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safir97
11/03/2014, 11h54
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Par : Ccif | 5/03/14
La traque aux jupes longues dans les lycées et collèges


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C’est une nouvelle fois dans l’enceinte des établissements scolaire, au cœur de l’édifice démocratique, au sein même de l’école républicaine à laquelle le ministre de l’Education nationale assure, pourtant, investir tous les moyens pour une « refondation » en profondeur, que se manifestent encore les formes d’islamophobie les plus aberrantes.

Et c’est dans le droit fil de cette islamophobie légalisée et portée, depuis une décennie, contre les citoyennes qui revêtent un foulard que l’étau se resserre pour s’illustrer, chaque fois un peu plus, dans des situations des plus risibles lorsque celles-ci ne violent pas, avec insolence, la dignité de ces filles et de ces femmes.


En effet, certains fonctionnaires de l’éducation nationale continuent, imperturbablement, d’être responsables de décisions ouvertement islamophobes, toutes à la fois arbitraires et illégales. Des lycéennes sont convoquées, menacées, prises à parti, isolées pour enfin être sanctionnées par des responsables de certains établissements scolaires qui jugent leurs vêtements trop longs ou trop larges, non homologuées au régime d'une laïcité dévoyée et antimusulmane que ces derniers ont décidé de faire régner. Des tenues marquées comme non conformes et qui semblent, plutôt, irriter les fidèles d’une certaine « religion laïque » dont Jules Ferry, lui-même, craignait l’avènement.



Ainsi les bureaux du CCIF débordent, continuellement, de cas de ces jeunes lycéennes recensées comme voilées en dehors de l’établissement par certaines administrations pour enfin être menacées puis sanctionnées pour des tenues jugées « trop longues » et « trop islamiques ». Une laïcité qui vise, donc, spécifiquement une catégorie de lycéennes en raison de son appartenance religieuse préalablement identifiée.

Ainsi, il y a quelques semaines, par exemple, une élève lycéenne dans un établissement de Haute-Garonne a été convoquée une première fois et en toute illégalité par l’administration au sujet d’un foulard qu’elle porte à l’extérieur de l’établissement. Elle doit endurer une surveillance malveillante et des remarques répétées par les enseignants et la CPE sur sa tenue vestimentaire pour finalement se voir convoquer avec deux autres lycéennes en raison du port de tenues à "connotation religieuse", qu’elles seraient « peu professionnelles » au regard des exigences de l’établissement, et que ces tenues ne sont « pas assez féminines ». Comme le seuil de l’absurde est franchi ici, on les somme, plus expressément, d’enfiler « des collants » sous leurs jupes plutôt que des pantalons ! L'infirmière du Lycée osera même dire à l’une de ces lycéennes, récemment convertie, et qui souhaitait trouver auprès d’elle une oreille attentive avant que sa maman ne soit convoquée par l'administration pour « parler » de sa récente conversion : "Tu as de la chance de ne pas être née dans une famille musulmane" ! Les trois filles, pourtant bonnes élèves dans l’attitude et le travail sont, à ce jour, en attente de leur conseil de discipline.


Autre cas récent en Rhône-Alpes. Une lycéenne porte robes et jupes "longues" sans aucun problème depuis le début de l’année dans un établissement privé sous contrat. Puis identifiée comme porteuse de foulard à l’extérieur de l’établissement, ces vêtements sont de suite jugés comme non-laïques par les enseignants qui alertent l’administration. Un comble pour une école privée catholique. On lui somme, dès lors, de porter une tenue "décente" et de se présenter aux professeurs chaque matin pour qu'ils jugent de sa tenue, si celle-ci est jugée non conforme elle se voit renvoyer à son domicile. La lycéenne témoigne d'un harcèlement permanent et évoque un "enlevez votre chiffon" par une professeure lors d'une sortie scolaire. Le même établissement qui est accusé par une seconde lycéenne d'interdire les longues jupes et les longues robes avec comme raison que cela serait "dangereux" parce que les filles pourraient "tomber". L'une des élèves dira, même, avoir été exposée par un enseignant dans la salle des professeurs pour que ces derniers donnent un "avis" sur la tenue qu'elle portait!



Et puis enfin cette lycéenne de Terminale E.S stigmatisée par son administration, harcelée, puis convoquée par sa CPE qui lui somme de laisser dépasser ses cheveux lorsqu’elle souhaite se protéger de la pluie dans l’établissement et de se munir d’un parapluie car contrairement aux autres lycéennes qui se couvrent de la pluie à l’aide d’une écharpe, veste ou tout autre vêtements « toi tu le portes déjà en dehors du lycée" autrement dit le voile ! Un fichage qui fait froid dans le dos. Une autre convocation, cette fois avec la maman, va montrer que celle-ci est surveillée par les « pions » et qu’elle ne devra plus comme les autres filles le font librement se couvrir la tête avec une écharpe ou un foulard lorsqu'il pleut et qu’au refus d’obtempérer elle risquait la commission en discipline. Une lycéenne qui n’a, pourtant, eu aucun problème de comportement ou de travail depuis 4 ans dans le lycée. Enfin, le chantage le plus exécrable tombe comme un couperet à la fin de l’entretien : elle doit "collaborer" docilement afin d'obtenir son bac général.

Le CCIF accuse, fermement, cette conception absolutiste de la laïcité qui ne recule devant aucune aberration. Une laïcité qui prend la forme d’un combat mené en règle par des fonctionnaires zélés et fanatiques contre des lycéennes vulnérables. Une laïcité sacrifiée sur l’autel de la répression et de la discrimination qui brisent la scolarité et la dignité de jeunes filles sans que personne ne s’en émeuve.

Un concept lepénisée qui diffuse, aujourd’hui, sa haine et se définit dans la pratique comme un grigri antimusulman. Une laïcité falsifiée qui fait, aujourd’hui et prodigieusement, du leader frontiste « la championne » d’un concept que sa famille politique a toujours exécré et combattu dans l’histoire.

Ces dérives de la loi de 2004 et cette traque aux musulmanes dans les établissements jette un soupçon manifeste autour des intentions qui ont amené le législateur à voter cette loi. Un dispositif législatif présenté, alors, comme un bouclier censé protéger la loi de 1905 mais qui, dans la pratique et depuis une décennie, persécute et rend suspect tout comportement, attitude ou apparence de citoyennes de confession musulmane.
Donc loin d’incarner la rupture tant attendue qui aurait fait cesser ces pratiques discriminatoires exercées, impunément, sous le précédent gouvernement, c’est toujours dans un climat de stigmatisation qu'on souhaite, aujourd’hui, rendre plus respectable ce que vivent les citoyens français de confession musulmane.

Il est temps que ces pratiques et cette dérive inexorable de la laïcité cessent et que ce gouvernement de gauche saisisse le courage de l’alternative à cette instrumentalisation en entendant les recommandations de nombreuses organisations européennes et internationales ainsi que l’appel de nombreux spécialistes, tels que Jean Baubérot, Emile Poulat ou Raphaël Liogier pour un retour à la liberté et à l'esprit des textes de 1905. Un retour salutaire à une laïcité inclusive, ouverte et libre bâtit par les ténors de la gauche.

Education: La jupe longue perçue comme un signe religieux ostentatoire (http://islamophobie.net/articles/2014/03/05/education-jupes-longues-eleves-musulmanes)