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Voir la version complète : Des années après sa sortie, la prison réclame son uniforme de détenu.



benny
22/04/2013, 13h59
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En quittant la célèbre prison d'Insein à Rangoun en 2008, Win Tin avait emporté son uniforme bleu.




Quatre ans et demi plus tard, les autorités réclament à cette figure de l'opposition birmane de rendre ou de rembourser les habits, une demande à laquelle il se refuse.

"Le tribunal d'Insein m'a appelé pour me demander de rendre l'uniforme que je portais le jour de ma libération. J'ai tout de suite dit que je ne pouvais pas", a expliqué mercredi à l'AFP l'ancien prisonnier politique qui a passé près de 20 ans derrière les barreaux.

Ce proche de la chef de l'opposition Aung San Suu Kyi, aujourd'hui âgé de 83 ans, n'est plus en possession de l'uniforme qu'il portait ce 23 septembre 2008, jour de sa libération après près de 20 ans de prison.

"Ils m'ont demandé de rembourser les 2.000 kyats (1,70 euros) de l'uniforme. Je leur ai dit que je ne rembourserai pas parce que je ne l'avais pas volé. Je le portais sur moi en accord avec les règles de la prison".

Et le militant, toujours actif, de rejeter également la proposition de l'employé du tribunal de payer à sa place. "Je ne sais pas pourquoi ils me demandent ça après cinq ans. S'ils veulent me poursuivre, qu'ils le fassent (...). Cela n'a aucune importance si je meure en prison".

Win Tin, ancien journaliste et membre fondateur de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) avec Suu Kyi, avait refusé de se changer avant de quitter la prison. Après une fausse joie trois ans plus tôt, il ne croyait pas à sa libération.

Depuis, il ne sort jamais sans une chemise bleue. "Pour montrer mon soutien avec les prisonniers politiques toujours en prison", a-t-il ajouté.

Le régime qui a succédé à la junte dissoute en mars 2011 a depuis libéré des centaines de prisonniers politiques sur les plus de 2.000 recensés avant le changement de régime - journalistes, étudiants, avocats, moines, militants politiques.

Les autorités ont créé un comité pour examiner les dossiers de ceux qui restent derrière les barreaux, et notamment pour "définir" les prisonniers de conscience, alors que leur nombre fait l'objet d'estimations contradictoires.


AFP
22/04/2013