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safir97
03/11/2013, 16h46
Journalistes tués: «Ce type d’enlèvement pour tuer, ultra rapide, est rarissime», souligne le directeur de RSF


Créé le 03/11/2013 à 15h42 -- Mis à jour le 03/11/2013 à 15h49
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Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières depuis juillet 2012. PHILIPPE HUGUEN / AFP

TERRORISME – Après l’assassinat des deux journalistes de RFI à Kidal, dans le nord du Mali, Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières souligne que les journalistes sont de plus en plus en danger . Y compris pour des raisons de surveillance numérique…

Christophe Deloire (http://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Deloire), directeur général de Reporters sans frontières, revient surl’enlèvement et le meurtre de deux journalistes au Mali (http://www.20minutes.fr/monde/mali/1245021-20131103-kidal-symbole-mali-encore-loin-etre-pacifie).

Est-ce que une région plus dangereuse que d’autres ?

Le nord du pays est plus dangereux que le reste du Mali. Aucun journaliste français n’a été tué au moment de l’intervention française. Mais le pays entier a perdu 74 places au classement de RSF sur la liberté de la presse en 2013 par rapport à 2012. Les pays les plus dangereux pour les journalistes sont actuellement le Pakistan, la Somalie et la Syrie (http://fr.rsf.org/barometre-de-la-liberte-de-la-presse-journalistes-tues.html?annee=2013), ce qu’on appelle «l’arc de crise». Aujourd’hui, il va jusqu’au Mali. Plus généralement les violences sont souvent le fait de mouvements non gouvernementaux, des mafias au Mexique (http://www.20minutes.fr/thematique/mexique) où 80 journalistes ont été tués depuis 2000, aux groupes armés parfois islamistescomme les Shebab, responsables de la tuerie du Westgate au Kenya (http://www.20minutes.fr/monde/shebab/). En grande période d’instabilité, il est difficile de savoir à qui on peut faire confiance.

Est-ce que les journalistes sont plus en danger aujourd’hui qu’avant pour couvrir les conflits ?

Oui, il y a de plus en plus d’assassinats de journalistes. En 2012, 88 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, c’est le record depuis 1995, date du premier bilan de Reporter sans frontières. Ce type d’enlèvement pour tuer, ultra rapide, est rarissime. On a vu en 2002 l’assassinat de Daniel Pearl (http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Pearl)au Pakistan, tout aussi choquant. Ce sont des assassinats froids de journalistes qui viennent tendre leur micro. Il y a une volonté claire d’intimidation, de dissuasion de tout regard extérieur sur une population qui en a bien besoin.

Comment expliquer que les journalistes soient de plus en plus la cible d’attaques ?

Les moyens de communication très high-tech sont aussi des sources de vulnérabilité. Aujourd’hui, un journaliste qui envoie un texto se met en danger. Un casque et un gilet par-balles, ça ne protège pas de tout. Il faut réfléchir à des outils de protection des données. C’est un enjeu de protection pour eux, mais aussi pour leurs sources. Et i n’y a pas que les services de renseignement des grands pays qui ont des moyens de surveillance plus importants. RSF organise d’ailleurs des ateliers sur la sécurité numérique.

Est-ce que ce drame risque de décourager les journalistes à partir couvrir des conflits ?

J’ai entendu la direction de RFI assurer que leurs journalistes retourneront au Mali. Seules les rédactions peuvent faire l’arbitrage entre le danger et l’intérêt public. L’ONU travaille actuellement sur un plan d’action sur la sécurité des journalistes, à la demande de l’Unesco. Leur protection est essentielle. Mais que serait un monde où les journalistes n’iraient que dans des zones sécurisées? Beaucoup de pays utilisent l’argument de la sécurité pour ne pas laisser entrer les reporters.

Journalistes tués: «Ce type d (http://www.20minutes.fr/societe/1245045-20131103-journalistes-tues-ce-type-denlevement-tuer-ultra-rapide-rarissime-souligne-directeur-rsf)