sindbad001
10/07/2013, 18h46
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L’aumône légale ( Al-Zakât ) est le troisième Pilier de l’Islam. Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg – Exalté soit-Il – en a institué l’obligation dans Son Livre en disant :
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{ Prélève de leurs biens une Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis. }
[ Sourate 9 - Verset 103 ]
{ Ô les croyants ! Dépensez des meilleures choses que vous avez gagnées
et des récoltes que Nous avons fait sortir de la terre pour vous. }
[ Sourate 2 - Verset 267 ]
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{ Et accomplissez la Salat et acquittez la zakat. }
[ Sourate 2 - Verset 111 ]
Le Prophète http://www.sajidine.com/image/sws2.jpg - que la paix et le salut soient sur lui - a dit aussi :
L’Islam est bâti sur cinq fondements :
L’attestation qu’il n’y est de dieu qu’Allah http://www.sajidine.com/image/azawajal2.jpg et que Mûhammad est Son Serviteur et Son Messager. L'accomplissement de la Prière. L’acquittement de l’aumône légale. Le jeûne du Mois de Ramadhâne. Le Pèlerinage à la Mecque au moins une fois dans sa vie pour celui qui en a les moyens. Chaque Musulman dont la condition financière est au-dessus d’un certain minimum précisé, doit payer annuellement de ses ressources à 8 catégories qu'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajal2.jpg a désignées comme suit :
{ Les Sadaqats ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les coeurs sont à gagner (à l'Islam), l'affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d'Allah, et pour le voyageur (en détresse). C'est un décret d'Allah! Et Allah est Omniscient et Sage } [ Sourate 9 - Verset 60 ]
Le pauvre est celui qui ne trouve pas de quoi subvenir à ses besoins et à ceux des siens, en nourriture, vêtements et logement, même s’il possède un montant imposable de biens.
Le nécessiteux peut être plus ou moins aisé que le pauvre. Tout deux sont considérés sur le même pied d’égalité et on leur applique la même règle. Mais Le Prophète http://www.sajidine.com/image/sws2.jpg dans un hadith, a défini le nécessiteux comme suit :
« Le nécessiteux n’est pas celui qui va d’une personne à une autre, congédié par une bouchée ou deux, par une ou deux dattes, mais le nécessiteux est celui qui n’a rien à dépenser et dont on ne soupçonne pas la privation pour lui venir en aide et qui ne présente pas pour demander l’aumône »
[ Hadith rapporté par Al-Boukhari ] La zakat n’est valable qu’accompagnée de l’intention de la faire. Si elle en est dépourvue, elle n’a plus valeur de Zakât,, car le Prophète http://www.sajidine.com/image/sws2.jpg dit :
« Tout acte est relié à l’intention qui l’inspire et nul n’a de son œuvre que la valeur de son dessein ».
Donc, celui qui s’en acquitte, doit avoir à l’esprit que c’est bien la Zakât de ses biens qu’il fait en vue d’être agréable à Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg. La sincérité est la condition pour l’agrément de toute dévotion.
Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg dit :
{ …cette Loi ne leur est prescrit que d’adorer Allah d’un culte sincère } [ Sourate 98 - Verset 5 ]
http://www.sajidine.com/image/argent.jpg L’argent que nous versons à titre de zakât n'est pas quelque chose dont Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg a besoin ou qu'Il reçoit. Il est au-dessus de tout besoin ou désir. Il nous promet, dans Sa grâce infinie, des récompenses innombrables si nous aidons nos semblables.
Mais il y met une condition fondamentale : quand nous versons la zakât au nom d'Allah nous ne devons pas attendre ni exiger un profit terrestre des bénéficiaires ni essayer de nous établir une réputation de philanthrope.
La zakât est aussi fondamentale dans l'Islam que les autres formes des ‘Ibâdât : Salât (la prière) et Sawm (le jeûne). Son importance réside dans le fait qu'elle nourrit en nous les qualités de sacrifice et nous débarrasse de l'égoïsme. L’Islam accueille en son sein ceux-là seuls qui sont prêts, dans la voie d'Allah, à distribuer une part de leurs biens durement gagnés, volontairement et sans aucun espoir de profit temporel ou personnel.
L’Islam n'a rien à faire avec les avares. Un vrai musulman, quand l'appel viendra, sacrifiera tous ses biens selon le désir d'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg, car la zakât l'a déjà entraîné à cela. La société musulmane a énormément à gagner à l'institution de la zakât. C'est le devoir le plus strict de tout musulman fortuné de venir en aide à ses semblables pauvres ou dans une situation moins favorisée. Sa richesse ne doit pas être utilisée uniquement pour son confort et son luxe personnels ; d'autres ont aussi un titre sur ses biens : les veuves et les orphelins de la nation, les pauvres et les invalides ; ceux qui ont des capacités mais manquent des moyens de chercher un emploi utile, ceux qui ont les capacités mais pas d'argent pour acquérir de l'instruction et devenir ainsi des membres actifs de la communauté.
Celui qui ne reconnaît pas un droit sur ses biens à de telles personnes de sa communauté est réellement cruel. Car il ne pourrait y avoir de plus grande cruauté que de remplir ses coffres tandis que des milliers d'êtres meurent de faim ou souffrent du chômage. L’Islam est l'ennemi juré d'une telle forme d'égoïsme et de cupidité. Les incroyants, dénués de tout sentiment d'amour universel, ne savent que conserver leur argent, et pour le faire fructifier le prêtent avec intérêts. Les enseignements de l'Islam sont l'exacte antithèse de cette attitude. Ici on partage sa richesse avec ses semblables et on les aide ainsi à se suffire à eux-mêmes et à devenir des membres productifs de la société.
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L’aumône légale (az-zakât) est l'un des piliers de l'Islam. Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg l'a liée à la prière. Il a dit :
http://www.sajidine.com/versets/2_111a.gif{ Et accomplissez la Salat et acquittez la zakat. }
[ Sourate 2 - Verset 111 ] Pour ce qui des genres de la zakât, de ses chapitres et des raisons de son obligation, ils sont traités en particulier dans des manuels de fiqh. Contentons-nous ici d'évoquer quelques conditions et règles de bienséances qui s'y rapportent.
Parmi ses conditions, il y a l'obligation de s'acquitter de ce qui est stipulé et non pas de sa valeur, car celui qui s'autorise à ne s'acquitter uniquement de la valeur ne fait seulement que colmater une brèche. Or le fait de colmater une brèche ne constitue pas tout le but recherché mais uniquement une partie. Ceci parce que les obligations de la Loi religieuse sont de 3 sortes :
La première partie - il s'agit d'un culte pur comme le fait de lancer des petits cailloux pendant le pèlerinage. En effet, le but de la Loi religieuse consiste à éprouver le fidèle par I'oeuvre pour qu'il exprime sa servitude à travers un acte qui n’a pas un sens particulier bien concevable, parce que la nature humaine a tendance à favoriser ce qui a un sens. Ce qui ne peut exprimer la servitude pure en y recourant, contrairement à ce que nous avons indiqué.
La deuxième partie : il s'agit de l'inverse, à savoir ce qui n'a pas pour but le culte et la dévotion, car ce qui y est visé c'est un droit pur comme le fait de s'acquitter d'une dette envers les humains ou de restituer un bien spolié et ainsi de suite. Dans ce genre d'acte, on ne considère pas non plus l'intention et l'acte lui-même car le but est atteint et l'interpellation de la Loi cesse pour celui qui en est bénéficiaire. Ces deux parties sont simples.
Quant à la troisième partie, elle est composée. C'est qu'à travers l'acte on vise les 2 choses à la fois : éprouver celui qui en a la charge et garantir les droits des serviteurs. Ainsi cet acte recèle à la fois le culte qui consiste à lancer les cailloux et l'obligation de restituer les droits. Mais il convient de ne pas oublier ici celui des deux sens qui est le plus subtil, à savoir la dévotion, car ce qui est subtil est probablement plus important. Or la zakât relève de cette catégorie. En effet, la part du pauvre est visée par le colmatage d'une brèche et le devoir du culte constitue le but de la Loi religieuse de connaître les détails à ce sujet.
De ce fait la zakât est devenue une obligation comparable à la prière et au pèlerinage. Allah http://www.sajidine.com/image/azawajal2.jpg est Plus Savant.
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Sache que l'aspirant à la vie future a des obligations en matière d'aumône légale :
La première : il doit comprendre qu'on vise 3 choses par la zakât : éprouver celui qui prétend aimer Allah - qu'Il soit exalté - en l'obligeant à s'acquitter de ce qu'il aime, se départir de la mauvaise qualité de l'avarice ruineuse et le fait de rendre grâce pour le bienfait des biens qu'on possède.
La deuxième obligation : c'est le fait de s'acquitter en secret de la zakât pour éviter la duplicité et la recherche de la réputation, d'autant plus que le fait de s'en acquitter publiquement constitue également une humiliation pour le pauvre qui en est bénéficiaire. Si le fidèle craint l'accusation de ne s'être pas acquitté de la zakât, il peut la donner publiquement à n'importe quel pauvre qui se trouve au sein d'un groupe d'homme et la donner en cachette à d'autres.
La troisième obligation : il ne doit pas l'affecter par le mann (le fait de rappeler ses faveurs aux autres) et par la gêne et la nuisance. En effet, cela peut arriver à l'homme lorsqu'il se considère comme le bienfaiteur des pauvres et leur donateur. Or s'il réfléchit bien, il verra que c'est le pauvre qui est son bienfaiteur, car il a accepté de recevoir un droit d'Allah qui constitue une purification pour le donateur de la zakât. Si le donateur pense que le fait de s'acquitter de l'aumône légale mérite un compliment pour le bienfait des biens qu'il donne, il risque de briser le rapport entre lui et les pauvres. Aussi il ne convient pas de mépriser le pauvre à cause de sa pauvreté, car le mérite ne repose pas sur la possession ou la non possession des biens et de l'argent.
La quatrième obligation : le fidèle doit "mépriser le don" car celui qui trouve grand un acte l'admire nécessairement, voilà pourquoi on a dit : le bien ne s'obtient que par 3 choses : "le mépriser, le hâter et le cacher".
La cinquième obligation : le fidèle doit choisir parmi ses biens le plus licite, le meilleur et le plus cher à son coeur. Pour ce qui est du plus licite, parce qu'Allah est Bon et n'accepte que ce qui est bon. Pour ce qui du meilleur, parce qu'Allah a dit : { Ne choisissez pas ce qui est vil pour le donner en aumône }[ Sourate 11 - Verset 267 ]
Le fidèle doit tenir compte à ce sujet de deux choses : le droit d'Allah en Le vénérant, car Il mérite qu'on fasse ce choix pour Lui, du reste si un homme présente une mauvaise nourriture à son hôte, il risque de provoquer son ressentiment. La deuxième chose c'est son propre droit, car ce qu'il offre est ce qu'il retrouvera demain au jour de la Résurrection. Aussi, il convient de choisir le meilleur pour lui-même. Pour ce qui est du plus cher à son coeur, parce qu'Allah a dit : { Vous n'atteindrez pas à la piété vraie, tant que vous ne donnerez pas en aumône ce que vous aimez } [ Sourate 3 - Verset 92 ]
Ainsi on rapporte que lorsqu'Ibn 'Umar s'attachait trop à l'un de ses biens, il le donnait pour se rapprocher d'Allah . On rapporte qu'il a effectué une halte à un endroit appelé al-jihfa. Il a dit aux siens : « je désire du poisson ». Ils se sont mis à en chercher et n'en trouvèrent qu'un seul. Son épouse le prit et le prépara avant de le présenter à Ibn 'Umar . Mais un nécessiteux se présenta et Ibn 'Umar lui dit : « Prends-le ». Les gens de sa maison lui dirent : « Gloire à Allah ! Tu nous a épuisé et nous avons d'autres provisions à lui donner ». Il leur dit : « Ce serviteur d'Allah aime ce plat ».
On rapporte également qu'un mendiant frappa à la porte d'al-Rabî' ibn Khaytham. Il dit aux gens de sa maison : « Donnez-lui des choses sucrées ». Ils répondirent : « Si nous lui donnions du pain ce serait meilleur pour lui ». Al-Rabi' leur dit : « "Malheur à vous" ! Donnez-lui des choses sucrées car al-Rabî' aime ce qui est sucré ».
La sixième obligation : le fidèle doit rechercher pour l'aumône dont il doit s'acquitter, quelqu'un qui la fructifie, qui fait partie des huit catégories de personnes (retenues par le Coran) et qui doivent avoir les qualités suivantes :
La première qualité : la crainte révérencielle. Aussi, le fidèle doit consacrer son aumône aux Pieux, car il les aide ainsi à diriger leur énergie spirituelle vers Allah . On rapporte que 'Abdullâh ibn al-Zubayr attendait que les serviteurs soient prosternés pour venir placer sa bourse renfermant des pièces de monnaie près de leurs chaussures, de telle manière qu'ils ressentent le contact de la bourse sans le voir. On lui dit : « Qu'est-ce qui t'empêche de le leur envoyer ? » Il répondit : « Je déteste que le visage de l'un d'eux change de couleur s'il voit mon envoyé ou me croise ».
La deuxième qualité: la science, car le fait de donner au savant favorise l'acquisition du savoir et la propagation de la foi, ce qui constitue une manière de consolider la Shari’a (la loi religieuse).
La troisième qualité : il doit être de ceux qui voient que la bienfaisance provient uniquement d'Allah , et il ne doit s'arrêter aux moyens seconds qu'autant qu'il est tenu d'en rendre grâce. Quant à celui qui a pour habitude de louer en recevant un don, il a tendance à dénigrer lorsqu'on l'empêche de recevoir.
La quatrième qualité: il doit préserver sa pauvreté, s'occuper de ses affaires et cacher ses plaintes, conformément à la Parole d'Allah : { L'ignorant les croit riches à cause de leur attitude réservée }[ Sourate 11 - Verset 273 ] Ceux-là ne tombent dans les filets de celui qui les vise que s'il les recherche et questionne les gens de chaque quartier sur leur qualité.
La cinquième qualité : il doit avoir une famille, ou être atteint d'une maladie, ou encore croupir sous les dettes. Un tel homme fait partie de ceux qui éprouvent de grandes difficultés, or le fait de lui faire l'aumône constitue un moyen de le faire sortir de la gêne.
La sixième qualité : il doit faire partie des proches et de ceux qui sont liés par le sang, car l'aumône en leur faveur constitue à la fois une aumône pour eux et un moyen de préserver les liens de sang. Ainsi celui qui réunit deux de ces qualités ou plus, mérite davantage de bénéficier de l'aumône en fonction du grand nombre de ces qualités.
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Le bénéficiaire de la zakât doit nécessairement faire partie des 8 catégories de personnes bien connues. De ce fait, il a certaines obligations à respecter :
La première obligation : il doit savoir qu'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg - qu'Il soit exalté - a alloué la zakât en sa faveur pour lui éviter les soucis et faire en sorte que son seul souci soit la recherche de l'agrément d'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg-.
La deuxième obligation: il doit remercier le donateur, le louer et faire des invocations en sa faveur. Et que cela soit en fonction de l'action de grâce rendue pour l'acquisition des moyens seconds. Car il a été rapporté dans le hadîth :celui qui ne remercie pas les gens n'a pas remercié Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg.
D'ailleurs la plénitude du remerciement consiste à ne pas mépriser le don même s'il est minime et à couvrir ce qu'il renferme comme défauts. Car l'obligation du donateur réside dans la minimisation, et celle du bénéficiaire réside dans la surestimation. Tout ceci ne contredit pas la vision du bienfait comme provenant d'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg. Car celui qui ne voit pas la médiation comme médiation est un ignorant. Mais le plus répréhensible c'est de voir la médiation comme un principe.
La troisième obligation : il doit regarder ce qu'il reçoit comme don. S'il s'agit de quelque chose d'illicite, il ne doit pas le prendre, car le fait de s'acquitter des biens d'autrui n'est plus de l'aumône légale. S'il s'agit de quelque chose de douteux, il doit avoir des scrupules sauf s'il ne peut faire autrement. En effet, celui dont la plupart des biens sont d'origine illicite et qui s'acquitte de la zakât sans savoir avec précision au moment de s'en acquitter l'origine de ses possessions, la fatwâ (consultation juridique) stipule qu'il doit les donner en aumône. Voilà pourquoi l'homme pauvre peut dans ce cas en recevoir, ceci en fonction de ses besoins, s'il se trouve en difficulté et s'il ne peut pas recevoir des biens licites qui sont imposables.
La quatrième obligation : il doit se préserver de tout ce qui est douteux pour la part qu'il reçoit, ne prendre que ce qui lui est permis et éviter de prendre plus qu'il n'en a besoin. S'il est endetté, il ne doit pas prendre plus que la valeur de sa dette. S'il est en campagne militaire, il doit prendre selon ses besoins. En fin de compte tout ceci dépend de son appréciation personnelle, car le scrupule implique d'éviter ce qui est douteux. Cela dit, les savants ont divergé à propos de la part de l'aumône que peut recevoir le riche qui ne peut pas s'acquitter de la zakât. Ce qui est sûr à ce sujet, c'est qu'il doit posséder de quoi lui suffire en permanence grâce à un commerce, à un métier ou à une rente foncière etc. Autrement dit, si ses possessions ne couvrent ses besoins qu'en partie, il peut recevoir des biens de l'aumone, la part lui permettant de couvrir entièrement ses besoins.
Quoi qu'il en soit, il doit prendre ce qui lui suffit pendant une année, pas plus. D'ailleurs on a retenu l'année parce qu'à sa fin commence la récolte des biens de la zakât. Enfin il ne faut pas qu'il prenne le maximum pour ne pas gêner les pauvres.
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Sache que lorsque le nécessiteux a besoin de quelque chose et qu'il implore pour cela Allah par sa langue, et son état, son imploration frappe alors à la porte de la Générosité Divine. Il arrive aussi que l'intérêt implique que le coeur d'un homme pieux soit inspiré pour amener à satisfaire le besoin de ce nécessiteux. En effet lorsque l'inspiration l'envahit et devient exigeante, Allah lui accorde la réussite et lui accorde Ses bénédictions qui lui viennent de partout par au-dessus, par au-dessous par sa droite et par sa gauche et il bénéficie de la miséricorde.
Un jour, un nécessiteux m'a demandé quelque chose dont il avait besoin. J'ai ressenti alors dans mon coeur une inspiration qui m'ordonne de donner et m'annonce une grande rétribution dans le bas monde et dans la vie future. J'ai donc donné et j'ai constaté réellement ce que mon Seigneur m'avait promis. J'ai pu ainsi contempler ce nécessiteux frappant à la porte de la générosité, le surgissement de l'inspiration et l'élection de mon coeur, ce jour là ainsi que la manifestation de la récompense.
Il arrive que la dépense, en faisant l'aumône, soit faite pour espérer la Miséricorde d'Allah comme par exemple à la suite d'une exigence formulée dans le plérome céleste (al mala'u al a'lâ ) pour louer une confession. Ainsi celui qui s'expose à la réalisation de cette exigence devient un bénéficiaire de la Miséncorde divine. Sa réalisation de cette exigence sera alors du même ordre que la participation aux dépenses pour la Ghazwat al 'Usra ( Expédition des jours difficiles à l'époque du Prophète - qu'Allah lui accorde la Grâce et la Paix - ou à une époque de grande famine lorsque les membres d'une communauté donnée auront besoin plus que toutes les autres créatures d'Allah , car il s'agit de leur permettre de survivre. En un mot, le rapporteur véridique tire toutes les conséquences de cette exigences et dit « Pour celui qui fait l'aumône en donnant à tel pauvre dans cette situation, son oeuvre sera agréée ». Puis quelqu'un l'entend et suit son jugement grace au témoignage de son coeur et il verra que ce qu'il a promis était vrai.
Dépenser pour Allah est la chose la plus utile
Il arrive que l'âme réalise que l'amour des biens et l'avarice nuisent au serviteur et l'empêchent de poursuivre la voie dans laquelle il s'engage. Cela le gène énormément et il ne s'en débarrasse qu'en s'exerçant à donner des biens auxquels il s'attache le plus. Dans ce cas, faire l'aumône, devient pour lui la chose la plus bénéfique. Car sans les dépenses faites dans l'aumône, l'attachement et l'avarice resteraient ce qu'ils étaient. En effet, les biens, non dépensés prendront dans l'autre monde, la forme d'un gros serpent vénéneux et se montreront très menaçant contre leurs propriétaires qui ne s'acquittent pas de l'aumône exigible pour ses troupeaux « Il sera étendu sur un terrain plat pour que son troupeau l'écrase ». Ceci est également attesté par la Parole d'Allah: { Annonce un châtiment douloureux à ceux qui thésaurisent l'or et l'argent sans rien dépenser dans le chemin d'Allah } [ Sourate 9 - Verset 34 ]
En liquidant ses biens, le croyant efface sa propre perte.
Il arrive que le Serviteur soit coincé et condamné à sa perte dans le monde suprasensible. Mais fl se lance dans la dépense effrénée de ses biens en faveur des pauvres et implore Allah en compagnie des gens qui bénéficient de la Miséricorde Divine. Il parvient ainsi à effacer sa propre perte en liquidant ses biens. Voilà le sens de la parole du Prophète : « Seul l'imploration repousse l'arrêt divin. Seul le bien allonge le terme de la vie ».
Il arrive aussi à l'homme de perdre le contrôle et de commettre un méfait sous l'impulsion de sa nature, puis voir son forfait et de le regretter, puis de retomber sous le joug de sa nature et de récidiver. Pour soigner une telle âme, la sagesse implique qu'on oblige le Serviteur à donner en aumône beaucoup de ses biens comme amendes pour ce qu'il a commis afin que cela demeure présent devant ses yeux et l'empêche de récidiver.
L'aumône accroît les bénédictions et éteint la Colère d'Allah.
Le bon caractère et la présenation des biens pour sauvegarder l'ordre social consistent à offrir la nourriture, à répandre la paix et à participer à toutes sortes d'oeuvres de bienfaisance qu'on recommande au serviteur par ce quelles relèvent de l'aumône. C'est-à-dire que l'aumône légale ( Zakât ) fructifie les biens, éteint la colère divine en rapportant les effluves de la miséricorde, repousse le châtiment de la vie future occasionnée par l'avarice et amène le plérome céleste à inspirer les hommes pieux sur terre pour faire des invocations en faveur d'un tel serviteur.
Et Allah est plus Savant.
Par L'imâm Al-Ghazali
L
La vie du Prophète - sur lui la Grâce et la Paix , son comportement dans son foyer et avec les gens les plus proches et les plus aimés, indiquent sa vision prophétique particulière vis-à-vis des biens qu'Allah lui octroya, mais aussi vis-à-vis de l'existence en général. C'est la vision de qui prend conscience de la majesté d'Allah et de sa grandeur, ainsi que du Jour dernier, et l'exprime alors de cette manière :
« Seigneur ! il n'y a de vie que la vie dernière ». De même, il invoqua Allah et dit ensuite : « Je me rassasie un jour et ressens la faim un autre jour » .
Il dit aussi :
« O mon Dieu ! octroie à la Famille de Mûhammad de quoi subsister ».
Il ne trouvait point le repos avec le surplus de biens dépassant ses besoins et celui-ci était destiné à l'aumône.
Àïcha - qu'Allah l'ait en son agrément - a relaté :
" Le Messager d'Allah avait chez moi six ou sept dinars, cela lors de sa maladie. Il m'ordonna de les distribuer. Cependant, ses douleurs m'avait fait oublier cela. Il demanda par la suite ce que j'avais fait avec les six ou sept dinars. Par Allah, lui dis-je, je n'en ai rien fait. Ta maladie m'a occupée. Il les demanda alors, les posa dans sa paume et dit : « Qu'en sera-t-il du Prophète d'Allah s'il rencontrait Allah, Puissant et Majestueux, alors qu'il détient cela ».
Il est aussi attesté qu'il dit :
« Qui a de quoi porter quelque chose en supplément sur ses montures, qu'il le destine à celui qui ne dispose pas de monture. Qui a une provision en supplément, qu'il la destine à qui n'en a pas ».
Le très savant Ibn Qayyim al-Jawziya affirme, au chapitre de la pratique du Prophètepour les aumônes surérogatoires le Prophète était parmi les gens celui dont les aumônes étaient les plus importantes.
Il ne considérait point important ce qu'il donnait en vue d'Allah Très-Haut et ne le méprisait point non plus. On ne lui demandait quelque chose qu'il le donnait alors, que ce soit en petite ou en grande quantité. Ses dons étaient ceux de qui ne craint guère la pauvreté. Les dons et les aumônes étaient ce qu'il aimait le plus.
Sa joie pour ce qu'il donnait était plus forte que celle de celui qui reçoit. Il était le plus généreux en bienfaits et sa main était telle le vent bénéfique. Lorsque quelqu'un dans le besoin se présentait, il faisait précéder celui-ci à sa personne, tantôt par sa nourriture et tantôt par ses propres vêtements.
Il variait aussi ses dons et ses aumônes. Tantôt il pouvait s'agir de don, tantôt d'aumône, tantôt de cadeau, tantôt de l'achat de quelque chose qu'il redonnait alors au vendeur, avec son prix, tel qu'il le fit avec Jâber. Il pouvait aussi emprunter et donner ensuite plus et mieux.
Il pouvait de même acheter quelque chose et donner plus que son prix, de même qu'il acceptait les dons et les rétribuait ensuite d'une valeur supérieure ou multipliée. Cela, par souci de bienveillance, de diversification des formes de l'aumône et de générosité avec tout ce qu'il était possible de donner. "
Sa pratique pour l'aumône légale zakât était la plus parfaite, que ce soit pour son temps d'exigibilité, sa valeur, sa tranche d'exigibilité, ses ayants droit et ses affectations. Il tenait compte pour celle-ci de l'intérêt des possédants ainsi que de celui des pauvres.
Allah - qu'Il soit glorifié et exalté -en fit une purification pour les biens et pour celui qui s'en acquitte, et a lié la grâce sur les riches par son acquittement.
Sa voie consistait à distribuer la zakât à ses bénéficiaires, dans la ville où se trouvaient les biens. Ce qui restait en surplus lui était apporté et il le distribuait alors en personne. Il était de son usage de n'envoyer les collecteurs de la zakât que pour les biens apparents, tels le bétail, les grains et les fruits. Cette collecte ne concernait pas le meilleur des biens mais ce qui était moyen parmi ceux-ci.
Il commanda aussi de verser l'aumône de la rupture du jeûne de ramadan(zakât al-Fitr) et sa pratique consistait à ce qu'elle soit acquittée avant la prière de la Fête.
L’aumône légale ( Al-Zakât ) est le troisième Pilier de l’Islam. Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg – Exalté soit-Il – en a institué l’obligation dans Son Livre en disant :
http://www.sajidine.com/versets/9_103.gif
{ Prélève de leurs biens une Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis. }
[ Sourate 9 - Verset 103 ]
{ Ô les croyants ! Dépensez des meilleures choses que vous avez gagnées
et des récoltes que Nous avons fait sortir de la terre pour vous. }
[ Sourate 2 - Verset 267 ]
http://www.sajidine.com/versets/2_111a.gif
{ Et accomplissez la Salat et acquittez la zakat. }
[ Sourate 2 - Verset 111 ]
Le Prophète http://www.sajidine.com/image/sws2.jpg - que la paix et le salut soient sur lui - a dit aussi :
L’Islam est bâti sur cinq fondements :
L’attestation qu’il n’y est de dieu qu’Allah http://www.sajidine.com/image/azawajal2.jpg et que Mûhammad est Son Serviteur et Son Messager. L'accomplissement de la Prière. L’acquittement de l’aumône légale. Le jeûne du Mois de Ramadhâne. Le Pèlerinage à la Mecque au moins une fois dans sa vie pour celui qui en a les moyens. Chaque Musulman dont la condition financière est au-dessus d’un certain minimum précisé, doit payer annuellement de ses ressources à 8 catégories qu'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajal2.jpg a désignées comme suit :
{ Les Sadaqats ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les coeurs sont à gagner (à l'Islam), l'affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d'Allah, et pour le voyageur (en détresse). C'est un décret d'Allah! Et Allah est Omniscient et Sage } [ Sourate 9 - Verset 60 ]
Le pauvre est celui qui ne trouve pas de quoi subvenir à ses besoins et à ceux des siens, en nourriture, vêtements et logement, même s’il possède un montant imposable de biens.
Le nécessiteux peut être plus ou moins aisé que le pauvre. Tout deux sont considérés sur le même pied d’égalité et on leur applique la même règle. Mais Le Prophète http://www.sajidine.com/image/sws2.jpg dans un hadith, a défini le nécessiteux comme suit :
« Le nécessiteux n’est pas celui qui va d’une personne à une autre, congédié par une bouchée ou deux, par une ou deux dattes, mais le nécessiteux est celui qui n’a rien à dépenser et dont on ne soupçonne pas la privation pour lui venir en aide et qui ne présente pas pour demander l’aumône »
[ Hadith rapporté par Al-Boukhari ] La zakat n’est valable qu’accompagnée de l’intention de la faire. Si elle en est dépourvue, elle n’a plus valeur de Zakât,, car le Prophète http://www.sajidine.com/image/sws2.jpg dit :
« Tout acte est relié à l’intention qui l’inspire et nul n’a de son œuvre que la valeur de son dessein ».
Donc, celui qui s’en acquitte, doit avoir à l’esprit que c’est bien la Zakât de ses biens qu’il fait en vue d’être agréable à Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg. La sincérité est la condition pour l’agrément de toute dévotion.
Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg dit :
{ …cette Loi ne leur est prescrit que d’adorer Allah d’un culte sincère } [ Sourate 98 - Verset 5 ]
http://www.sajidine.com/image/argent.jpg L’argent que nous versons à titre de zakât n'est pas quelque chose dont Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg a besoin ou qu'Il reçoit. Il est au-dessus de tout besoin ou désir. Il nous promet, dans Sa grâce infinie, des récompenses innombrables si nous aidons nos semblables.
Mais il y met une condition fondamentale : quand nous versons la zakât au nom d'Allah nous ne devons pas attendre ni exiger un profit terrestre des bénéficiaires ni essayer de nous établir une réputation de philanthrope.
La zakât est aussi fondamentale dans l'Islam que les autres formes des ‘Ibâdât : Salât (la prière) et Sawm (le jeûne). Son importance réside dans le fait qu'elle nourrit en nous les qualités de sacrifice et nous débarrasse de l'égoïsme. L’Islam accueille en son sein ceux-là seuls qui sont prêts, dans la voie d'Allah, à distribuer une part de leurs biens durement gagnés, volontairement et sans aucun espoir de profit temporel ou personnel.
L’Islam n'a rien à faire avec les avares. Un vrai musulman, quand l'appel viendra, sacrifiera tous ses biens selon le désir d'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg, car la zakât l'a déjà entraîné à cela. La société musulmane a énormément à gagner à l'institution de la zakât. C'est le devoir le plus strict de tout musulman fortuné de venir en aide à ses semblables pauvres ou dans une situation moins favorisée. Sa richesse ne doit pas être utilisée uniquement pour son confort et son luxe personnels ; d'autres ont aussi un titre sur ses biens : les veuves et les orphelins de la nation, les pauvres et les invalides ; ceux qui ont des capacités mais manquent des moyens de chercher un emploi utile, ceux qui ont les capacités mais pas d'argent pour acquérir de l'instruction et devenir ainsi des membres actifs de la communauté.
Celui qui ne reconnaît pas un droit sur ses biens à de telles personnes de sa communauté est réellement cruel. Car il ne pourrait y avoir de plus grande cruauté que de remplir ses coffres tandis que des milliers d'êtres meurent de faim ou souffrent du chômage. L’Islam est l'ennemi juré d'une telle forme d'égoïsme et de cupidité. Les incroyants, dénués de tout sentiment d'amour universel, ne savent que conserver leur argent, et pour le faire fructifier le prêtent avec intérêts. Les enseignements de l'Islam sont l'exacte antithèse de cette attitude. Ici on partage sa richesse avec ses semblables et on les aide ainsi à se suffire à eux-mêmes et à devenir des membres productifs de la société.
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L’aumône légale (az-zakât) est l'un des piliers de l'Islam. Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg l'a liée à la prière. Il a dit :
http://www.sajidine.com/versets/2_111a.gif{ Et accomplissez la Salat et acquittez la zakat. }
[ Sourate 2 - Verset 111 ] Pour ce qui des genres de la zakât, de ses chapitres et des raisons de son obligation, ils sont traités en particulier dans des manuels de fiqh. Contentons-nous ici d'évoquer quelques conditions et règles de bienséances qui s'y rapportent.
Parmi ses conditions, il y a l'obligation de s'acquitter de ce qui est stipulé et non pas de sa valeur, car celui qui s'autorise à ne s'acquitter uniquement de la valeur ne fait seulement que colmater une brèche. Or le fait de colmater une brèche ne constitue pas tout le but recherché mais uniquement une partie. Ceci parce que les obligations de la Loi religieuse sont de 3 sortes :
La première partie - il s'agit d'un culte pur comme le fait de lancer des petits cailloux pendant le pèlerinage. En effet, le but de la Loi religieuse consiste à éprouver le fidèle par I'oeuvre pour qu'il exprime sa servitude à travers un acte qui n’a pas un sens particulier bien concevable, parce que la nature humaine a tendance à favoriser ce qui a un sens. Ce qui ne peut exprimer la servitude pure en y recourant, contrairement à ce que nous avons indiqué.
La deuxième partie : il s'agit de l'inverse, à savoir ce qui n'a pas pour but le culte et la dévotion, car ce qui y est visé c'est un droit pur comme le fait de s'acquitter d'une dette envers les humains ou de restituer un bien spolié et ainsi de suite. Dans ce genre d'acte, on ne considère pas non plus l'intention et l'acte lui-même car le but est atteint et l'interpellation de la Loi cesse pour celui qui en est bénéficiaire. Ces deux parties sont simples.
Quant à la troisième partie, elle est composée. C'est qu'à travers l'acte on vise les 2 choses à la fois : éprouver celui qui en a la charge et garantir les droits des serviteurs. Ainsi cet acte recèle à la fois le culte qui consiste à lancer les cailloux et l'obligation de restituer les droits. Mais il convient de ne pas oublier ici celui des deux sens qui est le plus subtil, à savoir la dévotion, car ce qui est subtil est probablement plus important. Or la zakât relève de cette catégorie. En effet, la part du pauvre est visée par le colmatage d'une brèche et le devoir du culte constitue le but de la Loi religieuse de connaître les détails à ce sujet.
De ce fait la zakât est devenue une obligation comparable à la prière et au pèlerinage. Allah http://www.sajidine.com/image/azawajal2.jpg est Plus Savant.
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Sache que l'aspirant à la vie future a des obligations en matière d'aumône légale :
La première : il doit comprendre qu'on vise 3 choses par la zakât : éprouver celui qui prétend aimer Allah - qu'Il soit exalté - en l'obligeant à s'acquitter de ce qu'il aime, se départir de la mauvaise qualité de l'avarice ruineuse et le fait de rendre grâce pour le bienfait des biens qu'on possède.
La deuxième obligation : c'est le fait de s'acquitter en secret de la zakât pour éviter la duplicité et la recherche de la réputation, d'autant plus que le fait de s'en acquitter publiquement constitue également une humiliation pour le pauvre qui en est bénéficiaire. Si le fidèle craint l'accusation de ne s'être pas acquitté de la zakât, il peut la donner publiquement à n'importe quel pauvre qui se trouve au sein d'un groupe d'homme et la donner en cachette à d'autres.
La troisième obligation : il ne doit pas l'affecter par le mann (le fait de rappeler ses faveurs aux autres) et par la gêne et la nuisance. En effet, cela peut arriver à l'homme lorsqu'il se considère comme le bienfaiteur des pauvres et leur donateur. Or s'il réfléchit bien, il verra que c'est le pauvre qui est son bienfaiteur, car il a accepté de recevoir un droit d'Allah qui constitue une purification pour le donateur de la zakât. Si le donateur pense que le fait de s'acquitter de l'aumône légale mérite un compliment pour le bienfait des biens qu'il donne, il risque de briser le rapport entre lui et les pauvres. Aussi il ne convient pas de mépriser le pauvre à cause de sa pauvreté, car le mérite ne repose pas sur la possession ou la non possession des biens et de l'argent.
La quatrième obligation : le fidèle doit "mépriser le don" car celui qui trouve grand un acte l'admire nécessairement, voilà pourquoi on a dit : le bien ne s'obtient que par 3 choses : "le mépriser, le hâter et le cacher".
La cinquième obligation : le fidèle doit choisir parmi ses biens le plus licite, le meilleur et le plus cher à son coeur. Pour ce qui est du plus licite, parce qu'Allah est Bon et n'accepte que ce qui est bon. Pour ce qui du meilleur, parce qu'Allah a dit : { Ne choisissez pas ce qui est vil pour le donner en aumône }[ Sourate 11 - Verset 267 ]
Le fidèle doit tenir compte à ce sujet de deux choses : le droit d'Allah en Le vénérant, car Il mérite qu'on fasse ce choix pour Lui, du reste si un homme présente une mauvaise nourriture à son hôte, il risque de provoquer son ressentiment. La deuxième chose c'est son propre droit, car ce qu'il offre est ce qu'il retrouvera demain au jour de la Résurrection. Aussi, il convient de choisir le meilleur pour lui-même. Pour ce qui est du plus cher à son coeur, parce qu'Allah a dit : { Vous n'atteindrez pas à la piété vraie, tant que vous ne donnerez pas en aumône ce que vous aimez } [ Sourate 3 - Verset 92 ]
Ainsi on rapporte que lorsqu'Ibn 'Umar s'attachait trop à l'un de ses biens, il le donnait pour se rapprocher d'Allah . On rapporte qu'il a effectué une halte à un endroit appelé al-jihfa. Il a dit aux siens : « je désire du poisson ». Ils se sont mis à en chercher et n'en trouvèrent qu'un seul. Son épouse le prit et le prépara avant de le présenter à Ibn 'Umar . Mais un nécessiteux se présenta et Ibn 'Umar lui dit : « Prends-le ». Les gens de sa maison lui dirent : « Gloire à Allah ! Tu nous a épuisé et nous avons d'autres provisions à lui donner ». Il leur dit : « Ce serviteur d'Allah aime ce plat ».
On rapporte également qu'un mendiant frappa à la porte d'al-Rabî' ibn Khaytham. Il dit aux gens de sa maison : « Donnez-lui des choses sucrées ». Ils répondirent : « Si nous lui donnions du pain ce serait meilleur pour lui ». Al-Rabi' leur dit : « "Malheur à vous" ! Donnez-lui des choses sucrées car al-Rabî' aime ce qui est sucré ».
La sixième obligation : le fidèle doit rechercher pour l'aumône dont il doit s'acquitter, quelqu'un qui la fructifie, qui fait partie des huit catégories de personnes (retenues par le Coran) et qui doivent avoir les qualités suivantes :
La première qualité : la crainte révérencielle. Aussi, le fidèle doit consacrer son aumône aux Pieux, car il les aide ainsi à diriger leur énergie spirituelle vers Allah . On rapporte que 'Abdullâh ibn al-Zubayr attendait que les serviteurs soient prosternés pour venir placer sa bourse renfermant des pièces de monnaie près de leurs chaussures, de telle manière qu'ils ressentent le contact de la bourse sans le voir. On lui dit : « Qu'est-ce qui t'empêche de le leur envoyer ? » Il répondit : « Je déteste que le visage de l'un d'eux change de couleur s'il voit mon envoyé ou me croise ».
La deuxième qualité: la science, car le fait de donner au savant favorise l'acquisition du savoir et la propagation de la foi, ce qui constitue une manière de consolider la Shari’a (la loi religieuse).
La troisième qualité : il doit être de ceux qui voient que la bienfaisance provient uniquement d'Allah , et il ne doit s'arrêter aux moyens seconds qu'autant qu'il est tenu d'en rendre grâce. Quant à celui qui a pour habitude de louer en recevant un don, il a tendance à dénigrer lorsqu'on l'empêche de recevoir.
La quatrième qualité: il doit préserver sa pauvreté, s'occuper de ses affaires et cacher ses plaintes, conformément à la Parole d'Allah : { L'ignorant les croit riches à cause de leur attitude réservée }[ Sourate 11 - Verset 273 ] Ceux-là ne tombent dans les filets de celui qui les vise que s'il les recherche et questionne les gens de chaque quartier sur leur qualité.
La cinquième qualité : il doit avoir une famille, ou être atteint d'une maladie, ou encore croupir sous les dettes. Un tel homme fait partie de ceux qui éprouvent de grandes difficultés, or le fait de lui faire l'aumône constitue un moyen de le faire sortir de la gêne.
La sixième qualité : il doit faire partie des proches et de ceux qui sont liés par le sang, car l'aumône en leur faveur constitue à la fois une aumône pour eux et un moyen de préserver les liens de sang. Ainsi celui qui réunit deux de ces qualités ou plus, mérite davantage de bénéficier de l'aumône en fonction du grand nombre de ces qualités.
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Le bénéficiaire de la zakât doit nécessairement faire partie des 8 catégories de personnes bien connues. De ce fait, il a certaines obligations à respecter :
La première obligation : il doit savoir qu'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg - qu'Il soit exalté - a alloué la zakât en sa faveur pour lui éviter les soucis et faire en sorte que son seul souci soit la recherche de l'agrément d'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg-.
La deuxième obligation: il doit remercier le donateur, le louer et faire des invocations en sa faveur. Et que cela soit en fonction de l'action de grâce rendue pour l'acquisition des moyens seconds. Car il a été rapporté dans le hadîth :celui qui ne remercie pas les gens n'a pas remercié Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg.
D'ailleurs la plénitude du remerciement consiste à ne pas mépriser le don même s'il est minime et à couvrir ce qu'il renferme comme défauts. Car l'obligation du donateur réside dans la minimisation, et celle du bénéficiaire réside dans la surestimation. Tout ceci ne contredit pas la vision du bienfait comme provenant d'Allah http://www.sajidine.com/image/azawajalb.jpg. Car celui qui ne voit pas la médiation comme médiation est un ignorant. Mais le plus répréhensible c'est de voir la médiation comme un principe.
La troisième obligation : il doit regarder ce qu'il reçoit comme don. S'il s'agit de quelque chose d'illicite, il ne doit pas le prendre, car le fait de s'acquitter des biens d'autrui n'est plus de l'aumône légale. S'il s'agit de quelque chose de douteux, il doit avoir des scrupules sauf s'il ne peut faire autrement. En effet, celui dont la plupart des biens sont d'origine illicite et qui s'acquitte de la zakât sans savoir avec précision au moment de s'en acquitter l'origine de ses possessions, la fatwâ (consultation juridique) stipule qu'il doit les donner en aumône. Voilà pourquoi l'homme pauvre peut dans ce cas en recevoir, ceci en fonction de ses besoins, s'il se trouve en difficulté et s'il ne peut pas recevoir des biens licites qui sont imposables.
La quatrième obligation : il doit se préserver de tout ce qui est douteux pour la part qu'il reçoit, ne prendre que ce qui lui est permis et éviter de prendre plus qu'il n'en a besoin. S'il est endetté, il ne doit pas prendre plus que la valeur de sa dette. S'il est en campagne militaire, il doit prendre selon ses besoins. En fin de compte tout ceci dépend de son appréciation personnelle, car le scrupule implique d'éviter ce qui est douteux. Cela dit, les savants ont divergé à propos de la part de l'aumône que peut recevoir le riche qui ne peut pas s'acquitter de la zakât. Ce qui est sûr à ce sujet, c'est qu'il doit posséder de quoi lui suffire en permanence grâce à un commerce, à un métier ou à une rente foncière etc. Autrement dit, si ses possessions ne couvrent ses besoins qu'en partie, il peut recevoir des biens de l'aumone, la part lui permettant de couvrir entièrement ses besoins.
Quoi qu'il en soit, il doit prendre ce qui lui suffit pendant une année, pas plus. D'ailleurs on a retenu l'année parce qu'à sa fin commence la récolte des biens de la zakât. Enfin il ne faut pas qu'il prenne le maximum pour ne pas gêner les pauvres.
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Sache que lorsque le nécessiteux a besoin de quelque chose et qu'il implore pour cela Allah par sa langue, et son état, son imploration frappe alors à la porte de la Générosité Divine. Il arrive aussi que l'intérêt implique que le coeur d'un homme pieux soit inspiré pour amener à satisfaire le besoin de ce nécessiteux. En effet lorsque l'inspiration l'envahit et devient exigeante, Allah lui accorde la réussite et lui accorde Ses bénédictions qui lui viennent de partout par au-dessus, par au-dessous par sa droite et par sa gauche et il bénéficie de la miséricorde.
Un jour, un nécessiteux m'a demandé quelque chose dont il avait besoin. J'ai ressenti alors dans mon coeur une inspiration qui m'ordonne de donner et m'annonce une grande rétribution dans le bas monde et dans la vie future. J'ai donc donné et j'ai constaté réellement ce que mon Seigneur m'avait promis. J'ai pu ainsi contempler ce nécessiteux frappant à la porte de la générosité, le surgissement de l'inspiration et l'élection de mon coeur, ce jour là ainsi que la manifestation de la récompense.
Il arrive que la dépense, en faisant l'aumône, soit faite pour espérer la Miséricorde d'Allah comme par exemple à la suite d'une exigence formulée dans le plérome céleste (al mala'u al a'lâ ) pour louer une confession. Ainsi celui qui s'expose à la réalisation de cette exigence devient un bénéficiaire de la Miséncorde divine. Sa réalisation de cette exigence sera alors du même ordre que la participation aux dépenses pour la Ghazwat al 'Usra ( Expédition des jours difficiles à l'époque du Prophète - qu'Allah lui accorde la Grâce et la Paix - ou à une époque de grande famine lorsque les membres d'une communauté donnée auront besoin plus que toutes les autres créatures d'Allah , car il s'agit de leur permettre de survivre. En un mot, le rapporteur véridique tire toutes les conséquences de cette exigences et dit « Pour celui qui fait l'aumône en donnant à tel pauvre dans cette situation, son oeuvre sera agréée ». Puis quelqu'un l'entend et suit son jugement grace au témoignage de son coeur et il verra que ce qu'il a promis était vrai.
Dépenser pour Allah est la chose la plus utile
Il arrive que l'âme réalise que l'amour des biens et l'avarice nuisent au serviteur et l'empêchent de poursuivre la voie dans laquelle il s'engage. Cela le gène énormément et il ne s'en débarrasse qu'en s'exerçant à donner des biens auxquels il s'attache le plus. Dans ce cas, faire l'aumône, devient pour lui la chose la plus bénéfique. Car sans les dépenses faites dans l'aumône, l'attachement et l'avarice resteraient ce qu'ils étaient. En effet, les biens, non dépensés prendront dans l'autre monde, la forme d'un gros serpent vénéneux et se montreront très menaçant contre leurs propriétaires qui ne s'acquittent pas de l'aumône exigible pour ses troupeaux « Il sera étendu sur un terrain plat pour que son troupeau l'écrase ». Ceci est également attesté par la Parole d'Allah: { Annonce un châtiment douloureux à ceux qui thésaurisent l'or et l'argent sans rien dépenser dans le chemin d'Allah } [ Sourate 9 - Verset 34 ]
En liquidant ses biens, le croyant efface sa propre perte.
Il arrive que le Serviteur soit coincé et condamné à sa perte dans le monde suprasensible. Mais fl se lance dans la dépense effrénée de ses biens en faveur des pauvres et implore Allah en compagnie des gens qui bénéficient de la Miséricorde Divine. Il parvient ainsi à effacer sa propre perte en liquidant ses biens. Voilà le sens de la parole du Prophète : « Seul l'imploration repousse l'arrêt divin. Seul le bien allonge le terme de la vie ».
Il arrive aussi à l'homme de perdre le contrôle et de commettre un méfait sous l'impulsion de sa nature, puis voir son forfait et de le regretter, puis de retomber sous le joug de sa nature et de récidiver. Pour soigner une telle âme, la sagesse implique qu'on oblige le Serviteur à donner en aumône beaucoup de ses biens comme amendes pour ce qu'il a commis afin que cela demeure présent devant ses yeux et l'empêche de récidiver.
L'aumône accroît les bénédictions et éteint la Colère d'Allah.
Le bon caractère et la présenation des biens pour sauvegarder l'ordre social consistent à offrir la nourriture, à répandre la paix et à participer à toutes sortes d'oeuvres de bienfaisance qu'on recommande au serviteur par ce quelles relèvent de l'aumône. C'est-à-dire que l'aumône légale ( Zakât ) fructifie les biens, éteint la colère divine en rapportant les effluves de la miséricorde, repousse le châtiment de la vie future occasionnée par l'avarice et amène le plérome céleste à inspirer les hommes pieux sur terre pour faire des invocations en faveur d'un tel serviteur.
Et Allah est plus Savant.
Par L'imâm Al-Ghazali
L
La vie du Prophète - sur lui la Grâce et la Paix , son comportement dans son foyer et avec les gens les plus proches et les plus aimés, indiquent sa vision prophétique particulière vis-à-vis des biens qu'Allah lui octroya, mais aussi vis-à-vis de l'existence en général. C'est la vision de qui prend conscience de la majesté d'Allah et de sa grandeur, ainsi que du Jour dernier, et l'exprime alors de cette manière :
« Seigneur ! il n'y a de vie que la vie dernière ». De même, il invoqua Allah et dit ensuite : « Je me rassasie un jour et ressens la faim un autre jour » .
Il dit aussi :
« O mon Dieu ! octroie à la Famille de Mûhammad de quoi subsister ».
Il ne trouvait point le repos avec le surplus de biens dépassant ses besoins et celui-ci était destiné à l'aumône.
Àïcha - qu'Allah l'ait en son agrément - a relaté :
" Le Messager d'Allah avait chez moi six ou sept dinars, cela lors de sa maladie. Il m'ordonna de les distribuer. Cependant, ses douleurs m'avait fait oublier cela. Il demanda par la suite ce que j'avais fait avec les six ou sept dinars. Par Allah, lui dis-je, je n'en ai rien fait. Ta maladie m'a occupée. Il les demanda alors, les posa dans sa paume et dit : « Qu'en sera-t-il du Prophète d'Allah s'il rencontrait Allah, Puissant et Majestueux, alors qu'il détient cela ».
Il est aussi attesté qu'il dit :
« Qui a de quoi porter quelque chose en supplément sur ses montures, qu'il le destine à celui qui ne dispose pas de monture. Qui a une provision en supplément, qu'il la destine à qui n'en a pas ».
Le très savant Ibn Qayyim al-Jawziya affirme, au chapitre de la pratique du Prophètepour les aumônes surérogatoires le Prophète était parmi les gens celui dont les aumônes étaient les plus importantes.
Il ne considérait point important ce qu'il donnait en vue d'Allah Très-Haut et ne le méprisait point non plus. On ne lui demandait quelque chose qu'il le donnait alors, que ce soit en petite ou en grande quantité. Ses dons étaient ceux de qui ne craint guère la pauvreté. Les dons et les aumônes étaient ce qu'il aimait le plus.
Sa joie pour ce qu'il donnait était plus forte que celle de celui qui reçoit. Il était le plus généreux en bienfaits et sa main était telle le vent bénéfique. Lorsque quelqu'un dans le besoin se présentait, il faisait précéder celui-ci à sa personne, tantôt par sa nourriture et tantôt par ses propres vêtements.
Il variait aussi ses dons et ses aumônes. Tantôt il pouvait s'agir de don, tantôt d'aumône, tantôt de cadeau, tantôt de l'achat de quelque chose qu'il redonnait alors au vendeur, avec son prix, tel qu'il le fit avec Jâber. Il pouvait aussi emprunter et donner ensuite plus et mieux.
Il pouvait de même acheter quelque chose et donner plus que son prix, de même qu'il acceptait les dons et les rétribuait ensuite d'une valeur supérieure ou multipliée. Cela, par souci de bienveillance, de diversification des formes de l'aumône et de générosité avec tout ce qu'il était possible de donner. "
Sa pratique pour l'aumône légale zakât était la plus parfaite, que ce soit pour son temps d'exigibilité, sa valeur, sa tranche d'exigibilité, ses ayants droit et ses affectations. Il tenait compte pour celle-ci de l'intérêt des possédants ainsi que de celui des pauvres.
Allah - qu'Il soit glorifié et exalté -en fit une purification pour les biens et pour celui qui s'en acquitte, et a lié la grâce sur les riches par son acquittement.
Sa voie consistait à distribuer la zakât à ses bénéficiaires, dans la ville où se trouvaient les biens. Ce qui restait en surplus lui était apporté et il le distribuait alors en personne. Il était de son usage de n'envoyer les collecteurs de la zakât que pour les biens apparents, tels le bétail, les grains et les fruits. Cette collecte ne concernait pas le meilleur des biens mais ce qui était moyen parmi ceux-ci.
Il commanda aussi de verser l'aumône de la rupture du jeûne de ramadan(zakât al-Fitr) et sa pratique consistait à ce qu'elle soit acquittée avant la prière de la Fête.