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soltan009
26/04/2013, 08h58
Crise coréenne: Pyongyang refuse le dialogue avec Séoul à propos de KaesongLa Corée du Nord a rejeté vendredi l'ultimatum de la Corée du Sud appelant à négocier la réouverture du site industriel intercoréen de Kaesong, fermé de facto par Pyongyang depuis le 3 avril et dont Séoul a implicitement menacé de se retirer de façon définitive.
La Corée du Sud avait donné jeudi 24 heures au régime nord-coréen pour accepter son offre de dialogue faute de quoi il s'exposait à des "mesures significatives".
"Si les marionnettes sud-coréennes continuent d'aggraver la situation, il nous reviendra de prendre des mesures finales et graves", a répondu vendredi la Commission de défense nationale nord-coréenne dans une déclaration citée par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Le Nord interdit aux Sud-Coréens l'accès au complexe de Kaesong, situé sur son territoire à une dizaine de kilomètres de la frontière, depuis le 3 avril. Il en a retiré ses 53.000 employés alors que les tensions étaient très vives dans la péninsule.
La mise en demeure sud-coréenne laissait entendre que Séoul est prêt à retirer définitivement, du moins durablement, ses 850 employés de Kaesong, dont une grande proportion de cadres qui font tourner les 123 entreprises sud-coréennes.
Seuls quelque 170 Sud-Coréens demeurent actuellement sur place.
Unique reliquat des efforts de rapprochement intercoréen, après le gel des relations bilatérales en 2010, Kaesong est toujours resté ouvert à de rares et brèves exceptions près.
Le site est né dans le sillage de "la diplomatie du rayon de soleil", menée par la Corée du Sud de 1998 à 2008 aux fins d'encourager les contacts entre les deux frères ennemis qui restent techniquement en guerre puisque la Guerre de Corée (1950-53) s'est terminée par un armistice et non par un traité de paix.
Une logique de confrontation
Pyongyang s'est engagé dans une logique de confrontation totale avec Séoul et Washington après le vote à l'ONU d'un nouveau train de sanctions répondant au troisième essai nucléaire effectué par la Corée du Nord en février dernier en dépit de ses obligations internationales.
Kaesong reste ainsi fermé et menacé de faillite alors que, avec un chiffre d'affaires de 469,5 millions de dollars US en 2012 (360 millions d'euros), il constitue une manne en termes d'emploi, d'impôts et d'apport en devises étrangères pour la Corée du Nord où tout manque.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, propulsé à la tête du régime après la mort de son père Kim Jong-Il en décembre 2011, avait annoncé début janvier un "virage radical" pour redresser l'économie exsangue du pays tout en réaffirmant les ambitions militaires du régime.
"Nous devons effectuer un virage radical afin de construire un géant économique dans l'esprit et avec le courage qui furent les nôtres pour conquérir l'espace", avait-il déclaré, ajoutant: "La population n'aura plus à se serrer la ceinture".
La Corée du Nord connaît des pénuries alimentaires chroniques en raison d'une très mauvaise gestion agricole, des intempéries, d'un ralentissement de l'aide internationale et des importantes dépenses militaires.
Au milieu des années 90, une famine avait entraîné la mort de jusqu'à deux millions de personnes, selon les ONG et l'ONU.
La Chine, qui maintient le Nord sous perfusion, l'a poussé ces dernières années à s'ouvrir économiquement, sans résultats significatifs autres que la création de zones d'activité le long de leur frontière commune.
De timides réformes avaient été engagées en 2002 pour tenter de limiter les effets de l'effondrement des subventions et de l'aide après le démantèlement de l'Union soviétique dans les années 90.
Mais le pouvoir, hyper-centralisateur, avait pris peur devant l'essor du petit commerce et annulé la plupart des réformes trois ans plus tard.