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Voir la version complète : Publicité: comment Facebook part à l'assaut de Google sur le web et le mobile



fekri92
08/12/2012, 07h12
Selon la presse américaine, Facebook serait en train de boucler le rachat d'Atlas Solutions, une plateforme de diffusion publicitaire (adserver) détenue par Microsoft depuis son rachat d'aQuantive en 2007 pour 6 milliards de dollars. Une acquisition qui s'est révélée désastreuse pour l'éditeur qui a passé cet été une dépréciation de 6,2 milliards de dollars pour effacer de ses comptes la valeur de cet actif. Pourquoi Facebook voudrait-il s'attacher un boulet pareil ? Pour le comprendre, il faut revenir sur la stratégie publicitaire du réseau social ces derniers mois. Facebook a en effet passé la cinquième vitesse dans sa quête de revenus, et son objectif est désormais de concurrencer vraiment le leader mondial de la publicité en ligne, Google.

Facebook représentait 28% des publicités display (bannières, vidéos...) aux Etats-Unis en 2011, selon comScore. Ce qui en faisait déjà le premier acteur du display en volumes. En valeur, le réseau social s'arrogeait l'année dernière 14% des revenus du display outre-Atlantique selon eMarketer, tout juste devant Google. Mais sur le marché publicitaire américain total, liens sponsorisés et mobile compris, Facebook (5,4% du marché en dollars) est un nain par rapport à Google (41%), et se classe même encore derrière Yahoo. Facebook a dégagé des revenus publicitaires de 3,1 milliards de dollars dans le monde en 2011, et selon eMarketer ils pourraient s'élever à 4,2 milliards en 2012.

Gagner des parts du marché publicitaire est devenu prioritaire pour Facebook depuis son introduction en Bourse. Pour cela, il a multiplié les initiatives.
Le lancement des encarts sur mobile

Le réseau social affiche depuis le mois de juin 2012 des messages sponsorisés sur son application mobile, directement dans le flux d'actualité des utilisateurs. Ce sont des messages publicitaires provenant de marques dont les pages ont été "aimées" par les membres de son réseau d'amis. Facebook a également lancé en septembre ses premiers formats publicitaires mobiles "non sociaux", pour compléter son offre.

Au troisième trimestre, Facebook a dépassé le milliard de membres actifs, tandis que les utilisateurs actifs sur mobile dépassaient les 600 millions. Ses revenus issus du mobile ont atteint sur la période 14% de son chiffre d'affaires publicitaire, soit plus de 150 millions de dollars. Une performance saluée par les investisseurs, qui n'en attendaient pas tant.

Selon Ad Parlor, qui gère des campagnes sur Facebook pour le compte d'annonceurs, ces publicités mobiles récoltent un taux de clic moyen 13 fois supérieur à celui des bannières sur le site du réseau social. Le coût par clic est plus faible sur mobile, (0,42 dollar contre 0,6 pour une annonce sur le site en moyenne).
Le test d'un adserver mobile

Pour compléter sa nouvelle offre publicitaire sur son réseau social, Facebook envisage de déployer un réseau publicitaire sur d'autres sites mobiles. Il a commencé à tester cette plateforme à la rentrée. Facebook a un atout majeur à jouer avec ce projet. En effet, il est l'acteur le mieux placé sur mobile pour vendre un vrai ciblage aux annonceurs. Autant, sur le web, l'usage des cookies permet à des prestataires d'agréger un maximum de données comportementales (historique de navigation, d'achats, etc...) sur les internautes, autant sur le mobile, le fait que la navigation passe essentiellement par des applications (qui sont des logiciels indépendants) et pas par le navigateur (qui enregistre les cookies, et encore pas sur tous les systèmes d'exploitation), empêche d'aller chercher ces informations.

Et voilà Facebook. Qui, grâce à Facebook Connect et au Social Graph, est connecté avec les applications mobiles. Mettons que vous vous enregistrez sur une appli en utilisant votre login Facebook, hop, Facebook enregistre des informations. Et peut les relier avec les données qu'il possède déjà, issues de votre profil Facebook ou Instagram. C'est ainsi que la société peut devenir rapidement incontournable pour le ciblage publicitaire sur mobile.

Que Facebook commence à vendre de la publicité ailleurs que sur sa propre application est triplement positif pour le site : il va rapidement gagner des parts de marché (il n'en possède que 2,8% aux Etats-Unis en 2012 selon eMarketer) et pourrait rattraper Apple et Twitter, vendre des espaces plus chers qu'ailleurs car mieux ciblés, et cela en évitant de surpolluer sa propre application avec des pubs.