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västerås
26/01/2014, 09h07
Ballon d'or pour la deuxième fois, le James Bond du Real Madrid gagne 20 millions d'euros par mois.


Ils sont vingt-deux sur la pelouse, mais on ne voit que lui. Et 100 000 dans les tribunes qui attendent qu’il marque à chaque match, et un et deux et trois. A lui tout seul, il possède toute la panoplie améliorée depuis cent quarante ans par des centaines de champions. Son classique, partir dans un sprint étourdissant de 20 mètres, éparpiller plusieurs barrages de crampons et transformer le ballon en missile. Comme il joue des deux pieds et qu’il est aussi adroit de la tête, son adversaire ne sait jamais quelle arme il va dégainer. Autre spécialité, le coup franc. Le ballon lui obéit.Cristiano Ronaldo, propriétaire du numéro 7, est devenu une marque et un blason : CR7 pour les fans, 007, le matricule du tueur, étant déjà pris par James Bond... Il s’est offert son musée perso dans son village, avec statue incorporée. L’ancien Petit Chose est un magicien maîtrisant depuis l’enfance l’effet Magnus qui a mis en équation le rapport de la vitesse, du ballon, de l’air : une balle en rotation qui se déplace dans l’espace modifie, par frottement, la vitesse du courant d’air autour d’elle, provoquant des différences de pression qui influencent sa trajectoire. Il suffit de regarder CR7 pour comprendre. Le gardien observe le tueur et se prépare à bondir sur sa droite, mais le projectile le crucifie sur sa gauche et se plante dans la lucarne. A plus de 100 km/h, CR7 invente une trajectoire à la fois violente et flottante : le gardien n’a aucune chance. Magnus est grand. L’anthologie de ses coups de génie va devenir une bible.IL POURRAIT DRIBBLER TROIS GARDES DU CORPS DANS UNE CABINE D'ASCENSEUR

Retenons encore un but tout de discrétion (mais oui !). Dans la surface adverse, CR7 paraît désœuvré quand le ballon lui parvient aux 6 mètres. Dos au but, les arrières jugent qu’il ne peut rien faire. A tort ! Alors que les défenseurs gambergent encore, il talonne de l’intérieur du pied droit. Tout se passe en moins d’une seconde. Sa vivacité de lutin, apparemment incompatible avec son 1,85 mètre, transcende encore ses qualités techniques. Il pourrait dribbler trois gardes du corps dans une cabine d’ascenseur. Le ballon lui appartient en propre, fait partie de son être. Qualité exceptionnelle qu’il partage avec son rival Messi. Celui-ci oublie ses adversaires, qui mettront la nuit à comprendre comment il les a effacés. CR7, l’imperator toujours triomphant, les humilie. Ave Cristiano, ceux qui vont mourir sont déjà sur les fesses.Ce ne sont pas seulement quelques voix qui l’ont séparé de Messi lors de la dernière élection, mais toute une manière d’être. Le Portugais est insupportable, même quand il fait des cadeaux aux pauvres de sa paroisse. L’Argentin considère avec simplicité que mettre trois buts en vingt minutes va de soi et il remercie ses partenaires alors que l’autre les fustige. Quand CR7 marque (69 fois cette saison), il en remet toujours une couche. L’humilité lui paraît n’être qu’une forme d’hypocrisie. Seul Muhammad Ali était aussi franc. « Je suis Cristiano Ronaldo, c’est tout. Quand on est jeune on veut briller, oser le geste spectaculaire qui vous différencie des autres, j’ai gardé cette jeunesse. » Surtout, être vu, besoin vital pour une star. Napoléon disait à sa mère qui le réprimandait : « Io sono il imperator ! » CR7 n’a pas besoin de le rappeler à sa Maria Dolores qui l’idolâtre depuis ses débuts, alors que, maigre comme un chat efflanqué, il tapait dans des bouteilles de plastique dans les venelles de Funchal. Cette mère exemplaire savait qu’il serait le César du ballon rond. Lui aussi : « Je suis né avec ce style provocant, je vais au-devant des adversaires. » Qui lui reprochent souvent de faire du cinéma, de simuler, de plonger dès qu’on effleure sa malléole : crime de lèse-majesté.Mais qui est vraiment le roi ? CR7 et ses 207 millions d’euros de recettes annuelles ? Messi, qui a déjà remporté quatre fois le titre ? Le roi de la talonnade a... son talon d’Achille : il n’est 
pas souverain en équipe nationale comme il l’a été à Manchester United et aujourd’hui au « Royal » Madrid, même s’il a qualifié in extremis son pays pour la Coupe du monde. Au Brésil, ce sera le vrai duel : la star gominée, tueur implacable, contre E.T. le funambule. Réponse en juillet. Le paradis du foot choisira l’homme de Rio.

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