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Voir la version complète : Cigarette électronique : la première étude française fait débat



SIDALI55
09/12/2012, 14h07
Une étude vient de montrer que l’utilisation de la cigarette électronique permet de diminuer, voire d'arrêter, sa consommation tabagique. Mais ce travail serait biaisé. Qui doit-on croire ?
« Aucune preuve d’efficacité. » « Pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM). » « Pas un produit de santé. » Jusqu’à présent, les opposants à la cigarette électronique avançaient ces arguments pour assurer que l’on ne saurait voir en elle « une aide au sevrage tabagique ». Or une étude observationnelle diffusée par voie de presse révèle que « l’usage de la cigarette électronique entraîne de façon significative une forte diminution du tabagisme chez 72 % des fumeurs ». Info ou intox ? Le professeur Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), déplore quelques zones d’ombre et nous aide à lire entre les lignes.
Au centre d’examens de santé de Périgueux, 100 fumeurs déclarant ne pas vouloir arrêter ont été mis à contribution. La consigne était de « vapoter » (c’est-à-dire de fumer une cigarette électronique) au lieu de fumer du tabac. Ils gardaient la possibilité d’alterner les deux pratiques. En tout, 74 de ces volontaires ont suivi le protocole. Résultat au bout du trimestre : « 72 % ont fortement diminué leur consommation et 11 % ont totalement arrêté de fumer».

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Pour jeter ses cigarettes, faut-il passer par la cigarette électronique ? Une étude dit qu'elle aide en effet au sevrage tabagique... © Catatronic, Fotopedia, cc by nc sa 2.0


La cigarette électronique vraiment utile ?
Aux yeux de Bertrand Dautzenberg, c’est là un premier lien manifestement biaisé. « On nous dit 72 %, explique-t-il. Mais 72 % de quoi ? Pas des 100 participants de départ mais des 74 qui ont tenu le coup. On a donc volontairement exclu de l’équation ceux qui n’ont pas adhéré à la cigarette électronique, soit un quart de l’échantillon. Si l’on prend ceux qui ont totalement arrêté, ce ne sont donc pas 11 % (comme précisé dans l’étude) mais bien 8 %. Des résultats similaires à ceux d’un arrêt spontané. Ce travail n’apporte rien de nouveau. »
Pourtant, pour Jacques Granger, président du comité contre les maladies respiratoires de Dordogne qui a commandé l’étude, il s’agit là de la première étape de travaux nécessaires. « Bien que réalisée avec des moyens limités, cette première étude menée en France confirme le potentiel de la cigarette électronique pour la protection de la santé des fumeurs […]. On ne peut à la fois reconnaître que le tabac est la première cause de décès évitable et ne faire aucune étude sur la cigarette électronique. »
C’est justement ce qu’attend Bertrand Dautzenberg : une véritable étude. « Le nombre de participants est limité, il n’y a pas de groupe contrôle, on ne sait pas qui a financé ce travail. Les limites de la méthodologie employée sont très importantes. » Bertrand Dautzenberg se défend pourtant d’attaquer systématiquement la cigarette électronique. « C’est vrai qu’au premier abord, cela paraît moins dangereux que la cigarette classique. Mais dans la mesure où nous n’en avons pas la preuve formelle, nous ne conseillons pas la cigarette électronique. Ce n’est pas un médicament, et cela restera ainsi tant que la preuve ne sera pas faite de son efficacité dans le sevrage tabagique. »

futura science publie le 07 12 12

harroudiroi
06/03/2013, 20h22
Il n'y a rien à débattre,

Cigarette électronique condamnée



La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré ce matin sur France Info avoir commandé une évaluation coûts/bénéfices au sujet de la cigarette électronique.




NICOTINE. La ministre a estimé qu'il fallait faire "preuve de prudence" alors que les Français essayant d'arrêter de fumer sont "des centaines de milliers" à consommer cette cigarette électronique.
En mai 2011, l'Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) avait recommandé "de ne pas consommer de cigarettes électroniques". L'Afssaps soulignait que ces solutions contenaient des quantités de nicotine plus ou moins importantes, qui, même à des concentrations faibles, pouvaient "conduire à des effets indésirables graves".
"J'ai demandé à mes services de me dire très précisement de quel type de produit il s'agit", a déclaré la ministre sur France Info. "Est-ce qu'on peut considérer qu'il s'agit d'un produit de grande consommation? Est-ce que c'est un dispositif médical ? Quels sont les caractéristiques de ce produit ?", a interrogé la ministre.
ENQUÊTE. Pour Marisol Touraine, il faut également "faire une évaluation bénéfice/risque de ce dispositif qui pose un certain nombre de questions" face à un produit "qui s'est beaucoup répandu".
La cigarette électronique "est consommée par des centaines de milliers de Français. Il faut faire preuve de prudence", a conclu la ministre pour expliquer pourquoi elle avait "commandé une enquête sur ce sujet". Les utilisateurs seraient un demi-million en France, d'après les fabricants.