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Voir la version complète : Une sangsue survit 24 heures à – 196°C, dans de l’azote liquide



edenmartine
06/02/2014, 10h49
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/files/2014/02/Sangsue.jpg (http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/files/2014/02/Sangsue.jpg)Parue fin janvier dans la revue (http://www.plosone.org/article/fetchObject.action?uri=info%3Adoi%2F10.1371%2Fjour nal.pone.0086807&representation=PDF)PLoS ONE (http://www.plosone.org/article/fetchObject.action?uri=info%3Adoi%2F10.1371%2Fjour nal.pone.0086807&representation=PDF),c'est une étude idéale pour un mois d'hiver puisqu'elle évoque la résistance d'un organisme au grand froid. On sait que l'exposition prolongée à des températures négatives provoque le gel de l'eau contenue dans les cellules, ce qui conduit à l'explosion et à la mort de celles-ci. C'est d'ailleurs pour cette raison que les animaux entrant en hibernation (marmottes, loirs, hérissons, grenouilles, lézards, etc.) voient certes leur température corporelle chuter, mais jamais en dessous de 1 ou 2°C. Ces animaux se débrouillent d'ailleurs pour passer la saison froide dans un habitat relativement protégé, l'hibernaculum, qu'ils ont souvent aménagé eux-mêmes en prévision de leur léthargie à venir et dont la température reste relativement constante pendant l'hiver.
Dans l'étude japonaise publiée par PLoS ONE, on n'est ni dans le programmé, ni dans le progressif. Les auteurs de ce travail ont plutôt fait dans le subit et le violent, en plaçant tout d'abord sept espèces différentes de sangsues dans un congélateur, à - 90°C, pendant 24 heures. Les représentants d'une seule espèce – Ozobranchus jantseanus, une petite sangsue tétant le sang de tortues asiatiques – ont survécu sans problème à ce traitement. On a donc poursuivi l'expérience pour tester leur résistance sur la durée. Trois mois plus tard, toutes les sangsues étaient encore vivantes. Neuf mois après le début de l'expérience, idem. Ce n'est qu'au bout de quinze mois de congélation que les premières pertes sont apparues. Et quand, trente-deux mois après le début de l'expérience, celle-ci est arrivée à son terme, une sangsue était encore en vie.
Mais les chercheurs japonais n'étaient pas au bout de leurs surprises. Ils ont également plongé cinq de ces animaux dans de l'azote liquide, soit à - 196°C, et ce 24 heures durant. Ceux qui croiraient qu'en-dessous d'un certain seuil, il n'y a plus vraiment de différence dans le grand froid, se trompent. Entre les deux expériences, il y a le même écart qu'entre mettre sa main dans la neige et la tremper dans une casserole d'eau bouillante. Quand les sangsues sont ressorties, cryogénisées, de l'azote liquide, elles n'étaient pas mortes pour autant. Après un passage dans de l'eau à température ambiante, elles ont repris vie. Toutes les cinq.
On pourrait rétorquer que ces sangsues présentent certes des caractéristiques exceptionnelles mais qu'on est loin du record en la matière, détenu par des invertébrés encore plus petits qu'elles, les tardigrades. Véritables trompe-la-mort, ces bestioles font preuve d'une résistance exceptionnelle face à quantité d'environnements hostiles (http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/actu/d/zoologie-mystere-tardigrades-ces-animaux-resistent-vide-spatial-16608/), comme le vide spatial ou une plongée dans l'hélium liquide (-269°C), soit à une poignée de degrés du zéro absolu. Mais les tardigrades ont un truc : ils ont besoin d'une période de préparation, d'adaptation, au cours de laquelle ils réduisent au maximum la présence d'eau dans leur corps, que ce soit dans les cellules ou entre elles. Au cours de cette phase de déshydratation, ils fabriquent des sucres qui vont en quelque sorte servir d'antigel. Puis, leur métabolisme va quasiment s'arrêter et, ainsi parés, ils résisteront presque à tout. Sans cette période d'acclimatation, ils s'avèrent plus fragiles que les sangsues asiatiques : une expérience a ainsi montré que seulement 22 % des tardigrades subitement plongés dans de l'azote liquide survivaient à un quart d'heure de ce traitement.
Pour les auteurs de l'étude, la performance d'Ozobranchus jantseanus est d'autant plus surprenante que rien ne prédestine cet animal à résister à un froid aussi intense, étant donné que, dans son mode de vie, il n'est que rarement exposé à des températures négatives. Pour le moment, on ignore par quel mécanisme ces sangsues parviennent à survivre à des chocs de température aussi violents. Aucune trace du procédé employé par les tardigrades ne se retrouve chez elles. Dans leurs conclusions, les chercheurs soulignent que résoudre l'énigme pourrait permettre le développement de nouvelles méthodes de préservation par le froid voire la résurrection d'organismes congelés, qu'ils soient découverts dans le pergélisol, en Antarctique... ou lors de l'exploration d'autres planètes !

Islander
06/02/2014, 10h54
Faut pas croire tout ce qu'on lit
prés du zéro absolu il n'y a rien sur terre qui y résiste
Enfin c'est mon avis

edenmartine
06/02/2014, 11h00
j'avoue ne pas avoir chercher un peu plus mais il me semblait que "Passeur de Science" du monde était assez honnête

harroudiroi
06/02/2014, 11h24
Peu être la survie, n'a de rapport qu'avec la possibilité de persistance de vestiges ADN, pas la survis de la bestiole elle même, faut chercher et vérifier.