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sindbad001
19/01/2014, 19h01
La réalité de la jalousie
Sache qu’il n’y a de jalousie que s’il y a un bienfait.

Il y a deux situations possibles pour toi lorsque le Seigneur accorde un bienfait à ton frère humain :
- ou tu détestes ce bienfait et tu souhaites sa disparition. C’est cet état qu’on appelle jalousie.
La jalousie se définit par l’horreur d’un bienfait et le souhait de voir celui qui l’a reçu le perdre.
- ou tu ne souhaites pas la disparition de ce bienfait dont tu ne détestes ni l’existence ni la durée et tu désires pour toi-même un bienfait pareil. Cet état se nomme l’envie et sous une certaine forme c’est la rivalité.
La rivalité peut-être appelée jalousie et vice-versa. On substitue parfois l’un des deux termes à l’autres. Le Prophète a dit : « le croyant envie et l’hypocrite jalouse »

La première situation est illicite, bien sûr. A moins qu’il ne s’agisse d’un bienfait pour un débauché ou un impie... tu aimeras sa disparition non pas parce que c’est un bienfait mais parce que c’est un instrument de corruption. [...]

Le Tout-Puissant dit :
« Pour ceux qui avant eux se fixèrent en la demeure assignée à la foi, qui aiment ceux qui émigrent auprès d’eux, n’éprouvent en leur cœur aucun sentiment de jalousie à l’égard de ce qui leur est donné » (Coran Al-Hachr, 9)
Le Seigneur fait les louanges de ceux-ci pour l’absence de jalousie en leur cœur. Il dit sous forme de réprobation : « Ou sont-ils envieux des hommes, pour ce que Dieu leur procure en sa générosité ? » (Coran Al-Nissâ’, 54)
[...]

Quant à la rivalité, elle n’est pas interdite par la religion.....le caractère permis de la rivalité est la parole du Seigneur : « Et que cela excite l’émulation entre les émulateurs » (Coran Al-Motaffifin, 26) Le Seigneur dit aussi : « Accourez au plus vite à un pardon de votre Seigneur » (Coran Al-Hadid, 21)......
Chacun craint que l’autre ne le devance et qu’il n’ait auprès du maître une considération que lui n’aurait pas. Et comment il n’en serait pas ainsi alors que le Prophète disait :« La jalousie ne doit pas exister dans deux cas : dans le cas d’un homme à qui Dieu donne des biens et qu’il dépense pour la vérité et dans celui d’un homme à qui Dieu donne le savoir et qui l’utilise pour diriger son œuvre et qu’il enseigne aux autres »....
Il n’y a pas de mal à envier quelqu’un d’autre pour les bienfaits dont il jouit et de souhaiter en avoir autant tant qu’on ne désire pas qu’il en soit dépourvu ou que le bienfait disparaisse....


Tout homme voit au-dessus de lui des connaissances et des camarades qu’il aimerait égaler. Cela peut entraîner à la jalousie interdite si on n’a pas une foi puissante et une piété solide. La peur d’être dépassé et de voir apparaître son propre manque peut entraîner à une jalousie blâmable et au désir de voir disparaître le bienfait dont jouit un frère afin que celui-ci descende au degré où on se trouve puisqu’on est incapable soi-même de se rehausser à son niveau. Cela n’est guère permis et c’est un péché que ce soit au regard de la religion ou au regard du monde. Mais un tel sentiment peut être pardonné s’il n’est pas, par la volonté de Dieu, la motivation de l’action. Détester une telle action permet la rémission du péché que comporterait ce sentiment.


Les raisons de la jalousie et de l'émulation
Les raisons de l’émulation est l’amour de l’objet de l’émulation. S’il s’agit d’une question religieuse, c’est l’amour du Tout-Puissant et le désir de Lui obéir. S’il s’agit d’une question profane, la raison en est l’amour des choses licites de ce monde et le désir d’en jouir.

La jalousie blâmable a de nombreux motifs qu’on peut réduire au nombre de sept : l’inimitié, l’orgueil, l’étonnement, la crainte des disparités dont on souffrirait, l’amour du pouvoir, le vice et l’avarice de l’âme. [...]
L'inimité et la haine
C’est la cause la plus violente de jalousie. Quiconque a souffert d’un tort que lui a porté un autre, ou a été en désaccord avec lui, se met à le haïr de tout son cœur. La haine s’incruste en lui. Et la haine exige la vengeance. Si on n’arrive pas à se venger soi-même, on désire que le temps se venge pour nous. On imagine que Dieu le fera pour nous car nous croyons toujours que nous sommes honorés auprès de Lui. Chaque fois que notre ennemi subit un mal quelconque nous sommes heureux et nous pensons que c’est le Tout-Puissant qui nous rétribue pour cette haine qui est à son service. Et chaque fois qu’un bien arrive à notre ennemi, nous sommes contrariés et nous pensons que nous n’avons aucune considération au regard de Dieu puisqu’Il ne s’est pas vengé de notre ennemi mais, bien au contraire, l’a couvert de bienfaits....
La jalousie à cause de la haine peut mener à la lutte, à l’assassinat et à la perte de temps en ruses et en scandale.


La fierté
C’est le sentiment éprouvé par quelqu’un qui ne peut supporter qu’on puisse être au-dessus de lui. Si quelqu’un d’autre reçoit un gouvernement, acquiert une science ou des biens, il craint que celui-ci ne s’enorgueillisse, ce qu’il ne pourra souffrir.
Ce que cherche ici le jaloux n’est pas de s’enorgueillir lui aussi mais d’éliminer l’orgueil de l’autre. Il acceptera que l’autre lui soit égal mais il ne supportera pas qu’on s’enorgueillisse devant lui.


L'orgueil
Qu’il soit dans sa nature de s’enorgueillir devant lui, de le rapetisser et d’attendre qu’il lui obéisse et le suive dans la poursuite de ses objectifs. Si l’autre reçoit des biens, il craint de ne pouvoir supporter son orgueil. Ou peut-être cherchera-t-il à être son égal ou à le dépasser et il deviendra orgueilleux à son tour.


L'étonnement
Le Seigneur rappelant ce que disaient les nations anciennes :
« Vous n’êtes que des humains comme nous », « croirons-nous dirent-ils deux humains pareils à nous, alors que leur peuple est à notre dévotion » ? (Coran yassine, 15 et Al-Mou’minoun, 47)
« Ce n’est qu’un homme pareil à vous ; il se nourrit d’aliments comme vous, et boit ce que vous buvez ; et si vous obéissez à un être humain pareil à vous, vous serez alors en perdition » (Coran al-Mou’minoun, 33-34)
Ils étaient étonnés qu’un humain comme eux pût être investi d’un message par le Seigneur. Ils l’ont jalousé et ont désiré que la prophétie disparaisse pour que ne soit pas honoré quelqu’un qui leur est pareil. ....


La crainte de la disparité
Ce cas concerne deux rivaux ayant le même objectif. L’un jalouse l’autre pour tout bien qui le rapproche, lui seul, de l’objectif.


L'amour du pouvoir et de la notoriété
C’est le cas de celui qui veut être sans pareil dans l’un des arts parce qu’il aime les éloges et la flatterie et qu’il aime entendre qu’on lui dise qu’il est unique en son époque, et dans son domaine. [...] c’est ce sentiment qui pousse certains savants à rechercher la notoriété et l’estime des gens. Leur objectif n’est que le pouvoir et le désir d’être unique. Les docteurs juifs ne reconnaissent pas le Prophète par ce qu’ils craignent de voir leur notoriété disparaître et leur science abolie.

Le vice de l'âme et son avarice de bien
Nous pouvons trouver des gens qui jalousent non pas par amour du pouvoir ou par orgueil ou par une recherche de biens mais tout simplement parce qu’ils ne peuvent supporter qu’un homme puisse recevoir de Dieu des bienfaits. Ceux-là se réjouissent dès qu’on leur parle des problèmes dont souffrent les gens : l’échec, la régression et n’acceptent pas de voir les gens comblés de bienfaits par le Seigneur comme si ces biens sortaient de leur coffre-fort ou qu’il étaient eux-mêmes amputés de leurs propres biens.
On dit que l’avare est celui qui est avare de ses propres biens et l’avide est celui qui est avare des biens des autres.
Celui-ci est avare des bienfaits que Dieu accorde aux gens alors qu’il n’y a aucune inimitié ni un lien quelconque entre eux et lui. Il n’y a d’autre raison à cela que le vice de l’âme et une vilenie de caractère qui empreint le tempérament. Il est difficile de remédier à ce genre de jalousie. Les autres genres de jalousie ont des raisons apparentes qu’on peut faire disparaître et soigner. Mais le vice de l’âme n’a pas de cause apparente et il est difficile d’en venir à bout et, normalement, de la faire disparaître. [...]


Le remède pour la jalousie
Sache que la jalousie est l’un des grands maux pour les cœurs. Et les maux des cœurs ne peuvent être soignés que par le savoir etl’œuvre.

Le savoir utile pour soigner la maladie de la jalousie est de savoir avec conviction que la jalousie est un préjudice pour toi dans ce monde-ci et dans l’au-delà.
Il n’y a par contre aucun préjudice pour la personne jalousée pour qui, au contraire, la jalousie dont elle est l’objet est bénéfique. Si tu sais cela d’une manière clairvoyante et que tu n’es pas l’ennemi de toi-même ni l’ami de ton ennemi, tu te débarrasseras sans aucun doute de la jalousie.

La jalousie est un préjudice pour toi car, en étant jaloux, tu refuses la volonté de Dieu et tu détestes le partage de Ses bienfaits entre les hommes et la justice qu’Il établit en son Royaume par Sa Sagesse occulte. C’est là un crime à l’égard des règles de la théologie et l’expression d’une foi impure.
En étant jaloux, tu t’éloignes de l’enseignement des saints et des prophètes et de leur amour pour les hommes, serviteurs de Dieu, et tu participes avec Ibliss et avec les impies à l’amour de l’affliction des croyants et à l’amour de l’absence de bienfaits. Ce sont là des vices qui consument le cœur comme le feu consume le bois et effacent ses vertus comme le jour efface la nuit.
La jalousie est un préjudice pour toi en ce monde car tu souffres en ton corps et tu te tortures alors que tes ennemis jouissent de bienfaits que le Seigneur répand sur eux. Tu demeures triste, l’esprit errant et le cœur serré et tu es dans la situation que te souhaitent tes ennemis et que tu souhaites pour eux. [...]

Il est clair que la personne jalousée profite en ce monde et en religion de ta jalousie. Son profit en religion est qu’elle est victime d’une injustice, la tienne. Surtout si la jalousie te pousse à proférer des mots et à agir, à insulter et à médire. Ce serait là des cadeaux que tu lui fais. Nous voulons dire : tu offres à cette personne tes bonnes actions pour la voir démunie dans l’au-delà comme tu es démuni en ce monde. Comme si tu voulais que le bienfait disparaisse alors qu’il n’a pas disparu.
Dieu a gratifié ton ennemi de bienfaits et tu lui as transféré tes bonnes actions. Tu lui as ajouté un bienfait au bienfait dont il jouissait déjà. Et tu as ajouté pour toi-même malheur sur malheur. [...]

Pourvu que tu ne jalouses pas un homme de science et que tu n’aimerais pas le voir se tromper dans les choses de la religion de Dieu jusqu’à ce que son erreur soit découverte et qu’il soit l’objet d’un scandale. Et pourvu que tu ne souhaites pas qu’il devienne muet pour qu’il n’arrive plus à parler ou qu’il tombe malade pour qu’il n’enseigne plus ni n’apprend davantage. Quel péché serait plus grand que celui-là ?
Si tu ne peux le rejoindre et que tu en es affligé, sois pur du péché et évite le châtiment dans l’au-delà. Il est dit dans le Hadith : « Les gens du paradis sont de trois sortes : ceux qui ont fait le bien, ceux qui ont aimé ces derniers et ceux qui ne leur ont pas cherché querelle » Ceux qui ne leur ont pas cherché querelle, c’est-à-dire : ceux qui ne leur ont pas fait de mal, qui ne les ont pas jalousés ni ne les ont détestés. [...]

Si tu pouvais voir réellement ta situation, homme jaloux, dans un état d’éveil ou de sommeil, tu te verrais comme un homme qui tire une flèche sur un ennemi pour le tuer mais la flèche se retourne sur lui et vient lui crever l’œil droit. L’homme se fâche encore plus et tire une autre flèche avec plus de force. La flèche vient cette fois-ci lui crever l’œil gauche et le rend aveugle. Sa colère monte encore, et cette fois-ci, c’est sa tête qui est touchées. Pendant ce temps, son ennemi demeure sain et sauf, alors que lui, il ne cesse de vouloir l’atteindre pendant que tous ses autres ennemis se moquent et rient de lui.
Tel est l’état du jaloux et comment Satan se moque de lui. Ta jalousie est, en vérité, pire que cela car les flèches ne t’ont fait perdre, dans l’image donnée, que les yeux. Elles pouvaient entraîner la mort sans nul doute, si la situation avait continué. Observe comment Dieu se venge du jaloux quand celui-ci souhaite la disparition des bienfaits dont jouit celui qu’il jalouse. [...]


L'oeuvre utile est de maîtriser la jalousie. Il faut faire le contraire de ce qu’elle exige en paroles et en action.
Si elle veut qu’on calomnie une personne, il faut faire l’éloge de celle-ci.
Si elle veut pousser à être orgueilleux, il faut être humble et s’excuser.
Si elle pousse à cesser de faire le bien, il faut en faire davantage.

Si on fait cela exprès, l’objet de la jalousie le saura, son cœur s’attendrira et il aimera celui qui fait des efforts pour éviter la jalousie. Et plus il fera preuve d’amour et plus le jaloux l’aimera. Ainsi naîtra une concorde qui arrachera la raison de la jalousie. Car l’humilité, les éloges et la joie pour les bienfaits dont jouit l’autre attirent le cœur de celui-ci, l’attendrissent et le poussent à y répondre par le bien
Puis, ce bien est reçu par le premier et le cœur de celui-ci deviendra bon et lui-même aura un caractère marqué par l’effort qu’il a fait et il ne sera pas arrêté par Satan qui lui aurait dit : si tu es humble et que tu fais l’éloge de ton ennemi, celui-ci te considérera comme un incapable, un hypocrite ou un poltron et c’est une humiliation pour toi. Ce sont là des ruses et des intrigues de Satan. Bien au contraire, la complaisance affecté ou naturelle, brise les murs de l’inimitié des deux parts et en réduit le degré. Les cœurs reviendront à l’affection et à l’amour, et ne souffriront plus, malgré l’animosité, de la douleur de la jalousie.

Voilà les remèdes très utiles à la jalousie. Ils sont très amers pour les cœurs mais l’efficacité est dans le remède amer.
Celui qui ne peut supporter l’amertume du remède ne pourra jouir de la douceur de la guérison.
L’amertume de ce remède est supportable grâce au grand désir d’obtenir la rétribution de l’acceptation de la volonté et du désir de Dieu
Que l’âme ne peut accepter qu’il y ait en ce monde des choses différentes de son désir, c’est de l’ignorance. Celui qui pense cela veut ce qui ne peut être. Et vouloir ce qui ne peut être est humiliant. On ne peut échapper à cette humiliation que de deux façons : soit que ce qu’on veut se réalise ou qu’on ne veut que ce qui peut se réaliser. On ne peut rien faire dans le premier cas et il n’y a pas lieu ici à affectation ou à effort. Par contre, l’effort peut jouer un rôle dans le deuxième cas et on peut obtenir alors par l’exercice ce qu’on veut. Tout homme doué de raison doit se rendre à ce cas. Là est le remède global....

harroudiroi
21/01/2014, 17h24
J'ai toujours détesté être jaloux

aissdz
21/01/2014, 18h28
merci pour le rappel c'est vrai que ce vice peut separé enormement