PDA

Voir la version complète : L'exercice d'unité franco-allemand brouillé par Hollande



didiniho
30/05/2013, 20h09
François Hollande (http://fr.news.yahoo.com/francois-hollande/;_ylt=AuAHpjTakLse9GQP6eF2qfwdfsl_;_ylu=X3oDMTFqMD gxZXM0BG1pdANBcnRpY2xlIEJvZHkEcG9zAzEEc2VjA01lZGlh QXJ0aWNsZUJvZHlBc3NlbWJseQ--;_ylg=X3oDMTJzMmpqcmU1BGludGwDZnIEbGFuZwNmci1mcgRw c3RhaWQDNjhjNmVkMTgtNjJjZC0zMWExLTg0YWItYzQ2NzYyMj IwNjZlBHBzdGNhdANwb2xpdGlxdWUEcHQDc3RvcnlwYWdl;_yl v=3) et Angela Merkel ont tenté d'afficher jeudi l'unité du couple franco-allemand en adoptant une contribution commune pour le Conseil européen de juin, mais le coup de menton du président à l'adresse de Bruxelles a pesé sur la rencontre. Si la chancelière allemande s'est ralliée à la proposition de François Hollande de créer un président à temps plein de la zone euro, elle a en revanche maintenu la pression exercée mercredi par la Commission européenne pour que la France aille jusqu'au bout des réformes structurelles promises.
"Nous avons accepté de donner à la France deux ans de plus pour ramener son déficit à 3% (du PIB) et avons lié cela avec le souhait que les réformes soient mises en oeuvre, cela va de pair", a prévenu Angela Merkel lors d'une conférence de presse commune organisée à l'Elysée.
"L'assainissement budgétaire et la croissance sont les faces d'une même médaille", a-t-elle poursuivi aux côtés du président, qui a fait du rejet de l'austérité et du thème de la croissance son cheval de bataille depuis la campagne présidentielle.
La Commission a proposé mercredi de donner deux ans de plus à la France pour réduire ses déficits en échange de profondes réformes, dont celles des régimes des retraites, évoquant même une mesure spécifique comme le report de l'âge de départ.
Le chef de l'Etat avait fermement réagi à cette recommandation considérée comme un diktat, déclenchant de nombreuses protestations en Allemagne.
"L'Union européenne a eu de l'indulgence pour la gestion par la France de son déficit et se voit quand même critiquée par Hollande", a ainsi dit Michael Meister, vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU.
Bien que choisissant un langage plus policé, le président a réaffirmé jeudi sa position devant la presse.
"La Commission donne des recommandations, elle ne dit pas à la place des Etats ce qu'ils doivent faire", a-t-il dit.
SOUVERAINETÉ
"Le détail, les procédures, les manières de faire relèvent de la responsabilité du gouvernement et de l'Etat, sinon il n'y aurait pas de souveraineté possible, la souveraineté elle doit être dans la mise en oeuvre", a précisé François Hollande.
Le président s'est par ailleurs agacé des oppositions de politique économique que la presse prête aux deux dirigeants, artificielles selon lui.
"Il n'y a pas de raison de mettre la France et Allemagne en contradiction l'une par rapport à l'autre", a-t-il dit alors que la publication des chiffres du chômage en France a rappelé combien la comparaison est désavantageuse par rapport à son voisin.
Avril a été marqué par 39.800 demandeurs d'emplois de plus en France métropolitaine, soit une hausse de 1,2% par rapport à mars et de 12,5% par rapport à un an plus tôt.
La chancelière a montré les limites de la solidarité du couple franco-allemand en excluant une relance de la consommation en Allemagne via une hausse des salaires pour soutenir la croissance en Europe.
"L'idée que si l'Allemagne avait des salaires plus élevés, l'Europe s'en porterait mieux cela ne fait pas de sens", a jugé Angela Merkel, pour qui son pays doit faire en sorte de rester compétitif en terme de coûts salariaux pour sa garder son statut de grand exportateur.
Les deux dirigeants ont néanmoins fait montre de volontarisme pour raviver la croissance et ont reçu des industriels français et allemand Jean-Louis Beffa et Gerhard Cromme un rapport contenant une trentaine de mesures pour raviver l'économie.
Paris et Berlin pourraient reprendre à leur compte un certain nombre de ces pistes et les proposer à leurs homologues européens dans le cadre de la stratégie européenne pour redynamiser la croissance sur le continent.
Si les deux pays ont pu afficher une certaine unité grâce à leurs propositions communes sur la lutte contre le chômage des jeunes ou certaines initiatives pour dynamiser la croissance en Europe, des divergences persistent sur la future architecture institutionnelle de l'Europe, notamment sur l'Union bancaire.