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Voir la version complète : Les petits secrets de Louis Nicollin



soltan009
09/12/2012, 20h00
http://www.capital.fr/var/cap/storage/images/media/images/photo-v2-457x222/rea/louis-nicollin-c-patrick-gherdoussi/10131760-1-fre-FR/louis-nicollin-c-patrick-gherdoussi_paysage360.jpg



Ses grossièretés assumées ravissent les supporters. Mais le patron franchouillard des bennes à ordures Nicollin sait aussi se montrer intraitable en affaires.
Avec ses «peuchère», on le croirait sorti d’un film de Pagnol. Mais Louis Nicollin, né à Valence il y a soixante-neuf ans, n’est pas méditerranéen de souche. A Montpellier, où il a débarqué en 1974, les Héraultais le saluent pourtant comme un enfant du pays. Plus encore depuis que son club de foot est devenu champion de France, la saison dernière. «Il a fallu augmenter les salaires des joueurs, boudi, c’est compliqué», se lamente-t-il, lui qui gère le club au cordeau. Dans le Sud-Est, son poids est aussi économique. Patron du numéro 3 français du traitement des déchets, Nicollin réalise près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 5 000 salariés. Il fait aussi des incursions à l’étranger, comme récemment en Algérie et au Qatar. Financera-t-il un club de foot qatari ?
Ses années de cancre à Lyon. Viré de chez les jésuites en quatrième, le jeune Louis a fréquenté sept ans le Cours Pascal, à Lyon. Une boîte à bachot qu’il a quittée après avoir échoué trois fois à l’examen. Meneur d’une bande de cancres, il préférait (et il ne s’en cache pas) les péripatéticiennes du quartier aux cours de français. «Loulou» se rêvait surtout footballeur professionnel. Mais son père, Marcel, l’avait programmé pour *reprendre l’entreprise familiale de collecte de déchets, basée à Saint-Fons, en banlieue lyonnaise. En guise de stage ouvrier, on le collait chaque été au cul des camions pour charger les poubelles à 4 heures du matin. «C’est là qu’on apprend la vie», commente aujourd’hui le patron éboueur. Ses deux fils, Laurent et Olivier, y ont eu droit eux aussi.
Ses méthodes musclées dans le foot. Le président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, s’en souvient encore. En 1987, son équipe affrontait Montpellier pour une montée en D1. Alors que ses joueurs s’entraînaient sur un stade annexe et mal éclairé, «des gens proches de Loulou sont venus leur tourner autour pour les impressionner», nous raconte-t-il. Louis Nicollin se le rappelle aussi et évoque même quelques «giflettes». «Je n’appréciais pas la méthode, mais ça m’a fait rire», minimise l’homme fort de Montpellier. Lequel n’en était pas à son premier coup tordu. Quelques années plus tôt, le président du Montpellier Paillade Sport (le nom du club à l’époque) s’était débrouillé pour faire annuler un match contre Montluçon, trois jours avant d’affronter Lens en Coupe de France. «Avec mon ami entraîneur Robert Nouzaret, on a passé la nuit à inonder le terrain, le lendemain il y avait 1 mètre d’eau», raconte Nicollin sans scrupule. La glorieuse incertitude du sport.