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Voir la version complète : Venezuela : partisans et opposants au pouvoir de nouveau dans la rue



edenmartine
17/02/2014, 06h19
Le Monde.fr | 15.02.2014 à 22h43 • Mis à jour le 16.02.2014 à 15h48






http://s1.lemde.fr/image/2014/02/15/534x267/4367477_3_076d_ill-4367477-1e79-venezuela_0ca594549dabc5452bc7fa13581ddf43.jpgPart isans du pouvoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pouvoir) et opposants ont manifesté, samedi 15 février au Venezuela (http://www.lemonde.fr/venezuela/), dans un duel à distance engagé depuis douze jours par des étudiants opposés au gouvernement et marqué mercredi par des affrontements qui ont fait trois morts.Vêtus de blanc pour la plupart et munis de nombreux drapeaux vénézuéliens, quelque 3 000 militants en faveur de l'opposition, dont une majorité d'étudiants, étaient rassemblés à la mi-journée sur une place de l'est de Caracas et alentour.
Ces mobilisations de l'opposition s'inscrivent dans le cadre du mouvement de protestation contre le gouvernement lancé par des étudiants qui s'insurgent contre la vie chère, l'insécurité et les pénuries dans ce pays pétrolier, qui dispose des plus importantes réserves de la planète (http://www.lemonde.fr/planete/).
« NOUS, LES JEUNES, N'AVONS PLUS NI FOI NI ESPOIR »
Mercredi, la capitale avait été le théâtre de la plus importante mobilisation contre le président, Nicolas Maduro, depuis son élection, en avril 2013. De violentes échauffourées survenues en marge de la marche ont fait trois morts par balle (http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/02/13/venezuela-deux-morts-dans-des-manifestations_4365347_3222.html) et plus de 60 blessés. « Avant, nous ne sortions pas dans la rue à cause de l'insécurité, et maintenant que nous manifestons ils nous tuent. Nous, les jeunes, n'avons plus ni foi ni espoir, nous ne pouvons pas avoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir) de travail, et si nous en avons un, on ne nous donne pas de quoi avoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir) une vie décente », a déclaré samedi Issac Castillo, étudiant de 27 ans à l'université Andrés-Bello.
Dans le centre (http://www.lemonde.fr/centre/), plusieurs milliers de partisans du gouvernement socialiste ont également répondu à l'appel lancé jeudi soir par le président pour un rassemblement « pour la paix et contre le fascisme », terme habituellement utilisé par les autorités pour désigner (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9signer) les opposants. Ces derniers sont accusés par les autorités de fomenter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/fomenter) les violences pour tenter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/tenter) de provoquer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/provoquer) « un coup d'Etat ».
Arborant des vêtements et drapeaux de la couleur rouge du parti au pouvoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pouvoir) et des pancartes à l'effigie du libérateur Simon Bolivar et du président Hugo Chavez (http://www.lemonde.fr/hugo-chavez/)(1999-2013), les militants en faveur de Nicolas Maduro, rassemblés en divers points de la capitale, ont convergé vers le centre-ville malgré une chaleur accablante. Les deux camps ont également organisé des rassemblements dans plusieurs autres villes du pays, dont San Cristobal, Mérida, El Vigia (ouest) et Valencia (nord).
Lire : Le Venezuela entre risque d'effondrement et ajustements (http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/19/le-venezuela-rentre-risque-d-effondrement-et-ajustements_4337516_3234.html)
L'OPPOSITION DIVISÉE À PROPOS DU MOUVEMENT
S'adressant à ses (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/ses/) partisans dans l'après-midi, le président vénézuélien s'en est pris à Leopoldo Lopez, un opposant accusé d'homicide et visé par un mandat d'arrêt depuis les événements de mercredi soir. « Les forces de sécurité de l'Etat le cherchent. Rends-toi, lâche ! Le peuple veut la justice (http://www.lemonde.fr/justice/), lâche !», s'est exclamé M. Maduro sous les vivats des militants chavistes, sans toutefois nommer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/nommer)l'opposant. Contactée par l'AFP, une source au sein du parti de M. Lopez, qui fait partie d'un petit groupe d'opposants prônant la contestation dans la rue, a dit de son côté que l'intéressé ne se cachait pas et qu'il n'avait pas quitté le pays.
La protestation lancée par les étudiants, décidés à obtenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/obtenir) le départ de M. Maduro, ne fait pas l'unanimité au sein de la Table de l'unité démocratique (MUD), la principale coalition de l'opposition vénézuélienne. Son leader, Henrique Capriles, a lui-même estimé jeudi que « les conditions ne sont pas réunies pour forcer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/forcer) le départ du gouvernement ». La plupart des chaînes de télévision vénézuéliennes se sont abstenues ces derniers jours de diffuser (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/diffuser) les images de ces événements, craignant visiblement les avertissements du Conseil national des télécommunications, qui a menacé de sanctions les médias (http://www.lemonde.fr/actualite-medias/) qui feraient « la promotion de la violence ».
« LA MAIN DE L'ENNEMI FASCISTE ALVARO URIBE »
Nicolas Maduro, qui a annoncé jeudi soir la suspension de la diffusion de la chaîne de télévision colombienne d'informations NTN24, a directement pointé du doigt samedi d'Alvaro Uribe, ex-président conservateur colombien, fréquemment visé par les accusations du président. Selon le chef de l'Etat vénézuélien, « la main de l'ennemi fasciste du Venezuela Alvaro Uribe » est derrière la couverture de NTN24. En outre, M. Maduro a affirmé que l'ex-président « finance et dirige les mouvements fascistes » accusés de semer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/semer) le trouble.
Depuis quelques semaines, le gouvernement fait face à une grogne croissante d'une partie de la population (http://www.lemonde.fr/demographie/) dans un contexte de forte inflation (56,3 % en 2013), de pénuries récurrentes frappant les denrées alimentaires ou les produits deconsommation (http://www.lemonde.fr/consommation/) courante et d'une insécurité que les autorités ne parviennent pas àjuguler (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/juguler).
Vendredi soir, le président vénézuélien a tenté de reprendre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/reprendre) la main sur le terrainpolitique (http://www.lemonde.fr/politique/) en annonçant un plan destiné à lutter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/lutter) contre la violence, qui prévoit notamment de renforcer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/renforcer) les patrouilles de police (http://www.lemonde.fr/police/) et le désarmement de la population dans un pays où les armes abondent.


Les Etats-Unis condamnent la violence au Venezuela
Les Etats-Unis, « profondément préoccupés » par les tensions croissantes au Venezuela, condamnent la « violence insensée » exercée depuis plusieurs jours contre les manifestants opposés au gouvernement. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry se dit « particulièrement inquiet » après les arrestations de plusieurs manifestants opposés au gouvernement de Nicolas Maduro et le mandat d'arrêt lancé contre Leopoldo Lopez, un opposant accusé d'homicide depuis les événements de mercredi soir. « Nous nous joignons au haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, au secrétaire général de l'Organisation des Etats américains, au haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères pour condamner cette violence insensée », écrit John Kerry.