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Voir la version complète : Prisons secrètes : 54 pays ont collaboré avec la CIA, le monde février 2013



harroudiroi
16/11/2013, 21h09
Italie, Grèce (http://www.lemonde.fr/grece/), Irlande (http://www.lemonde.fr/irlande/), Portugal (http://www.lemonde.fr/portugal/)... Au total (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/total/), 54 pays ont collaboré avec la CIA dans son programme de détention secrète et de tortures de suspects de terrorisme après les attentats du 11-Septembre (http://www.lemonde.fr/11-septembre/), d'après un rapport de l'organisation Open Society Justice Initiative (http://www.opensocietyfoundations.org/sites/default/files/globalizing-torture-20120205.pdf) publié mardi 5 février. Tous ces gouvernement étaient impliqués à diverses échelles, qu'ils aient accueilli lesprisons (http://www.lemonde.fr/prisons/) secrètes sur leur sol, aidé à la capture et au transport des détenus, interrogé et torturé selon le programme d'interrogatoires renforcés, fourni des renseignements ou encore ouvert leur espace aérien pour permettre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/permettre) le transfert illégal de personnes d'un pays à un autre.

"En participant à ces opérations, ces gouvernements ont violé aussi le droit intérieur et international (http://www.lemonde.fr/international/) et ont sapé les règles contre la torture", qui est "non seulement illégale et immorale mais aussi inefficace pour réunir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/deuxieme-groupe/r%C3%A9unir) des renseignements fiables", dénonce ce rapport intitulé "De la mondialisation de la torture". Jusqu'à 25 pays d'Europe (http://www.lemonde.fr/europe/) sont concernés, comme l'Autriche (http://www.lemonde.fr/autriche/), la Bosnie-Herzégovine (http://www.lemonde.fr/bosnie-herzegovine/), la Croatie (http://www.lemonde.fr/croatie/), la Finlande (http://www.lemonde.fr/finlande/), l'Allemagne (http://www.lemonde.fr/allemagne/) et le Royaume-Uni (http://www.lemonde.fr/royaume-uni/). L'Australie (http://www.lemonde.fr/australie/)y est aussi mentionnée ainsi que l'Iran (http://www.lemonde.fr/iran/), qui a remis dix personnes aux Etats-Unis malgré ses (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/ses/) mauvaises relations avec Washington.
Les prisons secrètes de la CIA, où sont passés notamment les cinq accusés du 11-Septembre actuellement détenus à Guantanamo, se trouvaient enThaïlande (http://www.lemonde.fr/thailande/), Roumanie (http://www.lemonde.fr/roumanie/), Pologne (http://www.lemonde.fr/pologne/) et Lituanie (http://www.lemonde.fr/lituanie/). Les méthodes d'interrogatoire qui y étaient utilisées, et autorisées sous George W. Bush, incluaient notamment la simulation de noyade, assimilée à de la torture.


136 PERSONNES DÉTENUES OU TRANSFÉRÉES
Le rapport identifie 136 personnes détenues ou transférées par la CIA. Certaines étaient des membres engagés du réseau Al-Qaida (http://www.lemonde.fr/al-qaida/), mais d'autres, nombreuses, ont été arrêtées par erreur lors du vaste mouvement de lutte antiterroriste mené à toute allure par l'administration Bush après les attentats du 11-Septembre et maintenues en détention.
L'Italie (http://www.lemonde.fr/italie/) est le seul pays où un tribunal a condamné des responsables pour leur implication dans ces opérations, le Canada (http://www.lemonde.fr/canada/) l'unique gouvernement à avoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir)présenté des excuses à une victime de ce programme et à avoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir), comme l'Australie, la Suède (http://www.lemonde.fr/suede/) et le Royaume-Uni, versé des indemnités de compensation à des victimes.
Le rapport dénonce les Etats-Unis, qui n'ont enquêté que "de manière limitée"sur les mauvais traitements aux détenus et n'ont engagé aucune poursuite pénale. L'administration Obama ne semble pas avoir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir) renoncé à la détention secrète à court terme et refuse de publier (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/publier) des documents relatifs à ce programme de la CIA, ajoute le document.
La commission sénatoriale sur le renseignement a récemment rendu un rapport d'enquête (http://www.lemonde.fr/enquetes/) sur ce programme mais celui-ci reste classifié. Sa présidente, Dianne Feinstein, avait qualifié "d'erreurs terribles" la création et l'utilisation à long terme des prisons secrètes ou "sites noirs" et le recours aux techniques d'interrogatoires "musclés". Le nouveau directeur de la CIA, John Brennan, doitêtre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) auditionné jeudi devant le Sénat pour confirmer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/confirmer) sa nomination. La CIA n'a pas souhaité faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) de commentaires.
"La torture associée aux opérations de détention secrètes et de transfert illégal d'individus continueront de coller (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/coller) à la peau des Etats-Unis et de leurs partenaires tant qu'ils ne diront pas la vérité et ne poursuivront pas les responsables, souligne encore le rapport. L'impunité dont les responsables jouissent aujourd'hui ouvre la voie à d'autres abus dans des opérations de contre-terrorisme."

Prisons secrètes de la CIA
Les prisons secrètes de la CIA (aussi appelées black sites, ou « sites noirs ») désignent des prisons clandestines contrôlées par l'agence américaine dans différents pays.
Leur existence, déjà soupçonnée par Amnesty International (qui parlait dans son rapport annuel de 2005 d'un « archipel du goulag »), a été révélée à la fin 2005 par le quotidien The Washington Post, et finalement officiellement reconnue par le président George W. Bush le 6 septembre 20061.
Le conseiller aux États suisse Dick Marty rendait public en janvier 2006 un pré-rapport commandé par le Conseil de l'Europe, établissant qu'une centaine de personnes avaient été enlevées par la CIA et transférées dans des centres de détention secrets ou/et envoyés dans des pays du Moyen-Orient et d'Asie dans le cadre des procédures dites d’extraordinary rendition (chiffre qui n'inclut pas les « détenus fantômes », dont le nombre est estimé par les ONG à au moins une centaine d'individus)2. Son rapport final était rendu en juin 2006. À la suite de ces investigations, le Conseil de l'Europe, basé à Strasbourg, a décidé en octobre 2006 d'ouvrir une enquête au sujet des « prisons volantes » de la CIA3. Dans ce rapport publié le 8 juin 2007, le rapporteur du Conseil de l'Europe Dick Marty assure, de manière solidement étayée, que la Pologne et la Roumanie étaient au courant des détentions secrètes et les transferts illégaux de détenus4.