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morocco
10/07/2013, 17h38
Le dilemne des gâteaux de l’Aïd




Il est de coutume de présenter le jour de l’Aïd el séghir une superbe assiette de gâteaux aux couleurs et formes aussi belles que savoureuses. Peu de mères de familles dérogent à la coutume et passent alors les derniers jours du mois de Ramadan recluses dans leur cuisine à brasser des kilos de farine, à enduire les gâteaux tout justes sortis du four de miel, chocolat et autres douceurs...




Cette année, je me suis jurée de ne pas me laisser entrainer dans cette spirale frénétique culinaire et de m’attacher au Saint Coran, remplie de ferveur et de méditation.
Pour rappel, l’année dernière, comme il y a deux ans, j’étais en Algérie, et difficile voire impossible d’échapper à ce que je considère comme la "corvée des gâteaux" ; toutes les femmes du village, et de la famille se rassemblent et façonnent ensemble une quantité impressionnantes de petits fours à tour de rôle dans une maison différente, afin d’assurer à la maitresse de maison une provision assez conséquente de patisseries.
Malgré tous mes stratagèmes, je n’ai jamais réussi à échapper à l’épreuve du façonnage de gâteaux.
Les femmes s’échangent les recettes, les conseils de cuisson, de décoration avec ferveur et passion. Les magasins spécialisés en fournitures ingrédients pour les gâteaux ne désemplissent pas, c’est la cohue totale, et tans pis pour les retardataires...
Pour moi, ce n’était qu’une réelle perte de temps, comment pouvait-on passer autant de temps dans une cuisine alors que les moments du mois de Ramadan sont tellement importants et merveilleux et que ce mois béni touche à sa fin.
Mais à côté de cette réflexion, mes souvenirs d’enfance ressurgissent, les échanges d’assiettes de gâteaux entre voisines dans mon quartier, le plaisir de goûter à ces petits gâteaux délicieux et raffinés...quel bonheur !
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Source photo : blog "Le Palais des Délices"Alors, cette année, j’ai capitulé devant cette écrasante tradition et, après avoir choisi les variétés de patisseries à réaliser et après avoir fait les achats en conséquence, je suis entrée dans ma cuisine, ai poussé un grand soupir, remonté mes manches et me voilà partie pour quelques heures de sueurs froides.
Outre la joie de ma famille à goûter ces petites douceurs, cette échange d’assiettes permet de raviver le contact avec les voisins.
Pour ma part, pour être en contact avec mes voisins, il faut des occasions. Et les deux fêtes de l’Aid sont malheureusement les seules occasions de briser le silence entre nous et de de garder le contact avec mes voisins non musulmans.
Je dois avouer que le souvenir d’avoir vu des larmes d’émotions dans les yeux de mon voisin lorsque nous avons sonné à sa porte et présenté cette fameuse petite assiette de gâteaux a retenu toute mon attention et mes réflexions sur la nécessité d’entretenir de bons rapports avec eux, comme nous l’enseigne l’islam.
Cette année, mes voisins ne sont plus là. Pour les uns, une terrible maladie a privé ma voisine de ses jambes, elle a déménagé pour un appartement sans escaliers. Pour les autres, la maladie et la vieilliesse a eu raison de ce vieux monsieur qui est décédé il ya quelques semaines. Il ne me reste plus que les souvenirs des moments furtifs passés en leur compagnie grâce à l’échange d’assiette de gâteaux.
C’est un peu pour cette raison que je continue à faire mes petits gâteaux, pour pouvoir les offrir autour de moi.
Qu’Allah accepte nos bonnes actions. Amine
Au nom de toute l’équipe d’Aslim-Taslam, je vous souhaite une excellente fête de l’Aïd, autour d’un thé et de quelques biscuits préparés pour cette occasion !





Yamina H.

morocco
10/07/2013, 17h41
Où sont passées nos œuvres ?










L’objectif unique du musulman est d’adorer Son Seigneur :

« Je n’ai créé les Djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent »
Sourate 51, Ad-Dariyat (Ceux qui éparpillent), verset 56



Mais alors, doit on l’adorer uniquement pendant ramadhan ou chaque jour de notre vie ? Le mois de Ramadhan emporterait-il avec lui toutes nos obligations ?
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Non, il n’emporte que l’obligation de jeûner et nous laisse le soin de préserver notre prière, notre zakat, notre pèlerinage, notre bon comportement etc... Nous devons poursuivre les efforts que nous avons fournis pendant ce mois pour raffermir notre foi ! Et Allah Taala nous dit de l’adorer jusqu’à ce que vienne en nous, la certitude. Et n’est-ce pas le comble que d’avoir enfin la certitude en Allah 3azawajal ? Le craindre et L’aimer comme si nous le voyons sachant que Lui nous voit où que nous soyons et constamment !

Ramadhan est telle une école, qui nous éduque à la racine (notre naf’s) en le privant de nourriture, chose à laquelle il est tant habitué, pour le calmer et le pousser à réaliser avec plus de ferveur le but pour lequel nous avons été créés. Et lorsque nous sortons d’une école nous ne jetons pas nos acquis dans un coin pour aller nous amuser non, nous cherchons à les mettre en pratique encore et encore, perfectionnant ainsi notre niveau, souhaitant passer à des niveaux supérieurs... Et la pratique et l’expérience ne feront qu’augmenter nos qualités pour nous offrir divers débouchés et chance de réussite ! Il en est de même pour l’état dans lequel Le Noble mois de Ramadhan a pu nous mettre, nous devons continuer sur la même voie, adorer avec toujours l’intention d’améliorer, de parfaire, d’augmenter nos œuvres... car Celui Là même qui nous a ordonné de jeûner, nous ordonne de prier, de donner la zakat, de faire notre pèlerinage, d’être juste et bon envers nos frères etc.... Il est Présent, Omnipotent, Il voit Tout et Sait Tout ! Et c’est Lui, Allah, l’Unique, Le Véridique, qui nous promet la Réussite éternelle !
Comment oser délaisser nos obligations une fois que le mois s’en est allé ? Sommes nous musulmans pour une période précise ou le sommes nous pour adorer jusqu’à notre dernier souffle ?
Où sont donc passées les veillées, les larmes, les lectures, la compassion pour les autres ? Où s’est donc cachée la patience, la pudeur, la modestie, la générosité ? Pourtant Le qur’an est toujours là, posé sur l’étagère et nous savons toujours le lire et avons toujours autant besoin de lui, les pauvres sont toujours là affamés, assoiffés, et les malades alités, la qiblah n’a pas changée, l’appel se fait toujours entendre, l’ordre d’y répondre ne changera pas jusqu’à notre retour vers Allah Taala. Que se passe-t-il au juste après Ramadhan ? Sommes devenus des musulmans saisonniers qui ne connaissent Allah 3azawajal que pendant ce mois ou pendant nos épreuves ? Pourtant les actions les plus aimées d’Allah Taala sont celles qui durent combien même puissent-elles êtres petites !

« Ne soyez pas comme celle qui a défait sa quenouille (pour la réduire en laine) après l’avoir fortement filée. »
Sourate 16, An-Nahl (Les abeilles), verset 92
Le mois de Ramadhan a éveillé en nous l’envie, le besoin de dévotion afin de continuer ainsi chaque jour de notre vie...
Personne ne sait quel jour est son dernier, aussi chaque jour doit être comme s’il l’était et nous devons y rechercher la Satisfaction d’Allah Taala en ne minimisant aucune bonne œuvre et dramatisant la moindre erreur ou injustice envers les autres ou envers nous-même.
Qu’Allah Taala nous permette de persévérer avec crainte et amour et de quitter ce bas monde soumis à Lui. Amîn




Fatima Zahra T