée. Donnez [toujours] le poids exact, en toute équité, et ne faussez pas la pesée. » (Coran 55:7-9)
Dieu ordonne aux musulmans de se montrer justes, même s’ils doivent, pour cela, agir contre leurs propres intérêts ou ceux de leurs proches parents. Dans le Coran, Il dit :
« Ô vous qui croyez! Observez strictement la justice quand vous témoignez devant Dieu, même si c’est contre vous-mêmes, vos parents ou votre famille proche, ou qu’il s’agisse d’un riche ou d’un pauvre. Car Dieu a leur intérêt plus à cœur que vous. Alors ne suivez pas vos passions, sinon vous vous écarterez (de la vérité). Et si vous portez un faux témoignage ou refusez de témoigner, alors sachez que Dieu sait parfaitement tout ce que vous faites. » (Coran 4:135)
Dieu nous demande d’être justes à chaque instant :
« Certes, Dieu vous commande de rendre leurs dépôts à leurs propriétaires et de juger avec équité lorsque vous jugez entre les gens. Certes, comme est excellente l’exhortation que Dieu vous fait ! Et Dieu est, en vérité, Celui qui entend tout et voit tout. » (Coran 4:58)
La justice islamique envers les non-musulmans possède plusieurs facettes. L’islam leur donne le droit à leurs propres tribunaux; il leur garantit aussi l’égalité si un litige les oppose à des musulmans et qu’ils choisissent de présenter leur cas à une cour islamique. Dieu dit :
« S’ils viennent à toi, (ô Mohammed), juge entre eux ou alors refuse d’intervenir. Et si tu refuses d’intervenir, jamais ils ne pourront te faire de mal. Mais si tu les juges, alors que ce soit en toute équité car certes, Dieu aime ceux qui jugent de façon équitable. » (Coran 5:42)
Si un musulman vole un non-musulman, il est passible du même châtiment dont est passible le non-musulman qui vole un musulman. De même, un musulman est passible d’une accusation pour diffamation et des conséquences pouvant s’ensuivre s’il calomnie un homme ou une femme faisant partie des Gens de l’Alliance.[1] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/386/#_ftn11997)
Il y a, dans l’histoire de l’islam, de grands exemples de musulmans ayant agi en toute justice envers des non-musulmans. On raconte qu’un homme nommé Ta’ima avait volé une armure à Qataada, son voisin. Qataada avait caché son armure dans un sac de farine; et lorsque Ta’ima s’en empara, de la farine s’échappa du sac par un trou, laissant au sol une trace menant visiblement jusque chez lui. Pour ne pas se faire prendre, Ta’ima confia ensuite l’armure à un juif nommé Zayed, qui la garda chez lui. Ainsi, lors des recherches pour retrouver l’armure, on suivit la trace laissée par la farine jusqu’au domicile de Ta’ima, mais on ne retrouva pas l’objet volé. Lorsqu’on le confronta, il jura ne pas l’avoir pris et ne rien savoir à ce sujet. Ceux qui aidaient Qataada à retrouver son bien jurèrent pourtant avoir vu Ta’ima entrer chez Qataada, la nuit, puis avoir suivi les traces de farine jusque chez lui. Néanmoins, après avoir entendu Ta’ima clamer son innocence, ils le laissèrent tranquille. Cherchant de nouvelles preuves, ils découvrirent une légère trace de farine menant chez Zayed et l’arrêtèrent.
Le juif leur dit que Ta’ima lui avait confié l’armure et d’autres juifs, qui assistaient à la scène, confirmèrent cette information. La tribu à laquelle Ta’ima appartenait envoya quelques-uns de ses hommes chez le Messager de Dieu (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) pour lui présenter sa version de l’histoire, et le prièrent de bien vouloir le défendre. Ils lui dirent : « Si tu ne prends pas la défense du membre de notre clan, Ta’ima, il perdra sa réputation, sera sévèrement châtié, et le juif s’en sortira. » Le Prophète fut enclin à les croire et songeait à faire appeler le juif pour le châtier lorsque Dieu révéla, à ce moment, les versets ci-dessous en soutien au juif.[2] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/386/#_ftn11998) Ces verset sont toujours récités, de nos jours, par nombre de musulmans à travers le monde, pour leur rappeler que la justice doit être observée pour tous :
« Certes, Nous t’avons révélé le Livre avec la vérité, afin que tu juges entre les gens selon ce que Dieu t’a appris. Ne te fais pas l’avocat des traîtres et implore le pardon de Dieu, car Dieu est certes Pardonneur et Miséricordieux. Et ne plaide pas en faveur des gens qui se trahissent eux-mêmes. Certes, Dieu n’aime pas le traître et le pécheur. Ils cherchent à se cacher des gens, mais ils ne cherchent pas à se cacher de Dieu. Or, Il est avec eux quand, la nuit, ils tiennent des discours qui Lui déplaisent. Dieu cerne parfaitement ce qu’ils font. Certes, c’est vous qui plaidez en leur faveur dans la vie d’ici-bas. Mais qui plaidera en leur faveur auprès de Dieu, au Jour de la Résurrection, et qui sera alors leur défenseur? » (Coran 4:105-109)

Footnotes:[1] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/386/#_ftnref11997) Masud, Fahd Muhammad Ali, ‘Huquq Ghayr is-Muslimeen fid-Dawla al-Islamiyya,’ p. 138-139, 144-149.
Aayed, Saleh Hussain, ‘Huquq Ghayr al-Muslimeen fi Bilad il-Islam,’ p. 32-33.
Zaydan, Dr. Abd al-Karim, ‘Ahkam al-Dhimmiyin wal-Mustami’nin,’ p. 254.

[2] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/386/#_ftnref11998) Wahidi, ‘Al-Asbab an-Nuzool,’ p. 210-211



Le droit à la justice IIUne fois, une dispute éclata entre Ali bin Abi Talib, alors qu’il était calife, et un juif, qui rapporta l’affaire au juge Shouray al-Kindi. Shouray raconte ainsi les détails de l’histoire :
« Ali se rendit compte qu’il n’avait plus sa cotte de mailles; alors il retourna à Koufa et la trouva entre les mains d’un juif, qui tentait de la vendre dans un marché. Il lui dit : « Hé, le juif! Cette cotte de mailles m’appartient! Je ne l’ai donnée à personne, pas plus que je ne l’ai vendue! »
Le juif répondit : « Elle m’appartient; elle est en ma possession. »
Ali lui dit : « Et bien un juge devra juger entre nous à ce sujet. »
Le juge al-Kindi poursuit ainsi :
« Alors ils vinrent me voir. Ali s’assit près de moi et me dit : « Cette cotte de mailles m’appartient. Je ne l’ai donnée ni ne l’ai vendue à qui que ce soit. »
Le juif s’assit devant moi et me dit : « Ceci est ma cotte de mailles. Elle est en ma possession. »
Je demandai à Ali : « Ô chef des croyants : as-tu une preuve (qu’elle t’appartient)? »
Ali dit : « Oui. Mon fils Hasan et Qanbarah peuvent en témoigner. »
Je lui dis : « Ô chef des croyants : le témoignage d’un fils en faveur de son père n’est pas admissible à la cour. »
Alors Ali s’exclama : « Comme Dieu est parfait! Vous ne pouvez accepter le témoignage d’un homme à qui le Paradis a été promis? J’ai entendu le Messager de Dieu dire que Hasan et Housayn seront les princes des jeunes gens du Paradis. »[1] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn11999)
Le juif dit alors : « Le chef des croyants m’amène devant son propre juge et ce juge me défend contre lui! J’atteste que nul ne mérite d’être adoré en dehors d’Allah et que Mohammed est Son messager , et que cette cotte de mailles t’appartient, chef des croyants. Tu l’as échappée au cours de la nuit et je l’ai trouvée. »[2] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12000)
Voici une autre histoire étonnante de justice envers des non-musulmans, qui eut lieu lors de la conquête de la ville de Samarcande. Qoutayba, alors général de l’armée musulmane, n’avait pas donné le choix, aux résidents de Samarcande, entre embrasser l’islam, s’entendre sur un traité de protection avec les musulmans ou se battre sur-le-champ. Des années après la conquête, le peuple de Samarcande porta plainte auprès d’Omar bin Abdoulaziz, qui était alors calife. Après les avoir écoutés, Omar ordonna au gouverneur de la ville de rendre cette dernière à son peuple et de l’évacuer, puis de donner au peuple les trois alternatives. Stupéfaits qu’on leur rende justice aussi promptement, plusieurs résidents de Samarcande embrassèrent l’islam de leur propre gré.[3] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12001)
L’histoire nous apprend également qu’en certaines occasions, la population musulmane d’un pays, consciente des droits de la minorité non-musulmane, a demandé justice, de la part de ses dirigeants, pour les non-musulmans. Walid ibn Yazid, un calife des Omeyyades, expulsa les habitants de Chypre et les força à s’installer en Syrie. Les savants de l’islam de l’époque n’approuvèrent pas cette façon de faire et déclarèrent qu’il s’agissait d’oppression pure et simple. Lorsque son fils devint calife à son tour, ils soulevèrent la question lors d’une rencontre avec lui et demandèrent à ce que ces gens puissent retourner dans leur pays. Il accepta cette proposition, ce qui lui donna la réputation du calife le plus juste des Omeyyades.[4] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12002)
Un autre événement historique de ce genre eut lieu lorsque le gouverneur du Liban, Salih ibn Ali, expulsa tout un village de non-musulmans parce que certains d’entre eux avaient refusé de payer la taxe sur leurs produits. Malgré le fait que le gouverneur fut un proche conseiller du calife, l’Imam Awza’i, un grand érudit musulman de Syrie, prit la défense des non-musulmans et rédigea une lettre de protestation. Une partie de cette lettre allait comme suit :
« Comment pouvez-vous punir collectivement un peuple pour les fautes de quelques-uns, allant jusqu’à les expulser de leurs propres maisons? Dieu ne dit-Il pas, dans le Coran :
« Aucune âme ne portera le fardeau [des péchés] d’une autre... » (Coran 53:38)
Voilà la preuve la plus irréfutable, que vous devez considérer et à laquelle vous devez vous conformer. Et le commandement du Prophète qui mérite le plus d’être suivi est :
« Si quiconque opprime un dhimmi ou l’accable d’un fardeau qu’il ne peut supporter, j’argumenterai contre lui au Jour du Jugement. »[5] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12003)
Ce ne sont pas des esclaves que l’on peut déplacer d’un endroit à un autre comme bon nous semble. Ce sont des Gens de l’Alliance tout à fait libres. »[6] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12004)
Des écrivains et des historiens laïques ont été forcés de reconnaître la justice de l’islam envers les non-musulmans. L’historien britannique H.G. Wells (1866-1946) a écrit ce qui suit :
« Ils ont établi une grande tradition de tolérance. De par leur esprit de générosité et de tolérance, leur côté humanitaire et pratique, ils sont une inspiration pour les gens. Ils ont créé une communauté humaine dans laquelle, à l’époque, la cruauté et l’injustice sociale étaient rares, contrairement aux communautés ayant vu le jour avant eux. »[7] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12005)
En parlant des sectes chrétiennes de l’époque du règne islamique, Sir Thomas Arnold a écrit :
« Le principe islamique de tolérance interdisait ces actes qui étaient considérés comme de l’oppression. Les musulmans se situaient à l’opposé des autres et il appert qu’ils n’épargnaient aucun effort pour traiter les chrétiens avec justice et équité. Lors de la conquête d’Égypte, par exemple, lorsque les jacobites tirèrent profit du retrait des autorités byzantines pour déposséder les chrétiens orthodoxes de leurs églises, les musulmans les rendirent à leurs propriétaires lorsque les orthodoxes leur présentèrent les preuves de propriété. »[8] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12006)
Michele Amari (1806-1889), un orientaliste sicilien, remarque :
« À l’époque du règne arabo-musulman, les habitants conquis de l’île (de Sicile) demeurèrent confortables et satisfaits de leur situation, tandis que les Italiens s’enfonçaient sous le joug des Francs. »[9] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12007)
Nadhmi Louqa a écrit :
« Aucune loi ne peut faire disparaître l’injustice et les préjugés mieux que celle qui dit :
« Et ne laissez point votre haine pour un peuple vous inciter à être injustes. » (Coran 5:8)
C’est seulement lorsqu’un peuple se conforme à ces normes et se consacre entièrement à une religion qui comprend des principes aussi élevés et une totale rectitude tout en n’acceptant aucun autre principe... ce n’est qu’à ce moment-là qu’il peut prétendre s’être lui-même honoré. »[10] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftn12008)

Footnotes:[1] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref11999) [I]At-Tirmidhi

[2] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12000) Hayyan, Abu Bakr, ‘Tarikh al-Qudat,’ vol 2, p. 200

[3] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12001) Tantawi, Ali, ‘Qasas Min al-Tarikh,’ p. 85

[4] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12002) Balazuri, Ahmad, ‘Futuh al-Buldan,’ p. 214

[5] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12003) Al-Baihaqi, ‘Sunan al-Kubra’

[6] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12004) Qaradawi, Yusuf, ‘Ghayr al-Muslimeen fil-Mujtama’ al-Islami,’ p. 31

[7] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12005) Cité par Siba’i, Mustafa, ‘Min Rawai Hadaratina,’ p. 146

[8] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12006) Arnold, Thomas, ‘Invitation To Islam,’ p. 87-88

[9] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12007) Cité dans Aayed, Saleh Hussain, ‘Huquq Ghayr al-Muslimeen fi Bilad il-Islam,’ p. 39

[10] (http://www.islamreligion.com/fr/articles/388/#_ftnref12008) Luqa, Nadhmi, ‘Muhammad: The Message & The Messenger,’ p. 26