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farazian
25/06/2013, 21h08
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Les quatre premiers satellites de la constellation O3b, qui doivent offrir un accès internet très haut débit et bon marché à trois milliards d'habitants de quelque 180 pays numériquement défavorisés, vont être mis en orbite lundi soir par une fusée Soyouz tirée depuis la Guyane française.



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O3b, c'est l'abréviation de "Other 3 billion": les "trois autres milliards" d'individus, habitants des pays du Sud "sous-connectés" qui, faute de moyens ou d'infrastructures, n'ont pas facilement accès au web comme dans les pays riches.

L'idée a germé en 2007 dans l'esprit de l'Américain Greg Wyler, fondateur de l'opérateur de satellites O3b Networks. Pionnier des réseaux de téléphonie mobile 3G en Afrique, il se trouvait alors au Rwanda et se heurtait à la médiocrité du réseau de télécommunications local.

Pourtant, "les habitants de ces pays ont soif d'accès à internet. La demande est là, c'est un problème de coût", expliquait-il en 2008 à Paris, le jour où son projet était officiellement lancé.

Greg Wyler imagine une parade toute simple: passer outre les coûteuses infrastructures au sol (fibre optique, câble, etc.) en plaçant en orbite autour de l'Equateur une constellation de petits satellites pour servir de relais spatiaux entre les utilisateurs et la Toile mondiale, à l'aide de seules antennes paraboliques.

Cette orbite équatoriale permet de couvrir une bande de 45 degrés au nord et 45 degrés au sud, autrement dit une zone comprenant la totalité de l'Afrique, presque toute l'Amérique latine, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Est, l'Australie et l'Océanie, autant de marchés émergents en manque de connexion internet.

Certes, des satellites géostationnaires fournissent déjà ce type de services mais leur coût d'exploitation est généralement élevé, tout comme la facture finale pour l'utilisateur.

Débits comparables à ceux de la fibre optique

En outre, comme ils tournent à quelque 36'000 km d'altitude, ces satellites "classiques" ont besoin de davantage de puissance pour émettre, sont plus gros, et les données mettent parfois plus d'une demi-seconde pour effectuer l'aller-retour avec la Terre.

Conçus par Thales Alenia Space, les satellites O3b, eux, seront déployés à seulement 8062 km d'altitude. Plus petits (650 kg chacun contre 4 à 6 tonnes pour un satellite géostationnaire), ils communiqueront avec la Terre quatre fois plus rapidement. Et six satellites seulement suffiraient à assurer une couverture permanente, assure O3b Networks.

Selon Arianespace, qui mettra en orbite les quatre premiers satellites de la constellation, ce réseau offrira à terme "des débits et des temps de réponse comparables à ceux de la fibre optique".

Chaque satellite est équipé de douze antennes mobiles, permettant de viser des points précis de la Terre en fonction de la demande, avec une couverture de plusieurs centaines de km2, comme pour les satellites d'observation de la Terre. Elles émettent dans la gamme de fréquences Ka, à la bande passante très large et pouvant être reçue à l'aide de très petites paraboles.

Convaincus de l'intérêt et de la rentabilité du projet de Greg Wyler, de grands groupes internationaux y ont investi: le géant de l'internet Google, Liberty Global, leader des opérateurs internationaux du câble, l'opérateur de satellites SES, poids lourd du secteur, la banque HSBC ou encore la Banque de développement d'Afrique du Sud.

Les quatre pionniers de la constellation O3b seront lancés par une fusée Soyouz depuis le Centre spatial guyanais à 18h53 GMT (20h53 heures suisses). Le premier couple de satellites se séparera de la fusée russe deux heures après le décollage, les deux autres 22 minutes plus tard.

Quatre autres satellites devraient par la suite être lancés pour compléter la constellation, avec un projet d'extension de 16 satellites supplémentaires, indique O3b Networks.

Source: 24heures.ch