västerås
03/03/2014, 08h18
Ahmed Boughéra El Ouafi (en arabe : أحمد بوقرة الوافي) est un athlète (http://fr.wikipedia.org/wiki/Athl%C3%A8te) et ouvrier français (http://fr.wikipedia.org/wiki/France) né le 15 octobre (http://fr.wikipedia.org/wiki/15_octobre_en_sport) 1898 (http://fr.wikipedia.org/wiki/1898_en_sport) à Ouled Djellal (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ouled_Djellal)en Algérie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A9rie) et mort le 18 octobre (http://fr.wikipedia.org/wiki/18_octobre_en_sport) 1959 (http://fr.wikipedia.org/wiki/1959_en_sport) à Saint-Denis (http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Denis_(Seine-Saint-Denis)). Il gagna la médaille d'or au marathon (http://fr.wikipedia.org/wiki/Marathon_(sport)) des Jeux olympiques d'été de 1928 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_olympiques_d%27%C3%A9t%C3%A9_de_1928)à Amsterdam (http://fr.wikipedia.org/wiki/Amsterdam), et fut le premier athlète africain indigène à conquérir une médaille olympique Victime de l'exigence d'amateurisme (http://fr.wikipedia.org/wiki/Amateurisme) du mouvement olympique auquel son niveau de vie ne lui permettait pas de prétendre, il ne put poursuivre sa carrière sportive après les Jeux de 1928 et finit sa vie dans la misère. Il mourut par balle à Saint-Denis dans des conditions mal élucidées. Son parcours en fait un « symbole du sportif oublié par l'histoire »
La France a parfois une mémoire sélective. Il l’a sauvée, il a donné tant de sueur pour elle. Et qu’a fait sa patrie pour le remercier ? Pas grand-chose… Aux Jeux d’Amsterdam, en 1928, Boughéra El-Ouafi, 29 ans, n’est pas seulement un inconnu, il est transparent, il n’existe pas. Pourtant, ce petit Algérien – à l’époque l’Algérie était française – à la peau ambrée comme un miel trop sauvage, participe à ses deuxièmes JO. À Paris, quatre ans plus tôt, il avait atteint une honorable septième place dans l’indifférence générale.
Dès qu’El-Ouafi voit de la lumière, il s’efface. Sa vie est rythmée par ses foulées où les arbres lui tiennent compagnie. Sa vie est rythmée par les chaînes de montage de l’usine Peugeot à Boulogne-Billancourt. L’ouvrier est paisible, un quotidien aussi chétif que son corps. Un peu d’or dans son existence a suffi à l’attirer dans la misère.
Le 5 août, à Stockholm, Boughéra n’a rien d’un favori. Les analystes en sont certains, le marathon sera japonais, finlandais peut-être, mais certainement pas français. Et pourtant, le numéro 71 ne se fatigue pas, il court sans s’occuper de ses poursuivants. Les autres s’épuisent etdans les derniers kilomètres, El-Ouafi accélère, double, double encore pour triompher de la plus prestigieuse des courses olympiques en 2h32’57”. Il apporte enfin la première médaille d’or en athlétisme à l’équipe de France, il devient le deuxième marathonien à s’imposer à des Jeux, vingt-huit ans après Michel Théato. Il est le troisième champion olympique d’athlétisme de l’histoire du sport tricolore… Bref, un héros est né. Un Américain lui propose alors de cavaler pour lui aux États-Unis : il accepte. Il s’exhibe dans des cirques, court contre des animaux. Quelques mois plus tard, de retour en France, il est radié pour professionnalisme. À cette époque, le sport olympique devait rester vierge de tout argent. Ces dollars n’étaient même pas pour lui, mais pour sa famille. Avec ce qu’il lui reste, Boughéra s’achète un bar dans Paris mais, escroqué par un proche, il finit à la rue. Touché par cette triste destinée, le quotidien sportif L’Équipe lance un appel à souscription pour lui en 1956.
Cette même année, le marathonien Alain Mimoun, lui aussi né en Algérie, amoureux de sa patrie, la France, vient de remporter la noble course, aux Jeux de Melbourne, vingt-huit ans après El-Ouafi. Un signe ? Mimoun n’en doute pas un instant. Il convie son « frère » vieillissant et malade à l’Élysée à la réception organisée pour célébrer la médaille australienne d’Alain. Sous les dorures de la République, Mimoun ressuscite un champion oublié, usé par le bitume et le présente au président René Coty.
L’Élysée dégote à Boughéra El-Ouafi un poste de gardien de stade en banlieue parisienne. Le 18 octobre 1959, trois jours après son anniversaire, il meurt à 61 ans « en martyr », selon Mimoun, dans une fusillade dans un bar de Saint-Denis. Il se serait interposé entre sa belle-soeur et des membres du fln – la guerre d’Algérie fait alors rage –, car elle aurait refusé de leur régler la dîme révolutionnaire. Cette version est-elle la véritable histoire ? Nul ne le sait. La France a parfois une mémoire sélective.
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La France a parfois une mémoire sélective. Il l’a sauvée, il a donné tant de sueur pour elle. Et qu’a fait sa patrie pour le remercier ? Pas grand-chose… Aux Jeux d’Amsterdam, en 1928, Boughéra El-Ouafi, 29 ans, n’est pas seulement un inconnu, il est transparent, il n’existe pas. Pourtant, ce petit Algérien – à l’époque l’Algérie était française – à la peau ambrée comme un miel trop sauvage, participe à ses deuxièmes JO. À Paris, quatre ans plus tôt, il avait atteint une honorable septième place dans l’indifférence générale.
Dès qu’El-Ouafi voit de la lumière, il s’efface. Sa vie est rythmée par ses foulées où les arbres lui tiennent compagnie. Sa vie est rythmée par les chaînes de montage de l’usine Peugeot à Boulogne-Billancourt. L’ouvrier est paisible, un quotidien aussi chétif que son corps. Un peu d’or dans son existence a suffi à l’attirer dans la misère.
Le 5 août, à Stockholm, Boughéra n’a rien d’un favori. Les analystes en sont certains, le marathon sera japonais, finlandais peut-être, mais certainement pas français. Et pourtant, le numéro 71 ne se fatigue pas, il court sans s’occuper de ses poursuivants. Les autres s’épuisent etdans les derniers kilomètres, El-Ouafi accélère, double, double encore pour triompher de la plus prestigieuse des courses olympiques en 2h32’57”. Il apporte enfin la première médaille d’or en athlétisme à l’équipe de France, il devient le deuxième marathonien à s’imposer à des Jeux, vingt-huit ans après Michel Théato. Il est le troisième champion olympique d’athlétisme de l’histoire du sport tricolore… Bref, un héros est né. Un Américain lui propose alors de cavaler pour lui aux États-Unis : il accepte. Il s’exhibe dans des cirques, court contre des animaux. Quelques mois plus tard, de retour en France, il est radié pour professionnalisme. À cette époque, le sport olympique devait rester vierge de tout argent. Ces dollars n’étaient même pas pour lui, mais pour sa famille. Avec ce qu’il lui reste, Boughéra s’achète un bar dans Paris mais, escroqué par un proche, il finit à la rue. Touché par cette triste destinée, le quotidien sportif L’Équipe lance un appel à souscription pour lui en 1956.
Cette même année, le marathonien Alain Mimoun, lui aussi né en Algérie, amoureux de sa patrie, la France, vient de remporter la noble course, aux Jeux de Melbourne, vingt-huit ans après El-Ouafi. Un signe ? Mimoun n’en doute pas un instant. Il convie son « frère » vieillissant et malade à l’Élysée à la réception organisée pour célébrer la médaille australienne d’Alain. Sous les dorures de la République, Mimoun ressuscite un champion oublié, usé par le bitume et le présente au président René Coty.
L’Élysée dégote à Boughéra El-Ouafi un poste de gardien de stade en banlieue parisienne. Le 18 octobre 1959, trois jours après son anniversaire, il meurt à 61 ans « en martyr », selon Mimoun, dans une fusillade dans un bar de Saint-Denis. Il se serait interposé entre sa belle-soeur et des membres du fln – la guerre d’Algérie fait alors rage –, car elle aurait refusé de leur régler la dîme révolutionnaire. Cette version est-elle la véritable histoire ? Nul ne le sait. La France a parfois une mémoire sélective.
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