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harroudiroi
01/12/2013, 17h24
DERNIÈRE MODIFICATION : 29/03/2013 - AL-QAÏDA - ARMEMENT - TECHNOLOGIE - VENTE D'ARMES
Ces djihadistes qui rêvent d’armes construites à partir d’imprimantes 3D


Un message posté sur un forum proche d’al-Qaïda vante les avantages de l’impression en 3D pour fabriquer des armes. La solution pour détourner un avion, assure l'auteur du message, qui s’est inspiré d’une initiative américaine.
Par Sébastian SEIBT (texte)

La technologie d’impression en 3D commence à intéresser les djihadistes. Le SITE, très informé portail de veille des mouvements radicaux et terroristes, a trouvé jeudi 28 mars un message posté sur un forum lié à al-Qaïda appelant à s’emparer de cette méthode pour fabriquer des armes maison. Cette technologie permet, en effet, de télécharger des schémas d’objets sur des imprimantes qui s’occupent ensuite de réaliser ces produits en trois dimensions. Il peut s’agir de tasses, de pièces détachées, de petits vases ou... d’armes.


L’idée est moins saugrenue qu’elle n’y parait. Celui qui veut ainsi équiper les djihadistes “en Afghanistan, au Pakistan, dans la péninsule arabique, en Palestine ou encore au Mali” de telles armes s’est inspiré d’une initiative américaine bien réelle. Cody Wilson, principal animateur du projet Wiki Weapon et responsable de la société texane Defense Distributed, travaille, en effet, à la réalisation d’un fusil automatique “imprimé 100% en 3D”. Sauf les parties qui doivent rester en métal pour des raisons de résistance à la chaleur.


DÉMONSTRATION D'UNE ARME ÉQUIPÉE D'UN CHARGEUR FABRIQUÉ GRÂCE À UNE IMPRIMANTE 3D


Pour l’heure, ce Texan s’est contenté de réaliser à partir d’une imprimante 3D certaines parties d’un fusil AR15, le même modèle qui servi à la fusillade meurtrière dans l’école de Newton. Les vidéos de son exploit postées sur YouTube ont largement été reprises par les journalistes, y compris par FRANCE 24. Mais Cody Wilson espère bien atteindre son but ultime - mettre au point une telle arme entièrement fabriqué en 3D - d’ici “à la fin du mois d’avril”, comme il l’a expliqué à la chaîne américaine CNN.


Celui que le site spécialisé dans les tendances numérique Wired juge être l’une des 15 personnes les plus dangereuses au monde actuellement ne compte pas s’arrêter là. Cet Américain de 24 ans compte ensuite mettre gratuitement en ligne le schéma de son arme 100% en plastique. Une manière pour lui de souligner “à quel point le débat sur le contrôle des armes est déjà dépassé”.


Naïveté ?


Mais pour des djihadistes, ce serait surtout une formidable opportunité. “La première chose qui m’a frappé [en regardant les vidéos de Cody Wilson, NDLR] c'est l’utilité de ces armes pour détourner un avion. En plastique, elles seront plus difficilement détactables, non ?”, s’enthousiasme sur le forum cet apprenti terroriste épris de nouvelles technologies.


Il va encore plus loin. Cet internaute djihadiste dans l’âme et féru de technologie imagine d'autres avantages à cette technologie : permettre aux réseaux terroristes de ne plus dépendre des filières de revente d’armes, réparer soi-même les pièces défectueuses ou encore revendre des fusils fabriqués grâce à une imprimante tridimensionnelle. “Tout ça dans une pièce pas plus grande que 5 mètres sur 5 !”, écrit-il.


Un vaste programme qui aurait de quoi effrayer les services qui luttent contre le terrorisme dans le monde entier. Sauf que la ferveur de ce contributeur au forum Ansar al-Mujahideen est quelque peu naïve. “L’impression en 3D est parfaite pour la réalisation d’objet unique, mais pas encore pour la production en série”, assurait en décembre dernier à FRANCE 24 Clément Moreau, directeur général et co-fondateur de la start-up française Sculpteo qui fait des objets sur demande en utilisant cette technologie.


Créer un seul objet grâce à une imprimante 3D peut prendre plusieurs heures. Pour réaliser un produit aussi compliqué qu’une arme, il faudrait, en outre, acheter des modèles professionnels d’imprimantes qui peuvent coûter plusieurs centaines de milliers d’euros. La matière première - le plastique, la céramique etc. - n’est pas non plus gratuite et l’addition peut rapidement gonfler si on veut utiliser cette technologie pour fabriquer des armes en série. Un rapport coût/prix qui exclut a priori, du moins pour l’instant, le spectre de voir des armées de terroristes équipés avec des fusils d’assaut faits maison.


http://youtu.be/q10Jz2qIog8