harroudiroi
29/11/2013, 17h01
Par LEXPRESS.fr, publié le 29/11/2013 à 17:33
Le ministère de la justice va faire appel de la décision du tribunal administratif de Grenoble, obligeant le centre penitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier de servir des repas halal à ses détenus.
Le ministère de la justice va faire appel de la décision du tribuinal administratif de Grenoble, obligeant le centre péninentiaire de Saint-Quentin-Fallavier de servir des repas halal à ses détenus, au nom du principe de laïcité, assure la directrice de l'administration pénitentiaire, Isabelle Gorce
"Le ministère va faire appel et demander la suspension de l'exécution de l'injonction" de servir ces repas halal dans les trois mois, prononcée début novembre à la suite de la plainte d'un détenu du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). "La situation telle qu'elle est préserve parfaitement la liberté et l'exercice du culte", a jugé la directrice, soulignant que l'administration "conteste l'analyse du tribunal qui semble considérer qu'on sert du hallal (ailleurs que dans cette prison). Mais c'est faux, on ne sert pas de hallal, ce que l'administration pénitentiaire propose ce sont des repas sans porc, ou végétariens".
"L'aumônerie musulmane estime que la situation telle qu'elle est préserve parfaitement la liberté et l'exercice du culte", a-t-elle insisté, soulignant que "par ailleurs, en cantine (service d'achats payants, ndlr), les détenus peuvent acheter des produits hallal et il y a une troisième possibilité via les aumôniers à l'occasion des grandes fêtes" religieuses. "Nous considérons que le respect du principe de laïcité n'oblige pas, bien au contraire, l'administration à servir des repas qui soient conformes à la confession des personnes qu'elle abrite. Elle doit permettre à chacun l'exercice de son culte, mais pas plus", a-t-elle encore dit.
"Ce serait extrêmement compliqué"
"Non seulement nous y sommes hostiles (aux repas religieux), mais nous pensons que c'est impossible à mettre en oeuvre dans les établissements pénitentiaires. Ce serait extrêmement compliqué dans tout le système de la chaîne alimentaire actuelle des établissements qui ne sont absolument pas conçus pour servir des repas qui obéissent à des rites confessionnels, hallal ou casher. Nos cuisines ne sont absolument pas pensées pour segmenter de cette manière le service des repas", a expliqué Mme Gorce.
Interrogé jeudi sur les ondes de France Inter, Manuel Valls avait été plus loin, disant "ne pas croire" que la décision soit conforme au principe de laïcité: "Faisons très attention dans le moment que nous connaissons, de crise économique, de crise de confiance, d'interrogations, de doutes sur notre propre identité, à tout ce qui donne le sentiment qu'on s'éloigne des principes fondamentaux, et dans ces principes fondamentaux il y a la laïcité".
En mars, un détenu, Adrien K., avait demandé au directeur de la prison de permettre aux détenus musulmans de disposer de menus composés de viandes hallal. Le directeur avait refusé de donner suite à cette requête.
Adrien K. avait alors saisi le juge administratif, qui a enjoint le directeur du centre pénitentiaire de proposer "régulièrement" des menus composés de viandes hallal "dans un délai de trois mois". Le tribunal administratif de Grenoble a estimé que le principe de laïcité "impose que la République garantisse le libre exercice des cultes" et ne fait donc "pas obstacle à ce que les détenus de confession musulmane se voient proposer des menus comportant des viandes respectant les rites confessionnels de l'islam".
En refusant de proposer des menus hallal, le directeur de la prison méconnaît en outre les dispositions de l'article 9 de la convention européenne des droits de l'Homme qui garantit le libre exercice des cultes, a estimé le tribunal.
En savoir plus sur Repas halal en prison: le ministre de la justice va faire appel - L'EXPRESS (http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/repas-halal-en-prison-le-ministere-de-la-justice-va-faire-appel_1303965.html#AxXszIpSCVFIMK3f.99)
Le ministère de la justice va faire appel de la décision du tribunal administratif de Grenoble, obligeant le centre penitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier de servir des repas halal à ses détenus.
Le ministère de la justice va faire appel de la décision du tribuinal administratif de Grenoble, obligeant le centre péninentiaire de Saint-Quentin-Fallavier de servir des repas halal à ses détenus, au nom du principe de laïcité, assure la directrice de l'administration pénitentiaire, Isabelle Gorce
"Le ministère va faire appel et demander la suspension de l'exécution de l'injonction" de servir ces repas halal dans les trois mois, prononcée début novembre à la suite de la plainte d'un détenu du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). "La situation telle qu'elle est préserve parfaitement la liberté et l'exercice du culte", a jugé la directrice, soulignant que l'administration "conteste l'analyse du tribunal qui semble considérer qu'on sert du hallal (ailleurs que dans cette prison). Mais c'est faux, on ne sert pas de hallal, ce que l'administration pénitentiaire propose ce sont des repas sans porc, ou végétariens".
"L'aumônerie musulmane estime que la situation telle qu'elle est préserve parfaitement la liberté et l'exercice du culte", a-t-elle insisté, soulignant que "par ailleurs, en cantine (service d'achats payants, ndlr), les détenus peuvent acheter des produits hallal et il y a une troisième possibilité via les aumôniers à l'occasion des grandes fêtes" religieuses. "Nous considérons que le respect du principe de laïcité n'oblige pas, bien au contraire, l'administration à servir des repas qui soient conformes à la confession des personnes qu'elle abrite. Elle doit permettre à chacun l'exercice de son culte, mais pas plus", a-t-elle encore dit.
"Ce serait extrêmement compliqué"
"Non seulement nous y sommes hostiles (aux repas religieux), mais nous pensons que c'est impossible à mettre en oeuvre dans les établissements pénitentiaires. Ce serait extrêmement compliqué dans tout le système de la chaîne alimentaire actuelle des établissements qui ne sont absolument pas conçus pour servir des repas qui obéissent à des rites confessionnels, hallal ou casher. Nos cuisines ne sont absolument pas pensées pour segmenter de cette manière le service des repas", a expliqué Mme Gorce.
Interrogé jeudi sur les ondes de France Inter, Manuel Valls avait été plus loin, disant "ne pas croire" que la décision soit conforme au principe de laïcité: "Faisons très attention dans le moment que nous connaissons, de crise économique, de crise de confiance, d'interrogations, de doutes sur notre propre identité, à tout ce qui donne le sentiment qu'on s'éloigne des principes fondamentaux, et dans ces principes fondamentaux il y a la laïcité".
En mars, un détenu, Adrien K., avait demandé au directeur de la prison de permettre aux détenus musulmans de disposer de menus composés de viandes hallal. Le directeur avait refusé de donner suite à cette requête.
Adrien K. avait alors saisi le juge administratif, qui a enjoint le directeur du centre pénitentiaire de proposer "régulièrement" des menus composés de viandes hallal "dans un délai de trois mois". Le tribunal administratif de Grenoble a estimé que le principe de laïcité "impose que la République garantisse le libre exercice des cultes" et ne fait donc "pas obstacle à ce que les détenus de confession musulmane se voient proposer des menus comportant des viandes respectant les rites confessionnels de l'islam".
En refusant de proposer des menus hallal, le directeur de la prison méconnaît en outre les dispositions de l'article 9 de la convention européenne des droits de l'Homme qui garantit le libre exercice des cultes, a estimé le tribunal.
En savoir plus sur Repas halal en prison: le ministre de la justice va faire appel - L'EXPRESS (http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/repas-halal-en-prison-le-ministere-de-la-justice-va-faire-appel_1303965.html#AxXszIpSCVFIMK3f.99)