Django
16/10/2013, 11h12
La grande marchandisation de l’économie du sport aboutit à des situations ubuesques où de véritables finales continentales sont diffusées par un seul canal, Al Jazeera, qui détient un monopole de fait. Burkina-Algérie, ou Ghana-Égypte, autant de matchs de football qui résonnent comme des finales alors que ces parties ne sont que des matchs de barrage.
Il se trouve que l’argent du football, le sport roi au monde, est actuellement entre les mains du Qatar et de son bras armé idéologique et politique la chaîne Al Jazeera à travers ses filiales beIN Sport.
Pour la FIFA, qui gère les droits mondiaux, cela semble ne pas poser problème qu’un monopole de fait impose sa loi financière et politique à des centaines de millions de téléspectateurs. Car, ne nous y trompons pas, Al Jazeera n’est pas qu’un empire médiatique et sportif, et traiter avec elle n’est pas qu’une affaire de gros sous entre opérateurs économiques. Cela n’excuse pas l’attitude anti fair-play et le vol manifeste du signal de diffusion par l’ENTV. Mais il faut bien reconnaitre que vendre un droit de retransmission à un prix, fut-il exorbitant, reste dans la logique financière actuelle et demeure tout ce qu’il y a de plus « normal ».
On peut le regretter, penser que certains évènements sportifs sont quasiment des biens de service public et devraient à ce titre être diffusés gratuitement. Cela remettrait en cause le modèle de gestion des droits qui génère tant d’argent au niveau de la FIFA. Mais cela pourrait mériter que des réflexions soient menées au plus haut niveau mondial pour tenter d’y remédier.
Les cartes Al Jazeera sont hors de prix en Algérie. Certaines formules coûtent presque le montant d’un Smig. Viendra alors le temps du piratage généralisé ou bien celui à partir duquel Al Jazeera se fera détester par les opinions publiques mondiales, notamment pour sa politique exorbitante. Par ailleurs, il est également tout à fait abusif qu’Al Jazeera mette sur la table dans ses négociations pour la vente des droits des considérations politiques qui sont loin du sport. Qu’Al Jazeera tente d’obtenir l’ouverture d’un bureau à Alger est de bonne guerre sur le plan médiatico-politique, mais qu’elle en fasse une condition sine qua non de la vente des droits est tout ce qu’il a de plus abusif.
Al Jazeera a montré les limites de son journalisme orienté. Si Al Jazeera prétend être le grand opérateur arabe, il n’en demeure pas moins qu'elle est une chaîne à l’idéologie toute particulière. Le grand mythe de la chaine libérale et pro-démocratique cache des velléités d’expansion et d’endoctrinement des populations. À ce titre, « l’universalisme » arabe de Doha n’a rien à envier à celui de l’Occident. Il s’agit dans les deux cas d’une entreprise de conquête des cœurs et des âmes avec, dans le cas d’Al Jazeera, un agenda politique qui devient insupportable quand il prend le sport en otage. Et les téléspectateurs avec. Il faut dire qu’Al Jazeera est, il est vrai, coutumière de la médiatisation des prises d’otages...
TSA
Il se trouve que l’argent du football, le sport roi au monde, est actuellement entre les mains du Qatar et de son bras armé idéologique et politique la chaîne Al Jazeera à travers ses filiales beIN Sport.
Pour la FIFA, qui gère les droits mondiaux, cela semble ne pas poser problème qu’un monopole de fait impose sa loi financière et politique à des centaines de millions de téléspectateurs. Car, ne nous y trompons pas, Al Jazeera n’est pas qu’un empire médiatique et sportif, et traiter avec elle n’est pas qu’une affaire de gros sous entre opérateurs économiques. Cela n’excuse pas l’attitude anti fair-play et le vol manifeste du signal de diffusion par l’ENTV. Mais il faut bien reconnaitre que vendre un droit de retransmission à un prix, fut-il exorbitant, reste dans la logique financière actuelle et demeure tout ce qu’il y a de plus « normal ».
On peut le regretter, penser que certains évènements sportifs sont quasiment des biens de service public et devraient à ce titre être diffusés gratuitement. Cela remettrait en cause le modèle de gestion des droits qui génère tant d’argent au niveau de la FIFA. Mais cela pourrait mériter que des réflexions soient menées au plus haut niveau mondial pour tenter d’y remédier.
Les cartes Al Jazeera sont hors de prix en Algérie. Certaines formules coûtent presque le montant d’un Smig. Viendra alors le temps du piratage généralisé ou bien celui à partir duquel Al Jazeera se fera détester par les opinions publiques mondiales, notamment pour sa politique exorbitante. Par ailleurs, il est également tout à fait abusif qu’Al Jazeera mette sur la table dans ses négociations pour la vente des droits des considérations politiques qui sont loin du sport. Qu’Al Jazeera tente d’obtenir l’ouverture d’un bureau à Alger est de bonne guerre sur le plan médiatico-politique, mais qu’elle en fasse une condition sine qua non de la vente des droits est tout ce qu’il a de plus abusif.
Al Jazeera a montré les limites de son journalisme orienté. Si Al Jazeera prétend être le grand opérateur arabe, il n’en demeure pas moins qu'elle est une chaîne à l’idéologie toute particulière. Le grand mythe de la chaine libérale et pro-démocratique cache des velléités d’expansion et d’endoctrinement des populations. À ce titre, « l’universalisme » arabe de Doha n’a rien à envier à celui de l’Occident. Il s’agit dans les deux cas d’une entreprise de conquête des cœurs et des âmes avec, dans le cas d’Al Jazeera, un agenda politique qui devient insupportable quand il prend le sport en otage. Et les téléspectateurs avec. Il faut dire qu’Al Jazeera est, il est vrai, coutumière de la médiatisation des prises d’otages...
TSA