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zadhand
04/11/2013, 19h57
4 novembre 1956 : Les chars soviétiques entrent dans Budapest

Le 4 novembre 1956, les chars entrent avec fracas dans Budapest afin de réprimer lesvelléités d'indépendance (http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19561023) de la Hongrie. Depuis le mois d'octobre, le pays s'est en effet pris à rêver de renverser le joug soviétique.Sous la pression populaire, Imre Nagy a été nommé à la tête du gouvernement hongrois dans le but de mettre en place une démocratie parlementaire et de rétablir les libertés fondamentales. Il a proclamé la neutralité du pays et sa sortie du pacte de Varsovie (l'alliance est-européenne opposée à l'OTAN).En pleine guerre froide (http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19460305), Moscou ne peut rester sans réaction face à cette contestation ouverte de sa domination sur les pays de l'est de l'Europe. Au début du mois de novembre, les troupes du Pacte de Varsovie entrent donc dans le pays afin de museler cette opposition. La répression est sanglante et les troupes russes tuent entre 200.000 et 300.000 Hongrois.En Occident, cette révolte hongroise suscite une grande émotion mais les gouvernements se gardent d'intervenir contre le Kremlin et laissent le géant soviétique faire taire la voix de la liberté hongroise.

Plus de 400 chars soviétiques avaient été détruits par les Combattants de la Liberté. Quel affront pour les soviets !
Un pays petit par le nombre d'habitants, immense par la fierté et la dignité, se soulevait tout d'entier, d'un seul coeur, contre le colosse soviétique. Et sans l'appui des dirigeants occidentaux, en lesquels il avait espéré pourtant.
" Les deux millions d'habitants de Budapest ont tout simplement oublié la peur", répond Paul Mathias, correspondant de Paris-Match à René Coty, Président de la République française, qui lui demande ce qui se passe.
Le mardi 30 octobre, le reporter-photographe de Paris-Match, Jean-Pierre Pedrazzini, touché par les rafales de tir provenant d'un char soviétique, prend une ultime photo... Son sang reste mêmé à celui des Hongrois, écrit Tibor Meray, très ému. On réussit à le faire transporter à Paris, où il meurt le 7 novembre 1956. Le même jour, le Journal officiel publie sa citation à l'Ordre de la nation.
Mais les soviets avaient mis en place d'énormes forces blindées autour de Budapest, et dans la nuit du 3 au 4 novembre les tanks déferlent, ébranlant le macadam des rues dans un grondement effrayant dont les survivants se souviennent.
Même le grand signe de croix que traça le Cardinal Mindszenty "doux prélat rescapé des geôles", ne protégea pas alors les Hongrois. Ce fut pour plus tard.
Le dimanche 4 novembre 1956, à 7 h 57, retentit le S.O.S. à la radio :
" 7 h 57 - SOS des écrivains. - Dans Budapest saccagée, secouée par les détonations et assourdie par le bruit des avions, un appel désespéré s'élève depuis les haut-parleurs des postes récepteurs de radio, ouverts dans toutes les maisons. C'est le message dramatique des écrivains hongrois, lu par une voix basse et sonore, celle de Gyulia Hay, dramaturge communiste, qui a passé une décennie en émigration à Moscou :
" Ici l'Association des écrivains hongrois, qui s'adresse à tous les écrivains, savants, associations d'écrivains, académies et unions scientifiques du monde entier. Nous faisons appel aux intellectuels de tous les pays. Vous connaissez les faits. Il est inutile de les commenter. Aidez la Hongrie ! Aidez les écrivains, les savants, les ouvriers, les paysans et les intllectuels hongrois. Au secours ! Au secours !" ( Tibor Meray - Budapest- 24 octobre 1956 - Editions Laffont- Collection "Ce jour-là").
Le Carinal Mindszenty put se réfugier à l'ambassade des Etats-Unis.
" A force de mourir, vous deveniez les maîtres...
Tant de sang fait jaillir l'horreur universelle
Et notre coeur répond à ceux qui nous appellent...
Plus de Michel Strogoff, plus d'Anna Karénine
Rien que des assassins éduqués sous Staline !" ( Un poète français )

zadhand
04/04/2015, 23h11
04 Avril 2015


4 avril 1792
Création du dollar


Le 4 avril 1792, une loi fait du dollar la monnaie officielle des États-Unis à l'initiative d'Alexander Hamilton, secrétaire du Trésor sous la présidence de George Washington. Son nom vient d'une déformation phonétique de thaler, nom d'une monnaie encore très populaire à cette époque dans le Nouveau Monde...



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Le thaler, devise universelle avant l'heure

Thaler, 1780Le thaler est une monnaie d'origine autrichienne illustrée par le portrait bien en chair de l'impératrice Marie-Thérèse, morte en 1780. Cette monnaie en argent de très bon aloi était devenue très populaire en Europe centrale mais aussi dans le Nouveau Monde et même dans la péninsule arabe, où elle était encore en usage au début du XXe siècle !

Son nom est une abréviation de Joachimsthaler. Il vient de Joachimsthal (« vallée de Joachim ou Jacques »), ville autrichienne entourée de riches gisements argentifères, dans les monts Métallifères. Située au nord de l'actuelle République tchèque, la ville porte aujourd'hui le nom de Jáchymov et les montagnes s'appellent Krušné hory (« Monts rudes »).

avril 1968
Assassinat de Martin Luther King


Le 4 avril 1968,le pasteur américain Martin Luther King (39 ans) est assassiné dans un motel de Memphis par un repris de justice, James Earl Ray.

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Révulsés par sa mort tragique et ô combien prévisible, les ghettos noirs des grandes villes américaines sombrent aussitôt dans des émeutes d'une extrême violence..

Martin Luther King Jr.est un pasteur baptiste afro-américain,militant non-violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté,et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis.

Naissance : 15 janvier 1929, Atlanta, Géorgie, États-Unis
Date d'assassinat : 4 avril 1968, Memphis, Tennessee, États-Unis
Épouse : Coretta Scott King (m. 1953–1968)
Enfants : Yolanda King, Dexter Scott King, Martin Luther King III, Bernice King
Livres : La force d'aimer, plus…
Formation : Université de Boston (1951–1955), plus…

zadhand
15/04/2015, 22h53
15 Avril 2015


53 ans après sa mort
Sur quelques écrits de Jean El Mouhoub Amrouche

La journée du 16 avril, consacrée Journée de la connaissance (Youm el Ilm), est aussi la date anniversaire de la mort de Jean El Mouhoub Amrouche, chantre de la cause algérienne. Il est décédé le 16 avril 1962 sans avoir goûté au bonheur de son peuple.

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Sachant ce qu’il a fait et écrit, il est opportun que l’Algérie officielle lui rende hommage et célèbre son œuvre dont laquelle il n’a jamais cessé de défendre l’identité et l’indépendance.
Les massacres du 8 Mai 1945 ont été un tournant décisif dans son combat aux côtés «... des maquisards algériens, mes frères par nature…», comme il le disait (in son discours à la salle Wagram en 1956 aux côtés de Sartre, Aimé Césaire, Robert Barrat et André Mandouze pour dénoncer la poursuite de la guerre). Entre l’Algérie et la France, il a choisi la justice et l’évidence historique : l’indépendance de l’Algérie, patrie de ses ancêtres. Pour répondre à ceux qui ont perpétré les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, il écrit : «Ce n’est pas à partir de l’émeute qu’il faut poser le problème mais à partir de la répression. Qu’on le veuille ou non, ni les avions, ni les blindés, ni les canons de la flotte ne prévaudraient contre la haine, fille du désespoir. Si le sang d’abord guette la terreur, il provoque ensuite les meilleurs de la résistance.» (1)
Dans le livre intitulé Jean El Mouhoub Amrouche, Mythe et Réalité(2), on retrouve de beaux textes recueillis par l’auteure pour justement mettre à la disposition du public, surtout algérien, des témoignages poignants sur les positions et les engagements d’El Mouhoub pour la libération de sa patrie mais aussi de son génie littéraire et poétique. Pour le poète : «Le colonisé n’a de choix qu’entre la dépersonnalisation absolue, qu’implique la parfaite imitation de ses maîtres, et sa réintégration dans une communauté d’origine restituée à l’existence autonome. Pour s’insérer dans la société coloniale, il faut qu’il consente à renier les siens au point de les humilier et de les mépriser lui aussi, de les mépriser et de les humilier en lui car quoi qu’il fasse, il sait bien qu’ils sont en lui, qu’ils sont lui». (3)
La colonisation de l’Algérie a été très douloureuse pour lui, comme la quête d’identité à laquelle il s’est attelé tout au long de sa carrière et dans toute son œuvre. Celle-ci est révélatrice d’une blessure profonde de son âme qui ne s’est jamais cicatrisée. Il aimait tant dire que l’Algérie était «son âme»(4). Le conflit interne et la déchirure qu’il couvait ne pouvaient être résorbés, selon lui même, que par «une action de médiation, de rapprochement et de conciliation avec les deux peuples algérien et français». Déjà en 1939, il met en cause les Français d’Algérie dans la situation qui prévalait dans la colonie. Après les massacres du 8 Mai 1945, il écrit un article où il souligne qu’on ne peut garder une conquête contre la volonté d’une population et les émeutes sont dues au sentiment d’injustice ressenti par le peuple algérien. Ce réquisitoire contre la colonisation lui valut le refus de publication de son article dont les conclusions sont le contraire de celles de Camus (2).
C’est cette approche qui l’a rapproché du général de Gaulle en 1943 pour lui suggérer des réformes économiques, politiques et sociales pour l’Algérie. Ce discours novateur a influencé et séduit le général qui l’a déclamé à Constantine. Jean Amrouche a souffert de toute son âme durant la tragédie coloniale. Il n’a commencé à avoir de l’espoir qu’après avoir convaincu le général de Gaulle (en 1955) «de chanter sa chanson», comme le lui a dit le général. Il l’a convaincu du fait «qu’il y a un peuple algérien parlant arabe, alimentant sa pensée et ses songes aux sources de l’islam» et que ceux qui pensent le contraire «retardent le processus (de décolonisation) d’une centaine d’années» (4).
Pour lui : «Refuser la nationalité française c’est tout simplement vouloir porter son propre nom et qu’il refuse le masque, le mensonge du pseudonyme.»(3) Le constat est clair. Il confirme la dépersonnalisation de l’être colonisé qui refuse de vivre par procuration. El Mouhoub ne cessera d’écrire, d’interviewer et de donner des conférences mettant en avant les principes des droits de l’homme «qui sont une meilleure et plus durable protection qu’une police et une armée» pour le peuple algérien et qui sont les premiers jalons de ce qui a été plus tard l’indépendance du pays. Il est tellement épris par le devenir de l’Algérie qu’il ne désarme pas et ne recule devant aucun obstacle pour revendiquer son indépendance, en condamnant fermement la France coloniale qui est pour lui la négation de la France. Il décrit soigneusement et condamne, sans appel, les conséquences de l’abjecte colonisation : «On a systématiquement démantelé les structures de la société arabe et berbère, entretenu les divisions selon la tradition héritée de l’ancienne Rome. Des promesses fallacieuses ont été proférées au nom du peuple français et de la lettre de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Les Algériens ont payé durant plus d’un siècle et demi, comptant ce qu’on leur promettait. Ils ont payé, de génération en génération, sur tous les champs de bataille (de la France).» (5)
La misère subie et vécue par le peuple algérien est qualifiée de «noble compagne du peuple algérien et que la pauvreté est fraternelle comme celle des saints musulmans». Pour lui, celle-ci doit cesser et la dignité humaine du peuple sera rétablie. Toutes ces positions ont rapproché El Mouhoub de son peuple et de ses moudjahidine durant la dure période de la révolution ; il a été même l’un de leurs meilleurs porte-parole. Pour lui : «L’enjeu et la raison d’être de cette guerre atroce, ce ne sont pas les statuts politique, juridique ou le niveau de vie… Mais… C’est une condition fondamentale et première par rapport à elles et qui fait que la vie vaut ou ne vaut pas d’être vécue. Les musulmans d’Algérie savaient bien que l’indépendance... les exonérera d’un coup du péché originel de l’indigénat que le système colonial a imprimé… et mettra fin d’un seul coup au crime essentiel du colonialisme qui est la négation de l’homme dans l’homme.» (6)
Aussi clair que ça, la colonisation est qualifiée par El Mouhoub Amrouche de crime comme l’humanité. Il écrit aussi : «Les Algériens ne veulent plus qu’on parle d’eux à la troisième personne et comme d’une collection d’objets inanimés. Ils veulent parler eux-mêmes à la première personne, dire “je”. On s’est évertué à dénaturer l’insurrection algérienne, on a refusé de lui reconnaître la noblesse d’une guerre de Libération nationale» (6).
Un poème écrit en 1958 et intitulé Le Combat algérien résume l’engagement politique de cet Immense personnage et la douleur qui lui taraude l’esprit et qui oppresse son cœur dans le combat libérateur opposant les Algériens au colonialisme français. Ce poète est convaincu que le peuple algérien :
A été spolié de sa patrie
A été jeté en dehors de toute patrie humaine
Veut habiter son nom
….....
Vivre et mourir sur sa propre terre
N’a pas besoin d’une patrie de rechange ;
N’a pas besoin d’une patrie marâtre
……...
Il termine ce long poème par :
Ici et maintenant
«nous voulons
Libres à jamais sous le soleil, dans le vent
la pluie ou la neige
notre Patrie : l’Algérie»
Ce poème comprenant 98 vers (7, 8) caractérise le combat et la vision de ce militant impénitent pour la cause algérienne et combien Jean Amrouche est un fervent farouche de l’indépendance de notre/son pays. Il a la force d’un programme politique et de prise de position reconnue par les hommes de la Ve République qui l’ont mis en œuvre sous la pression politique et les échecs subis par leurs armées sur le terrain. J’ai eu le plaisir de traduire ce poème en tamazight (4), une manière à moi de rendre hommage à ce grand homme qui ne savait pleurer qu’en kabyle et qui a consacré une de ses premières œuvres aux Chants berbères de Kabylie. Le poète ne s’exclut pas de la patrie algérienne bien qu’il se voit ballotter entre Jean et El Mouhoub «qui vivent dans une même personne» mais il vivait un calvaire durant cette ignoble guerre où, comme il l’a écrit, «des hommes meurent et des hommes tuent : ces hommes sont mes frères…»(9).
Pour soutenir la conviction de libération du pays, il écrit : «Les Algériens meurent depuis 3 ans et ils sont résolus à mourir aussi longtemps qu’il sera nécessaire pour reconquérir une patrie qui soit la leur et à laquelle ils puissent appartenir corps et âme. Le peuple algérien est libre car il a décidé de l’être. La guerre d’Algérie qui est entrée dans une phase ultime est la preuve historique de cette métamorphose accomplie dans sa conscience.»(10) Ainsi, il est temps de restituer Jean Amrouche, le visionnaire, à son peuple, à sa terre et à son histoire originelle. Dans beaucoup de ses écrits et textes, il troque son statut de poète contre celui de politique. Il a milité inlassablement pour qu’il y ait négociation d’égal à égal et non d’indigène à colonisateur (usurpateur d’identité) ou d’opprimé à oppresseur. Cela a été réalisé avec brio. Il a mis toute son expérience de lettré et d’intellectuel au service de la communauté colonisée, la sienne, afin qu’elle soit délivrée des mains de ceux qui ont commis le crime de la colonisation. Il est de notre devoir de nous réconcilier avec notre histoire, honorer notre élite, à sa juste valeur, et reconnaître à El Mouhoub Amrouche une place qui lui revient de droit dans la société algérienne qu’il a de tout temps défendue (dans le vent, la pluie ou la neige) au point où il s’est fait plusieurs fois «débarqué» des postes qu’il occupait. Au cours de cette date-anniversaire de sa mort, nous devons nous recueillir humblement sur la mémoire d’El Mouhoub Amrouche, et de bien d’autres patriotes oubliés , qui est un océan de savoir et de connaissances.
Se pourrait-il que ce soit le début de la réhabilitation de cet immense personnage comme patriote, militant de la cause algérienne, écrivain, poète, conférencier et comme l’éternel Jugurtha, symbole du génie africain comme il aimait à le dire ?
Arezki Zerrouki

Référence :
(1) La France d’Europe et la France d’Algérie (Le Figaro, 1945).
(2) Réjane Le Baut : Jean El Mouhoub Amrouche, Mythe et Réalité, éditions du Tell (2005).
(3) Quelques remarques à propos du colonialisme et de sa culture (conférence écrite en 1956, reprise dans Atlas, 12 avril 1963).
(4) Entretien avec Réjane Le Baut, spécialiste de l’œuvre de Jean Amrouche El-Mouhoub, réalisé par Abdelmadjid Kaouah, paru dans le quotidien Algérie News du jeudi 3 mars 2010.
(5) Quelques raisons de la révolte algérienne (Economie et humanisme, mars-avril 1956).
(6) Un Algérien s’adresse aux Français (France Observateur, 16 mai 1957).
(7) In le même livre (1), p. 120 à 123.
(8) In Tamazight Tura n°7 publié par le HCA (2011).
(9) In le poème Je suis Jean et El Mouhoub... écrit en 1956.
(10) Algérien fara da se (Témoignage chrétien, 8 novembre 1957).
NB : Les références 1, 3, 5, 6, 10 sont tirées du recueil intitulé Un Algérien s’adresse aux Français signé par Tassadit Yacine et publié aux éditions Kessab.


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zadhand
15/05/2015, 00h27
Lina Medina reste à ce jour la plus jeune mère de l'humanité
Elle ne dénoncera jamais celui qui a abusé d'elle.


Publié le 14/05/2012 à 00:00
Modifié le 14/05/2015 à 00:01



Lina Medina, plus jeune mère de l'humanité, a accouché à l'âge de 5 ans.

Par FRÉDÉRIC LEWINO ET GWENDOLINE DOS SANTOS
À l'hôpital de Lima, une équipe de choc se prépare à une césarienne : le docteur Gerardo Lozada, le docteur Alejandro Bussalleu, le docteur Rolando Colaretta, le docteur Hipolito Larrabure... Sans compter les infirmières, les anesthésistes et tout le reste. Ils sont aussi nombreux autour de la table d'opération que pour une transplantation cardiaque. C'est qu'ils se préparent à effectuer une césarienne sur une gosse qui n'a même pas l'âge d'aller à l'école primaire. À cinq ans, sept mois et une vingtaine de jours, Lina Medina est dans son neuvième mois de grossesse ! Le scalpel tranche son ventre, une main s'empare d'un magnifique bébé de 2,7 kg. C'est un garçon. En hommage au docteur Lozada, il s'appellera Gerardo. Lina Medina devient la plus jeune mère de toute l'humanité.

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Jusqu'au début du mois d'avril 1939, M. et Mme Medina, les parents de la petite Lina, sont encore très loin de se douter qu'ils sont sur le point de devenir grands-parents. Voyant le ventre de leur enfant enfler, ils craignent la présence d'un démon et vont donc consulter les guérisseurs et rebouteux de Ticrapo, leur petit village andin. Comme ceux-ci s'avouent impuissants, les Medina partent consulter le docteur Gerardo Lozada à l'hôpital de Pisco, l'implorant de débarrasser leur fillette de son diable.

Qui peut donc être le père ?

En voyant la gamine, Lozada se gratte la tête, il craint que celle-ci ne soit ravagée par une tumeur massive à l'abdomen. Vu de l'extérieur, ça ne lui dit rien qui vaille. Il examine l'enfant attentivement et, stupeur, s'aperçoit que celle-ci n'a absolument pas de tumeur, mais bien un Polichinelle dans le tiroir. On n'a jamais rien vu de pareil, il doit se tromper, impossible que ce bout de chou de cinq ans puisse attendre un enfant ! Mais non, il doit admettre le fait : Lina est bel et bien enceinte de sept mois, au moins. L'interrogatoire des parents lui apprend qu'effectivement, depuis l'âge de 3 ans, l'enfant a des pertes de sang pouvant s'apparenter à des règles, presque 10 ans avant l'heure ! Du reste, depuis les sept ou huit derniers mois, ces pertes ont cessé. En outre, la poitrine de Lina s'est mise à se développer vers ses quatre ans.

Lozada est sous le choc, il prend l'enfant sous son aile et l'emmène à la capitale péruvienne pour que ses confrères confirment son incroyable diagnostic. À Lima, Lina subit tous les examens possibles et imaginables. Lozada a vu juste : Lina Medina est bien enceinte. Elle fait partie des cas extrêmement rares de maturité sexuelle ultra-précoce, ce qui est déjà terrible, mais le pire, c'est qu'elle a croisé la route d'un salopard de pédophile. Par sécurité, la petite fille est gardée à l'hôpital de Lima jusqu'à la naissance de l'enfant. Son pelvis étant trop petit, la césarienne est obligatoire. Le 14 mai 1939, entourée d'une belle brochette de médecins, Lina accouche d'un magnifique petit garçon baptisé Gerardo. Compte tenu du fait que la petite Péruvienne n'est pas une réincarnation de la Sainte Vierge,
qui peut donc être le père ?

Pour les croyants, c'est encore un coup du Saint-Esprit ou du dieu Soleil, mais la police ne le voit pas de cet oeil. Le père de Lina est immédiatement soupçonné d'inceste et jeté en prison, jusqu'à ce que, faute de preuves, il soit relâché. Les soupçons se portent ensuite sur le frère de Lina, déficient mental, mais là encore, il n'existe aucune certitude. D'autant que la très jeune maman ne veut rien dire.

Foire mondiale de New York

Après la naissance de Gerardo, Lina devient un objet de curiosité pour la sphère médicale de la planète, mais aussi pour les hommes d'affaires en tout genre. Certains souhaitent carrément lui offrir un job : 1 000 dollars par semaine si elle accepte de se montrer avec son mouflet à la Foire mondiale de New York ! À la vue de toutes ces propositions, plus délirantes les unes que les autres,
les autorités péruviennes décident d'interdire toutes les offres pour protéger Lina et son fils.

Lina reste à l'hôpital pendant onze longs mois, durant lesquels elle montre plus d'intérêt pour ses poupées que pour Gerardo. Elles au moins ne pleurent pas, ne font pas pipi ni caca. La justice l'autorise enfin à rejoindre sa famille en 1960. Son fils et elle sont alors élevés comme des frères et soeurs, à tel point que Gerardo n'apprend qu'à l'âge de 10 ans, à la suite de railleries de ses camarades d'école, que Lina n'est pas sa soeur, mais sa mère.

En 1972, soit 33 ans après la naissance de Gerardo, Lina a un second enfant, dont le père est son époux, Raúl Jurado. En 1979, lorsqu'il fête ses 40 ans, Gerardo, qui était en parfaite santé jusque-là, meurt d'une maladie de la moelle osseuse. Mais aucun lien ne peut être fait avec la jeunesse de sa mère à sa naissance. Aujourd'hui, Lina Medina serait toujours en vie, habitant un quartier pauvre de la banlieue de Lima.
Elle n'a toujours pas dévoilé l'identité du père de son enfant né il y a 74 ans.

zadhand
29/07/2015, 23h08
A LA UNE/Hommage
29 Juillet 2015

Il y a dix ans disparaissait Hachemi cherif
Se hisser aux valeurs universelles ou disparaître !

Voilà dix ans que tu nous as quittés, cher camarade ! L’Algérie en larmes, ce jour du 2 août 2005,
te célébrait en te rendant un hommage solennel.
Pouvait-il d’ailleurs en être autrement puisque c’est toi qui as su,
au pire moment de son histoire, lui montrer un chemin de lumière.

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Mais vois-tu, Hachemi, après ta disparition, l’Algérie n’a pas cessé de compter ses morts.
Sa terre est jonchée de cadavres et elle a trop de cimetières.
Elle saigne encore et aucune de ses régions n’est épargnée par la violence.
Le terrorisme islamiste vient de faire une hécatombe encore une fois en fauchant la vie,
le jour même de l’Aïd Esseghir,à 9 soldats dans la région de Aïn Defla.
Il ose se mesurer y compris à des objectifs militaires protégés,
notamment des casernes comme il vient de le faire à Batna.
Serions-nous revenus à la case départ, 24 ans en arrière puisque cette attaque contre une caserne rappelle
singulièrement le coup de Guemmar de 1991 dans la wilaya d’El Oued ?
Le M’zab a été frappé aussi au cœur pendant ce mois de juillet.
Ghardaïa est infestée de haine et respire la mort.
Le fanatisme religieux a obscurci les esprits car une idéologie totalitaire y a alluméle feu de la discorde,
exalté les archaïsmes et les particularismes pour instaurer l’apartheid au sein de ses habitants
et désigner les cibles à abattre.
Les mains scélérates de l’islamisme politique tentent de casser le creuset de la fraternité
dans lequel a été forgée l’unité séculaire du M’zab.
Comme le FIS hier et aujourd’hui Daech, le terrorisme islamiste rackette, brûle et décapite.
Il détruit les mausolées et les symboles de mémoire pour déposséder l’Algérien de son histoire,
annihiler tout lien qui le rattache à sa terre afin de le soumettre à une idéologie qui nie son identité culturelle
et lui imposer une pratique exclusive du culte. Tu ne peux imaginer, Hachemi à quel point,
le venin distillé par la «rahma», la «concorde civile» et la «réconciliation nationale»
a pourri les valeurs morales de la société et perverti ses comportements
Le sentiment d’impunité s’est largement banalisé, l’éthique a disparu et la corruption est devenue une herbe folle
qui a ravagé tout le pays. Quel désastre !
On ne luttera contre le régionalisme et le tribalisme, on n’imposera le holà au racisme et
à l’intolérance religieuse que le jour où l’on respectera les minorités culturelles et où l’on cessera
d’instrumentaliser l’islam à des fins politiques. De tels objectifs ne peuvent être atteints que
si l’Algérie s’inscrit résolument dans une perspective moderniste qui focalise sur l’émergence
d’une valeur centrale, la citoyenneté, faute de quoi, une Algérie tiraillée par des contradictions est
par définition instable et ne pourra pas survivre à des antagonismes aussi violents
. C’est pourquoi, une Algérie engluée dans les archaïsmes est appelée à disparaître.
Dans notre déclaration du 12 juillet, nous faisions ressortir que «l’exercice de la citoyenneté
est à même de transcender ces particularismes pour les inscrire
dans leur pluralitédans une dynamique nationale
et consacrer leur richesse dans le cadre de l’Etat moderne.
Or le pré requis de la citoyenneté,
c’est la démocratie et sans laïcité, il ne saurait y avoir de démocratie ! »
En effet, l’expérience a amplement démontré qu’en mélangeant politique et religion,
l’islamisme politique a anéanti la part spirituelle de l’homme et avili l’islam.
La pluralité n’est pas une hérésie mais une richesse.
Ce qui se joue au M’zab, se joue aussi dans toute l’Algérie. Le même défi, celui du projet de société moderne,
se joue en Tunisie, au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen et dans bien d’autres pays de culture musulmane.
Les Algériens veulent vivre leur siècle en symbiose avec les nations les plus avancées du monde.
Ils n’ont pas à être des sujets mais des êtres doués de raison,
c’est-à-dire des citoyens autonomes, armés de sens critique et capables de réfléchir
par eux mêmes pour échapper à toute manipulation.
C’est en s’élevant à la conscience citoyenne, que nous serons en mesure de transcender nos différences
pour faire société et donner un souffle nouveau à la voilure de l’Algérie.
Ce combat, Hachemi, tu l’avais mené de manière implacable en ne succombant pas aux sirènes
des islamo conservateurs.
Tous avaient abdiqué. Tous avaient capitulé. Sauf toi, dernière citadelle de la résistance.
Tu as résisté héroïquement dans la solitude de tes principes. Tu ne t’es jamais leurré de la chimère
de métisser obscurantisme et modernité. Tu ne t’es jamais égaré à vouloir marier l’eau et le feu.
Si la lumière sacrée de la fraternité et du combat ne s’est pas éteinte durant la tempête la plus terrible
de notre histoire, c’est à toi que nous le devons.
Hachemi, ta perte est incommensurable. Cette Algérie au flanc ouvert, cette Algérie déchirée, en lambeaux,
chancelante et blessée par plus de deux décennies de terrorisme islamiste, sortira t-elle un jour victorieuse
du combat que lui livrent des traîtres engraissés au wahhabisme de l’Arabie Saoudite et du Qatar ?
Le peuple aigri par des décennies de hogra et
de gabegie ne trouve pas grâce auprès d’un pouvoir autiste et corrompu.
C’est à peine si l’on entend sa voix dans le vacarme du mépris et de l’arrogance. Il nous faut sauver
le pays des serres de l’islamisme politique, de la dictature d’un système obsolète, le défendre contre
les narcotrafiquants, contre la canaille du marché informel et les maquignons du koursi.
Nous avions vibré ensemble le 11 janvier 1992 croyant que l’Algérie avait ouvert un viatique à l’avenir.
Par le coup d’arrêt au processus électoral, un acte salutaire fermait la porte à
une boucherie annoncée et la patrie s’élevait au dessus de l’illusion démocratique.
Les initiateurs de ce mouvement ont laissé l’Algérie au milieu du gué et aujourd’hui le risque est grand
de voir le pays emporté par les vicissitudes d’un contexte international particulièrement dangereux.
Il est grand temps que ce processus interrompu soit parachevé pour ouvrir la voie
à une véritable transition républicaine pacifique. Hachemi, tu as été un éclaireur en des temps désaxés,
un phare, une patrie, un horizon mais comme le disait un grand poète
«Celui qui aspire à l’inaccessible est plus fort que le destin.»
L’Algérie ne pourra remonter ses retards historiques et guérir de sa grande anémie que si
elle livre en synergie un double combat, contre le système rentier et maffieux et l’islamisme politique,
donc en s’engageant dans la double rupture comme tu l’aimais à nous le répéter.
C’est ce pas de géant que tu voulais faire faire à l’Algérie,
c’est de cette révolution copernicienne dont tu rêvais pour l’Algérie.
Ainsi, les grands hommes sont ceux vers qui la postérité lève les yeux avec respect.
C’est pourquoi notre mémoire te sera éternellement reconnaissante.
Promesse t’est faite que nous serons fidèles à ton combat.
Hachemi, tes camarades et ami(e) s déposeront une gerbe de fleurs sur ta tombe
ce samedi 1er août 2015 à 11h à Alger, au cimetière de Miramar (Bologhine).

Le bureau national du PLD

zadhand
14/08/2015, 00h09
A LA UNE/Naissance
13 Août 2015

18051

Alfred Hitchcock
Réalisateur



Alfred Hitchcock, Sir Alfred Joseph Hitchcock, est un réalisateur britannique,
également producteur et scénariste de cinéma, né le 13 août

180521805318054



Alfred Hitchcock, réalisateur de cinéma, trouve la mort un 29 avril.
Né le 13 août 1899, à Leytonstone, dans la banlieue de Londres (capitale de l’Angleterre et du Royaume-Uni), et mort le 29 avril 1980, à Los Angeles, dans l’Etat de Californie (Etats-Unis d’Amérique), Alfred Joseph Hitchcock a été un réalisateur, un scénariste et un producteur de cinéma de nationalité britanno-américaine. Entre 1922 et 1976, il a notamment été le maître d’œuvre des films suivants

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Les 39 marches (1935) avec Robert Donat et Madeleine Carroll
Une femme disparaît (1938) avec Margaret Lockwood et Michael Redgrave
La taverne de la Jamaïque (1939) avec Charles Laughton et Maureen O’Hara
Rebecca (1940) avec Lawrence Olivier, Joan Fontaine et Judith Anderson
Soupçon (1941) avec Cary Grant et Joan Fontaine
La maison du docteur Edwards (1945) avec Ingrid Bergman et Gregory Peck
Les enchaînés (1946) avec Ingrid Bergman, Cary Grant et Claude Rains
La corde (1948) avec James Stewart, John Dall et Farley Granger
Les amants du Capricorne (1949) avec Ingrid Bergman, Joseph Cotten, Michael Wilding, Margaret Leighton et Cecil Parker
Le grand alibi (1950) avec Jane Wyman, Marlène Dietrich, Michael Wilding et Richard Todd
L’inconnu du Nord-Express (1951) avec Farley Granger, Ruth Roman et Robert Walker
Le crime était presque parfait (1954) avec Ray Milland, Grace Kelly, Robert Cummings, John Williams et Anthony Dawson
Fenêtre sur cour (1954) avec James Stewart, Grace Kelly, Thelma Ritter, Wendell Corey et Raymond Burr
La main au collet (1955) avec Cary Grant, Grace Kelly et Charles Vanel
Mais qui a tu Harry? (1955) avec Edmund Gwenn, John Forsythe, Shirley MacLaine, Mildred Natwick, Mildred Dunnock, Jerry Mathers et Royal Dano
L’homme qui en savait trop (1956 – remake du film de 1930) avec James Stewart et Doris Day
Sueurs froides (1958) avec James Stewart, Kim Novak et Barbara Bel Geddes
La mort aux trousses (1958) avec Cary Grant, Eva Marie Saint et James Mason
Psychose (1960) avec Anthony Perkins, Janet Leigh, Vera Miles et John Gavin
Les oiseaux (1963) avec Tippi Hedren, Rod Taylor, Jessica Tandy, Veronica Cartwright et Suzane Pleshette
Pas de printemps pour Marnie (1964) avec Tippi Hedren, Sean Connery, Diane Baker, Martin Gabel et Louise Latham
Le rideau déchiré (1966) avec Paul Newman et Julie Andrews
L’étau (1969) avec Frederick Stafford, Dany Robin, Claude Jade, Michel Subor, John Forsythe, Karin Dor, John Vernon, Michel Piccoli, Philippe Noiret et Roscoe Lee Browne
Frenzy (1972) avec Jon Finch et Barry Foster
Complot de famille (1976) avec Barbara Harris, Bruce Dern, William Devane, Karen Black, Cathleen Nesbitt,
Ed Lauter et Katherine Helmond

zadhand
11/11/2015, 18h02
A LA UNE ACTUALITÉ_Ancien Président de l'Autorité Palestinienne
11 Novembre 2015

Yasser Arafat

19694

Ancien Président de l'Autorité palestinienne
Yasser Arafat, né le 24 août 1929 dans la ville du Caire en Égypte
et mort le 11 novembre 2004 à Clamart en France,
de son vrai nom Mohamed Abdel Raouf Arafat al-Qudwa al-Husseini et connu aussi sous ...
Naissance : 24 août 1929, Le Caire, Égypte
Décès : 11 novembre 2004, Clamart, France
Épouse : Souha Arafat (m. 1990–2004)
Parti : Fatah
Enfant : Zahwa Arafat
Parents : Abdel Raouf al-Qudwa al-Husseini, Zahwa Abul Saud



Les larmes de la montagne sacrée

par Bouchan Hadj-Chikh
Il y a 11 ans, le 11 novembre 2004, à 3 heures 30 du matin, s'est éteint Abu Ammar, Yasser Arafat, de son vrai nom Mohamed Abdel Raouf Arafat al-Qudwa al-Husseini - Président de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) - à l'hôpital militaire Percy, Clamart, au sud de Paris où il fut évacué de son quartier général de la Mouqata'a, à Ramallah. Son quartier général où il était confiné par les troupes d'occupation depuis décembre 2001.
Cela ne s'est pas passé ainsi. Pas tout à fait en tous cas. Il ne la reconnut pas. La femme lui sourit. Elle n'était pas une infirmière. Elle ne portait pas de blouse blanche. Quand elle prononça son prénom, Souha, des larmes, raconte-t-elle, troublèrent sa vue. Il lui sourit. Il allait partir, il le savait. Sans doute bientôt. Elle allait rester derrière lui avec leur enfant, Zahwa.
Elle lui toucha le front. Il souriait toujours. Les mots, qui furent les armes de son combat, ne lui venaient pas. Ses lèvres tremblaient. Elle ne se rappelait plus si elle avait pleuré ni ce qu'elle lui a dit. L'effroi. Son bonnet couvrant la tête est la dernière image que le monde gardera de cet homme qui fut le sien. Qui fit du Keffieh le symbole de la résistance palestinienne. Et de la résistance, tout court. Lui, il fut son mari, son frère, son confident. Et bien d'autres choses encore.
Elle tira une chaise, s'y assit et se mit à lui parler.
Lui parler de leur fille, de son voyage, de ses rencontres avec ses proches compagnons.
Chrétienne pratiquante, elle lui fut présentée, lui le musulman - qui fit ses classes dans le cercle fermé des frères musulmans - par un juif devenu son ami. Mélange, confluence exceptionnelle. Comme une rencontre de destins inévitables pour honorer Jérusalem. La ville trois fois sainte. Elle aussi. Elle surtout.
Les infirmières vinrent lui demander de le laisser se reposer. Il en aura tout le temps, pensa-t-elle, la gorge serrée. Elle n'insista pas. Pour lui. Pour qu'elle ne lui semble pas vouloir profiter des derniers instants dans la vie. Elle se leva donc doucement en prenant appui sur son lit, lui passa la main sur le crâne, et lui dit, en usant d'un ton jovial qui sonnait faux à ses oreilles, mais un ton qui pouvait inspirer l'espoir : « à demain. J'ai beaucoup de choses à te raconter encore ». Là encore, ses lèvres se mirent à bouger, s'obstinant à exprimer ce qu'il voulait lui répondre.
Dans le couloir, en se dirigeant vers les ascenseurs, épiée par les agents chargés de la sécurité de son mari, elle ne laissa rien paraître. Elle pensa : « une garde bien inutile à présent ».
Les larmes qu'il sentit couler sur ses joues l'avaient surpris. Devant sa femme, il fut étonné de ne pas l'avoir reconnue, d'abord, avant de comprendre qu'il n'était déjà plus de ce monde. Il aurait voulu s'excuser de ne pas l'avoir reconnue. Tant de visages le scrutaient depuis quelques jours.
Tant de langues qui lui mentaient surtout,
alors que les regards lui disaient que plus rien ne pouvait lui venir en aide.
A elle, et devant elle seulement, il mit sa vigilance en veilleuse.
Devant elle, seulement, il laissa échapper ses larmes d'adieu. A Dieu.
Elle était là, il y a un instant, assise sur une chaise, tout près de son lit. Il se concentra sur ses yeux et engagea avec eux une conversation parallèle, sans tabous, sans restrictions. Lui qui avait vécu dans le mensonge, les trahisons, il voulait cette fois-ci entendre la vérité. Les mots qu'il devinait. Mais que chacun évitait. Plus de mensonge. Plus rien à espérer des sons.
Lui aussi se demandait pourquoi tant de gardes étaient affectés à sa sécurité, maintenant qu'il était trop tard. Il savait que c'était trop tard, que jamais plus il ne retrouvera ses moyens. Il le comprit quand il reçut l'autorisation de son ennemi mortel d'être transporté de la Moqataa vers un hôpital français.
Il souffrait. Le mur de la langue arrangeait bien les choses. Les médecins parlaient à ses proches collaborateurs, aux responsables politiques qui l'avaient accompagné, qui lui transmettaient, au début de son séjour, ce qu'ils voulaient bien qu'il entende. Puis, au fur et à mesure de l'aggravation de son cas, plus rien. Jamais il ne s'était imaginé mourir dans un lit, mourir de mort lente lui dont la vie avait été trépidante, peuplée de complots, de batailles, de cliquetis d'armes de tous calibres, qui a survécu à un accident d'avion, sans doute programmé, dont il sortit indemne. Un accident qui aurait arrangé beaucoup de monde. Sans rendre la planète plus sûre pour autant. Tant qu'existera cette entité. Il se revoyait dans les sables du désert libyen, bloqué dans la carlingue du jet privé qui venait d'assurer un atterrissage d'urgence. Les longues heures d'attente et de souffrance et, enfin, le bourdonnement des hélicoptères qui se posèrent non loin avec à leur bord des hommes chargés de l'achever, pensa-t-il. Un 8 avril 1992.
Il traitait avec des hommes d'Etat comme l'homme d'Etat qu'il était.
Depuis qu'il prit la tête de l'Organisation de Libération de la Palestine, en 1969.
A travers les non-dits, les trahisons et les condamnations et damnations de ses ennemis, il avait su naviguer. Il avait disposé de moyens financiers dont aucun chef de guerre n'avait jamais disposé. En sachant que c'était là le prix que les monarchies payaient en échange. En échange de quoi ? Il ne se faisait pas d'illusion. Son combat justifiait les marchandages, les soporifiques. Mais il croyait pouvoir vaincre ou plutôt venir à bout de tout cela. Que le temps viendra du réveil. De tous. Que la vague sera si énorme qu'aucun rocher ne pourra la briser pour devenir écume
et gouttes d'eau qu'emporteraient les vents.
Les larmes coulaient. Ni brûlantes ni glacées. De vraies larmes.

Empoisonné au polonium ?

Rien ne pouvait venir à bout de sa résistance. Rien. Sauf un poison. Celui qui lui fut distillé. Il sourit. Il se dit que cela devait arriver un jour ou l'autre. La traîtrise était la compagne des Palestiniens. Des années avant la tenue du Congrès sioniste de Bâle du 29 au 31 août 1897. Suivi de la Déclaration de Lord Balfour du 2 novembre 1917 dans sa lettre adressée à Lord Rothchild. Suivie du rapport de la commission présidée par Lord Peel, encore un, qui, le 7 juillet 1937,
annonçait la partition de la Palestine. Il a grandi avec. Il l'a côtoyée chaque jour.
Le piège était parfait. Il ne pouvait pas ne pas être aux côtés des siens en territoire occupé. Trop sûr de lui peut-être. Trop sûr des promesses qui lui avaient été faites. Souffrant trop du quotidien de ceux qui n'ont pas fui devant l'invasion et les massacres.
Il ne pouvait pas ne pas être des leurs.Mais être là, sur ce lit.
«Je mourrai en martyr», clamait-il devant les caméras des télévisions mondiales.
Qui pouvait être certain qu'il allait consommer ces produits alimentaires pollués ?
Quelle est cette main qui les lui a offerts ?
Des médecins entrèrent dans sa chambre, accompagnés d'infirmières. L'un d'eux consulta les résultats d'analyses de sang et d'urine. Ils ne portaient pas de masque.
Une heure plus tard, il faisait sombre dans la chambre.
Une dernière larme coula sur la joue de Arafat.

Epilogue

« Le 12 octobre 2013, la revue médicale The Lancet, qui fait autorité mondiale en matière de publications scientifiques, publie un rapport intermédiaire des analyses conduites dans le cadre des procédures judiciaires lancées pour établir les causes du décès de Yasser Arafat28. Les six experts29 qui signent l'article établissent la «possibilité» d'un empoisonnement avec une substance radioactive. Ayant travaillé sur des effets portés ou utilisés par le leader palestinien avant sa mort,
ils ont mis en évidence une radioactivité élevée au polonium 210. »
« Les chercheurs suisses confirment que les syndromes gastro-intestinaux ininterrompus constatés lors du décès de Yasser Arafat, trouvent leur explication dans l'irradiation importante
dont ils viennent de découvrir la cause. »
Le polonium 210 est «hautement toxique à petite dose» (« 250 000 fois plus que le cyanure ») et «qu'il n'existe aucun traitement pour évacuer cette substance de l'organisme». Le Nouvel Observateur rappelle que l'opposant russe Alexandre Litvinenko a été, en 2006, empoisonné lui aussi au polonium. Une dose de plusieurs microgrammes de polonium dans sa «tasse de thé».
La controverse prit forme à travers l'étude du mensuel anversois Joods Actueel, auprès de plusieurs experts, qui «démontre que les conclusions ne se basent pas sur des éléments scientifiques ».
Au contraire de l'expertise suisse, l'agence fédérale russe, par la voie d'une dépêche d'agence, et sans publier de rapport scientifique, rejeta la possibilité d'un empoisonnement, car ses experts « n'ont pas trouvé trace de cette substance » (polonium 210) sur les échantillons qu'ils ont examinés32.
Cela va permettre enfin l'exhumation du corps de son mari, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2012, à Ramallah. La présence de « polonium 210 », substance hautement radioactive, est alors mise en évidence par les experts français, suisses et russes, mais, curieusement, seuls les Suisses concluent, au vu des prélèvements effectués, qu'on peut « soutenir raisonnablement la thèse de l'empoisonnement ».
Mais au-delà du poison décelé sur les os et les tissus de l'ancien leader palestinien, il y a ces phrases exhumées du récit de la « maladie » de Yasser Arafat entre le 12 octobre 2004 et sa mort, 30 jours plus tard, qui confirment que les médecins de Percy ont conclu trop hâtivement à une « mort naturelle » ou « de vieillesse » du raïs, âgé de 75 ans. La phrase la plus emblématique de ce récit est celle qui parle d'une « défaillance polyviscérale avec atteinte hépatique et rénale ». Ce que les meilleurs dictionnaires spécialisés traduisent par une « violente agression initiale, infectieuse, traumatique ou chirurgicale », en précisant que l'évolution de ce syndrome « conduit à la mort en deux mois maximum ». Après avoir relevé ces observations passées inaperçues en 2004, j'ai donc décidé de soumettre ces éléments à la relecture de 3 grands médecins qui ont eu en mains le « dossier médical » de Yasser Arafat. Avec des nuances que je laisse à l'appréciation du lecteur, ces experts en arrivent à la même conclusion : le « tableau clinique » de l'agonie du leader palestinien n'est pas celui d'un homme décédé naturellement. Ils rejoignent l'ex-médecin jordanien personnel d'Arafat, feu Ashraf Al-Kurdi,
qui, à la mort du Raïs, avait rendu le diagnostic formel suivant
« douleurs dans les reins et l'estomac, absence totale d'appétit, diminution des plaquettes, etc.
N'importe quel médecin vous dira qu'il s'agit là de symptômes d'empoisonnement ».
Les trois magistrats ont conclu leur enquête par une ordonnance de non-lieu «faute de preuves suffisantes». La décision suit les réquisitions du parquet de Nanterre, qui s'était prononcé dans le même sens le 21 juillet 2015. «Bien entendu, nous allons faire appel», a déclaré Francis Szpiner, avocat de la veuve de Yasser Arafat,
évoquant un non-lieu «programmé depuis longtemps»

zadhand
19/11/2015, 23h08
Il y a 61 ans tombait au champ d’honneur le chahid Badji Mokhtar


Par Mourad Arbani | 19/11/2015 | 16:15

19849

61e-anniversaire-de-la-mort-du-chahid-badji-mokhtar-a8fe5Le 61ème anniversaire de la mort au champ d’honneur (le 19 novembre 1954) du chahid Badji Mokhtar, membre du groupe des 22 (les initiateurs de la Révolution armée), a été commémoré ce jeudi à Medjaz Essfa Guelma) par une cérémonie en sa mémoire organisée conjointement par les wilayas de Guelma et de Souk Ahras.


Le village portant le nom du Chahid, situé dans la commune de M’jedz Essfa a reçu à cette occasion la visite d’une délégation conduite par les chefs de l’exécutif des deux wilayas qui se sont recueillis devant la stèle commémorative dédiée à sa mémoire avant de procéder à l’inauguration d’une nouvelle antenne communale.


L’occasion a été marquée par l’annonce officielle de la mise en place d’une commission commune entre les deux wilayas pour les futures commémorations de la mort de ce héros de la guerre de libération nationale, tombé au champ d’honneur le 19 novembre 1954 dans la commune de Medjez Essfa.


Une délégation constituée des autorités locales des deux wilayas, de moudjahidine, d’universitaires, d’écoliers, de membres du mouvement associatif et de citoyens s’est recueillie sur le lieu où ce chahid est mort au combat sous les balles de l’armée française, il y a 61 ans à Draâ Chouaf sur les montagnes de Beni Salah.


La délégation a visité la maison en moellons encore debout, non loin du site de l’accrochage où s’était déroulée l’accrochage avec les soldats de l’armée coloniale qui coûta la vie à Badji Mokhtar 19 jours à peine après le déclenchement de la Révolution armée.


Le chahid Badji Mokhtar


Badji Mokhtar est né à Annaba le 17 Avril 1919 au sein d’une famille instruite. Son père était fonctionnaire au tribunal de Souk Ahras où il effectua ses études primaires et secondaires.


Après cela, il s’engagea dans les rangs des Scouts Musulmans où il apprit les principes du militantisme organisé et grandit dans l’amour de la patrie.


En 1940, avec un groupe de nationalistes, il créa à Souk Ahras la première cellule des jeunes rattachés au Parti du Peuple Algérien (PPA).


Badji Mokhtar poursuivit son activité politique dans les rangs du Mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) . Ensuite, il adhéra au Mouvement pour le Triomphe des Libertés et de la Démocratie (MTLD) après sa création en 1946. L’abnégation et le courage de cet ancien scout lui valurent d’être sollicité par des dirigeants nationalistes influents.


Grâce à son dévouement, il sera désigné parmi les membres de l’Organisation secrète (OS) et fera preuve d’un comportement exemplaire.Il fut ensuite nommé responsable de la cellule de l’Organisation Spéciale (OS) à Souk Ahras en 1947 jusqu’à son arrestation le 1er avril 1950, dans le cadre de la campagne menée par les appareils de répression coloniale contre les membres de l’Organisation après la découverte de celle-ci.


Au cours de son interrogatoire, Badji Mokhtar subit toutes sortes de tortures et fut condamné par le tribunal de Guelma à trois années de prison qu’il effectua à la prison de Chlef puis Blida où il rencontra les dirigeants de l’Organisation Spéciale emprisonnés avec lui : Ahmed Ben Bella et Ahmed Mahsas.


Mis en liberté en 1953, Badji Mokhtar rejoint Souk Ahras pour reprendre ses activités politiques au sein du parti et des scouts.


En mars 1954, Badji Mokhtar participa à la création du Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action(CRUA), l’ancêtre du FLN, ainsi qu’à la réunion des 22(les initiateurs de la Révolution) tenue à Alger en juin 1954 à l’issue de laquelle il sera désigné responsable de la zone frontalière (Souk Ahras- El Kala). Il devait, ainsi, encadrer les préparatifs de la révolution dans cette région où il supervisa en tant que commandant du secteur de Souk Ahras l’entraînement des militants, la fourniture de caches, de ravitaillement, d’armes et de munitions…


Badji Mokhtar, qui sera à la tête du groupe qui avait attaqué la mine d’El Bernous en début du mois de novembre 54 et le minage du pont du chemin de fer d’Aïn Tahmamine, sera repéré et encerclé avec son groupe par l’ennemi colonial dans la ferme de Dali Bennchouaf près de «M’Djaz Sfa» à sept kilomètres du djebel Beni Salah dans la wilaya de Guelma le 18 novembre 1954.


Le moudjahid Abderrahmane Bensaïd, ancien membre de l’OS, a relaté le récit que lui avait fait, le moudjahid et proche collaborateur de Badji Mokhtar, Zine Maârouf, blessé lors de l’accrochage de la ferme où le chahid avait trouvé la mort.


Mort avec 7 martyrs dont Chaïb Dzair (17 ans), la première femme martyre de la Révolution


Selon ce témoignage, Badji, en compagnie de 7 autres membres de l’ALN, dont la jeune Chaïb Dzaïr âgée seulement de 17 ans, la première femme martyre de la Révolution, se préparait à recevoir un groupe de moudjahidine de la région de Annaba, pour organiser une réunion d’évaluation des premiers attentats ayant suivi le déclenchement de la Révolution dans cette région, lorsque l’armée coloniale avait encerclé le lieu.


Un accrochage acharné opposera les deux camps durant plus de sept heures. Badji Mokhtar et ses compagnons, dont Chaïb Dzaïr tomberont au champ d’honneur en héros, les armes à la main. Il s’agit de Mohammed Trabelsi, Antar Messaoud, Mohammed « l’Indochine » et la fille de Dali, propriétaire de la ferme qui devait servir de point de rencontre avec des responsables de la révolution de la région de Constantine confiée, alors à Didouche Mourad.


Harkat Saïd fut fait prisonnier mais Kerkoub Belkacem et Abdallah Nouaouria avaient réussi à s’échapper pour continuer l’œuvre héroïque de Badji Mokhtar qui aura vécu 18 jours de la révolution mais sa mémoire ancrée dans l’histoire de la Révolution s’est perpétuée à travers les générations.


« Badji Mokhtar s’est sacrifié pour la cause nationale, 18 jours seulement après le déclenchement de la Révolution le 1er Novembre 1954, dans une ferme dans la région de Souk Ahras », ont témoigné ses compagnons de lutte, soulignant que sa disparition, aux côtés de la chahida Chaïb Dzaïr, avait donné un nouveau souffle à la Révolution ».


Le moudjahid Abdelkader Lamoudi, membre du Groupe historique des 22 et ancien membre de l’Organisation spéciale (OS), a dit que Badji Mokhtar, « deuxième chahid » de la Révolution, après Benabdelmalek Ramdane, « n’est pas venu fortuitement » au combat libérateur de la nation du joug du colonial. « Le chahid était parmi le groupe des 22, dont les deux tiers étaient sous le coup de condamnations et plus de la moitié était recherchée par la police coloniale », a-t-il affirmé.


A ce sujet, il a soutenu que « les premières armes de l’Armée de libération nationale (ALN) et les bombes artisanales qui ont permis le passage à l’action directe ont été fournies par l’OS ».


Badji Mokhtar et ses compagnons d’armes sont tombés au champ d’honneur dans la forêt de Beni Salah, dans la région de Medjaz Essfa près de Souk Ahras et non loin de Guelma le 19 novembre 1954 pour que vive l’Algérie.


Gloire à nos martyrs

zadhand
03/12/2015, 21h56
Saïd Mekbel, billettiste de talent, a été assassiné le 3 décembre 1994.



Cela s’est passé un 3 décembre 1994, assassinat de Saïd Mekbel. Son dernier billet
(voir ci-contre) paru dans l´édition du « Matin » Ce voleur qui... Les lecteurs du Matin
lisaient la chronique « Mesmar J’ha » pour la dernière fois.
Ce voleur qui, clans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui.
Ce père qui recommande à ses enfants de ne-pas dire dehors le méchant métier
qu’il fait, c’est lui. Ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice, attendant de passer
devant les juges, c’est lui. Cet individu, pris dans une rafle de quartier
et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui. C’est lui qui,
le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail et lui qui quitte,
le soir, son travail sans être sûr d’arriver à sa maison. Ce vagabond qui ne sait plus
chez qui passer la nuit, c’est lui. C’est lui qu’on menace dans les secrets d’un cabinet officiel,
le témoin qui doit ravaler ce qu’il sait, ce citoyen nu et désemparé... Cet homme qui fait
le vœu de ne pas mourir égorgé, c’est lui. C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains,
rien d’autres que ses petits écrits. Lui qui espère contre tout parce que,
n’est-ce pas, les rosés poussent bien sur les tas de fumier.
Lui qui est tout cela et qui est seulement journaliste.

zadhand
01/02/2016, 20h58
Cela s’est passé un 1er février 1968 … Naissance de Cheb Hasni.

21361


Fév 01, 2016

21360

Surnommé le rossignol du raï ou roi de la chanson sentimentale,
cheb Hasni aurait fêté ses 48 ans aujourd’hui.
De son vrai nom Hasni Chakroune, Cheb Hasni est né le 1er février 1968 dans le quartier populaire de Gambetta à Oran au sein d’une famille modeste et déchirée. Son père soudeur quitte très tôt le foyer. Sa mère est femme de ménage. C’est au CEM Bachir Kebabti, alors qu’il fait partie de la chorale de l’école que lui sont reconnues des capacités vocales présageant un fulgurant parcours.Hasni arrête ses études à la quatrième année moyenne et retrouve le chemin des stades en jouant au sein de l’Asco, sans pour autant renoncer à sa première vocation. A seize ans il commence à chanter dans des soirées et des fêtes, à l’insu de ses parents, seul Laâredj, son frère et complice, est au courant. A dix huit ans, sans répertoire propre, il interprète dans les casinos les succès des Chebs Benchennet et Khaled. C’est à travers ce circuit obligé que pointe sa première chance : remarqué par un producteur en 1986, il se voit proposer un duo avec la déjà star Zahouania. Le succès estival de cette collaboration, sous le titre Barraka Mranka, une chanson dont la paternité du texte est sujet à controverse, lui ouvrira ses première portes. L’intitulé de ce tube est décidément très prometteur.Au lieu de marcher sur la trace de ceux qui’ l’ont précédé, il se jette corps et âme dans le pop raï, un rythme nouveau, empreint d’un sentimentalisme débordant, exprimant le drame d’être d’une jeunesse tiraillée par le poids des tabous et la douleur de la marginalisation. Tal ghiabek y ghzali et Ma tgouli hada maktoubi qui ont un franc succès traduisent bien cette orientation. Visa, Ki netfakkar, Khalitlek amana et surtout Gaâ N’sa (Toutes les femmes) le consacrent meilleur chanteur dans son style. Autobiographique, Madhanitek Netfarkou (Je ne pensais pas que nous allions nous séparer) évoque son propre divorce. Ce tube sera vendu à 70.000 exemplaires.La plupart du temps c’est lui-même qui fait la musique de ses chansons, alors que Miloud Mohamed et son frère s’occupent des paroles. Sur scène, il donne toute sa mesure, malgré sa corpulence dissimulée sous des habits très amples. Le plus prolifique des Cheb – il avait plus d’une centaine de cassettes- fascine les jeunes et plus particulièrement les filles. Ses concerts drainent les grandes foules pour des danses endiablées, tard dans la nuit. Ses fans qui se comptent par milliers lui ont attribué de nombreux titres : Prince du raï, roi de la chanson sentimentale, Joselito ou Julio Igelsias l’Oranais. Quant aux critiques, relevant que la femme et l’amour déchiré constituent les deux thèmes majeurs de son chant, ils situent son style de raï entre « néoclassicisme et futurisme » avec des «lamentos facétieux ». Bref, les airs langoureux de ses tubes ont imposé la mélodie dans un genre voué au rythme.Ses innombrables sorties le mèneront en France où il fait la connaissance d’une émigrée algérienne Mlouka avec laquelle il aura en 1990 un enfant prénommé Abdallah. Deux autres évènements vont être décisifs dans sa carrière : La mort en 1991 d’un homonyme l’obligera à produire la fameuse Galou Hasni Mat (Ils ont dit que Hasni est mort) et, en 1993, la mort de son frère Laâradj, le troublera au plus profond de son âme.Celui qu’on présentait à l’époque comme le plus sérieux rival de Khaled sera assassiné par balles, au beau milieu d’une admirable carrière, le 29 septembre 1994 à Oran. Hasni avait 26 ans et de beaux jours encore devant lui.Quelques jours après sa mort le GIA, le Groupe islamiste armé, revendiquait l’attentat dans son bulletin clandestin. Le tract, stipulait que le chanteur était aux yeux du GIA «un ennemi de Dieu qui propageait le mal dans le pays». Ce mal, toute une jeunesse en était bercée. L’annonce de son assassinat sera un véritable choc pour ses fans qui, cependant, continuent, aujourd’hui encore, à écouter ses chansons. Hasni restera une légende.Source :

« Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007.


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zadhand
11/02/2016, 16h28
A la une/Actualité_Attentat terroriste à la voiture piégée
le 11.02.16 | 10h00


Il y a 20 ans, la presse frappée au cœur

Dimanche 11 février 1996. 21e jour du Ramadhan. Il est un peu plus de 15h.
Un fourgon Master explose aux abords de la Maison de la presse Tahar Djaout,
à l’orée du quartier populaire de Belcourt, pulvérisant tout sur son passage

21564

La déflagration a l’effet d’un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de la terreur. Dar Essahafa,
cible désignée des terroristes, est sévèrement touchée, de même que les immeubles et
les commerces alentour. Un premier bilan fait état de 18 morts, chiffre qui sera rapidement revu
à la hausse. La majorité des victimes sont à déplorer parmi les automobilistes et les passants qui
étaient à proximité de la voiture piégée, à une heure où le trafic est particulièrement dense.
A l’intérieur de la Maison de la presse, un spectacle de guerre. Des scènes de fin du monde.
«On avait l’impression d’avoir survécu à un tremblement de terre ou bien à un bombardement»,
écrivait Omar Belhouchet dans El Watan du lendemain.
Le Soir d’Algérie est sans doute celui qui a le plus accusé le coup : ses locaux sont quasiment réduits
en poussière par le souffle de l’explosion. Dans la foulée, le grand journal populaire du soir perdait trois
de ses piliers, retirés douloureusement des décombres : Allaoua Aït Mebarek, directeur de la rédaction,
Mohamed Dorbhan, alias Tewfik Dahmani, chroniqueur, et Djamel Derraza, cruciverbiste,
animateur de la page «Détente», très appréciée par les lecteurs.Suite...

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zadhand
11/02/2016, 17h39
11 février 1990, libération de Nelson Mandela

Le fait du jour
11 Février 2016

Il y a 26 ans, le leader de la lutte contre l'apartheid était libéré, après 27 ans de prison.

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Il y a 26 ans, dans l’après-midi du 11 février 1990, Nelson Mandela était libéré.
Le leader de la lutte contre l’apartheiden Afrique du Sud aura passé 27 ans 6 mois
et 6 jours en prison.Peut-être vous rappellez vous les images de cette libération,
ce grand homme aux cheveux gris, à la démarche hésitante, dans sa main gauche,
la main de sa femme Winnie son point droit, levé et ce sourire presque étonné.
Un peu moins d’un an plus tard,l’apartheid est définitivement aboli en Afrique du sud.
Et en avril 1994, 30 ans après avoirété condamné à la prison à vie, Nelson Mandela est
élu président de la République sud-africaine. Il devient le premier
président noir dans un pays qui comptait 24 millions de noirs pour 5 millions de blancs.
26 après cette libération, l’Afrique du sud est le pays le plus richedu continent africain,
mais les inégalités restent très fortes.Un seul chiffre : au pays de Mandela, les revenus
des familles blanches sont 6 fois plus élevés que ceux des familles noires.

zadhand
04/03/2016, 16h59
A la une/Histoire_Hommage à Larbi Ben Mhidi
04 Mars 2016


Lâchement assassiné le 4 mars 1957.

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L’assassinat de Larbi Ben Mhidi par les paras, commandés par le criminel de guerre,
Paul Aussaresses, représente l’un des coups les plus terribles que la révolution algérienne
ait subis. En effet, au moment où la révolution est reprise en main par les plus probes
des hommes politiques, Larbi Ben Mhidi et Abane Ramdane, voilà que les parachutistes
donnent un coup de massue à la révolution en arrêtant Larbi Ben Mhidi le 23 février 1957.
Bien que le chef historique soit précautionneux, il n’en reste pas moins que le quadrillage
de la ville blanche, depuis le lancement de la grève des huit jours, la marge de manœuvre
des dirigeants du CCE (comité de coordination et d’exécution), issu du congrès de
la Soummam, se rétrécit telle une peau de chagrin. Néanmoins, selon le témoignage
de Paul-Albert Lantin, dans la revue Historia, le scénario de l’arrestation
de Larbi Ben Mhidi tient au fait du hasard.
D’après la même source, « ce sont ainsi des policiers amateurs du DPU qui signalent
la présence, dans l’appartement de la rue Claude Debussy, d’un nouveau locataire arabe,
dont il serait peut-être bon d’examiner les activités…Lorsque les policiers, accompagnés
de parachutistes du 3eme RCP viennent interpeller, le 23 février, l’hôte du studio de
la rue Debussy, ils ont très vite la certitude qu’il s’agit bien de Ben Mhidi qui, cette fois,
n’a pas eu la baraka », écrit-il.Bien évidemment, les récits que vont faire a posteriori
les historiens-militaires français consistent à brouiller les cartes en présentant l’arrestation
de Larbi Ben Mhidi comme étant le résultat de la coopération des dirigeants de la révolution,
arrêtés avant lui. Pour mieux arranger le scénario, ils n’hésiteraient pas à dater
cette arrestation du 25 février afin d’accabler Brahim Chergui, arrêté, lui, le 24 février.
De la même manière, les mauvaises langues vont jusqu’à impliquer Ben Youcef Ben Khedda,
son collègue au CCE, pour avoir occupé avant lui le même studio.
Quoi qu’il en soit, après la capture de Larbi Ben Mhidi, le souci des militaires est de punir
l’homme qui a osé défier leur autorité. Bien que certains paras, à l’instar de Bigeard, tiennent
des propos élogieux à l’égard de Larbi Ben Mhidi, la vérité en est tout autre.
Car, ces hommes ont une seule mission : éliminer leurs adversaires. Ainsi, que ce soit Massu,
Bigeard ou Aussaresses, il est difficile de concevoir une fin heureuse après avoir été pris
dans leur filet.Par ailleurs, bien que le témoignage de Paul Aussaresses soit d’une monstruosité
incommensurable, force est de reconnaître que c’est le récit qui se rapproche le plus de la réalité.
Selon le criminel de guerre, le sort de Larbi Ben Mhidi était le dernier de ses soucis.
« Nous nous sommes arrêtés [le 4 mars 1957] dans une ferme isolée qu’occupait le commando
de mon régiment… Une fois dans la pièce, avec l’aide de mes gradés, nous avons empoigné
Ben Mhidi et nous l’avons pendu, d’une façon qui puisse penser à un suicide », écrit-il dans
son livre témoignage à la page 169.
Pour conclure, il va de soi que le sort des révolutionnaires en cas d’arrestation est impitoyable.
Mais, là où le sort s’est acharné sur la révolution algérienne, c’est que, dans la même année,
elle perd deux de ses meilleurs organisateurs : Larbi Ben Mhidi et Abane Ramdane.
Une perte lourde de conséquences dans la mesure où la révolution tombe entre
de mauvaises mains. Ce qui explique, cinquante-neuf ans après les faits, la défaite de
la ligne démocratique et républicaine de la révolution algérienne.

Aït Benali Boubekeur

zadhand
15/03/2016, 12h13
A la une/Histoire_Mouloud Feraoun
15 Mars 2016


Voilà 54 ans, Mouloud Feraoun fut assassiné


Mouloud Feraoun
Écrivain

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Mouloud Feraoun est un écrivain algérien kabyle d'expression française
né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel en Haute Kabylie. Il a été assassiné à Alger
par l’OAS le 15 mars 1962. Wikipédia
Naissance : 8 mars 1913, Tizi Hibel, Algérie
Date d'assassinat : 15 mars 1962, Alger, Algérie


Il ne restait que quatre jours pour l’instauration du cessez-le-feu,
moins d’une semaine avant que les armes ne se taisent définitivement en Algérie


Assassinat de Mouloud Feraoun avec cinq autres inspecteurs des Centres Sociaux
Éducatifs d’Algérie par un commando de l’OAS.
Le jeudi 15 mars 1962, Mouloud Feraoun se trouvait en réunion au centre social
Château-Royal à Ben Aknoun avec cinq autres inspecteurs de l’éducation nationale
Marcel BASSET, Robert EYMARD, Ali HAMMOUTENE, Max MARCHAND et Salah OULD AOUDIA.
Vers 10h30, deux voitures avec à bord huit hommes, arrivent sur les lieux. Six d’entre eux
descendent, pendant que les deux autres manœuvrent pour remettre les véhicules en position
de départ. Parmi les quatre hommes, deux vont neutraliser le personnel du centre
et arrachent les fils de téléphone au standard. Les autres iront chercher les six inspecteurs
en réunion au fond de la cour. Ils les fusillent contre un mur d’une façon méthodique,
remballent leurs armes et quittent les lieux.
Le lendemain, l’écrivain pied noir Jules Roy, écrivait dans L’Express : «Pourquoi Mouloud Feraoun ?
Parce que, ayant reçu le don d’écrire, il avait, lui, un raton, l’audace de l’exercer. Parce qu’il osait
conter son enfance pauvre et son pays, son attachement à ses amis et à sa patrie, et que
cette liberté représentait à elle seule un outrage intolérable et une provocation
à l’égard des seigneurs de l’O.A.S. »
Mouloud Feraounn né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel, est pour toute une génération de l’époque
c’est « Le Fils du pauvre », un roman autobiographique publié en 1939 qui avait reçu
le Grand Prix Littéraire de la ville d’Alger en 1950. Il était l’ami d’Albert Camus
et d’Emmanuel Roblès. Instituteur, puis directeur d’école, il publia « La Terre et le sang »
qui reçut le Prix Populiste, puis « Jours de Kabylie » et « Les chemins qui montent ».
Il devient par la suite directeur adjoint des Centre Sociaux Educatifs (CSE).
Son « Journal » publié à titre posthume, dévoilera une personnalité humaniste.
Les Centres socio-éducatifs avaient été créés en 1955 par Germaine Tillion, à la demande
du gouverneur général, Jacques Soustelle, qui voulait contrecarrer la dynamique
du 1er Novembre 1954. De nombreuses personnes de bonne volonté, dont Mouloud Feraoun,
se sont mobilisées pour la réussite de cette action, convaincus de l’importance
de l’alphabétisation, en arabe et en français, des enfants algériens,
dont 90% étaient exclus du système scolaire à l’époque.
Ce crime commandité par l’OAS, sera désigné comme « l’assassinat de Château-Royal ».
Le 15 mars 1987, 25 ans après l’attentat, naitra, en France, l’Association des amis de
Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, en souvenir de ces
six hommes assassinés dans l’exercice de leur fonction et dont l’objectif est de
poursuivre leur œuvre humaine.
Zineb Merzouk

zadhand
24/04/2016, 19h12
LA UNE/ACTUALITÉ_Éxécution du Chimisite de la Bataille d’Alger
publié le Avr 24,2014

Cela s’est passé un 24 avril 1958, exécution du chimisite de la bataille d’Alger



Taleb Taleb Abderrahmane, artificier de l’Armée de libération nationale (ALN)
affecté à la Zone autonome d’Alger (ZAA), est guillotiné à la prison
de Barberousse (Serkadji) à l’âge de 28 ans après
avoir été arrêté en juin 1957, lors de la Bataille d’Alger.

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Le chahid Taleb Abderrahmane est né le 5 mars 1930, rue des Sarrazins, au cœur de
la Casbah d’Alger. Enfant précoce et studieux, il entra à l’âge de six ans à l’école
Brahim Fatah. Admis à l’examen de sixième, il passe au cours complémentaire Sarrouy.
Le brevet en poche, il entre, en 1948, en classe de seconde du collège moderne de
l’ex-boulevard Guillemin, (aujourd’hui Taleb Abderrahmane), à Bab el Oued.
Il rencontre Nour Eddine Rebah qui est en classe de Première. Ils deviennent vite de bons
copains. Après un bref passage ensemble dans les groupes El Islah et El Kotb des Scouts
musulmans (SMA), les deux amis se retrouvent au cercle El Mokrani de l’Union de la Jeunesse
Démocratique Algérienne (UJDA), face à la Medersa d’Alger. Ils ont des amis communs
Ahmed Ould Amrouche, (militant du PPA-MTLD, Abderrahmane Akkache, Tayeb Bouheraoua,
Hadj Omar, comédien de la troupe El Mesrah El Djazaïri. Le cercle était également fréquenté
par Mohamed Zinet.Dans ces années cinquante où le mouvement national se déploie,
Abderrahmane Taleb est en contact avec Hamid Méraoubi, Ahmed Laghouati, H’Didouche Bouzrina,
Sadji, Ahcène Laskri. Il les rencontre au café Tlemçani. L’été 1954, il est très affecté par la crise qui
scinda le PPA-MTLD en deux parties et a vu des militants s’affronter durement.
Pendant les vacances universitaires de l’été 1955, il organise, pour les djounoud de l’ALN,
un stage d’artificiers, dans la forêt d’Azzefoun. Omar Gaitouchen, son voisin de la Casbah, est à
ses côtés. Suite à la grève du 19 mai 1956, il quitte les bancs de l’Ecole de Chimie de l’Université d’Alger,
et rejoint le maquis des monts de Blida où le futur colonel de la Wilaya IV, Amar Ouamrane,
l’affecte à l’infirmerie.Il prend pour nom de guerre Mohand Akli. Sur instruction du commandant militaire,
Slimane Dehilès, il quitte le maquis pour Alger où il intègre l’atelier de fabrication de bombes créé par
la Zone autonome d’Alger. Il retrouve son jeune camarade de quartier, Salah Bazi. H’didouche Bouzrina,
à qui Ahmed Laghouati avait parlé, l’introduit chez son beau-frère Yacef Saadi, alors chef de la Zone
autonome, témoigne Youcef Zani dont la maison familiale servait de refuge.
L’artificier de la Casbah
Yacef Saadi charge Abderrahmane Taleb de fabriquer des explosifs. Il accepte à la condition que les cibles
soient exclusivement militaires, témoigne Yacef Saadi.L’atelier est installé impasse de la Grenade,
chez un vieux militant du PPA et de l’OS, Abdelghani Marsali. Il y avait avec ce premier groupe,
Tayeb Khemsan. Par mesure de sécurité, ce laboratoire fut transféré chez les Bouhired puis au quartier
de La Scala.Dans le réseau de la Zone Autonome, les frères Bouchouchi étaient chargés, entre autres,
de l’acheminement des bombes, raconte Youcef Zani.Fin janvier 1957, passant à travers les mailles du
filet tendu par le général Massu, Abderrahmane Taleb quitte la Casbah et rejoint de nouveau le maquis
de Blida, au djebel Béni Salah.Sur dénonciation, il est capturé au mois d’avril par les parachutistes.
Il venait d’échapper à une embuscade tendue la nuit dans une clairière par les mêmes parachutistes.
Conduit à la ferme Chenu, au faubourg de Blida, il fut identifié après avoir été sauvagement torturé.
Trois fois condamné à la peine capitale, Abderrahmane Taleb fut exécuté, le 24 avril 1958, à l’aube,
malgré les pressantes démarches effectuées auprès du président de la République française, René Coty,
par d’éminentes personnalités françaises comme Jean-Paul Sartre, François Mauriac, Henri-Lévy Brühl,
Francisque Gay, Maurice Duverger, Henri Laugier, Maurice Haudiou, Pierre Emmanuel et par de grands
écrivains et publicistes. Réunies à Londres, vingt-deux associations nationales d’étudiants de différents
pays avaient demandé, en vain, la révision du procès. Son nom et son parcours furent présentés au
Collège de France, dans les Instituts de recherche, les Facultés et dans les Grandes Ecoles.
Le journal l’Humanité, organe central du PCF, titrait : « Taleb ne doit pas mourir ».
Le jour de son exécution, il dit au Cheikh, désigné par l’administration coloniale pour lire la Fatiha
« Prends une arme et rejoins le maquis! ». Aucun mot ne sortit de la gorge nouée de l’imam,
raconte Hamid Guerrab, un rescapé de la guillotine. Les lunettes qu’avait retirées à Abderrahmane Taleb,
Fernand Meissonnier, l’exécuteur des basses œuvres, se trouvent toujours en France, à Fontaine-de-Vaucluse.
» Je les ai gardées en souvenir », a dit son bourreau.« Pour ma patrie, pour mon idéal et pour mon peuple,
périr n’est qu’un sublime sacrifice auquel je suis résigné… Je saurais mourir. L’Algérie sera libre envers et
contre tout », avait-il lancé à la face de ses bourreaux

zadhand
29/04/2016, 21h07
A la une/Cela s’est passé un 29 avril 1827
vendredi 29 avril 2016 à 19:31


Le coup de l’Éventail du Dey d’Alger

Il y a 189 ans, a eut lieu la fameuse dispute entre le Dey Hussein et le Consul de
France Deval. Une dispute qui coutera « officiellement » au peuple algérien 132 ans de colonisation.
C’était le coup de l’éventail, un certain 29 avril 1827.

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Le Dey Hussein gouvernait Alger depuis 1818. Les relations entre la Régence et la France
semblaient au beau fixe jusqu’à ce que, quelques années plus tard, des créances impayées
à travers les intermédiaires juifs Bacri et Busnach, et le comportement du consul de France,
Pierre Deval, excédèrent le Dey.Le 29 octobre 1826, il écrivit au ministre des Affaires étrangères
du ministère Villèle pour exprimer ses sentiments « Je ne peux plus souffrir cet intrigant chez moi »,
émettant le souhait qu’il soit remplacé par « un autre consul qui fut un brave homme »,
n’hésitant pas à l’accuser de corruption. Cependant, Hussein Pacha expliquait clairement dans
sa lettre que son hostilité était dirigée contre Deval et non contre la France : « Venant un nouveau
consul de bon caractère, il lui sera accordé tous les plaisirs possibles, considérant la France comme
la nation la plus attachée à nous ainsi qu’elle l’a toujours montré ».Le Dey reprochait aussi à Deval
d’avoir laissé son neveu, Alexandre Deval, vice-consul à Bône en 1925, élever des ouvrages militaires
et installer des canons dans les postes de Bône et de la Calle, sous le prétexte de la défense du
Bastion France (ancienne concession que la France détenait alors pour la pêche du corail).
Deval ne fut pas rappelé. Mieux, il fut chargé par son gouvernement d’intervenir dans une autre affaire,
une démarche en contradiction avec la tradition diplomatique française.
Pierre Deval n’était désormais plus admis au divan, depuis octobre 1826. Le 29 avril 1827 coïncidait avec
le dernier jour du ramadan, la veille de l’Aïd el Fitr. Profitant de cette fête religieuse, Duval se rendit à
la réception donnée par le Dey au profit des consuls étrangers.
Selon des témoignages, la discussion qui opposa le Dey et le consul, ce jour là, eu lieu en turc,
sans interprètes, dans le pavillon qui portera à ce jour le nom de l’incident qui surviendra ce jour là.
La discussion concerna principalement les relations diplomatiques entre les deux Etats et la plainte du
Dey de ne pas avoir reçu de réponses à ses lettres relatives aux créances Bacri et Busnach.
Il en rendait Deval directement responsable.Deval répond « Le Roi et l’Etat de France ne peuvent envoyer
de réponses aux lettres que tu leur as adressées » et ajouta des paroles offensantes touchant à
la religion musulmane. Le Dey excédé lui porte deux ou trois légers coups de son chasse-mouches et
finis par lui ordonner de se retirer.Deval allât raconter la scène aux ministres du Dey dans l’espoir
d’obtenir leur soutien. Vainement.Dans le rapport rédigé par le consul, l’incident prit des proportions
démesurées quant aux « trois coups violents sur le corps, frappés avec le manche ». Il quitta Alger,
rompant de fait les relations diplomatiques entre les deux Etats.Et malgré les précisions du Dey son geste
n’étant pas dirigé contre le gouvernement français mais contre l’individu Deval, un escroc, et un menteur.
Une escadre française se présenta devant la ville le 11 juin porteuse d’un ultimatum : le Dey était sommé
d’exprimer des excuses par le biais d’une délégation officielle, d’arborer le drapeau français sur la Casbah
et les principaux forts, de saluer de cent coups de canons et, évidemment, de renoncer aux créances
Bacri Busnach qui avaient été réduites à 7 millions de francs en 1819.
Le Dey Hussein refusa cette humiliation. Le chef de l’escadre décréta alors le blocus d’Alger.
Pour la France d’alors, le coup de l’éventail, sera le bon prétexte- mais certainement pas le vrai- pour se lancer
dans la conquête d’Alger trois ans plus tard. Une conquête qui s’étendra dans tout le pays durant 132 ans.

Zineb Merzouk

Sources :
L’Algérie des Algériens, de la préhistoire à 1954, par Mahfoud Keddache. Edif 2000. Paris, 2003.
Histoire de l’Algérie contemporaine. La conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871),
par Charles-André Julien. Casbah éditions. Alger, 2004.
PS : Les conditions imposées par l’ultimatum étaient :
1° « Tous les grands de la Régence, à l’exception du dey, se rendront à bord du vaisseau
La Provence pour faire, au nom du chef de la Régence, des excuses au consul de France » ;
2° « À un signal convenu, le palais du Dey et tous les forts arboreront le pavillon français et
le salueront de cent un coups de canon »
3° « Les objets de toute nature, propriété française, et embarqués sur les navires ennemis de
la Régence, ne pourront être saisis à l’avenir »;
4° « Les bâtiments portant pavillon français ne pourront plus être visités par les corsaires d’Alger »;
5° « Le dey, par un article spécial, ordonnera l’exécution dans le royaume d’Alger des capitulations
entre la France et la Porte ottomane » ;
6° « Les sujets et les navires de la Toscane, de Lucques, de Piombino et du Saint-Siège, seront regardés
et traités comme les propres sujets du roi de France »

zadhand
15/05/2016, 18h05
Déclaration d'indépendance de l'État d'Israël
15 Mai 2016


Un douloureux anniversaire pour les Palestiniens

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Lors de la proclamation de « l’Etat juif d’Israël »
en 1948 un Etat pour juifs
seulement – les Palestiniens possédaient 91% de la Palestine
historique et les juifs 6,7%.Israël occupe aujourd’hui
objectivement toute la Palestine.
Les fausses accords et fausses négociations de paix,
font partie du jeu surlequel Israël et son lobby,
règnent en maîtres. *[Silvia Cattori]



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Le 15 mai 1948, au lendemain de la proclamation de l’État
d’Israël,David Ben Gourion a mis en place une politique
systématique d’expulsion.Ce plan consistait à terroriser
l’ensemble de la population palestinienne;
à commettre suffisamment d’atrocités en un temps bref et
semer la panique en son sein. C’est ainsi que les milices de
Ben Gourion sont parties à l’assaut de nombreux villages palestiniens;
après les avoir encerclés,
bouclés, les milices ont massacré hommes, femmes et enfants.
Plus de 800’000 Palestiniens, ont été forcés à partir sans rien emporter.
Ils n’ont jamais eu droit au retour. Ils vivent depuis
lors entassés dans des camps de réfugiésen dehors d’Israël.
L’ épuration ethnique des Palestiniens en 1948
Leur départ n’était pas du tout volontaire comme les autorités israéliennes
le prétendent. Il était le produit d’une politique d’épuration ethnique
planifiée de longue date [1].Pour comprendre
ce que ce douloureux anniversaire appelé
Nakba [2] représente encore aujourd’hui pour le peuple
palestinien,ce bref commentaire du musicien et écrivain Gilad Atzmon,ainsi
que deux émouvantes vidéos.
A la question
« Les Israéliens, ou les juifs, [juif est la nationalité indiquée sur
leur passeport],n’ont-ils pas droit à disposer d’un foyer national,
d’un foyer en sécurité ? »
Gilad Atzmon répond
« Si l’on parle dans l’absolu, la réponse est NON.
Si les juifs avaient jamais eu
un droit à disposer d’un foyer national, ce droit ils l’ont
perdu il y a fort longtemps.
Comme nous le savons, le sionisme a célébré la renaissance
nationale juive sur le dos du peuple palestinien.
Permettriez-vous qu’une bande de fanatiques envahisse votre
maison, simplement parce qu’ils sont convaincus que votre
habitation faisait autrefois partie de l’Empire romain ?
Ils pourraient toujours affirmer que votre maison appartenait
à leurs ancêtres romains. A coup sûr, ces envahisseurs ne
s’en tireraient pas à sibon compte. C’est pourtant ce que
les sionistes ont réussi à faire,tout du moins pendant un certain
temps.Il n’y a pas de place pour un État raciste
célébrant ses symptômes tribaux au détriment d’autrui. ».[3]
[1] Lors de la proclamation de « l’Etat juif d’Israël »
en 1948 un Etat pour juifs seulement les Palestiniens possédaient
91% de la Palestine historique et les juifs 6,7%. Israël occupe
objectivement 100% de la Palestine.
[2] La Nakba (catastrophe en arabe) n’a jamais cessé.
C’est l’histoire de l’anéantissement délibéré de la Palestine.
Un anéantissement réalisé par la politique d’épuration ethnique
et les massacres contre ses habitants arabes.
La Nakba est un processus toujours en cours ; ce n’est pas du
passé.Sur ce sujet, et la politique systématique répressive
et de discrimination menée par l’État d’Israël,
voir :la video d’un exposé donné (en anglais) par Hazem Jamjoum


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et

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[3] « En route pour Athènes », par Gilad Atzmond,palestine-solidarité.org, 14 mai 2010.

zadhand
17/05/2016, 21h19
Cela s’est passé un 17 mai 2012 … Décès de Warda El Djazaïria

Mai 17, 2016

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De son vrai nom Warda Ftouki, la diva du «tarab», Warda El Djazaïria, ou la Rose algérienne, a fait vibrer plus d’un cœur avec ses belles chansons. Warda est venue au monde à Paris, d’une mère libanaise et d’un père algérien, originaire de Souk Ahras. Dès l’âge de 11 ans, elle commence à chanter au Tam Tam, un établissement appartenant à son père, situé dans le Quartier latin à Paris et qui accueille de grandes vedettes de la chanson arabe, tel que Farid El Attrache.Après le déclenchement du 1er novembre 1954, Warda chante des chansons patriotiques et fait don des recettes au FLN. Mais en 1956, la police française découvre des armes destinés à la lutte armée algérienne dans l’établissement de son père. Le cabaret est fermé et la famille expulsée.Sa mère meurt à cette période et la famille s’installe à Beyrouth, au Liban. Warda chante dans différents lieu de la ville et c’est ainsi qu’elle rencontre, en 1959, le grand compositeur Mohammed Abdel Wahab qui propose de lui composer des chansons. Warda reçoit la proposition comme un immense honneur et Abdelwahab devient son parrain. Il lui apprend le chant classique et lui adapte « Bi omri kullo habbitak », une qassida d’Ahmed Chawki. Peu de temps après, suite à une proposition de Gamal Abdel Nasser, Warda enregistre « Al watan al akbar », une chanson de Mohammed Abdel Wahab écrite pour un opéra panarabe, aux côtés d’Abdel Halim Hafez, Fayza Ahmed et d’autres chanteurs connus.A la même époque, Warda signe un contrat avec Helmi Rafla, réalisateur égyptien de comédies musicales, et poursuit une carrière musicale et cinématographique en Egypte, apparaissant dans deux films de Rafla : « Almaz wa ‘Abdou al-Hâmoulî » et « Amîrat al-‘arab ».En 1961, le père de Warda décède à son tour. L’année d’après, à l’indépendance de l’Algérie, elle se rend pour la première fois dans son pays d’origine. Elle rencontre un officier qu’elle épouse rapidement et abandonne la musique sous sa demande pour une dizaine d’années, se consacrant à sa famille.En 1972, le président algérien Houari Boumediene lui demande de participer à la célébration du 10ème anniversaire de l’indépendance du pays. Warda chante accompagnée d’un orchestre égyptien.De ce jour là, elle décide de reprendre sa carrière. Avec son mari, ils décident de divorcer par consentement mutuel, puis elle retourne vivre en Egypte, son pays d’adoption où elle épousera le compositeur Baligh Hamdi.En Egypte, Warda travaille avec de grands compositeurs arabes. Sa carrière est au sommet. En 1990, elle divorce de son second mari, qui meurt trois ans plus tard, à Paris. Warda disparait quelques temps de la scène musicale et revient avec des tubes signés Salah Charnoubi. On se souvient encore de la très belle « Betwanes bik » et de « Haramt Ahibek » et « Ya khsara ».Peu de temps après ces succès, Warda a des problèmes de santé. En 1996, elle subit une importante chirurgie du cœur, puis une greffe du foie au début des années 2000.En 1999, elle sort la compilation « Nagham el hawa » qui mêle orchestration classique et arrangements modernes. Et en 2001, elle sort son dernier album, « Law Mehtagly, Ana Leya Meen Gherak ». Durant plusieurs années, elle se produit dans différents pays : Liban, Maroc, Algérie… où l’accueille est toujours chaleureux et le public très nombreux.Le 17 mai 2012, alors qu’elle dort paisiblement, chez elle, au Caire, un arrêt cardiaque l’arrache à la vie, à l’âge de 72 ans. Sa dépouille est rapatriée dans un avion spécialement dépêché. La diva est enterrée le 19 mai dans le « carré des martyrs » du cimetière El-Alia.Warda, ou la Rose algérienne comme ses fans aimaient la surnommer, a vendu plus de 20 millions d’albums à travers le monde, avec un répertoire comprenant plus de 300 chansons. Durant les années 2000, elle a reçu plusieurs distinctions : la médaille El Athir de l’Ordre du mérite national, en 2004 ; en 2009, elle a été faite « Commandeur » de l’ordre marocain Oissam Alaouite sur instruction du roi Mohammed VI, alors que le wali de Rabat lui remettait les clés de la ville ; et en 2012, elle est nommée au grade de chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Synthèse K.T.

zadhand
10/06/2016, 23h57
Cela s’est passé un 10 juin 1920

Juin 10, 2016
24291


Naissance d’Abane Ramdane

24290

Surnommé « l’architecte de la révolution », il a joué un rôle clé dans l’organisation de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Abane Ramdane est né un 10 juin 1920.
« Un homme extraordinaire, pas bavard mais très actif. Il a mûrement réfléchi pour tisser sa toile et former son organisation. Il a pensé la Révolution algérienne pendant les cinq années qu’il avait passées en prison ». C’est ainsi que la veuve de
Abane Ramdane parle de « l’architecte de la révolution ».
Abane Ramdane naissait le 10 juin 1920, Azouza dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, appelée à l’époque Fort National (Tizi-Ouzou), dans une famille relativement modeste. A l’école, c’est un élève sérieux et travailleur. Il a une grande préférence pour les matières scientifiques. En juin 1933, il obtient le Certificat d’études primaires, à titre indigène. Dans son carnet de note, l’un de ses maîtres écrit
« élève intelligent et caractère entier. Bonne volonté ».
Il était déjà promi à un avenir brillant, pourtant, personne ne pouvait imaginer le destin de ce jeune garçon qui allait jouer un rôle prépondérant dans la lutte pour l’indépendance.
A 13 ans, Abane quitte son village natale pour Blida où il poursuit ses études au collège Duveyrier (Lycée Ibn Rochd actuellement). Il y passera sept années en internat, de 1933 à 1942. Et c’est à cette période de sa vie que son caractère se forge.
Il devient secret et solitaire.C’est aussi à cette époque qu’il commence à comprendre réellement ce qui se passe dans son pays. Au collège, comme dans la ville de Blida et dans toutes les autres régions, toutes les tendances politiques sont sur le terrain. « Une section PPA semble avoir fonctionné auprès des élèves… Il y avait par conséquent, au collège même, une atmosphère et des discussions politiques, alimentées par la lecture du journal l’Oumma qui était l’organe du PPA. » (Khalfa Mameri).
Ainsi, il aurait adhéré ou du moins participé aux activités nationalistes du PPA probablement durant les dernières années de scolarité au collège de Blida.
Et du fait de ses activités, les notes de Abane baissent quelque peu, pourtant, en 1941, il obtient le baccalauréat mathématiques avec mention «Bien». Il souhaite devenir avocat, mais son père n’a plus les moyens de lui payer ses études. En ces années difficiles pour les « indigènes », la famille Ramdane sombre dans la misère comme la quasi majorité des familles algériennes durant la Seconde Guerre mondiale.
Abane a 22 ans lorsqu’il est mobilisé à Fort National pour son instruction, puis affecté, dans un régiment de tirailleurs algériens stationné à Blida.
Démobilisé bien après la guerre, il prend contact avec le PPA et milite activement tout en travaillant comme secrétaire de la commune mixte de Châteaudun du Rhummel (Chelghoum Laïd).
Marqué par les massacres du 8 mai 1945, il s’investit encore plus dans le mouvement nationaliste. Et après les élections municipales d’octobre 1947 où le MTLD a eu une victoire très sensible, Abane est convoqué par son administrateur. Ce dernier n’ignorant rien de ses positions, lui demande de faire un choix. Abane lui répond : «Entre vous et moi, il n’y a que ce stylo qui nous est commun ». De là, il quitte son poste et rompt définitivement avec l’administration coloniale. Désormais, il se consacre corps et âme à la cause nationale et plonge dans la clandestinité. En 1948, il est chef de wilaya dans la région de Sétif, puis dans l’Oranie. Il est également membre de l’Organisation spéciale (l’OS), le bras armé du PPA, chargé de préparer la lutte armée.
Mais suite à l’affaire du « complot de l’OS », en 1950, il est activement recherché par la police française. Il est arrêté dans l’ouest et subira plusieurs semaines d’interrogatoire et de torture. En 1951, il est jugé et condamné à 5 ans de prison, 10 ans d’interdiction de séjour, 10 ans de privation des droits civiques et 500 000 francs d’amende
pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État ».
Il connaitra plusieurs prisons en Algérie, puis en France, une période très difficile qu’il emploiera à bon escient. Il prendra effectivement le temps
d’étudier de près toutes les révolutions de monde.
Après sa libération, en janvier 1955, il est assigné à résidence à Azoua. Il y passe quelques temps auprès de sa mère malade, puis revient à la clandestinité. Il prend en charge la direction politique de la capitale et peu à peu devient très influent.
C’est Abane qui organise et rationalise la lutte. Il rassemble toutes les forces politiques au sein du FLN et donne à la « rébellion » de novembre 1954 une autre dimension,
celle d’un grand mouvement de résistance nationale.
Avec d’autres révolutionnaires, il impulse la création du journal clandestin de la Révolution, El Moudjahid, contacte Moufdi Zakaria pour l’écriture de l’hymne national algérien, Kassaman…
Il organise le Congrès de la Soummam le 20 août 1956 à Ifri, événement qui constitue un tournant historique dans l’histoire de la Révolution algérienne jusqu’à l’Indépendance nationale.
Avec Larbi Ben M’Hidi et Yacef Saadi, il déclenche la Bataille d’Alger. Et après l’assassinat de Ben M’hidi, il devient le numéro un de la Révolution, mais doit quitter le pays.
Il gagne Tunis via le Maroc, après une longue marche de plus d’un mois. Dans la capitale tunisienne, il se heurte aux colonels de l’ALN. Il leur reproche leur autoritarisme et l’abandon de la primauté du politique et de l’intérieur, adoptée à
la Soummam, ce qui lui vaut des inimitiés.
Le 29 mai 1958, le journal El Moudjahid annonçait à la une « Abane Ramdane est mort au champ d’honneur » ; l’article indiquait qu’il avait été tué au combat lors d’un accrochage avec l’armée française. Mais la vérité est ailleurs. L’architecte de la Révolution a été attiré dans un guet-apens organisé par les colonels du CCE. Il est mort assassiné le 27 décembre 1957, dans une ferme isolée entre Tétouan et Tanger au Maroc. Il a été étranglé par deux hommes de main de Abdelhafid Boussouf.
Son corps, disparu, est symboliquement rapatrié en Algérie, en 1984, pour être « inhumé » au carré des martyrs du cimetière d’El Alia, à Alger.
Zineb Merzouk

Sources :



Khalfa Mameri. Abane Ramdane. Héros de la guerre d’Algérie. L’Harmattan, 1988.
Entretien avec Madame Abane Ramdane (épouse du colonel Dehilès) : « Ben Bella a été fabriqué par les Français ». In Journal LIBERTÉ du 07 – 11 – 2002.
Presse nationale

zadhand
11/06/2016, 23h50
Cela s’est passé un 11 juin 1957
Arrestation de Maurice Audin




Juin 11, 2016

24291



Maurice Audin, né le 14 février 1932 à Béja (Tunisie) et mort à Alger
en 1957, est un mathématicien français, assistant à l’université d’Alger,
membre du Parti communiste algérien et militant de l'indépendance algérienne1.
Après son arrestation le 11 juin 1957 au cours de la bataille d'Alger, il meurt
à une date inconnue2.Pour ses proches ainsi que pour nombre de journalistes
et d'historiens, notamment Pierre Vidal-Naquet, il est mort pendant son
interrogatoire par des parachutistes3. Cette thèse a longtemps été rejetée
par l'armée française, qui affirmait qu'il s'était évadé, jusqu'à ce que le général Aussaresses affirme avoir donné l'ordre de tuer Maurice Audin Maurice


24327

59 ans après son arrestation et sa disparition, c’est l’un de ses
anciens élèves, Mohamed Rebah, qui raconte le destin tragique de
Maurice Audin, alors que la vérité sur son assassinat n’est toujours pas « avouée » officiellement.C’est un immense honneur pour moi d’évoquer, aujourd’hui,
le souvenir de Maurice Audin dont j’eus le privilège d’être l’élève. Il m’a accompagné jusqu’à l’examen du baccalauréat avec beaucoup de générosité et de patience.
Il m’a consacré ses samedis après-midi, alors qu’il préparait sa thèse de doctorat
d’Etat en mathématiques. Lorsque je me rendais chez lui, au 22 rue de Nîmes,
au centre d’Alger, je ne savais pas que j’allais à la rencontre d’un savant,
tellement il était modeste, affable.J’ai connu Maurice Audin par l’intermédiaire
de mon frère aîné, Nour Eddine, qui était étudiant à l’université d’Alger et qui est
tombé au champ d’honneur le 13 septembre 1957, à Bouhandès, au maquis de
Chréa, dans le djebel Béni Salah.Je conserve dans ma mémoire le visage
souriant de Maurice Audin, du professeur de mathématiques doté
d’une capacité d’écoute extraordinaire.

zadhand
15/06/2016, 22h13
Assassinat de Mahfoud Boucebci


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Cela s’est passé un 15 juin 1993
Juin 15, 2016

Le 15 juin 1993, le professeur Mahfoud Boucebci, psychiatre
de renommée internationale fut assassiné devant son service
à l’hôpital Drid Hocine, de Kouba (Alger).
Il était le père de la psychiatrie algérienne.


24457

«Être psychiatre, c’est emprunter une longue route, pas toujours facile,
mais mon souhait c’est qu’au terme d’une longue, riche carrière réussie,
vous puissiez vous dire : ‘’j’ai chaque jour essayé de soigner la souffrance
sans jamais en tirer un profit, j’ai chaque jour respecté l’homme dans son
essence libertaire‘’ » (Pr Mahfoud Boucebci, le 2 décembre 1990)
Plus qu’un clinicien en blouse blanche, le professeur Mahfoud Boucebci
était un homme engagé. Ses actions, il les menait sur le front social, car
il était le défenseur des exclus de la société. Il ne jugeait pas, il aidait.
Ses patients, il les considérait comme des êtres humains en difficulté et
non de simples sujets anonymes à étudier.Il a été assassiné par des
terroristes islamistes qui ne pouvaient accepter qu’on défende les laissés
pour-compte, les marginalisés. Mahfoud Boucebci osait briser des tabous.
Et cela était inacceptable pour les adeptes de l’obscurantisme.
Il a été assassiné par des êtres inhumains qui ne voulaient pas entendre
parler des droits et de démocratie. Parce que le professeur était de ceux
qui allaient jusqu’au bout de leurs convictions, « Le savoir ne vaut que s’il
est partagé. Le savoir est connaissance utile que s’il est transmis ».
Et lui rêvait de partager des valeurs républicaines et des voies clairvoyantes
avec ses concitoyens.« La connaissance et le travail étaient pour lui
des valeurs fondamentales et pérennes. Sa générosité était sans limites »,
écrit Mahmoud Boudarene, un ancien étudient du professeur.Membre fondateur,
en 1985, de la première Ligue des droits de l’homme en Algérie,
le professeur Boucebci avait participé, la veille de sons assassinat, à
la constitution du Comité de vérité sur l’assassinat de l’écrivain et
journaliste Tahar Djaout, assassiné quelques semaines auparavant.
Il avait formé des générations de psychiatres algériens, et avait participé
activement à la formation de psychologues, d’éducateurs, de personnel
paramédical…Il était de tous les combats, et des plus nobles. Et il mérite
d’être plus et mieux connu par les jeunes, pour sa tolérance, pour son
humilité, pour son engagement sincère, pour son apport au mouvement associatif…

Zineb Merzouk

zadhand
18/06/2016, 00h54
Naissance du chanteur de chaâbi Boudjemaa El Ankis


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Cela s’est passé le 17 Juin 1927,

Juin 17, 2016


Interprète de la belle et célèbre chanson « Rah el ghali rah »,
Mohamed Boudjemaâ El Ankis, maître incontesté du chaâbi,
est né un 17 juin de l’année 1927.

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Mohamed Boudjemaâ naît dans la Casbah, à Zenkat Ennakhla
(la rue du palmier) à Bir Djebbah, dans une famille nombreuse
et très modeste. Originaire du village Ait Arhouna, dans la commune
de Tigzirt-sur-Mer, son père est coursier et magasinier chez le
parfumeur Lorenzy.Le jeune Mohamed va à l’école Brahim Fatah où
il obtient son certificat d’études primaires en 1939. Il a alors 11 ans et
va travailler quelques temps chez son oncle Hassaîne Boudjemaâ,
propriétaire d’une crémerie. Puis, il rejoint Sid Ahmed Serri, un autre
mélomane au greffe de la cour d’Alger.Mohamed est jeune et il aime
la musique, il rêve aussi d’en faire. El Anka fait partie de ses idoles,
d’où le choix de son nom de scène plus tard. Durant la période de la
Seconde Guerre, il apprend à jouer de la mandoline, puis de la guitare
et chante le répertoire des grands maîtres. Il évolue dans une troupe
proche du PPA et perfectionne son talent. Et en 1945, il est accueilli
dans une nouvelle troupe qui compte en son sein deux grands maîtres
El Anka et Mrizek.Il amorce sa nouvelle carrière par des qacidate du m’dih
et reprend le répertoire du Cheikh Said El Meddah, son voisin à notre
Dame d’Afrique. Le succès commence à se faire sentir au milieu des
années 50 et le pousse à faire de nouveaux arrangements et à se lancer
dans la chansonnette.Mais suite à une mauvaise expérience avec le
directeur artistique de sa maison d’édition, Boualem Titiche,
Mohamed Boudjemaâ casse son mandole et arrête la chanson.
Il travaille comme gardien dans la cité Climat de France lors du déclenchement
du 1er novembre 1954. Et durant la guerre de l’indépendance, il subira,
comme beaucoup d’autre, la torture, lors de deux arrestations, en 1957,
puis en 1960.A l’indépendance, l’une de ses chansons raisonne dans tous
les foyers de la capitale : Djana El Intissar, dont il est l’auteur et le compositeur,
et qui, à la base, renvoie aux manifestations du 11 décembre 1961.
A cette période où la liesse de l’indépendance se poursuit, Boudjemaâ El Ankis
veut toucher les jeunes. Il travaille avec Mahboub Bati et son chaâbi raisonne
dans une langue plus algérienne, désormais délesté de la lourdeur d’avant,
nettement plus rythmé et surtout, des paroles qui traitent des préoccupations
des jeunes. Le duo explosif enchaine chansons sur chanson. En tout,
une soixantaine de tubes dans la veine de « Ah ya intiyya » et
« Tchaourou ‘Alia », envahissent les ondes de la radio.
D’autres chanteurs suivront ce chemin à succès,
dont Amar Ezzahi, Guerouabi , Hassen Said et El Achab. En 1970, la chansonnette atteint son apogée, mais décline à partir des années 80.
Le chaâbi classique reprend le dessus et El Ankis reprend ses qacidates.
Durant les années 90, Alors que l’Algérie est plongée dans la violence,
Boudjemaâ El Ankis se retire de la scène. Dans une interview datée de 1998,
il avoue : « Personnellement, ce qui m’a éloigné de la scène, c’est le fait de voir
les gens se faire massacrer et se faire égorger. Je n’avais pas l’envie ni le courage ou le cœur de chanter. »Il réapparait lorsque la vie reprend son souffle dans le pays,mais son âge ne lui permet plus d’être aussi actif qu’avant. Un vibrant hommage lui a été rendu en 2012, en présence de ses proches,
ses amis et ses fans.Boudjemaâ El Ankis est aujourd’hui le doyen du chaâbi.


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Son répertoire compte pas moins de trois cent chansons de différents styles.
Et le cercle de ses fans continue à s’élargir.

zadhand
19/06/2016, 21h23
L'exécution du Chahid Ahmed Zabana


http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f64/24176d1465321735-pousse-avec-eux-hakim-la%E2lam-10984144_120250808310456_218233274519044965_n.jpg

Cela s’est passé un 19 juin 1956
l’exécution du Chahid Ahmed Zabana

19 Juin 2016


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Ahmed Zahana, plus connu sous le nom de Zabana, est né en 1926
dans le quartier d'El-Hamri, à Oran. Il y fit ses études primaires, obtient
son certificat d'études et s'inscrit dans un centre de formation professionnelle,
où il apprit le métier de soudeur.En 1949, Ahmed Zahana adhérait au
Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD.) Son
dynamisme ne tarda pas à attirer sur lui l'attention de la police française
qui l'arrêta le 2 mars 1950.Il fut condamné par la justice coloniale à trois ans
de prison et trois ans d'interdiction de séjour. Dès sa libération, il reprit ses activités politiques avec autant d'ardeur que par le passé et participa aux préparatifs du déclenchement de la guerre de libération nationale.
Dans la nuit du 1er novembre 1954, il organisa avec un groupe de patriotes l'attaque contre le poste des gardes forestiers d'Oran. Le 11 novembre de la même année,
à l'issue d'un accrochage meurtrier au cours duquel il fut d'ailleurs blessé,
à Gharboudjlid, il fut prisonnier et conduit d'abord à l'hôpital, ensuite à la prison d'Oran.
Jugé sommairement et condamné à mort, il fut le premier martyr depuis le
déclenchement de la guerre de libération nationale à monter sur l'échafaud,
le 19 juin 1956, dans l'enceinte de la prison de Barbarousse, sur les hauteurs d'Alger.
Son exécution ainsi que celle de Ferradj avaient été réclamées à cor et cri par
les milieux colonialistes dits "ultra", qui en firent un motif de satisfaction.
Mais l'événement provoqua dans l'opinion algérienne un mouvement de colère
si puissant qu'il ne tarda pas à se traduire par une série d'actions anticolonialiste.
C'est ce climat d'effervescence qui prépara la bataille d'Alger. La sinistre guillotine
avec laquelle fut exécuté Ahmed Zabana et tant d'autres moudjahidines se trouve
au musée central de l'armée à Alger.

zadhand
25/06/2016, 20h53
Matoub Lounès meurt le 25 juin 1998


http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f64/24176d1465321735-pousse-avec-eux-hakim-la%E2lam-10984144_120250808310456_218233274519044965_n.jpg

Lounès Matoub raconté par ses amis
le 25.06.16 | 10h00

Nadia Matoub «Il pensait que mort, il allait être oublié au bout d’une année.»



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Le jeudi 25 juin 1998 Matoub Lounes tombait sous les balles d’un groupe
terroriste qui lui avait tendu une embuscade dont il n’avait aucune
chance d’en sortir vivant, sa voiture ayant été prise sous un véritable déluge de feu.

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zadhand
03/07/2016, 19h49
Un 03 juillet 1962, l’Algérie est indépendante

http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/24173d1465319576-soit-dit-en-passant-11265305_1043944242289928_2384745649895165846_n.jp g
Date du jour
Juil 03, 2016


Officiellement, l’indépendance de l’Algérie est proclamée
le 3 juillet 1962,suite au référendum qui l’a consacrée le 1er dans
le cadre des « Accords d’Evian » du 18 Mars 1962.

24867

Alors que nous fêtons l’indépendance de l’Algérie chaque 5 juillet
depuis plus de cinquante ans, des historiens s’insurgent régulièrement
pour rappeler que l’Algérie est devenue un État souverain et indépendant
à la date du 3 juillet et non le 5 qui demeure le jour de la reddition du
dey Hussein et donc de la chute d’Alger.Ainsi, le 3 juillet 1962, De Gaule
signe la déclaration portant reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie
«Par le référendum du 8 avril 1962, le peuple français a approuvé les déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 qui prévoient le cas où les populations
algériennes consultées en vertu de la loi du 14 janvier 1961 choisiraient de
constituer un État indépendant coopérant avec la France. En conséquence,
les rapports entre la France et l’Algérie étant désormais fondés sur les conditions
définies par les déclarations gouvernementales du 19 mars 1962, le président de
la République déclare que la France reconnaît solennellement l’indépendance de
l’Algérie. » Ce jour-là, à 16h26, l’avion transportant les membres du GPRA
s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport de Maison-Blanche (actuellement Houari Boumediene). Une grande foule les attend au loin. Benyoucef Benkhedda,
le président, descend le premier de l’échelle, sous les applaudissements et
les youyous.Abderrahmane Fares, président de l’Exécutif provisoire depuis le
6 avril, s’avance vers lui et déclare : « Monsieur le président, chers frères,
j’ai l’honneur de vous accueillir sur le sol de la patrie. Soyez les bienvenus.
Vive l’Algérie indépendante ».Benkhedda passe en revue un bataillon de l’ALN,
pendant que l’hymne national est retransmit à travers un haut-parleur. Puis,
le président et ses ministres montent dans les voitures officielles, une vingtaine au
total, et sont escortés par des policiers algériens motocyclistes, vers le centre de la capitale. Une foule immense est positionnée le long des 20 kilomètres du trajet, difficilement contenue par des soldats de l’ALN. Images historiques du président du
GPRA et de ses ministres qui défilent, la main levée pour saluer les algériens heureux d’être enfin des hommes libres.Le cortège arrive devant la préfecture.
« Tiens, tiens, tiens, c’est la première fois où nous entrons dans ce bâtiment sans
menottes aux poignets», s’exclame Saad Dahlab.Benkhedda apparait au balcon
central où avait été hissé le drapeau algérien. Le président et les ministres du GPRA passeront leur première nuit algérienne au Palais d’été, ancienne résidence des gouverneurs généraux.Ce même jour, à 17h30, le 17ème bataillon de l’ALN franchit
la frontière algéro-tunisienne. Ils stationneront le long de la ligne Maurice parallèle à
la frontière tandis que les hommes de la wilaya II demeurent sur les positions de
combat de la ligne Challe, à une trentaine de kilomètres à l’intérieur des terres
algériennes. Alors que le peuple est encore ivre de son indépendance nouvellement acquise, déjà se profilent une crise au somme la course au pouvoir.

Synthèse Khadija T.

zadhand
07/07/2016, 23h48
Un 7 juillet 1926, naissance de Dahmane El Harrachi



Juil 07, 2016

24966


Auteur-compositeur et interprète de musique chaâbi, son parcours artistique
est tiré de sa propre expérience de la vie. « Ya Rayah » est sa plus belle chanson.
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Né le 7 juillet 1926 à El-Biar, sur les auteurs d’Alger, Dahmane El Harrachi,
de son vrai nom Abderrahmane Amrani, est originaire du village Djella,
dans la ville de Khenchela. Son père, Cheikh el Amrani, installé à Alger
en 1920, est le Moueddine de la grande mosquée.Après la naissance de
Dahmane (diminutif de Abderrahmane), la famille déménage à Belcourt,
rue Maret, avant de s’installer définitivement à El Harrach.Dernier-né d’une
fratrie de onze enfants, Dahmane prendra plus tard son nom d’artiste de son
quartier d’enfance.Très tôt, il s’initie au banjo. Fasciné par le chanteur châabi
Khelifa Belkacem, il a à peine 16 ans lorsqu’il commence à chanter ses chansons.
Après l’obtention de son certificat d’étude, Dhamane devient cordonnier, puis
receveur de tramaway sur la ligne Maison Carrée-Bab El-Oued. D’abord musicien
amateur, il fabrique lui-même ses «guembers » avec un manche à balai et une
boite de conserve.Très vite, il devient un virtuose du banjo et joue avec beaucoup
d’artistes de renom des années quarante, dont Hadj Menouar, Cheïkh Bourahla et
surtout Cheikh El Hasnaoui avec qui il se produit pour la première fois au Café des
artistes, rue de Charonne à Paris en 1952, alors qu’il est installé en France depuis 1949.
En France justement, il se produit régulièrement dans les cafés maghrébins, interprétant
le répertoire châabi avec son banjo. Les qacidate du melhoune, écrites entre le XVIe
et le XIXe siècle, lui paraissent alors désuètes et décalées avec la réalité, notamment
celle de l’immigration. C’est ainsi qu’il commence à adapter le châabi à sa façon, avec
un nouveau langage poétique et musical qui parle du vécu. Et en 1956, alors que la
guerre de libération bat son plein en Algérie, Dahmane El Harrachi enregistre son premier
disque chez Pathé Marconi, « Behdja bidha ma t’houl » (Alger la blanche ne perdra jamais
de son éclat). Il compose aussi, à la même période, « Kifech nensa biled el khir »
(Comment pourrais-je oublier le pays de l’abondance). Le grand public aime particulièrement
sa voix rocailleuse et ses paroles incisives chargées de métaphores. Ses textes évoquent
ainsi la nostalgie du pays, l’exil, la passion pour sa ville natale, la famille, l’amitié,
les déceptions amoureuses, la rigueur morale… et fustigent la malhonnêteté, l’hypocrisie et
l’ingratitude. On retrouve ses thèmes entre autre dans « Elli yezraâ Errih » (Qui sème le vent),
« Khabi Serrek » (Cache ton secret) et bien d’autres.Il se distingue très vite des autres chanteurs
de châabi grâce à son originalité. Il modernise ce genre musical en donnant au banjo et au
mandole un jeu et une certaine harmonie propre à lui.Il ne se produira en Algérie qu’en 1974,
à la salle Atlas d’Alger où remporte un franc succès. Un an auparavant, il chantait « Ya rayah »
(Toi qui est sur le départ), considéré à ce jour comme un chef d’œuvre du châabi et qui sera
reprise par de nombreux artistes.Son répertoire est constitué d’environ 500 chansons dont
il est l’auteur. Il laissera à la télévision algérienne trois enregistrements, ainsi que le téléfilm
« Saha Dahmane » (Salut Dahmane) où il a joué son propre rôle de chanteur de châabi,
vers la fin des années 1970.Dahmane EL Harrachi décédera dans un accident de la route
le 31 août 1980, à Aïn Benian. Il sera enterré à Alger, au cimetière d’el Kettar.
Son fils, Kamel El Harrachi, également auteur-compositeur-interprète de chaâbi,
continue de faire vivre son répertoire.

zadhand
14/07/2016, 22h57
Cela s’est passé un 14 juillet 1953
Une manifestation, des morts, un massacre!

Juil 14, 2016


Cette date est très peu connue dans notre histoire, pourtant,
elle eu aussi ses martyrs. Cet article qui relate les faits avec
détails est un témoignage sur la manifestation du 14 juillet 1953
et un hommage à ses victimes.

25091

Le 14 juillet 1953, comme chaque année depuis 1936, le Parti communiste
français (PCF), la Confédération générale du travail (CGT) et de nombreuses
organisations progressistes organisent à Paris un défilé qui se veut une
célébration des valeurs de la République. Cette tradition rappelle celle des
manifestations du 1er Mai.Ce 14 juillet, le cortège défile de la place de la Bastille
à la Nation. Rendez-vous est donné dès 14 heures aux militants afin de se
constituer en cortèges dont l’ordre a été décidé au préalable. Comme chaque
année depuis le début des années 1950 les messalistes, militants indépendantistes
du mouvement pour les libertés démocratiques en Algérie (MTLD) dirigé par
Messali Hadj, prennent part au défilé malgré leurs divergences le PCF n’est,
à l’époque, pas favorable à l’indépendance de l’Algérie. Ils sont encadrés par
leur propre service d’ordre que l’on reconnaît à son brassard vert.
Cette année le contexte est particulièrement tendu les manifestations du
1er Mai ont été marquées par des violences policières ; celles de mai 1952
contre la venue en France du général américain Ridgway accusé d’utiliser
des armes bactériologiques en Corée se sont soldées notamment par la mort
de l’ouvrier communiste Hocine Bélaïd.À 15 heures, le cortège s’ébranle en
direction de la place de la Nation avec à sa tête une banderole proclamant
l’« Union pour la défense des libertés républicaines ». L’on entonne une première Marseillaise, l’on exige la libération des militants communistes emprisonnés.
Quoi que la presse ne s’en fasse pas l’écho par la suite, l’on scande aussi du
côté des messalistes des slogans favorables à une Algérie indépendante.
Du côté de la rue Jacques-Cœur surgissent quelques parachutistes, de retour
d’Indochine, qui provoquent et agressent les manifestants. Sporadiquement,
ces « bérets rouges » qui le matin même défilaient sur les Champs-Élysées
agressent les manifestants. Exfiltrés par les policiers, ils ne sont pas arrêtés.
Vers 15 heures 30, une première averse estivale, violente et soudaine, sème
un peu le trouble mais le cortège parvient tout de même aux alentours de
16 heures en bon ordre à la Nation où la manifestation doit se disloquer. Depuis
la tribune où il prend place, le comité d’organisation salue les différents cortèges.
Tandis qu’une seconde averse, encore plus drue, s’abat sur la place de la Nation,
la journée vire au cauchemar. Après son passage devant la tribune officielle,
le cortège des messalistes se presse en direction de l’avenue du Trône où
un camion attend les militants pour recueillir les drapeaux algériens et les portraits
de Messali Hadj qu’ils portaient fièrement durant le défilé. Des rues adjacentes, des policiers fondent sur eux. Ces derniers s’acharnent à piétiner les portraits du leader indépendantiste. Éclate alors une première bagarre sous la pluie torrentielle.
Surprises par la réaction belliqueuse des messalistes qui refluent malgré tout vers
la place, les forces de l’ordre suppléées de gardes mobiles retournent à la charge
tandis que la tribune est évacuée.Soudain, sans sommation, des coups de feu
claquent. « L’horloge monumentale, brisée à l’entrée du carrefour, est arrêtée à 17h20,
heure où le premier coup de feu fut tiré », selonFrance Soir le 16 juillet. Dans
la panique générale qui s’en suit, sous une pluie battante, les premiers blessés sont évacués vers les cafés où se réfugient aussi les manifestants effarés qui, comme les clients des cafés, se font frapper par la police. On appelle les ambulances pour
transporter les blessés tandis que des médecins donnent les premiers soins. Avenue
du Trône, un premier car de police est renversé et enflammé. Deux autres seront brûlés
et une vingtaine endommagés. Bien que la traque des manifestants se poursuive jusque dans les cours d’immeubles et sur les quais du métro où les manifestants Algériens ou qualifiés comme tel – cherchent refuge, un calme relatif revient à peine trente minutes après les premières échauffourées qui furent d’une violence inouïe.
Sept manifestants sont tombés sous les balles de la police, six Algériens et un Français Amar Tabjadi, 26 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Abdallah Bacha, 25 ans, décédé à l’Hôtel-Dieu des suites d’une balle reçue dans la gorge ; Larbi Daoui, 27 ans, tué d’une balle dans le cœur ; Abdelkader Dranis, 31 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Mohammed Isidore Illoul, 20 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Medjen Tahar, blessé
par deux balles, décédé à l’hôpital Tenon et enfin Maurice Lurot, 40 ans, mort à l’hôpital Saint-Louis d’une balle dans le cœur.D’après le bilan officiel de la Préfecture de police,
une soixantaine de policiers furent blessés à divers degrés. Le journal Combat indique
le chiffre de quatre-vingt policiers blessés ; du côté des manifestants, outre les sept
morts, le même journal recense quarante-quatre blessés. Mais le décompte officiel de
la Préfecture – quarante blessés par balles et sept morts – est certainement à réévaluer
de nombreux blessés, de peur d’être incarcérés, ne se rendent pas dans les hôpitaux et certains médecins ne les signalent pas.Dans les jours qui suivent, l’émotion est intense ;
la presse s’indigne, comme par exemplel’Humanité, ou au contraire voue aux gémonies les Algériens agresseurs des forces de l’ordre : leFigaro du 15 juillet dénonce les communistes
et les Algériens respectivement responsables et initiateurs des affrontements. Le PCF,
tout en taisant les revendications indépendantistes des messalistes, invite à un meeting
le 21 juillet au Cirque d’Hiver qui remporte un franc succès.Le même jour, les corps
des victimes algériennes sont transportés à la mosquée de Paris pour une cérémonie religieuse tandis que rue Duhesme, au local de la section du PCF à laquelle appartenait Maurice Lurot, une chapelle ardente est dressée en hommage aux sept victimes de la répression policière. Le lendemain, leurs corps sont exposés à la Maison des Métallos avant l’enterrement de Maurice Lurot au cimetière du Père-Lachaise et le transfèrement des corps des Algériens vers l’Algérie.Mais les brimades ne sont pas encore terminées
les corps de Larbi Daoui et Mohammed Isidore Illoul ne peuvent être rapatriés en Algérie pour des raisons administratives. Ils seront enterrés dans le carré musulman du cimetière de Bobigny. Quant à Amar Tabjadi, si sa dépouille est bien parvenue en Algérie, l’Humanité du 26 juillet rapporte que son corps a été subtilisé à sa famille par des militaires français et enterré « à l’esbroufe ». Tahar Madjeb sera inhumé à Guergour, Abdallah Bacha à Bahalil et Abdelkader Dranis à Nedrouma.Malgré quelques commémorations, le massacre du 14 juillet 1953 sera vite occulté dans les années qui suivent par ceux d’octobre 1961 et de février 1962.Le 21 septembre 1995, le fils de Maurice Lurot écrivait dans le courrier des lecteurs de l’Humanité-Dimanche : « chaque année, alors que chacun danse, c’est les larmes aux yeux que je cherche un mot qui réchauffe dans l’HD [l’Humanité-Dimanche]. Chaque année, mon père est de nouveau assassiné par les camarades, par leur oubli ».

zadhand
16/07/2016, 22h16
16 juillet 1931-naissance du militant Miloud Salmi

Juil 16, 2016

Il fait partie de nombreux militants anonymes qui méritent d’être connus
et reconnus. Miloud Salmi est né un 16 juillet, sous la colonisation française
en Algérie. Voici un texte plein d’émotion écrit par son neveu Smaïl Medjeber
qui lui rend un vibrant hommage.Les leçons que l’on reçoit, souvent malgré
nous, conséquemment à l’Histoire, de la Révolution française, de la Patrie des
Droits de l’Homme, des Communards, imprégnés des idéaux pour un monde
plus juste, plus solidaire, plus libre, du combat des résistants français contre les
nazis à l’image de Jean-Moulin, de la déception vécue dramatiquement,
tragiquement, un certain 8 mai 1945 à Kherrata et à Sétif : comment ne pas
comprendre et honorer la génération de nos grands-pères, de nos pères ou de
nos oncles, qui se sont révoltés contre la colonisation française en Algérie ?
Miloud Salmi, mon oncle, était de cette génération aux convictions fortes. C’était
un jeune militant, qui sacrifia sa jeunesse, sa vie, pour sa patrie, l’Algérie, et la
liberté de son peuple. D’une unique photographie de son visage émane une seule expression : Ah ! L’Algérie, un jour, un jour tu seras libre ! » L’indépendance de
son pays, c’était sa raison d’être, sa seule raison de vivre. Son serment et sa
devise, c’était « La lutte pour la liberté ».Né le 16 juillet 1931, le digne enfant de
Taourirt Moussa, un village de Kabylie (Algérie), s’engagea très jeune, naturellement, sincèrement, cœur, corps et âme, dans les rangs de la Fédération de France du FLN,
aux côtés de son père. A sa mère, dont c’était le garçon unique, qui le suppliait de se marier, de fonder un foyer, il répondait toujours: “Je ne marierais qu’après avoir vu
que l’Algérie est libre”.Il sera arrêté, à Paris, par la police française, le 29 septembre
1958 et sera interné dans le camp de concentration de Vadenay, un petit village français, situé dans le département de la Marne et la région de Champagne-Ardenne.
Voici quelques extraits de lettres qu’il envoyait à sa mère depuis le camp de concentration “… Alors courage et à bientôt. Tout cela finira dans trois mois au maximum. La France
vit une période de capitulation… Patience, nous serons bientôt là-bas tous ! Avec ceux
de la montagne qui ont fait la gloire de la patrie, en versant leur sang pour que vive l’Algérie libre et indépendante, avec sa place dans le concert des Nations.
Je finis en rendant un très grand hommage, m’inclinant devant tous ceux et toutes celles qui ont donné leurs poitrines aux balles des soldats de l’armée colonialiste, en déroute, pendant tout le drame qu’on a vécu depuis bientôt sept années de martyre plus particulièrement ceux et celles qui sont tombés lors de cette journée historique du 5 juillet 1961. A ceux qui ont donné leur sang pendant ce calvaire de sept années, ont sonné le glas de la fin de la colonisation française en Algérie, une bonne fois pour toutes.
Tant à ceux qui souffrent dans les prisons et les camps de concentration, je les salue très fraternellement ainsi que patriotiquement car j’étais et je suis dans le même cas qu’eux… “ (Vadenay, le 7/7/1961) “… Après sept années de fer, de feu et de sang, j’estime que
notre peuple mérite récompense pour tous les sacrifices qu’il a consenti et qu’il est prêt
à consentir encore à l’avenir, pour bâtir l’Algérie de demain, pour le bonheur de tous ses enfants…” (Vadenay, le 29/9/1961) Selon son avocat, Maître Pierre Kaldor, dans un courrier qu’il adressa à son père, le 4 janvier 1960, Miloud Salmi : “… a fait devant
la Xème Chambre de la Cour d’Appel le 19 octobre 1959, une déclaration courageuse…
La presse y a d’ailleurs fait un large écho.Quelques mois après sa libération du camp de Larzac, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, expulsé de France, il retourne à son
pays natal, au pays pour lequel il sacrifia sa jeunesse. Il s’engagea aussitôt dans la lutte postindépendance, dans le nouveau combat pour la reconstruction de l’Algérie, tel qu’il le souhaitait, afin de réaliser son rêve pleinement et librement, en qualité de responsable politique…Dans un contexte postindépendance troublant, chaotique, brûlant et sanglant, mon oncle, Miloud Salmi, perdit la vie, dans un tragique et obscur « accident » d’automobile, au cours d’une mission, avec deux autres compagnons, les nommés
Ahmed Abbou et Mohamed Belahcène, le 11 août 1962 sur la route, près de Ténès,
une ville côtière d’Algérie…
(In « ABC AMAZIGH Une expérience éditoriale en Algérie, Volume 2, de Smaïl MEDJEBER, Editions L’Harmattan)
Par Smaïl MEDJEBER

Ecrivain, ancien président de parents d’élèves du collège Jean-Vilar de Villetaneuse




Déclaration du militant Miloud Salmi devant la Xème Chambre de
la Cour d’Appel, le 19 octobre 1959


25131

“Monsieur le Président,
Mes compatriotes et moi tenons à vous dire que nous ne sommes ni des voleurs
ni des criminels : nous sommes des travailleurs honnêtes. Le seul délit dont on
nous accuse aujourd’hui, c’est que nous voulons être nous-mêmes, c’est-à-dire
des Algériens dignes de ce nom, conscients de notre devoir envers notre Patrie.
Sachez que ces événements qui ensanglantent notre Patrie, nous posent un cas
de conscience physiquement et moralement, nous ne pouvons rester indifférents.
Et, en tant que militants du Front de Libération Nationale, nous ne nous considérons
pas comme des ennemis du peuple français, mais plutôt des ennemis du colonialisme français qui, par ses misères, ses injustices, ses humiliations, a poussé notre peuple
à bout jusqu’à engendrer une guerre qui déchire de plus en plus le peuple français
et le peuple algérien qui, il y a à peine 19 ans, combattaient côte à côte pour un même idéal, la liberté.Or, maintenant, à notre tour, nous demandons cette liberté. Nous
estimons que la France doit nous montrer son vrai visage en reconnaissant au peuple algérien le droit à disposer de lui-même. Nous n’en- tendons pas, par-là, nous séparer définitivement de la France, mais coopérer étroitement avec elle, sur un pied d’égalité,
tout en tenant compte de ses intérêts légitimes.Nous pensons que ce n’est pas en faisant couler davantage de sang ou en condamnant des milliers d’algériens dans les prisons ou dans les camps de concentration que l’on mettra fin à la guerre d’Algérie, mais plutôt en tenant compte des aspirations du peuple algérien car c’est là que se trouve la clef du problème.Nous estimons que les chances d’une paix commencent à se dessiner à l’horizon. Nous gardons l’espoir qu’il se trouvera, en France, des hommes de bonne volonté qui trouveront une solution juste et équitable pour tous afin de mettre un terme à cette guerre atroce. Nous savons que c’est le vœu du peuple français comme du peuple algérien.”Quelques mois après sa libération du camp de Larzac, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, expulsé de France, il retourne à son pays natal, au pays pour lequel il sacrifia sa jeunesse. Il s’engagea aussitôt dans la lutte postindépendance, dans le nouveau combat pour la reconstruction de l’Algérie, tel qu’il le souhaitait, afin de réaliser son rêve pleinement et librement, en qualité de responsable politique…
Dans un contexte postindépendance troublant, chaotique, brûlant et sanglant, Miloud Salmi, perdit la vie, dans un tragique et obscur “accident” d’automobile, au cours d’une mission, avec deux autres compagnons, les nommés Ahmed Abbou et Mohamed Belahcène, le 11 août 1962 sur la route, près de Ténès. Une jeunesse sacrifiée pour une indépendance qui sera récupérée, confisquée, transformée en fonds de commerce au profit d’une caste dictatorio-militaro-politico-omnipotente-fasciste.
(Déclaration reproduite dans l’hebdomadaire France Nouvelle du 31 décembre 1959)

zadhand
31/07/2016, 21h26
Jean Jaurès, le génie pacifiste

Raoul Villain l'assassin de Jaurès
Publié le 31 juillet 2016 à 08:42

Jean Jaurès
Homme politique

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Jean Jaurès est un homme politique français, né à Castres
le 3 septembre 1859 et mort assassiné par Raoul Villain à
Paris le 31 juillet 1914.
Naissance 3 septembre 1859, Castres, France
Décès 31 juillet 1914, Paris, France
Lieu d'inhumation : Panthéon, Paris, France
Épouse Louise Bois (m. 1886–1914)
Enfant Louis Paul Jaurès



Par son geste, le rémois Raoul Villain, meurtrier du leader socialiste
Jean Jaurès,fut longtemps considéré comme l'un des "assassins de la paix".

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Figure emblématique du socialisme français, Jean Jaurès est assassiné
le 31 juillet 1914, quelques jours avant le déclenchement de la Première
Guerre mondiale. Ardent pacifiste et génie oratoire, le leader de la gauche
réformiste était aussi le fondateur du quotidien L'Humanité. Focus.
Notre reportage revient sur le parcours de ce nationaliste et ultra catholique,
instable psychologiquement, avec qui la justice se montra plus que clémente
lors de son procès d'après-guerre. En 1916, alors que depuis deux ans, l'Europe
se déchire, un homme attend son procès en prison. Raoul Villain, 30 ans, un ultranationaliste français qui deux ans plus tôt, à la veille du conflit, assassine
le leader socialiste Jean Jaurès à Paris. Originaire de Reims, Raoul Villain grandit
dans une famille marquée par un drame personnel. Sa mère, Marie, diagnostiquée
comme déséquilibrée mentale, est internée à Châlons-sur-Marne alors qu'il n'a
que deux ans. Il ne la verra qu'une seule fois et grandira au côté de sa grand-mère,
une femme profondément catholique qui lui transmettra une vision extrémiste de
la religion. Une fois adulte, instable professionnellement, il envisage un temps de
partir vivre dans les colonies mais reste en métropole pour œuvrer au grand projet
de sa vie, la reconquête des provinces perdues d'Alsace et de Moselle.

zadhand
01/08/2016, 23h11
11e anniversaire de la mort de Hachemi Cherif

le 01.08.16|10h00
Le MDS et le PLD rendent hommage à «leur père spirituel»


Le Mouvement démocratique et social (MDS) et le Parti pour la laïcité et
la démocratie (PLD) rendent hommage au défunt Hachemi Cherif.


A l’occasion du 11e anniversaire de sa mort, le 2 août 2005, les deux mouvements rappellent le combat de l’homme pour la démocratie et contre l’intégrisme islamiste.
Dans deux communiqués différents, ils appellent tous les patriotes et démocrates à
rester fidèles aux idéaux de cet acteur politique sincère que fut Hachemi Cherif.
«C’est à la mémoire de cet homme, coordinateur du PAGS, fondateur d’Ettahadi et
du MDS, qui a lutté pour une refondation totale d’une classe politique obsolète, qui
allait à la rencontre des humbles et des laissés pour compte que nous nous
recueillerons le mardi 2 août, à 10h, au cimetière de Miramar à Raïs Hamidou»,
annonce le MDS dans un communiqué rendu public hier. Pour ce parti qui a réussi à ressouder ses rangs après des années de division, les «patriotes et les démocrates
doivent venir nombreux pour rendre hommage à son courage et à sa lucidité et
réaffirmer avec force ses idéaux de justice et de liberté, de citoyenneté et de
démocratie». Rappelant son parcours très riche, le MDS souligne la constance de
ses positions politiques et ses aspirations pour un changement démocratique.
«Chaque épreuve l’aura renforcé dans sa détermination. C’est ainsi qu’il a, ensuite, défendu l’ANP et les services de sécurité contre les odieuses insinuations du ‘qui tue
qui ?’. Il a été aux côtés des patriotes en armes, des gardes communaux et des
familles des victimes de la barbarie intégriste et dénoncé tout compromis avec le parti
des assassins. Il aura participé à la libération du pays et pesé de tout son poids d’intellectuel et d’homme politique pour éviter l’effondrement de l’Algérie sous les
coups des partisans de l’Etat théocratique. Deux basculements d’époque», lit-on
dans ce communiqué. Pour sa part, le PLD, un parti non encore agréé lancé par
un transfuge du MDS, a préféré, à cette occasion, improviser une lettre que Hachemi Cherif aurait pu écrire de l’Au-Delà. Une lettre dans laquelle il traitera de l’actualité algérienne de 2005 à nos jours.

M. M.

zadhand
08/09/2016, 00h09
le 7 septembre 1997, Mobutu s’éteint loin du Zaïre
Ce jour-là
07 septembre 2016 à 07h49


Le maréchal Mobutu n'aura pas survécu à la perte de son pays en mai 1997. Il s'éteint en exil au Maroc
à la suite d'un cancer. Sa mort et son enterrement se font dans une discrétion qui contraste fort
avec l'exercice du pouvoir qui le caractérisait.
**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
"Mbata ya bakolo" au Congo, la vie sans les "Zaïrois" de RDC
RDC la nostalgie Mobutu
Loin, très loin des bords du fleuve Congo et de sa ville natale de Lisala,
le maréchal-fondateur zaïrois, désormais en exil, rend son dernier souffle
le 7 septembre 1997 sur les côtes marocaines à Rabat. Mobutu n’aura pas
fait long feu après la perte de « son pays ».Cela faisait des années que
Mobutu était gravement malade, atteint d’un cancer de la prostate. Le Zaïre
des dernières années de son règne est à l’image de sa santé. Le pays est
enlisé dans un processus de démocratisation depuis 7 ans et en proie à une
foudroyante rébellion, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération
du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, qui a causé sa chute.
Le gargantua de la gloire, le monarque qui usait parfois de la troisième
personne pour parler de lui-même, l’Ubu roi du Zaïre est enterré lors d’une
cérémonie qui paraît bien étonnante comparée à ses trente années de règne.
Une semaine après son décès, le 13 septembre, dans la plus simple discrétion
Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga (en français le guerrier
tout-puissant qui grâce à son endurance et son inflexible volonté vole de victoire
en victoire et sème la désolation sur son passage), est inhumé dans le carré
européen du cimetière de Rabat en présence de sa famille et de ses plus
proches qui l’ont suivi dans son exil.
Chassé-croisé zaïrois
Sa fuite du Zaïre fut rocambolesque. Pressé par les troupes du Mzee,
Laurent-Désiré Kabila, le léopard quitte Kinshasa le 16 mai en toute hâte pour
son fief Gbadolite. Le 17 mai, le Zaïre vit un chassé-croisé historique. Les
troupes de l’AFDL entrent dans Kinshasa, alors plongé dans un calme sidérant.
La veille, dans les profondeurs de la forêt équatoriale, à Gbadolite, l’avion de
Mobutu décolle tout en essuyant des rafales tirées par des soldats de la rébellion.
Quelques heures plus tard, l’ex-homme fort zaïrois atterrit à Lomé, accueilli par
un de égaux sur le plan de la longévité au pouvoir : Gnassingbé Eyadéma.
L’escale à Lomé n’est pas trop longue. Le 23 mai, un autre exil l’attend.
Le maréchal-fondateur devenu paria
L’ancien relais et homme de confiance des Occidentaux en Afrique, pendant
la Guerre froide, est désormais perçu comme un paria. L’accès à sa demeure
de villégiature, à Roquebrune-Cap-Martin, sur la french riviera lui est refusé par
les autorités françaises. Mobutu n’ira donc pas se soigner et couler de vieux jours
sous le soleil de Provence. Son salut vient du souverain chérifien, Hassan II, qui
l’invite à Rabat. Mobutu Sese Seko est très affaibli par la maladie, un cancer de
la prostate diagnostiqué en 1989, mais non-soigné. Ce n’est qu’en 1996 que
Mobutu a entamé un traitement, le conduisant à quitter son Zaïre natal à plusieurs
reprises pour les cliniques suisses et françaises. Le crépuscule de l’autocrate se
fait en quelque sorte au ban des « grands hommes », sa mort ne suscite que peu
de réactions dans les chancelleries, notamment occidentales. Aujourd’hui, la tombe
de l’ancien homme fort du Zaïre jouxte les sépultures anonymes de compatriotes
migrants, morts noyés dans la méditerranée. Et bien que la question du rapatriement
en terre congolaise de la dépouille du chantre de la zaïrianisation soit régulièrement abordée, pour l’heure aucune disposition concrète ne laisse entrevoir une inhumation
de Mobutu dans son pays natal.

zadhand
09/09/2016, 01h14
Un fort séisme secoue la région d’El Asnam


Cela s’est passé un 9 septembre 1954
Violent séisme à El-Asnam
jeudi 8 septembre 2016 à 15:38


Le 9 septembre 1954 à 1h07 du matin, un tremblement de terre de magnitude
de 7 sur l’échelle ouverte de Richter, secoue la ville de Chlef, Orléans ville à
l’époque. Réveillés dans leur sommeil, les habitants de la région se rendent
compte qu’il s’agit d’une véritable catastrophe. La terre tremblera sans arrêt
jusqu’au matin. Les répliques dureront des semaines. Le 16 septembre suivant,
une autre forte réplique est enregistrée. La situation devient dramatique pour
les habitants de la ville. On dénombre 1500 morts, 5000 blessés (d’autres
parlent de 14 000) et des milliers de bâtisses effondrées. La ville est détruite
à 90%.En plus des secousses, des pluies diluviennes viennent s’ajouter à cette catastrophe. Le nombre des sinistrés s’élève à 300 000. Une grande solidarité
est affichée par les algériens des quatre coins de l’Algérie pour venir en aide aux
victimes. Des volontaires se sont déplacés pour aider à retrouver les nombreux
disparus sous les décombres. Des tentes de toiles sont installées pour abriter
les sinistrés sans toits, de même que des couvertures et des aliments sont
acheminés pour les habitants de la région. En 1958 la ville sera entièrement
reconstruite. Et en 1964, elle sera rebaptisée El Asnam. Cette région connait
une sismicité particulière étant située sur une faille, comme c’est le cas de toute
la zone côtière du nord de l’Algérie, causé par le chevauchement des plaques
tectoniques eurasienne et africaine qui bougent vers le nord-ouest à raison de
6 millimètres par an. Cette région avait déjà connu deux séismes important
auparavant, en 1922 et en 1934. Le 10 octobre 1980, la ville connaitra un second tremblement de terre dit majeur, d’une magnitude de 7,5 sur l’échelle de Richter,
qui détruira El Asnam à 80%. Peu de temps après cette dernière catastrophe,
la ville est rebaptisée Chlef, du nom du fleuve qui la traverse, pour conjurer le
mauvais sort d’une appellation jugée païenne.

zadhand
18/09/2016, 19h57
M. Dag Hammarskjöld est décédé dans un accident d'avion
le 18 septembre 1961

DAG HAMMARSKJOLD Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU)
DAG HAMMARSKJOLD (Suède)
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1953 - 1961 (Deuxième Secrétaire général)
Portrait officiel de M. Dag HammarskjldDag Hammarskjöld est né
le 29 juillet 1905 à Jonkoping en Suède.
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Docteur en droit et économie politique de l'Université d'Upsala il a été
en 1933 professeur-adjoint d'Economie Politique à l'Université de Stockholm.
De 1936 à 1945 il a occupé les fonctions de Secrétaire général du Ministère
des Finances et il a présidé le Conseil d'Administration de la Banque nationale
de Suède de 1941 à 1948. En 1946 M. Hammarskjöld a été nommé conseiller
financier du Ministère des Affaires Etrangères avec rang de Ministre
plénipotentiaire puis en 1950 il a été nommé Ministre d'État.Le Vice-Ministre
des Affaires Etrangères de Suède a pris, dès l'origine, une part active aux
travaux de l'O.E.C.E. (dont il a été l'un des vice-présidents) et du Conseil
de l'Europe.M. Hammarskjöld a participé, en qualité de vice-président de la
délégation suédoise, à la sixième session de l'Assemblée g énérale des
Nations Unies et en qualité de président de la délégation de son pays à
la septième session de l'Assemblée Générale.Sur la recommandation du
Conseil de Sécurité, l'Assemblée générale a, le 7 avril 1953, nommé
M. Dag Hammarskjöld Secrétaire g énéral de l'Organisation des Nations Unies.
Il a été réélu à l'unanimité pour un nouveau mandat de cinq ans le 26 septembre 1957.
M. Dag Hammarskjöld est décédé dans un accident d'avion le 18 septembre 1961.

Dag Hammarskjöld, Secrétaire général de l’ONU, était décédé en 1961
dans un accident,lors d’une mission au Congo !
Publié 8 Septembre 2016

Au moment où la situation politique en RDC est en train de s’embourber
suite aux manœuvres dilatoires et éhontées organisées par le pouvoir en
place en vue de pérenniser le mandat de Joseph Kabila, nous voudrions
rappeler à toute l’opinion, surtout à ceux qui sont aveuglés par les immenses
richesses de ce pays que le CONGO a toujours été un « bourbier ».
De Léopold II à nos jours, plusieurs personnalités nationales et étrangères
s’y sont enfoncées. A titre de rappel, nous informons les mbokatiers que Dag Hammarskjöld, le second Secrétaire Général de l’ONU, avait péri le 18 septembre
1961 vers Ndola en Zambie, dans un accident d’avion, durant une de ses missions
de paix au Congo. C’était d’ailleurs son 4ème voyage au Congo dans le but de
superviser les opérations de la Force des Nations Unies (ONUC), créées en juillet
1960, à la demande expresse du Gouvernement congolais à l’époque, d’une
assistance militaire de l’ONU. Dans cet accident dont les auteurs seraient les
éléments de la sécession katangaise dirigée à l'époque par Moïse Tshombe,
16 personnes dont la liste ci-dessous perdirent la vie.


L'enterrement en Suède le 29 septembre 1961
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LES VICTIMES.

-Dag Hammarskjöld (Suède) : Secrétaire Général de l’ONU.

-Heinrich A. Wieschhof (USA) : Directeur et adjoint au Sous-Secrétaire
aux affaires politiques et aux affaires du Conseil de sécurité.
-Vladmir Fabry (Tchécoslovaquie) : Conseiller spécial auprès du fonctionnaire
chargé de l’opération des Nations Unies au Congo (ONUC)
-William Ranaldo (USA) : Attaché particulier du Secrétaire général.

-Alice Lalande (Canada) : Secrétaire du fonctionnaire de l’opération des
Nations Unies au Congo (ONUC).
-Harold M. Julien (USA) : Chef par intérim du service de sécurité (ONUC).
-Serge L. Barrau (France) : Agent du service de sécurité (ONUC).
-Francis Eivers (Irlande) : Enquêteur (ONUC)
Équipage de vol.
-Per Hallonquist : Capitaine.
-Nils-Eric Aahréus : Capitaine.
-Lars Litton : Copilote
-Nils Goran Wilhelmasson : Mécanicien navigant.
-Harald Noork : Commissaire de bord.
-Karl Erik Rosén : Opérateur radio.
Militaires suédois du 11ème Bataillon d’infanterie stationné à Léopoldville(Kinshasa).
-S.O. Hjelte : Sous-officier.
-P.E. Persson : Soldat.

zadhand
02/10/2016, 22h07
John F. Kennedy reçoit une délégation algérienne conduite par Krim Belkacem
Ce jour là ; 2 octobre 1960

02 Octobre 960


Une délégation algérienne conduite par le vice-président du GPRA, Krim Belkacem, assiste à
l’Assemblée générale des Nations Unies à New York et rencontre le sénateur, John F. Kennedy.
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Depuis sa création le 19 septembre 1958, le GPRA accorde une importance
capitale au volet diplomatique. Et pour cause, il est primordial d’expliquer
au monde entier ce qui se passe en Algérie sous occupation française et de
briser la conjuration du silence qui couvre la Révolution algérienne, comme
le répète souvent Rédha Malek, ancien membre de la délégation algérienne
aux négociations d’Evian. Ainsi la mission diplomatique et d’information du
GPRA n’est pas de faire de la propagande, mais de « casser ce complot
(français) contre l’indépendance de l’Algérie» et donc faire du bruit partout
où cela est possible. D’une part à travers la participation de ses membres à
des conférences internationales et des visites à des pays sympathisants de la
cause algérienne ; et d’autre part en étant le plus présent lors des assemblées
de l’ONU. C’est ainsi qu’une délégation, menée par Krim Belkacem, alors
vice-président du GPRA, assiste à l’Assemblée générale des Nations Unies
à New York, le 2 octobre 1960. Au cours des débats de politique générale
aux Nations unies, beaucoup d’orateurs condamnent la guerre coloniale
menée par la France en Algérie et affirment ouvertement leur sympathie pour
la lutte du peuple algérien. Cette même journée, la délégation algérienne est
reçu par John F. Kennedy, alors sénateur. Ce dernier ne cache pas sa position.
Déjà en juillet 1957, il prononce un discours devant le Sénat américain et
dépose une résolution pour appeler les Etats-Unis, l’ONU et l’OTAN à œuvrer
pour l’autodétermination et la reconnaissance de « la personnalité algérienne ».
« La plus puissante et unique force dans le monde aujourd’hui n’est ni le
communisme ni le capitalisme. Ce n’est pas la bombe-H ni les missiles guidés
c’est le désir éternel de l’homme à être libre et indépendant. Le grand ennemi
de cette énorme force de liberté est l’impérialisme », précise-t-il. Son discours
est considéré comme étant l’un des plus importants de sa jeune carrière et il
n’hésite pas à évoquer la question algérienne, par la suite, dans ses discours et
lors de ses apparitions publiques et télévisées. Et même si les relations entre les
USA et le FLN perdent un peu d’altitude et se rompent même quelques temps,
en 1959, l’option de renouer les liens est remise sur le tapis. A cette période,
les membres du GPRA sont reçus par les Afro-asiatiques, l’URSS et même par
quelque pays de l’OTAN. Et bien que les français soient mécontents de la
position plus en plus claire des américains, Kennedy n’hésite pas à recevoir la
délégation algérienne qui se trouve à New York en ce 2 septembre 1960 et à
passer de longues heures en discussion avec Krim Belkacem. Kennedy
prononcera un discours officiel radiotélévisé pour féliciter l’Algérie de son
indépendance en 1962. Il était alors, président des Etats Unis d’Amérique.

zadhand
08/10/2016, 00h10
Ce jour là ; 7 octobre 2001
Ce qu'il faut retenir pour le 15e anniversaire de l’invasion de l’Afghanistan
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Une guerre sans fin
17:20 07.10.2016
(mis à jour 17:30 07.10.2016)


Il y a 15 ans, le 7 octobre 2001, les États-Unis lançaient une intervention militaire
en Afghanistan et une opération contre les talibans. Wahid Muzhdah, un ancien taliban,
estime que ce jour-là les Américains ont déclenché une guerre mondiale qui a commencé
en Afghanistan et se poursuit, aujourd'hui, dans différentes régions. Sputnik reproduit
ci-dessous son interview exclusive.Ce jour, il y a 15 ans, l'Amérique envahissait
l'Afghanistan, en représailles aux attaques d'Al-Qaïda contre les tours jumelles de
New York. Les détails de l'invasion demeurent obscurs. Le thème a fait couler bien de
l'encre, mais les réponses à la plupart des questions n'ont pas encore été trouvées.Une
chose est claire l'Afghanistan a été soupçonné et est devenu la cible de l'attaque américaine.
Il y a 15 ans, l'Amérique a plongé le monde dans une période de guerres ininterrompues.
Des guerres qui ont commencé par l'intervention américaine en Afghanistan et qui se poursuivent en Irak, Syrie et Libye. Les peuples de ces pays ont subi de lourdes pertes,
la guerre y a fait d'innombrables morts, blessés et délogés.Quels étaient les objectifs
des États-Unis en Afghanistan ? Zalmay Khalilzad (diplomate américain,
ambassadeur en Afghanistan, ndlr) m'a raconté que les Américains auraient trouvé
un prétexte pour envahir l'Afghanistan, même s'il n'y avait pas eu d'attentats
du 11 septembre. Le président Clinton ne l'envisageait pas, mais dès son entrée
en fonction, George Bush a dit qu'il était grand temps de prendre une décision
à ce sujet.D'abord, les Américains ont lancé la chasse à Oussama Ben Laden
pour le trouver, l'éliminer et, ce faisant, « affranchir l'Afghanistan des terroristes ».
Un autre objectif consistait à créer en Afghanistan un gouvernement à même
de servir d'exemple pour d'autres pays islamiques.

zadhand
08/10/2016, 19h33
Ce jour là le 8 octobre 1962
L’Algérie devient le 109e membre de l’ONU


Oct 08, 2016


Après le sacrifice de tout un peuple, le 8 octobre 1962,
l’Algérie accède à L’ONU avec son nouveau président,
Ahmed Ben Bella
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En devenant membre de l’Organisation des Nations
Unies, le 8 octobre 1962, l’Algérie indépendante depuis peu, émerge sur la scène internationale.Dans le cadre
des festivités marquant le cinquantenaire de l’Indépendance, et le cinquantième anniversaire de l’adhésion de l’Algérie à l’ONU, le 8 octobre 1962, le Forum de la mémoire, initié par l’association Machaâl Echahid, en coordination avec le quotidien El Moudjahid,
a organisé, le Mercredi 08 Octobre 2014, une conférence intitulée «L’adhésion et 50 ans de participation de
l’Algérie au sein de l’ONU», une conférence animée
par l’ancien chef du gouvernement Redha Malek.
Ce dernier a souligné que le 8 octobre 1962 marque l’admission officielle de l’Algérie au sein de
l’Organisation des Nations unies, et «par ce fait qui aujourd’hui nous semble naturel et anodin en apparence, l’Algérie indépendante émerge sur la scène internationale et devient le 109e membre de l’Organisation mondiale». Cette accession a été, en effet, non seulement l’aboutissement d’une guerre subie et assumée par le peuple algérien pendant des années, mais elle a été aussi
le résultat de 132 ans de résistance populaire armée et de lutte sur le terrain politique, juridique et diplomatique pour le recouvrement de sa souveraineté. Selon le conférencier, l’adhésion de l’Algérie à l’ONU n’a pas été facile, vu les mauvaises conditions que vivait l’Algérie en cette période, «l’Algérie a été sous surveillance».
La diplomatie algérienne, contrainte de ne compter avant tout que sur elle-même, a préservé son indépendance,
elle s’efforça de réduire l’hostilité de certains et les hésitations des autres, en jouant sur la rivalité entre les pays pour parvenir peu à peu à faire connaître le
problème algérien et gagner la sympathie de l’opinion publique algérienne. Le conférencier a souligné de même que la stratégie adoptée par le FLN en internationalisant
le conflit a été déterminante. La diplomatie a été l’instrument qui a permis à l’Algérie de se manifester sur
le plan international alors qu’elle n’était pas encore reconnue en tant qu’État. Elle a joué un rôle considérable
à l’issue du combat libérateur. La philosophie de la diplomatie algérienne durant la lutte de libération nationale reposait sur le principe qu’il ne fallait compter que sur ses propres ressources humaines et matérielles
tout en appelant à un élargissement de la solidarité internationale en faveur du peuple algérien.La révolution algérienne a veillé à sa liberté d’action et à l’indépendance de sa décision pour tirer profit des rivalités est-ouest.


Le discours du premier président algérien à l’ONU
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zadhand
16/10/2016, 23h22
CRÉATION DE LA "WALT DISNEY COMPANY "


ÇA S'EST PASSÉ UN 16 OCTOBRE
Lundi 17.10.2016

Walt Disney Compagny
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Le 16 octobre 1923, Walt Disney crée son entreprise d'abord baptisée
"Disney brother studios" en 1929. Elle s'appellera ensuite la
"Walt Disney Company" en 1986. Spécialisée dans les longs et
courts-métrages d'animation, elle s'oriente également vers l'industrie
du tourisme avec des parcs d'attraction et de nombreux produits dérivés
de ses productions. Qui ne connaît pas Mickey Mouse? Le célèbre
personnage a été créé par le studio d'animation fondé par Walt et son
frère Roy Oliver Disney. En 1923, les frères créent la Walt Disney Company. L'entreprise américaine a produit de nombreux courts et long-métrages.
Elle laisse des souvenirs d'enfance impérissables : Dumbo, Cendrillon,
Le Roi Lion, et bien d'autres

zadhand
11/12/2016, 09h35
Cela s’est passé un 11 décembre 1960
manifestations des Algériens dans tout le pays


PUBLIE LE 11-12-2016


Cette date, très peu commémorée en Algérie, est pourtant décisive
dans la Révolution. Elle a permis de faire connaitre au monde entier
et à quelques jours du réexamen du dossier algériens par l’ONU, prévu
le 19 décembre- que le peuple veut sa liberté, son indépendance.
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Alors que le FLN est affaiblit militairement et que les maquis
sont décimés par les opérations militaires menées par le
général Maurice Challe, les Algériens sortent dans la rue à
Alger d’abord, puis un peu partout dans le reste du pays pour
crier « Algérie algérienne »,«tayha djazaïr»,«Algérie indépendante»
ou encore «Ferhat Abbas président», arborant le drapeau vert,
blanc et rouge. Le message est on ne peu plus clair pour les pros
Algérie française et pour De Gaulle qui venait d’entamer un voyage
officiel de 6 jours en Algérie (depuis le 9 décembre) le peuple devient
acteur de son propre destin, il en est conscient. Son indépendance
est inéluctable. Mais cette manifestation sera, une fois de plus,
réprimée dans le sang par la police française. On parle d’une centaine
de morts et de 400 blessés. Parmi eux, des enfants et des adolescents.
Manifestations du 11 Décembre 1960
toute la détermination d’un peuple
Avant le 11 et le 10, il y a eu le 9 décembre 1960. Dans la mémoire collective des Algériens, cette date marque la flammèche de la colère
de la rue algérienne sous l’occupation française, qui a porté la Révolution d’une réalité à une autre. Entre autres, celle de la campagne et du
maquis à la ville, et du moudjahid au fidaï. Pour de nombreux historiens,
il ne s’agissait pas de manifestations, mais d’une véritable «intifada».
Parmi eux, Amer Rekhila qui estime que «ce qui s’est passé en décembre 1960 marque un vrai tournant dans le processus de la guerre de Libération, car il a confirmé le caractère populaire de la Révolution et la détermination du peuple algérien à recouvrer son indépendance nationale. À vrai dire,
il ne s’agissait pas de manifestations, mais d’une intifada qui a porté la Révolution d’une réalité à une autre, celle de l’embargo et l’encerclement des moudjahidine dans les maquis à l’action militaire et les opérations de fidaïne de la ville. Elle a aussi permis la reprise de l’action militaire sur le terrain et, au plan politique, les retombées étaient importantes, palpables
et très positives, notamment que cette intifada a coïncidé avec la tenue
de la session ordinaire de l’assemblée générale de l’ONU», dit-il. Ainsi,
notre interlocuteur résume ces retombées à trois niveaux. Le premier au plan interne : «L’obstacle psychologique vis-à-vis de l’armée coloniale est tombé. L’Algérien s’est libéré et a décidé de prendre son destin en mains.
outre, il y a eu la reprise des opérations de fidaïne dans de nombreuses villes, ce qui a permis au gouvernement provisoire de bien utiliser cette
carte dans son combat politique et les négociations pour l’indépendance
de l’Algérie. Cette intifada a scellé définitivement la fin de l’Algérie française». Au plan interne français, les répercussions étaient aussi multiples, souligne M. Amer Rekhila. «Le conflit s’est intensifié entre les partisans de la solution politique. C'est-à-dire s’asseoir à la table des négociations avec les Algériens et les extrémistes partisans de l’Algérie française jusqu’au bout. Et ce n’est certainement pas un hasard si au début de l’année1960 il y a eu l’apparition de l’OAS à Oran et Alger, comme conséquence directe de l’intifada algérienne. Ces extrémistes ont déclaré,
à la fois, la guerre aux Algériens et aux Français. Les conséquences sur le plan économique n’étaient pas des moindres, étant donné que l’augmentation continue des dépenses militaires de l’armée coloniale ont alimenté l’opinion publique, opposée à la guerre, et soumis la France coloniale à des pressions internationales et régionales», a-t-il dit. «Au plan international, la guerre d’Algérie a pris d’autres dimensions et devenue la cause commune des 4 continents et la principale cause de la chute de l’empire français.C’est d’ailleurs pour cette raison que plusieurs pays ont obtenu leur indépendance juste après ces évènements», a-t-i ajouté.
De son côté, le président de l’association «9 Décembre 1960», Benabdeslam Mohamed, estime que la première étincelle de la colère populaire survenue à Aïn Témouchent le 9 décembre a provoqué une
sorte d’effet «boule de neige» en gagnant plusieurs autres wilayas et s’est étendue jusqu’au 17 décembre 1960. Pour ce qui est de la 1re manifestation, survenue le 9 décembre à Aïn Témouchent, «elle a mis en échec les visées de De Gaule qui comptait sur l’appui de nombreux colons d’une zone économiquement importante pour sa nouvelle politique intégrationniste. Mais le plus important, elle a appuyé la revendication du peuple algérien pour l’exercice de son droit à l’autodétermination et le rejet du système colonial», a-t-il dit. Pour Abdelkader Soumeur, SG de l’ONM d’Oran, «les manifestations de décembre 1960 ont détruit tous les rêves du colonisateur». Quant à M. Mustapha Bitam, le DG du Musée du moudjahid, «les manifestations des 9, 10 et 11 décembre 1960 ont un seul point commun. Elles ont montré que les Algériens, dans les quatre coins du pays, étaient unis autour de la revendication de l’indépendance». La Révolution algérienne n’est le monopole ni d’une région ni d’un douar ni d’une personne. Elle a été faite par tout le peuple algérien et partout dans le pays. Plus que nationale, elle avait une dimension nationale maghrébine, africaine, arabe et même humaine», dira M.Bitam. Ayant débuté un 9 décembre à la place centrale d’Aïn Témouchent où le président français, le général De Gaulle, devait prononcer son discours sur l’Algérie française, les manifestations de décembre 1960 ont exprimé de façon tranchée le rejet
des propositions de la France au sujet de l’avenir de l’Algérie et conforté l’adhésion totale du peuple algérien à sa révolution armée. Pour les moudjahidine et les témoins de l’histoire de la révolution algérienne, les manifestations du 9 décembre «ont été mûrement préparées par les responsables du FLN pour contrecarrer les visées de De Gaule, depuis l’aéroport de Tlemcen jusqu’à son arrivée à Aïn Témouchent, où il n’a pas pu prononcer son discours sur le perron du siège de la commune».

Amel Saher

zadhand
27/12/2016, 22h37
Cela s’est passé le 27 décembre 1978
le destin de l´Algérie bascule, une fois de plus. Le président Boumediène
[En savoir plus]ICI
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décède. Ce fut véritablement un choc bien que l´opinion fut préparée
à cette douloureuse issue.
Qui était Houari Boumediène qui fascine tant les jeunes et moins jeunes? Certains retiennent le fameux « Kararna ta´emime el mahroukate »: « Nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures ». Par cette phrase, Boumediène annonçait à la face du monde que l´Algérie tenait en main son destin énergétique. Est-ce ce leader qui, pour la première fois, à la tribune des Nations unies, militait pour un Nouvel ordre économique international plus juste, où les matières premières seraient payées à un prix juste? Mohammed Boukharouba, qui prendra le nom de Houari Boumediène, a vu le jour à Aïn Hasseïnia, près de Guelma le 23 août 1932. Né dans une famille de paysans pauvres, il symbolise par sa naissance la pluralité de l´Algérie dans sa double composante identitaire: son père était arabophone et sa mère berbérophone. Il incarnait ainsi, vraiment, l´Algérie dans sa diversité. Il a passé son enfance, en effet, parmi les fellahs dont il a conservé la rusticité.

zadhand
31/12/2016, 11h07
Cela s’est passé un 31 décembre 1980 …


Décès de Abdelhafid Boussouf


Déc 31, 2016



Il y a 36 ans, décédait Abdelhafid Boussouf, Si Mabrouk de son
nom de guerre. Fin stratège, il avait monté un service de
renseignement et de contre-espionnage très efficace pour contrecarrer
les « mauvais coups » des services secrets français.
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Né en 1926 à Mila, dans le Nord-Constantinois, Abdelhafid Boussouf appartient à la branche appauvrie par la colonisation d’une famille de « grande tente ».Confronté à la dure réalité de la vie, il arrête ses études primaires pour travailler comme livreur chez « Médecin du vêtement » à Constantine en 1945. Dès l’âge de 16 ans, il rejoint le PPA et devient cadre de l’OS, en 1947 toujours dans le Constantinois. Responsable de la daïra à Philippeville (Skikda), il est recherché par la police française en 1950. Il retourne à Mila pour un moment avant que le MTLD ne le désigne, en 1951, à sa tête à Oran pour un an.Il contribue à la création du CRUA et préside, en été 1954, la première réunion préliminaire secrète dans le domicile de Liès Derriche à El Mouradia.Cette réunion est suivie d’une deuxième, celle qui a regroupée le groupe historique des 22 dont il fait partie. Il rejoint la Zone 5 à l’Ouest algérien.Le 5 novembre 1954, Boussouf succède à Ramdane Benabdelmalek comme adjoint de Ben M’Hidi, puis devient colonel de la wilaya V au lendemain du congrès de la Soummam.Homme de carrure puissante, au visage arrondi, des cheveux noirs coupés très court et des yeux masqués par des lunettes teintées, Boussouf, qui avait suivi par correspondance un cours de psychologie avant 1954, donne l’impression d’un personnage modeste. Il n’en inspire pas moins à ses subordonnées un profond sentiment de respect et de crainte ; il marque de sa forte personnalité la wilaya V et doit désormais jouer un rôle clé dans la direction du FLN.Lorsqu’il prend en main la wilaya V, celle-ci est dans un grave état de désorganisation. Graduellement, il y établit une infrastructure scrupuleusement coordonnée et un système de signaux et de renseignements qui ressemblent plus à celui de l’armée française qu’à celui des autres wilayas.Ses opérations, bien qu’assez peu nombreuses pour donner l’impression que la wilaya est peu active, sont minutieusement préparées et dépourvues de ce côté hasardeux qui a eu ailleurs des conséquences désastreuses. Au contraire, Boussouf concentre ses efforts sur la construction d’une impressionnante machine de guerre. Un autre jeune homme, aussi réticent, efficace et ambitieux que lui, et qu’il a pris comme son adjoint, ne le quitte guère Houari Boumediene.Membre du CNRA, en 1956, il est, en 1957, au sein du CCE, responsable des problèmes de liaison et de communication, poste qui lui est confirmé en 1958, à l’occasion de la formation du GPRA où il devient ministre de l’Armement et des Liaison générales 5MALG). Ses fonctions lui confèrent en définitive la responsabilité de tout le système de renseignement et de contre-espionnage dont il est, du reste, le maître artisan.Après la mort de Ben M’Hidi d’abord, puis celle d’Abane, le vrai pouvoir au sein du FLN est exercé pour un temps par Boussouf, Ben Tobal, son ami intime et fidèle, et Krim Belkacem au sein de la commission ministérielle de la guerre au GPRA.Il fait preuve, sur tous les fronts, d’une vigilance à toute épreuve pour déjouer les plans des services français.Fin 1958 et début 1959, l’acquisition des armes devient de plus en plus difficile, voire impossible par endroits, d’autant que les forces d’occupation renforcent leur présence dans les régions frontalières par des lignes électrifiées et des champs de mines, et s’apprêtent à déclencher les opérations de grandes envergure entrant dans le cadre du « Plan Challe ».Devant cette situation extrêmement délicate aux perspectives sombres pour le devenir de la Révolution algérienne, certains de ses dirigeants, à l’intérieur, pensent à se rencontrer pour examiner la situation avant qu’il ne soit trop tard, et des dispositions sont prises pour éviter le pire. Si Mabrouk, quant à lui, procède à l’installation d’un petit atelier de fabrication d’armes dans une ferme sur la frontière marocaine, où grâce à une intelligence et à un esprit d’initiative hors du commun, il s’attelle à la tâche à l’insu des autorités marocaines.L’aspect extérieur de la ferme ne trahit aucun signe suspect. Un souterrain est creusé à l’intérieur du bâtiment pour des besoins de fonderie. Boussouf s’appuie sur des ingénieurs et des spécialistes russes, tchèques et des sympathisants avec la Révolution algérienne. L’opération réussit et des milliers de fusils et de mitraillettes sont fabriquées et distribués dans la région alors qu’une partie est vendue à certains pays et les fonds des transactions vont dans les comptes du FLN.Grâce à son dévouement, sa discrétion et son amour pour la patrie, Boussouf réussit son opération. Toutes ces qualités font de lui un homme politique et un militaire à forte personnalité et d’une grande modestie. Considéré comme l’un des meilleurs dirigeants de l’Armée de libération, il réussit à renforcer la garde sur tout le territoire algérien et au sein des instances de la Révolution. Aussi, il organise et développe des relais dans tout le pays et dans les grandes villes étrangères en moins d’une année.Le colonel Boussouf se retire de la scène politique pendant la crise du FLN de l’été 1962, pour se consacrer à la gestion de ses affaires personnelles, notamment la vente de bateaux dans les pays arabes. Il disait être toujours disponible pour servir la patrie.Abdelhafid Boussouf décédera subitement d’une crise cardiaque le 30 décembre 1980 à Paris, à l’âge de 54 ans. Son corps repose depuis au carré des martyres du cimetière d’El Alia à Alger.

zadhand
03/01/2017, 21h33
Cela s’est passé un 3 janvier 1967



Mohamed Khider
L’opposant assassiné en 1967 à Madrid


le 03.01.17|10h00


Condamnant la liquidation de son compagnon de lutte, Hocine Aït Ahmed
le régime de Boumediène d’avoir conçu, organisé et perpétré l’assassinat.
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Mohamed Khider

Son destin correspondait tragiquement à celui de l’Algérie qui venait d’accéder à sa souveraineté nationale. Assassinat des artisans de la Révolution et confiscation de l’indépendance. Un des neuf chefs historiques de la lutte de Libération nationale, Mohamed Khider, n’a pas eu le temps de jouir de la liberté retrouvée au terme d’une Révolution sanglante et d’énormes sacrifices consentis. Son divorce avec le régime de Ben Bella l’a conduit à l’exil et son opposition au colonel Boumediène lui a coûté la vie. Il est froidement abattu, devant sa femme, une nuit de janvier de 1967 à Madrid. Il avait alors 55 ans. Un demi-siècle après, ce crime reste impuni.
Ni l’auteur ni les commanditaires n’ont été arrêtés ou poursuivis. L’assassinat a été «couvert» dans une Espagne sous Franco en entente parfaite avec le régime de Boumediène. Son compagnon de lutte et de bagne, Hocine Aït Ahmed, avait alors dénoncé un «crime monstrueux, commis de la façon la plus lâche contre un homme sans arme, en présence de sa femme, eut lieu dans une rue de Madrid, le 3 janvier 1967 à 22h».Le chef du FFS en exil, qui était aussi un proche parent de Khider, raconte les circonstances du drame qui a emporté un des chefs historiques au long cours. «Mon beau-frère, sa femme et un de ses parents en visite à Madrid sortaient de l’immeuble dans lequel Mohamed Khider résidait depuis plus de deux ans et prirent place dans sa voiture personnelle qui était parquée près de l’entrée.
A ce moment, un étranger s’approche de M. Khider, assis au volant de son auto, et demande à lui parler en privé. M. Khider, ne le connaissant pas, lui propose de fixer un rendez-vous pour plus tard. Alors, sous prétexte de lui donner son adresse, l’individu sort son pistolet et tire. L’arme s’enraie. Il tire de nouveau et la balle pénètre à travers le pare-brise sans toucher Khider. Celui-ci sort de la voiture et se dirige vers l’immeuble. L’assassin tire encore et Khider s’affale, sérieusement blessé à l’épaule. Le meurtrier s’agenouille alors aux côtés de sa victime et, froidement, sauvagement, lui tire à bout portant quatre balles, deux au cœur et deux dans la tête.
La mort fut instantanée. L’assassin s’échappa vers la voiture qu’il avait louée deux heures auparavant, poursuivi par Mme Khider qui appelait au secours. L’assassin voulut même tirer sur elle, mais le chargeur était vide. Le courage de Mme Khider l’obligea à abandonner la voiture qu’il avait louée...» Pour Aït Ahmed, le crime porte bien une signature. Celle du régime de Boumediène. «J’accuse le régime de Boumediène d’avoir conçu, organisé et perpétré l’assassinat.Cette pratique honteuse de gangsters politiques porte le sceau de ce clan d’aventuriers sans scrupules qui ont usurpé le pouvoir et détruit dans notre pays les principes de liberté, de démocratie et de justice, pour lesquels des millions d’Algériens, parmi lesquels Khider, ont donné le meilleur d’eux-mêmes», dénonçait alors l’exilé de Lausanne. Issu d’une famille modeste de Biskra, Mohamed Khider s’est engagé dans le Mouvement national dès son jeune âge, d’abord au sein de l’Etoile nord-africaine, puis au PPA et au MTLD, où il a joué un rôle actif.Arrêté durant la Seconde Guerre mondiale, puis une seconde fois lors événements de Mai 1945, après le déclenchement de la guerre, il assume le rôle de diplomate au côté de la Délégation extérieure avant de se faire arrêter en compagnie d’Aït Ahmed, Boudiaf, Lachref et Ben Bella lors du fameux détournement de leur avion, le 22 octobre 1956. Si à l’indépendance, Khider se range au côté de Ben Bella en dirigeant l’appareil du parti, il va vite déchanter. Contraint à l’exil en Suisse, le régime de Boumediène le poursuit et fomente «l’affaire» des fonds du FLN pour le salir avant de l’exécuter.Tout comme les autres assassinats politiques commis durant la Guerre de Libération et dans l’Algérie indépendante. La prise du pouvoir dans la violence par ceux qu’il appelait communément le «groupe de Oujda» et l’instauration d’un ordre autoritaire et brutal ont eu comme conséquences directes l’emprisonnement et/ou le bannissement des adversaires politiques. L’élimination physique des opposants était la règle.La liquidation de Abane Ramdane en pleine Guerre de Libération inaugurait un cycle d’assassinats politiques qui allait atteindre d’abord le jeune ministre des Affaires étrangères Mohamed Khemisti, assassiné sur le perron de l’Assemblée nationale en 1963. Le premier maquisard de la Révolution et néanmoins figure emblématique de la lutte indépendantiste, Krim Belkacem, est assassiné en Allemagne en 1970.Ali Mecili, militant nationaliste, assassiné à Paris le 7 avril 1987 à cause de son rôle central pour la lutte démocratique. Mohamed Boudiaf, chef de l’Etat et rédacteur de l’Appel du 1er Novembre 1954, a été liquidé, en direct à la télévision devant des millions d’Algériens, en juin 1992. En assassinant les chefs de la Révolution, c’est l’esprit d’indépendance que l’on assassine.


Hacen Ouali

zadhand
07/01/2017, 21h59
Cela s’est passé un 7 JANVIER 1957
LESPARAS AU POUVOIR A ALGER


samedi, 07 janvier 2017 14:20


Sur instruction de Robert Lacoste, ministre résident en Algérie, le préfet de police Barret rend public un arrêté qui allait constituer l’un des premiers tournants décisifs de la guerre d’indépendance algérienne.
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Il y est stipulé :
Article 1 : L’ensemble des pouvoirs de police,normalement dévolus à l’autorité civile, sont dévolus à l’autorité militaire.
Article 2 : Le général Massu est chargé de l’exécution du présent arrêt.
Autour de Massu, les ordonnateurs de l’arrêté s’appellent Bigeard, Godard, Aussaresses.
Le jour même, les parachutistes – entre six et huit mille, selon les sources- font leur entrée à Alger avec pour mission de « pacifier Alger » etparadent derrière leur chef revenu de l’humiliante expédition au cours de laquelle la France, la Grande-Bretagne et Israël, escomptaient faire rendre gorgeau raïs égyptien coupable de nationalisation du canal de Suez.
Le générique désormais convenu de « la bataille d’Alger » continue d’occulter et de questionner ce moment clé de l’histoire de la guerre qui voyait « la capitulation du pouvoir civil devant le pouvoir militaire, de la République devant les généraux »,relève l’historien Pierre Vidal Naquet.
En réponse à l’attentat meurtrier de la rue de Thèbes, attribué aux activistes fascistes d’Alger, qui fit plusieurs dizaines de morts, les responsables de la zone autonome d’Alger du FLN avaient décidé de rendre coup pour coup et de mettre en place un « réseau bombes », dont les actions spectaculaires – bombes du Milk Bar, de la Cafétéria, de l’agence Maurétanie- du 26 septembre bouleversaient la donne politico-sécuritaire dans la capitale.
1 : Un complot extrémiste
Au plus près, est-ce l’assassinat, le 28 décembre, d’Amédée Froger, maire de Boufarik, ancien président de l’association des maires d’Algérie, considéré comme l’une des personnalités influentes de la défense de l’Algérie française, quiparaît être l’embrayeur le plus retenu du tournant politique du 7 janvier.
Chefde la branche militaire de la zone autonome d’Alger, Yacef Saâdirécuse toute implication du Front dans l’opération. : « Le FLN n’a rien à voir avec la mort d’Amédée Froger. Ce sont les activistes qui l’ont assassiné pour accélérer la remise du pouvoir de police à Massu ».
Cette analyse du dirigeant FLN est, à demi mots, confortée par des officiels français présents dans le cortège funèbre et qui avaient noté, en particulier, l’agencement des ratonnades – qui avaient fait des dizaines de morts - et de la bombe explosant en plein cimetière juste à l’arrivée du cortège.
Au demeurant, ces mêmes observateurs n’avaient pas manqué sur le sens des bombes déposées dans quatre églises d’Alger qui confinaient clairement à une opération d’intimidation d’un clergé en partie rétif à l’action de l’armée en Algérie.
L’arrêté du préfet Barret sanctionne-t-il une série de provocations des milieux extrémistes européens visant à faire clairement basculer l’armée dans la défense par tous les moyens de la présence française en Algérie.
Si les manœuvres et les manipulations des milieux algérois y ont activement contribué, c’est toutefois sur la base politique des choix du gouvernement de Guy Mollet que se fonde la décision que rendaient, en effet possible, les dispositions des pouvoirs spéciaux votés en mars de la même année avec le soutien des députés communistes.
2 : La série des mesures d’exception
Il convient aussi de rappeler que l’arrêté du 7 janvier 1957 s’inscrit à la suite d’une série de mesures d’exception dont la proclamation de l’état d’urgence dans les Aurès et en Grande Kabylie au lendemain dudébut de l’insurrection en novembre 1954, état d’urgence élargi à l’ensemble du territoire algérien en réponse à l’offensive du 20 août 1955 du Nord-Constantinois et les pouvoirs spéciaux – qui signifient en fait la suspension de l’état de droit et des lois de la République -apparaissent comme le prolongement politique.
Si l’arrêté du 7 janvier 1957 et la dévolution des pouvoirs de police aux parachutistes de la Xe brigade de Massu allaient durablement marquer le cours de la guerre, ils n’en affecteront pas, dans les faits, ni les méthodes ni les objectifs.
Les exécutions sommaires, les massacres collectifs – ceux du stade de Skikda au lendemain du 20 août 1955, à titre d’exemple -, le recours à la torture – la ferme Améziane à Constantine tournait déjà à plein régime - les viols étaient suffisamment établis pour fonder,entre autres, l’appel à la grève des études du 19 mai 1956 ou encore la vigoureuse dénonciation, dans les colonnes de l’Express du grand écrivain François Mauriac.
3 : Une politique de terreur
Il était alors question,au sein de la classe politique française, au mieux,de « méthodes illégales », réputées marginales et qui n’engageaient pas l’honneur de l’armée et ce qu’allait assurer l’arrêté du 7 janvier c’était la couverture politique formelle à la systématisation des crimes de guerre et des atteintes à l’intégrité des personnes.
L’objectif, pour reprendre l’expression admise,était de « nettoyer Alger », d’imposer la terreur et la peur aux Algériens de la capitale – plus de quatre cent mille -au nom d’uneprétendue « guerre révolutionnaire ».
Moins de trois mois après l’entrée en vigueur de l’arrêté du 7 janvier, le bilan est si lourd qu’il suscite, en France même, les protestations d’intellectuels influents comme Pierre Henri Simon et contraignent le gouvernement de Guy Mollet à créer une commission d’enquête dénommée de «Sauvegarde des libertés ».
A Alger même, Paul Teitgen, ancien résistant et secrétaire général de la préfecture de police, adresse un rapport accablant – notamment sur les disparitions et la torture-au ministre résident Lacoste.
« J’ai acquis l’intime certitude que depuis trois mois nous sommes engagés non pas dans l’illégalité mais dans l’anonymat et l’irresponsabilité qui peuvent conduire au crimes de guerre »(1), écrit Teitgen qui affirme aussi reconnaître chez certains détenus les stigmates de la torture qu’imposait la gestapo aux résistants français.
C’est lors de la grève des huit jours décrétée par le FLN - 28 janvier/5 février - que l’application de l’arrêté du 7 janvier connaîtra ses modalités les plus spectaculaires avec notamment le maelstrom des camions de prisonniers, les devantures de magasins défoncées, les provocations de paras.
Exécution en février du militant communiste Fernand Yveton - coupable de dépôt d’une bombe qui n’avait pas explosé -, arrestation et exécution sommaire de Larbi Ben M’hidi en mars, enlèvement et exécution de Maurice Audin en juin, arrestation et torture de Henri Alleg, défenestration de Me Ali Boumendjel, signent clairement la nature des missions des paras de Massu à Alger.
Les protestations n’auront, en tout cas, guère d’effets sur la conduite politique de la guerre en Algérie et le rapport de la « Commission de sauvegarde des libertés » ne sera jamais rendu public et le quotidienLe Mondequi s’en était assuré la publication sera saisi.
Le général Jacques de La Bollardière, qui avait pris publiquement ses distances avec la conduite de la guerre par les hommes de Massu est relevé de son commandement et astreint à quinze jours d’arrêt de rigueur.
4: L’appel des douze*
Revenant sur les événements lors d’une conférence publique, l’historien Benjamin Stora relève que ce qui s’était alors passé en Algérie dépassait le clivage traditionnel droite/gauche et que « Jamais depuis l’affaire Dreyfus les Français ne s’étaient opposés aussi violemment »(2).
De son côté, l’historien Pierre Vidal Naquet, qui a consacré une partie de son œuvre à la dénonciation de la torture, note que « Le pouvoir gaulliste promeut et décore les officiers tortionnaires, autrement dit,pour le Général De Gaulle ce ne fut jamais un problème politique ».
La torture demeure, toutes choses égales par ailleurs, indissolublement liée à l’arrêté du 7 janvier 1957 et le dernier à s’en émouvoir, à la fin de sa vie, aura été le général Massu lui-même qui estimait, dans lors l’une de ses ultimes sorties publiques,qu’« en Algérie, les choses auraient pu se passer différemment ».
Le 31 Octobre 2000, dans une adresse publique rapportée par le quotidien L’Humanité au président de la République et au chef du gouvernement français, douze personnalités, considérées comme des grands témoins de la guerre d’indépendance algérienne, estimaient qu’« il revenait à la France, eu égard à ses responsabilités, de condamner la torture qui a été entreprise en son nom durant la guerre d’Algérie » (3).
En Algérie, cette date du 7 janvier 1957, totalement scotomisée,
ne peut encore fonder une telle exigence.

* Les Douze : Simone de La Bollardière, Pierre Vidal Naquet, Laurent Schwartz, Henri Alleg, Germaine Tillion, Gisèle Halimi, Nicole Dreyfus, Madeleine Rébérioux, Josette Audin, Noël Favelière, Alban Liechti, Jean-Pierre Vernant.

1- Lettre de Paul Teitgen au ministre résident
2- Stora (Benjamin) inL’Expresse- janvier 2007
3- Vidal Naquet (Pierre) : « Appel des douze », in L’Humanité, 31 octobre 2000.

zadhand
11/01/2017, 21h01
Cela s’est passé un 11 Janvier


Chadli Bendjedid
j’ai démissionné de mon plein gré sans pression d’une quelconque partie…


Chadli Bendjedid
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Jan 11, 2017


Rempart, titre d’un livre qui traduit le sursaut des forces patriotiques qui ont dit “non”
aux islamistes qui voulaient en finir avec la “République démocratique et sociale” dont les
fondements étaient posés dans la Déclaration de Novembre. Les faits rapportés dans Le Rempart
ne sont pas inédits puisque l’auteur (Ali Haroun) a eu à les relater dans ses différentes contributions dans la presse. Mais ce livre a le mérite de les rassembler, de leur donner une cohérence, de les mettre
en perspective. De les replacer dans leur contexte historique.


Il convient maintenant d’aborder ces évènements sans a priori et les analyser en fonction des dispositions constitutionnelles, règles fondamentales en démocratie. Le temps qui s’écoule dépassionnant le débat, il semble nécessaire de rechercher dans la transparence en quoi et
comment l’enchaînement des faits aurait été anticonstitutionnel ou anti-démocratique. Si la fin
de la législature, officiellement prononcée le 30 décembre 1991, consacrant l’échéance légale
du mandat de l’Assemblée n’a pas posé problème, par contre l’on s’est demandé si la démission
du président Chadli Bendjedid émanait de sa propre volonté. L’aurait-on “poussé vers la sortie”
et dans quelle mesure ? Il est évident que s’il est contraint, par la violence, d’abandonner la
charge qu’il tient de la volonté populaire et la Constitution, cette violence constitue le facteur caractéristique du “coup de force” ou du “coup d’État”. Dans ce cas, le raisonnement juridique
bâti sur l’application de l’article 84 paragraphe 9 de la Constitution s’écroule et, par voie de conséquence, tout l’édifice construit sur ce socle, à savoir : la saisine du Conseil constitutionnel,
la déclaration du 11 janvier, la session permanente du Haut conseil de sécurité et la proclamation du 14 janvier. Il est vrai que la version d’un Président contraint par l’armée à la démission avait
été propagée par la rumeur publique, aussi bien que les médias, nationaux et étrangers. L’hebdomadaire français l’Express rapportait déjà la réunion d’un grand nombre d’officiers généraux, qui “ont forcé Chadli à la démission”. Il est également vrai que le président français Miterrand déclarait dès le 14 janvier 1992 à Luxembourg que “les dirigeants algériens s’honoreront en renouant le fil de la démocratisation qui passe nécessairement par des élections libres… Le processus engagé pour des élections a été interrompu et cela repose sur un acte pour le moins anormal”. La rumeur s’est enflée. Comme pour la calomnie, il en restera toujours quelque chose. Il n’y a pas de fumée sans feu, affirme l’adage populaire, et les Algériens auraient rompu avec la démocratie. Le président Chadli n’ayant pu s’exprimer librement, il n’a pris sa décision que sous la pression. Ainsi, le processus enclenché le 4 janvier aurait été condamnable. En réalité, dès le résultat du scrutin, le Président avaient pensé “prendre une mesure”. Le ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar, le rencontre le 28 décembre 1991, et rapporte ainsi l’entretien : “Encore sous le choc, il avait préféré remettre nos discussions à plus tard. Devant l’appréciions pessimiste qui était faite à Aïn Naâdja des évènements et des graves complications qui pouvaient en découler, il dit ‘son intention de prendre une initiative’ sans autre précision. Il lui fut demandé de différer toute décision jusqu’à ce qu’un groupe de travail, chargé par le ministère de la Défense nationale de faire un bilan sur les élections, remette les conclusions attendues.” Au cours d’une autre entrevue, le 6 janvier 1992, après avoir pris connaissance du rapport du groupe, il déclare, mais sans prononcer le mot de démission, qu’à son grand regret, il ne voyait d’autre issue que de confier la situation à l’armée, en recommandant d’éviter toute “chaouchara”. Expliquant lui-même les raisons de sa démission dans sa lettre du 11 janvier au président du Conseil constitutionnel, Chadli déclare : “Nous vivons aujourd’hui une pratique démocratique pluraliste, caractérisée par de nombreux dépassements,… où s’affrontent des courants… Devant ces graves développements, j’ai longuement réfléchi à la situation de crise et aux solutions possibles. Conscient de mes responsabilités, en cette conjoncture historique que traverse notre pays, j’estime que la seule solution à la crise actuelle réside dans la nécessité de me retirer de la scène politique… Je renonce à compter de ce jour à mes fonctions de président de la République.” Chadli ne s’exprimera plus sur ce point et, comme il sied à un homme d’État, il garde le silence, refusant d’entrer en polémique sur les péripéties de son départ, et sa prétendue élimination. Neuf ans plus tard, il s’exprime pour la première fois, confirmant que nul ne l’a contraint à renoncer à sa charge, et rappelle qu’en toute conscience, il a estimé que son retrait volontaire pouvait ouvrir une solution à la crise. En privé, il soutient formellement n’avoir subi la pression de quiconque et que son honneur de soldat lui interdisait de se soumettre à une injonction venant de ses anciens subordonnés. Dans une déclaration publiée au Japon par deux chercheurs, Kisaishi Masatoshi et Watanabé Shoko en 2009, reprise par la presse nationale en octobre 2010, il s’insurge contre la thèse de la contrainte ou de la violence qui l’auraient obligé à abandonner sa charge :
“Celui qui prétend qu’il y a eu un coup d’État se trompe, parce que j’ai démissionné
de mon plein gré sans pression d’une quelconque partie.”
Coup d’État ou mesure salvatrice ?
Sans humour, certainement malvenu en cette période où le risque de dictature des “fous de Dieu” menace sérieusement les libertés républicaines, la question se pose. Les deux visions s’entrechoquent dans les consciences perturbées. Mais en principe, le détenteur du pouvoir victime du coup de force est délesté de ses biens, exilé ou emprisonné, s’il n’est tué. Le président Chadli, heureusement, ne subit aucun de ces malheurs. Ses biens sont préservés, sa résidence respectée. Il n’éprouve nullement la nécessité de quitter le pays. Davantage : lorsque, malade il se rend en Belgique pour se soigner, il n’exploite pas l’opportunité de son séjour à l’étranger, hors de portée de ceux qui l’auraient violenté, pour dénoncer cette violence, et retourne en toute quiétude dans son pays. Un rappel du 19 juin 1965 serait parfaitement significatif à ce propos. Lors de ce “vrai coup d’État”, cyniquement qualifié de “redressement révolutionnaire”, la victime, sans autre forme de procès, fut emprisonnée et mise au secret, pendant toute la vie du redresseur. Peut-on, par ailleurs, qualifier de coup d’État la proclamation du 14 janvier, lorsque le texte même limite le mandat de l’instance de transition à deux ans ? Il est peu d’exemples dans l’histoire où le dictateur fixe à l’avance la durée de son usurpation. Avec ce recul de près de trois décennies, on peut se demander si, loin de couvrir ou camoufler un “putsch”, la Proclamation du Haut conseil de sécurité n’a pas, en fait, permis d’éviter l’État intégriste, de sauvegarder la République et de préserver, quoi qu’on en pense, la démocratie.