edenmartine
25/11/2013, 11h43
Espionnage de la NSA: Le juge Trevidic dénonce le «Big Brother absolu»4 contributions (http://www.20minutes.fr/societe/1253959-20131124-nsa-juge-trevidic-denonce-big-brother-absolu#commentaires)
http://cache.20minutes.fr/img/photos/jdn/2013-11/2013-11-24/article_1fd5c758354cb05f4968a2c119ddceefa6a323fd.j pgLe juge antiterroriste Marc Trévidic à l'Assemblée nationale le 14 février 2013 JACQUES DEMARTHON AFP
MONDE - Pour le juge antiterroriste, il s'agit d'une infraction à la loi pénale...Le juge antiterroriste Marc Trévidic dénonce, dans un entretien à Sud Ouest Dimanche, «le paternalisme autoritaire» sous-tendant le système de captation de données personnelles mis en place par la NSA (http://www.20minutes.fr/monde/1242929-20131029-espionnage-nsa-europe-savait-barack-obama) (agence de renseignement américaine), un «Big Brother absolu», dangereux pour la démocratie.
«Imaginons aujourd'hui Adolf Hitler qui disposerait de cet outil. Il saurait qui est communiste, homosexuel, juif et serait capable de dresser des listings pour les chambres à gaz», déclare dans cet entretien Marc Trévidic, qui est aussi président de l'Association française des magistrats instructeurs, avant d'ajouter: «On croit finalement que la démocratie est quelque chose d'acquis, que ce soit aux États-Unis ou en France. Non, ce n'est jamais acquis.»
Un «paternalisme totalitaire»Le magistrat, qui a mené de nombreuses enquêtes sur le terrorisme islamiste et qui est, à ce titre, un fin connaisseur des méthodes du renseignement, ne considère pas pour autant le système comme très efficace.
«Je ne vois pas comment on peut exploiter une telle matière (...). C'est toujours par mots clef que ça marche (..) dans les pays musulmans ou en Europe, cela représente un tel nombre de cibles possibles que je ne vois pas ce qu'on peut en tirer», dit-il, avant de défendre les méthodes plus «traditionnelles» comme l'infiltration.
«Qu'un État étranger, en l’occurrence les États-Unis, vienne nous dire "on vous surveille pour votre bien" (...) c'est le discours du Big Brother absolu», ajoute-t-il, avant de dénoncer un «paternalisme totalitaire».
Un «alibi» pour l'Etat américain«Les captations de données sur le territoire français sont une infraction à la loi pénale», souligne-t-il, en estimant que cette surveillance sert «d'alibi» à l’État américain, qui, au nom de la lutte antiterroriste, obtient du Congrès les «crédits nécessaires à cette surveillance généralisée». «Une fois que vous disposez de l'outil de surveillance globale, vous en faites ce que vous voulez», ajoute-t-il, jugeant qu'«il est sans doute effectivement utilisé à d'autres fins».
Marc Trévidic est juge d'instruction antiterroriste depuis 2006. Il a repris les dossiers de Jean-Louis Bruguière.
Le secrétaire d’État américain John Kerry a récemment admis que des excès avaient été commis (http://www.20minutes.fr/monde/1244565-20131101-espionnage-kerry-admet-etats-unis-parfois-alles-trop-loin)par l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, mais a justifié ces opérations d'espionnage et de renseignement par la lutte antiterroriste et la prévention contre des attentats, invoquant ceux du 11 septembre 2001, ainsi que ceux de Madrid en mars 2004 et de Londres en juillet 2005.
Avec AFP
Plus d'informations sur ce sujet en vidéo
http://cache.20minutes.fr/img/photos/jdn/2013-11/2013-11-24/article_1fd5c758354cb05f4968a2c119ddceefa6a323fd.j pgLe juge antiterroriste Marc Trévidic à l'Assemblée nationale le 14 février 2013 JACQUES DEMARTHON AFP
MONDE - Pour le juge antiterroriste, il s'agit d'une infraction à la loi pénale...Le juge antiterroriste Marc Trévidic dénonce, dans un entretien à Sud Ouest Dimanche, «le paternalisme autoritaire» sous-tendant le système de captation de données personnelles mis en place par la NSA (http://www.20minutes.fr/monde/1242929-20131029-espionnage-nsa-europe-savait-barack-obama) (agence de renseignement américaine), un «Big Brother absolu», dangereux pour la démocratie.
«Imaginons aujourd'hui Adolf Hitler qui disposerait de cet outil. Il saurait qui est communiste, homosexuel, juif et serait capable de dresser des listings pour les chambres à gaz», déclare dans cet entretien Marc Trévidic, qui est aussi président de l'Association française des magistrats instructeurs, avant d'ajouter: «On croit finalement que la démocratie est quelque chose d'acquis, que ce soit aux États-Unis ou en France. Non, ce n'est jamais acquis.»
Un «paternalisme totalitaire»Le magistrat, qui a mené de nombreuses enquêtes sur le terrorisme islamiste et qui est, à ce titre, un fin connaisseur des méthodes du renseignement, ne considère pas pour autant le système comme très efficace.
«Je ne vois pas comment on peut exploiter une telle matière (...). C'est toujours par mots clef que ça marche (..) dans les pays musulmans ou en Europe, cela représente un tel nombre de cibles possibles que je ne vois pas ce qu'on peut en tirer», dit-il, avant de défendre les méthodes plus «traditionnelles» comme l'infiltration.
«Qu'un État étranger, en l’occurrence les États-Unis, vienne nous dire "on vous surveille pour votre bien" (...) c'est le discours du Big Brother absolu», ajoute-t-il, avant de dénoncer un «paternalisme totalitaire».
Un «alibi» pour l'Etat américain«Les captations de données sur le territoire français sont une infraction à la loi pénale», souligne-t-il, en estimant que cette surveillance sert «d'alibi» à l’État américain, qui, au nom de la lutte antiterroriste, obtient du Congrès les «crédits nécessaires à cette surveillance généralisée». «Une fois que vous disposez de l'outil de surveillance globale, vous en faites ce que vous voulez», ajoute-t-il, jugeant qu'«il est sans doute effectivement utilisé à d'autres fins».
Marc Trévidic est juge d'instruction antiterroriste depuis 2006. Il a repris les dossiers de Jean-Louis Bruguière.
Le secrétaire d’État américain John Kerry a récemment admis que des excès avaient été commis (http://www.20minutes.fr/monde/1244565-20131101-espionnage-kerry-admet-etats-unis-parfois-alles-trop-loin)par l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, mais a justifié ces opérations d'espionnage et de renseignement par la lutte antiterroriste et la prévention contre des attentats, invoquant ceux du 11 septembre 2001, ainsi que ceux de Madrid en mars 2004 et de Londres en juillet 2005.
Avec AFP
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