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soltan009
17/04/2013, 17h34
Un ambulancier sauvé par le malade qu'il conduisait à l'hôpital

Christian, 60 ans, a très vite compris que l'homme qui le transportait vers l'hôpital souffrait d'une crise cardiaque. Malgré son cancer très avancé, il a réussi à prendre le volant.
Une histoire digne d'un film américain. Et pourtant, ce scénario n'appartient pas à la fiction. Jeudi dernier, Christian Nayet, 60 ans, avait rendez-vous à l'hôpital pour passer un scanner, afin de vérifier l'évolution de son cancer de l'estomac. Il s'y rend en ambulance, qui le conduit de la maison de ses parents à Berck, où il loge lorsqu'il n'est pas chez lui, en Angleterre, à l'hôpital Huriez de Lille.
Il monte dans l'ambulance. Tout se passe bien pendant la première heure de route. Mais, sur la route, les deux hommes ont une mauvaise surprise. Jean-François Pina, l'ambulancier, est pris de fourmis dans les doigts: «Je lui ai demandé si ça montait dans les bras, a expliqué Christian Nayet à La Voix du Nord, qui a révélé cette histoire (http://www.lavoixdunord.fr/region/berck-un-ambulancier-sauve-par-le-malade-qu-il-ia36b49106n1182718). J'ai pensé à une crise cardiaque. Je lui ai dit de s'arrêter.» Premier bon réflexe de Christian, qui a immédiatement identifié le mal de son compagnon de voyage.
Et l'homme ne cède pas à la panique: «Je lui ai fait prendre deux médicaments que j'avais, une sorte d'harpégic pour fluidifier le sang et un autre pour stabiliser le rythme cardiaque.» Christian décide ensuite de prendre les choses en main. Il a bien pensé à prévenir le Samu mais l'urgence de la situation lui fait croire qu'ils ne pourront intervenir à temps. Il prend alors les choses en main, et, notamment, le volant de l'ambulance: «Je lui ai dit: Donne-moi tes clés, fais-moi confiance. Ma vie n'est pas en danger, mais la tienne oui! On va rouler vite. Mon scanner peut attendre.» Dans son élan de courage, il est sûr de son coup: «Dans dix minutes, tu es sorti d'affaire.»
Tout s'est joué à cinq minutes

Installé au volant, il n'a qu'une idée en tête: aller très vite. Et quoi de plus facile dans une ambulance? Il lui suffit de mettre les sirènes... Mais il ne trouve pas comment les actionner. Qu'à cela ne tienne, Christian allume les phares. Un plan qui fonctionne puisqu'ils parviennent à temps à l'hôpital Schaffner de Lens.
L'ambulancier a été immédiatement pris en charge par le personnel de l'hôpital. Il a été déchoqué et opéré dans les dix minutes, ce qui n'aurait pas été possible sans le courage et la vivacité d'esprit de Christian, car tout s'est joué à cinq minutes, selon ses médecins. Quant au héros du jour, il s'est soulagé à la morphine dans la salle d'attente, avant qu'une autre ambulance lui soit mise à disposition pour aller passer son scanner trois heures après...
Le lendemain, l'ambulancier et son sauveur se sont parlés au téléphone. Jean-François Pina souhaitait revoir Christian, pour le remercier. Mais Christian ne trouve pas de mérite à son geste: «L'important, c'est que tu sois sauvé. Moi, ça m'a permis cette nuit-là de dormir comme un enfant: je pensais que j'avais fait quelque chose de bien.»
Les résultats du scanner que Christian a passé ce jour-là sont plutôt mauvais: son cancer, très avancé, rend son avenir incertain. Mais son moral est intact et il déborde de projets, comme l'a confié son ami, qui a contacté La Voix du Nord pour dévoiler cette incroyable histoire. Il exposera ses peintures en Angleterre en août et il compte bien écrire un livre sur tous les bons moments de la vie. Avec un chapitre sur les héros ordinaires? Il pourrait bien en tout cas y tenir le premier rôle.