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darvador2002
03/03/2014, 18h36
Rachat de SFR : Vivendi veut en finir, Bouygues compte doubler NumericableLa guerre est déclarée
Les rumeurs continuent de plus belle concernant la vente de SFR. Selon nos confrères du Monde (http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/03/03/sfr-vivendi-organise-les-encheres_4376676_3234.html), Vivendi, la maison-mère de l'opérateur, compte forcer la concurrence à déposer rapidement leur offre sur la table, en fixant une date butoir au mercredi 5 mars. Le Figaro (http://www.lefigaro.fr/medias/2014/03/02/20004-20140302ARTFIG00149-retour-a-trois-operateurs-mobiles-le-debat-relance.php), pour sa part, indique que le gouvernement n'est pas opposé à une fusion, mais il pense aux conséquences sur l'emploi et l'investissement. Enfin, d'après le JDD (http://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/Bouygues-deroule-le-tapis-rouge-a-SFR-655357), Bouygues compte tout faire pour croquer SFR au nez et à la barbe de Numericable (http://www.pcinpact.com/news/85597-numericable-compterait-faire-offre-a-vivendi-pour-sfr.htm).

http://static.pcinpact.com/images/bd/news/medium-137946.png (http://static.pcinpact.com/images/bd/news/137946.png)Le sort de SFR est sur toutes les lèvres ces derniers joursVivendi veut en finir rapidementOfficiellement, les nouvelles sont pauvres. Tout au plus, Vivendi a-t-il confirmé (http://www.pcinpact.com/news/86131-rapprochement-entre-numericable-et-sfr-vivendi-confirme-discussions.htm) il y a un peu plus d'une semaine que des discussions ont bien eu lieu : « Vivendi confirme avoir été approché par Altice en vue d’un rapprochement entre SFR (http://pdn.im/Id2k24) et Numericable. À cette date, aucune offre formelle n’a été reçue par Vivendi. Le Conseil de Surveillance de Vivendi se prononcera en temps utile, le cas échéant » a ainsi déclaré la société via ce court communiqué de presse. L'Autorité de la concurrence est d'ailleurs elle-même allée dans ce sens en affirmant (http://www.pcinpact.com/news/86228-lautorite-concurrence-na-recu-aucun-projet-concret-fusion.htm) il y a peu que « personne ne nous a présenté de projet concret de rachat ou de fusion ».

À l'heure actuelle, le sort de SFR n'est donc lié qu'à des discussions secrètes, ce qui explique le flot de rumeurs de ces derniers jours. L'opacité autour de ces conversations empêche toutefois de discerner le vrai du faux, mais aussi de différencier les offres concrètes des simples bluffs et des contre-offres déposées à de simples fins stratégiques. Les rumeurs pourraient néanmoins appartenir très bientôt au passé. Selon plusieurs de nos confrères, tout semble en effet s'accélérer.

D'après des sources du Monde, le géant Vivendi a ainsi fixé au mercredi 5 mars, à 20 heures, la date butoir pour déposer des offres de rachat de SFR. Un bon moyen de forcer Altice (actionnaire de Numericable) à proposer une offre concrète suite à ses discussions. Mais cela poussera surtout les autres opérateurs potentiellement intéressés à montrer leur véritable visage, alors que l'on prête des intentions à Bouygues, mais aussi à Iliad (Free), de s'offrir l'opérateur au carré rouge.
« C’est impossible de faire ce mariage sans casse sociale »Outre Altice (Numericable), qui n'a jamais caché son souhaite de fusionner avec SFR (http://pdn.im/Id2k24) afin de devenir un leader à la fois dans le fixe et le mobile, Bouygues Telecom (http://pdn.im/1mBxkIS) est de loin l'autre opérateur qui alimente le plus de rumeurs. Selon le Journal du Dimanche, la filiale du groupe de BTP pourrait d'ailleurs présenter une offre de rachat concrète dès ces prochains jours. Notre confrère précise même que Martin Bouygues a rencontré très récemment François Hollande afin d'aborder notamment le scénario d'une fusion avec SFR. Il aurait notamment rassuré le président français sur le volet si sensible de l'emploi, même si les promesses n'engagent que ceux qui y croient, sachant qu'un tel mariage a pour principal intérêt les réductions de coûts qu'il engendrera.

« C’est impossible de faire ce mariage sans casse sociale » a d'ailleurs reconnu un proche de SFR contacté par le JDD. Avec environ 17 000 employés à eux deux, le duo Bouygues-SFR ne pourra certainement pas garder tout le monde, quand bien même des départs ont déjà été enregistrés chez ces deux opérateurs l'an dernier. Les postes doublés seront assurément nombreux, et des licenciements seront inévitables.

Interrogé par Les Échos (http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0203346951133-le-gouvernement-s-implique-dans-le-dossier-sfr-653806.php), Bernard Alain, secrétaire national de la fédération FO des télécoms et syndicaliste chez *Bouygues, va d'ailleurs dans le même sens  : « Avec SFR, nous avons deux centres de contrôle, deux systèmes informatiques, les mêmes métiers, les mêmes directions et presque les mêmes effectifs. Alors qu’avec Numericable, nous pouvons avoir des doublons, mais ce ne sont pas tout à fait les mêmes emplois. »
Des arguments financiers en faveur de BouyguesAuparavant, le milliardaire a aussi discuté avec Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, toujours afin de leur présenter ses plans. Il faut dire que Bouygues craint d'être esseulé en cas de mariage entre SFR (http://pdn.im/Id2k24) et Numericable. Il y aurait en effet deux acteurs importants sur le marché (Orange (http://pdn.im/M5l0Th) et NC/SFR), avec en challengers Free et Bouygues. Ce dernier n'apprécierait néanmoins pas d'être dans une telle position, qui pourrait le pousser à s'allier avec Free. Un scénario inimaginable pour les deux opérateurs les plus opposés du monde.


http://static.pcinpact.com/images/bd/news/medium-143877.png (http://static.pcinpact.com/images/bd/news/143877.png)Fort de ses relations importantes avec SFR, Bouygues compte bien damer le pion à Numericable
Mais pour que Bouygues double Numericable dans cette course, il ne faut pas uniquement convaincre le gouvernement que le casse sociale sera limitée. Les actionnaires de l'opérateur au carré rouge ont bien entendu leurs mots à dire. Plus riche que Numericable, Bouygues a des arguments financiers plus importants, et les synergies sont non négligeables dans le mobile, argument impossible à avancer par le câblo-opérateur, qui ne dispose d'aucun réseau mobile propre.
Quid de l'Autorité de la concurrence ?Toutefois, quand bien même Bouygues arriverait à se faire entendre du gouvernement et de Vivendi, il reste une problématique majeure : l'Autorité de la concurrence. Cette dernière n'a pas caché qu'elle était opposée à une fusion entre SFR et Free du fait de la trop grande importance que créerait un tel groupe. Avec une telle logique, l'autorité ne verra pas non plus d'un bon œil une fusion SFR/Bouygues, surtout vis-à-vis du secteur mobile. Afin de faire passer la pilule, des concessions seront alors inévitables.

Si des transferts d'abonnés sont impossibles, il existe un autre moyen : la cession de fréquences. Bouygues pourrait ainsi céder à Free partie ou totalité de son réseau. À moins qu'une telle vente se fasse à prix cassé, le quatrième opérateur mobile pourrait néanmoins refuser cette offre. Pour convaincre l'Autorité de la concurrence, il faudra donc trouver d'autres solutions. À moins qu'Arnaud Montebourg joigne l'acte à la parole (http://www.pcinpact.com/news/85706-montebourg-declare-guerre-a-arcep-et-dit-vouloir-remettre-a-sa-place.htm) et trouve un moyen de contourner l'autorité, comme il l'a explicitement déclaré fin janvier dernier.
Le gouvernement loin d'être opposé à un retour à trois opérateursIl faut en effet rappeler que le gouvernement n'a jamais caché que si l'existence de quatre opérateurs était bon pour les prix, pour l'investissement, la chanson est différente, quand bien même l'ARCEP assure que les dépenses n'ont jamais été aussi élevées. Ensemble, SFR (http://pdn.im/Id2k24) et Bouygues pourraient parfaitement permettre à la France de passer la vitesse supérieure dans le secteur du très haut débit, un argument non négligeable aux yeux du gouvernement. « Concernant les éventuelles opérations de concentration en cours, le gouvernement a pour seules préoccupations l'emploi et l'investissement » a déclaré la semaine dernière Fleur Pellerin au Figaro. Montebourg, de son côté, a dénoncé « la balkanisation et le morcellement des opérateurs », sous-entendant qu'il était tout sauf opposé à un mariage dans ce secteur.

Le gouvernement va-t-il alors appuyer Bouygues plutôt que Numericable ou même Free ? « Personne ne peut se prévaloir de notre soutien. Mais nous ne voyons pas l’urgence de signer en quinze jours un accord qui pourrait avoir des conséquences importantes en termes de régulation » a indiqué aux Échos un membre d'un des ministères du gouvernement français. Assurément, ces prochains jours seront mouvementés et l'année 2014 pourrait marquer un nouveau tournant après celui de 2012.