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chance
18/03/2013, 07h31
Le dépistage précoce d’un cancer est fondamental dans le traitement de la maladie. Néanmoins, malgré les prouesses technologiques dans le domaine de l’imagerie médicale, la détection d’un cancer est parfois trop tardive. Une étude récente montre que l’on peut directement identifier des facteurs tumoraux dans le sang. Se dirige-t-on vers le dépistage grâce à une simple prise de sang ?

L’un des enjeux majeurs de la cancérologie est le dépistage très précoce des cancers. Les techniques d’imagerie médicale permettent de visualiser les parties internes du corps et de constater la présence ou non d’une tumeur. Elles sont nombreuses et de plus en plus perfectionnées : l’imagerie par résonance magnétique par exemple se fonde sur la détection de tumeurs par l’exposition à un champ magnétique. Néanmoins, malgré les progrès des technologies d’imagerie, la tumeur doit être d’une taille suffisante pour être détectée.
Dans une étude publiée dans le New England Journal of Medecine, l’équipe dirigée par le docteur Nitzan Rosenfeld montre qu’il est également possible de détecter un cancer en analysant l’ADN tumoral circulant dans le sang : un cancer pourrait ainsi être repéré très tôt par une simple prise de sang !
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Répartition de l’incidence du cancer du sein dans le monde, des zones les moins touchées (en bleu) aux plus touchées (en rose). Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué dans le monde. © The Mayor of Worldwise Breast Cancer, Flickr, cc by nc nd 2.0 D’où vient cet ADN tumoral ? Toutes les cellules de l’organisme, qu’elles soient normales ou tumorales, ont une durée de vie limitée qui se termine par la mort cellulaire. Ce processus permet d’assurer le renouvellement des tissus. Au cours de la dégradation des cellules, une partie de leur ADN se retrouve dans le sang. Ainsi, si des cellules cancéreuses sont présentes dans un organisme, de l’ADN tumoral circulera dans le sang. Cet ADN tumoral est facilement identifiable, car il contient des mutations spécifiques dans sa séquence.
L’ADN tumoral, un biomarqueur du cancer
Pour leur étude, les auteurs ont analysé des échantillons sanguins provenant de 30 femmes atteintes d’un cancer du sein à un stade avancé. Pour dépister l’ADN tumoral, ils ont examiné la séquence de deux gènes, Tp53 et Pik3ca, afin d’y trouver des mutations caractéristiques. Ils ont ensuite comparé leur test avec des méthodes de détection d’autres biomarqueurs du cancer également présents dans le sang. Leurs résultats montrent que la technique de dépistage par ADN tumoral est la plus sensible.

Néanmoins, comme le souligne Klaus Pantel, chercheur au centre médical Hamburg-Eppendorf en Allemagne, cette technique a ses failles : l’ADN tumoral provenant de différentes cellules cancéreuses ne contient pas toujours des mutations dans les mêmes gènes. Ainsi, il serait donc parfois nécessaire d’analyser la séquence de plusieurs gènes avant d’émettre un diagnostic. En l’occurrence, dans l’étude menée par l’équipe du docteur Nitzan Rosenfeld, seules 25 femmes avaient un ADN tumoral comportant des mutations pour les gènesTp53 et Pik3ca.
La technique de détection d’ADN tumorale nécessite des ajustements et des études complémentaires, notamment sur leur efficacité pour d’autres types de cancer. Elle représente néanmoins une méthode performante et peu coûteuse qui promet à terme l’amélioration du dépistage et du traitement du cancer.
source futura sciences