safir97
11/07/2013, 16h43
Le Carême est-il le Ramadan des chrétiens ?
La démarche du Carême est souvent comparée à celle du Ramadan. Il est pourtant important de regarder de près ce qui fait la spécificité de chacune de ces démarches.
Disons-le tout de suite, Carême et Ramadan sont des réalités différentes qui, pour l'essentiel, ne peuvent être comparées. Le Ramadan n'est pas le Carême des musulmans et le Carême n'est pas le Ramadan des Chrétiens. Dans la tradition chrétienne, le Carême désigne les quarante jours de préparation à la fête de Pâques. Il s'inspire du temps que Jésus a passé au désert pour se préparer à sa mission. (Mt.4, 2).
Pour vivre ce temps, l’Église propose aux chrétiens trois moyens pour se garder disponibles envers Dieu et les autres : la prière, le jeûne et l’aumône. Si le Carême chrétien est jeûne et privations, aumône et prière, il n'est pas simple obéissance à une loi "promulguée par Dieu dans sa sagesse". Il est un temps de marche vers un objectif précis : la Résurrection de Jésus. Dans le Carême, il y a une démarche personnelle de conversion individuelle (se tourner vers) et un mouvement collectif de l'ensemble des chrétiens en vue de l'édification du Corps du Christ qui est l’Église.
Un état de pureté légale
Le Ramadan est le 9e mois de l'année musulmane, année lunaire comportant 11 ou 12 jours de moins que l'année solaire. Le jeûne rituel du mois de Ramadan, quatrième pilier de l'Islam, fut décrété deux ans après l'Hégire. C'est au cours de ce mois que la tradition musulmane fixe la transmission du Coran à Muhammad par l'ange Gabriel. Globalement, le jeûne du mois de Ramadan consiste à s'abstenir de toute nourriture et boisson, de relations sexuelles et à ne pas fumer du lever au coucher du soleil. La validité du jeûne exige un état de pureté légale. Parmi les anniversaires de la vie du Prophète célébrés au cours du mois de Ramadan, la 27ème nuit est le plus important
. On y commémore la Nuit du Destin, nuit solennelle au cours de laquelle le Coran est descendu parmi les hommes. "Elle est meilleure que mille mois" et "elle est un Salut jusqu'au lever de l'aurore" (Q. 97, 3.5.). Temps de partage, le mois de Ramadan l'est à double titre : Pendant la journée, celui qui possède partage le sort du pauvre en se privant. Pendant la nuit et lors de la fête de la rupture du jeûne, il doit veiller à ce que son voisin pauvre ait le nécessaire pour rompre le jeûne. Si le jeûne du Ramadan est obéissance à la Loi que Dieu a donnée à l'humanité dans sa sagesse et un temps de partage, il est aussi un moyen de purification et de lutte contre les convoitises.
S’approcher du Seigneur Jésus
Que retenir de ces deux démarches rapidement esquissées ? D’abord ceci : en vivant le Carême, les chrétiens se sentent solidaires de tous les hommes qui, des synagogues aux temples en passant par les mosquées, à travers la diversité des civilisations et des cultes, signifient, hier et aujourd’hui, leur quête de Dieu par le jeûne, l’aumône et la prière. De l’obole de la veuve glissée dans le trésor du Temple à la dîme prescrite pour le Ramadan, de la prière du moine tibétain à l’oraison silencieuse de la moniale de Koubri, les chrétiens sont solidaires de tous les priants de la terre. Ils sont solidaires de tous les jeûneurs de l’histoire, du prophète Élie au Mahatma Gandhi. Cela dit, et c’est la deuxième chose qu’il faut retenir, le chrétien entre dans le Carême à la suite du Christ, et selon le Christ.
Ce que le chrétien cherche, c’est s’approcher du Seigneur Jésus avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi. Il veut garder indéfectible la confession de l’espérance en faisant constamment attention aux autres. Finalement, c’est "dans le secret", au cœur de son être que le chrétien veut vivre le Carême, car Dieu n’est pas au-dehors, il est au plus intime de l’âme : "en suivant le sens de la chair, c’est toi que je cherchais ! Mais toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même" (St Augustin).P. Jean-Paul Sagadou, assomptionniste, 2012, article paru dans le quotidien burkinabè l’Observateur Paalga
La démarche du Carême est souvent comparée à celle du Ramadan. Il est pourtant important de regarder de près ce qui fait la spécificité de chacune de ces démarches.
Disons-le tout de suite, Carême et Ramadan sont des réalités différentes qui, pour l'essentiel, ne peuvent être comparées. Le Ramadan n'est pas le Carême des musulmans et le Carême n'est pas le Ramadan des Chrétiens. Dans la tradition chrétienne, le Carême désigne les quarante jours de préparation à la fête de Pâques. Il s'inspire du temps que Jésus a passé au désert pour se préparer à sa mission. (Mt.4, 2).
Pour vivre ce temps, l’Église propose aux chrétiens trois moyens pour se garder disponibles envers Dieu et les autres : la prière, le jeûne et l’aumône. Si le Carême chrétien est jeûne et privations, aumône et prière, il n'est pas simple obéissance à une loi "promulguée par Dieu dans sa sagesse". Il est un temps de marche vers un objectif précis : la Résurrection de Jésus. Dans le Carême, il y a une démarche personnelle de conversion individuelle (se tourner vers) et un mouvement collectif de l'ensemble des chrétiens en vue de l'édification du Corps du Christ qui est l’Église.
Un état de pureté légale
Le Ramadan est le 9e mois de l'année musulmane, année lunaire comportant 11 ou 12 jours de moins que l'année solaire. Le jeûne rituel du mois de Ramadan, quatrième pilier de l'Islam, fut décrété deux ans après l'Hégire. C'est au cours de ce mois que la tradition musulmane fixe la transmission du Coran à Muhammad par l'ange Gabriel. Globalement, le jeûne du mois de Ramadan consiste à s'abstenir de toute nourriture et boisson, de relations sexuelles et à ne pas fumer du lever au coucher du soleil. La validité du jeûne exige un état de pureté légale. Parmi les anniversaires de la vie du Prophète célébrés au cours du mois de Ramadan, la 27ème nuit est le plus important
. On y commémore la Nuit du Destin, nuit solennelle au cours de laquelle le Coran est descendu parmi les hommes. "Elle est meilleure que mille mois" et "elle est un Salut jusqu'au lever de l'aurore" (Q. 97, 3.5.). Temps de partage, le mois de Ramadan l'est à double titre : Pendant la journée, celui qui possède partage le sort du pauvre en se privant. Pendant la nuit et lors de la fête de la rupture du jeûne, il doit veiller à ce que son voisin pauvre ait le nécessaire pour rompre le jeûne. Si le jeûne du Ramadan est obéissance à la Loi que Dieu a donnée à l'humanité dans sa sagesse et un temps de partage, il est aussi un moyen de purification et de lutte contre les convoitises.
S’approcher du Seigneur Jésus
Que retenir de ces deux démarches rapidement esquissées ? D’abord ceci : en vivant le Carême, les chrétiens se sentent solidaires de tous les hommes qui, des synagogues aux temples en passant par les mosquées, à travers la diversité des civilisations et des cultes, signifient, hier et aujourd’hui, leur quête de Dieu par le jeûne, l’aumône et la prière. De l’obole de la veuve glissée dans le trésor du Temple à la dîme prescrite pour le Ramadan, de la prière du moine tibétain à l’oraison silencieuse de la moniale de Koubri, les chrétiens sont solidaires de tous les priants de la terre. Ils sont solidaires de tous les jeûneurs de l’histoire, du prophète Élie au Mahatma Gandhi. Cela dit, et c’est la deuxième chose qu’il faut retenir, le chrétien entre dans le Carême à la suite du Christ, et selon le Christ.
Ce que le chrétien cherche, c’est s’approcher du Seigneur Jésus avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi. Il veut garder indéfectible la confession de l’espérance en faisant constamment attention aux autres. Finalement, c’est "dans le secret", au cœur de son être que le chrétien veut vivre le Carême, car Dieu n’est pas au-dehors, il est au plus intime de l’âme : "en suivant le sens de la chair, c’est toi que je cherchais ! Mais toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même" (St Augustin).P. Jean-Paul Sagadou, assomptionniste, 2012, article paru dans le quotidien burkinabè l’Observateur Paalga