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Voir la version complète : Immigration : pourquoi les Chinois réussissent mieux que les autres



soltan009
09/12/2012, 17h24
Contrairement à la plupart des autres immigrés, les compatriotes de Mao installés en France parviennent à grimper les barreaux de l’échelle sociale. Leur secret ? Beaucoup de travail, une communauté soudée et un système de financement hyperefficace.
Comme la plupart de ses compatriotes, Hsueh Sheng Wang est du genre discret. Il a installé ses bureaux au premier étage d’un petit bâtiment décati sans indication aucune, en plein cœur du Chinatown d’Auvervilliers, devenu premier centre d’import-export textile d’Europe. Impossible de deviner que ce Wenzhounais de 46 ans, arrivé dans notre pays à l’âge de 13 ans, est un homme d’affaires en pleine ascension. Après avoir travaillé dans le restaurant de ses parents, puis monté une petite société en 1993, il est aujourd’hui à la tête d’Eurasia, un groupe coté en Bourse de 22 millions d’euros de chiffre d’affaires, qui loue à des grossistes 300 000 mètres carrés d’entrepôts. Jamais à court d’idées, Wang s’apprête à créer un immense centre d’import-export de meubles dans le port du Havre, et il va construire 115 appartements à Aubervilliers, plus un centre commercial et un hôtel-résidence à Saint-Denis. «Ce n’est qu’un début, nous travaillons sur des projets immobiliers beaucoup plus importants», prévient-il, mystérieux.
Etonnants Chinois ! Faire de leur pays la première puissance économique de la planète ne leur suffit pas, il faut aussi qu’ils viennent casser la baraque chez nous. Certes, les quelque 600 000 compatriotes de Mao (ou Français d’origine chinoise) aujourd’hui présents dans l’Hexagone n’ont pas tous vécu l’ascension fulgurante de M. Wang. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux travaillent encore sans papiers comme petites mains dans la restauration, la confection, la maroquinerie ou le bâtiment, pour des salaires de misère. Mais, après des années de labeur, beaucoup ont fini par s’en sortir en reprenant un commerce – restaurants, épiceries, fleuristes ou bars-tabacs, ils en détiendraient désormais près de 35 000. Certains commencent même à se diversifier dans l’immobilier, à créer des chaînes de magasins (la plus connue d’entre elles, l’enseigne Miss Coquine, compte près de 80 boutiques en France), ou encore à lancer leurs propres marques (Miss Lucy, par exemple).