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didiniho
23/04/2013, 15h04
Des affrontements entre les forces irakiennes et des manifestants sunnites ont fait au moins 26 morts mardi près de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, a-t-on appris de sources militaires. La fusillade a éclaté tôt dans la matinée lorsque des soldats sont intervenus contre un campement installé par des opposants sunnites sur une place de la localité d'Hawija, à environ 170 km au nord de Bagdad.
Six soldats et vingt manifestants ont péri dans la fusillade, selon plusieurs sources militaires.
Dans un communiqué, le ministère irakien de la Défense précise que les soldats ont riposté en situation de légitime défense après avoir été la cible de coups de feu.
"Quand les forces armées ont commencé (...) à intervenir pour faire appliquer la loi, elles ont été prises sous des tirs violents", a-t-il précisé.
Le ministère précise que les armes, notamment des lance-roquettes et des fusils d'assaut AK-47, ont été découverts dans le campement. Les tentes des manifestants ont été incendiées et la place a été dégagée.
Des manifestants ont affirmé en revanche que les opposants n'étaient pas armés lorsque les soldats ont commencé à tirer. "Quand les forces spéciales ont attaqué la place, nous ne nous y attendions pas et nous n'étions pas armés", a dit un étudiant.
Peu après l'opération de l'armée, des sunnites ont brièvement pris le contrôle de trois postes de l'armée dans des villages autour d'Hawija. Des soldats appuyés par des hélicoptères ont ensuite réoccupé ces positions.
LES SUNNITES SE PLAIGNENT D'ÊTRE MARGINALISÉS
Quelques heures plus tard, le calme était revenu dans le secteur. Le couvre-feu a été imposé dans la province de Salahuddin.
Dans le sud de Bagdad, deux bombes ont par ailleurs explosé en milieu de journée à la sortie d'une mosquée sunnite, faisant sept morts et 17 blessés.
Depuis décembre dernier, des milliers de sunnites, communauté à laquelle appartenait Saddam Hussein, manifestent contre ce qu'ils considèrent comme leur mise à l'écart par le gouvernement de Bagdad, dirigé par le chiite Nouri al Maliki.
Si elles sont loin du pic de violences interreligieuses du milieu des années 2000, les tensions entre la majorité chiite et les minorités sunnite et kurde restent fortes.
Les extrémistes sunnites irakiens affiliés à Al Qaïda ont intensifié leurs attaques contre les chiites et les forces de sécurité. Cinq attentats à la voiture piégée ont visé des mosquées chiites de Bagdad le mois dernier.
L'Etat islamique d'Irak, la branche locale d'Al Qaïda, a intensifié ces derniers mois ses opérations, sans doute revigoré par l'insurrection sunnite en Syrie voisine.
La frange radicale des sunnites d'Irak considère le gouvernement de Bagdad comme l'oppresseur de la minorité sunnite du pays et prend pour cible des objectifs chiites afin de provoquer un conflit intercommunautaire comparable à celui qui fit des milliers de morts dans les années 2006-2007