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edenmartine
15/03/2014, 08h24
Le Quai d’Orsay le dit sur un ton mesuréParis “souhaite” le respect des libertés par AlgerPar : Karim KebirVoilà qui ne manquera pas de faire grincer des dents à Alger, même si le ton, il est vrai, est très mesuré. Contre toute attente, Paris, qui s’est gardé jusque-là de commenter l’actualité algérienne, a exprimé “son souhait” que les libertés fondamentales soient respectées en Algérie. “Nous voulons que soient respectées la liberté de la presse et la liberté d’expression”, a expliqué, hier, Romain Nadal, porte-parole du Quai d’Orsay, à des journalistes, selon les agences de presse.
Cette réaction, la première d’une capitale étrangère, intervient au lendemain de l’interdiction musclée opposée par les forces de l’ordre aux partisans du boycott qui ont tenté de se rassembler au monument des Martyrs. Elle intervient également à la veille d’une autre manifestation du mouvement Barakat, né dans la foulée du dépôt par le président Bouteflika de sa candidature pour un 4e mandat. Jusque-là, Paris, qui entretient des relations souvent passionnées et passionnantes avec Alger, prisonnière du contentieux historique entre les deux pays, s’est refusé à commenter les affaires algériennes, notamment depuis l’avènement de François Hollande au pouvoir. Même durant l’hospitalisation de Bouteflika au Val-de Grâce, Paris s’est confiné dans un silence abyssal, renvoyant les journalistes à chercher les informations du côté d’Alger. “Le droit de manifester pacifiquement est une partie des libertés fondamentales et nous espérons que ces libertés de base soient respectées en Algérie comme n’importe où dans le monde”, a indiqué la diplomatie française. Autant, elle suggère qu’elle refuse de s’immiscer dans les affaires internes algériennes, de crainte de l’agacement d’Alger, souvent réfractaire aux observations de l’ancienne puissance coloniale, autant elle suggère “le respect des principes démocratiques”. La présidentielle du 17 avril “est un scrutin important qui doit s'inscrire dans le cadre des institutions algériennes et dans le respect des principes démocratiques”, a déclaré Roman Nadal. Reste maintenant à savoir si le “souhait” de Paris aura un écho de ce côté-ci de la Méditerranée. Les prochains jours nous le diront.