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soltan009
30/11/2012, 20h47
L'ancien président français Nicolas Sarkozy a haussé le ton vendredi, menaçant d'intervenir "publiquement" dans la crise qui dévaste son parti, l'UMP, déchiré depuis deux semaines par la guéguerre entre Jean-François Copé et François Fillon qui se disputent sa présidence.
M. Sarkozy, qui s'était déjà entretenu avec eux en début de semaine, a demandé aux deux hommes de trouver une solution à la crise "avant mardi", faute de quoi il dira "publiquement" qu'ils sont "disqualifiés" pour diriger le parti, a appris vendredi l'AFP auprès de sources UMP.
Selon ces sources, l'ancien chef de l'Etat a eu dans la journée une longue conversation téléphonique avec son ancien Premier ministre François Fillon, après avoir déjeuné la veille avec Jean-François Copé, président proclamé mais constesté de l'UMP.
Pour Nicolas Sarkozy, ont rapporté plusieurs sources UMP à l'AFP, la situation a "assez duré" et chacun des deux rivaux "doit faire un pas vers l'autre".
Nicolas Sarkozy a demandé fermement aux deux rivaux de trouver une solution "avant mardi". Sinon, a-t-il prévenu, selon les mêmes sources, "je dirai que vous êtes tous les deux disqualifiés pour diriger un grand parti".
"Coup de pression"
Une de ces sources a insisté sur le fait que l'ancien chef de l'Etat avait mis un "coup de pression" sur les belligérants, sans évoquer de date limite.
En milieu de semaine, son entourage avait fait savoir qu'il était "excédé" par la lutte fratricide que se livrent MM. Copé et Fillon pour la présidence de l'UMP, passage obligé sur la route de leur ambition présidentielle.
Comme tous les anciens présidents, M. Sarkozy, en retrait de la vie politique depuis sa défaite à la présidentielle de mai, est membre de droit du Conseil Constitutionnel mais tenu à un devoir de réserve.
S'engager ouvertement dans la bataille de l'UMP serait considéré comme un manquement à l'indépendance du Conseil. En allusion à ses multiples interventions en coulisses, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol lui a demandé mardi de démissionner du Conseil constitutionnel.
Depuis l'élection contestée le 18 novembre de Jean-François Copé, secrétaire général sortant, à la présidence de l'UMP, les militants en sont réduits à compter les coups, entre ultimatums et rebondissements, pendant que le reste de l'échiquier politique, de gauche comme de l'extrême droite ou du centre, se frotte les mains.
Selon un sondage BVA pour i-télé diffusé vendredi, 81% des sympathisants UMP considèrent désormais que le parti doit organiser une nouvelle élection pour désigner son président.
"Le fond du problème, c'est que lorsqu'on devient président de l'UMP, on peut devenir président de la République. Voilà ce qui leur fait perdre la tête", a déclaré un ancien ministre UMP à l'AFP.
Dans cette bataille, deux ambitions se révèlent, mais celle de Jean-François Copé, "une évidence", surprend moins que celle de François Fillon, "qui a longtemps avancé masqué", analyse Philippe Braud, professeur à Sciences-Po.
Taxé de "mou" par ses détracteurs, l'ancien Premier ministre a montré cette semaine qu'il était déterminé au point de faire scission à l'Assemblée nationale, avec la création d'un nouveau groupe parlementaire, le Rassemblement-UMP (R-UMP). Une aventure dans laquelle 72 des 198 députés UMP l'ont suivi.
En fin de semaine, le dialogue semblait rompu entre les deux hommes qui ont prévu chacun de s'exprimer dimanche.
"Fillon attend que Copé fasse le premier pas, et Copé attend que Fillon fasse le premier pas. Ca peut durer assez longtemps...", soupire le député UMP Damien Meslot.