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Voir la version complète : Français de Bundesliga : les exceptions et la règle



adm1
02/03/2013, 16h48
http://i.eurosport.fr/2013/02/19/957042-15720400-640-220.jpg A lui tout seul, il attire la rengaine populaire et les lumières. Demander à quelqu’un quel joueur de l’Hexagone évolue dans le championnat allemand et l’on vous répondra systématiquement Franck Ribéry (http://eurovisions.eurosport.fr/football/franck-ribery_prs28332/person.shtml). Sauf que s’il est bien l’un des meilleurs joueurs de Bundesliga, il n’est pas le premier à avoir évolué à ce niveau depuis Bixente Lizarazu... Interviewé dernièrement sur une radio française où je travaille, Harald Schumacher confiait : "Nous avons l’habitude de recruter plutôt dans le Nord et dans l’Est de l’Europe, mais c’est vrai que nous pourrions prendre quelques Français de plus". L’actuel vice-président du FC Cologne (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/cologne/teamcenter.shtml) pointe du doigt un phénomène qui commence à dater. L’absence, en comparaison de la Premier League par exemple, d’un véritable contingent français capable de s’exporter ou plutôt d’intéresser la Germanie.
Pourtant certaines belles carrières se sont écrites pour quelques expatriés. C'est ce que nous allons voir ici. A dessein, nous avons retiré de cette liste, non-exhaustive, les joueurs ayant évolué sous le drapeau d’une équipe nationale différente de la France (par exemple le Portugais Petit ou bien l’Algérien Matmour, tous les deux nés à Strasbourg (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/strasbourg/teamcenter.shtml)). Tout comme les binationaux, dont l’exemple le plus récent serait le Sénégalais Fallou Diagne, passé par le FC Metz (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/metz/teamcenter.shtml) et qui explose à Fribourg (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/fribourg/teamcenter.shtml). Enfin, cette liste ne concerne que les joueurs ayant évolué en Bundesliga après la fin de carrière du latéral gauche de l’équipe de France, championne du monde et d’Europe. Laslandes et ses cinq petits matches à Cologne, Ramdane, Nîmois d’origine, et ses 89 matches avec Fribourg et Rostock (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/rostock/teamcenter.shtml), ou bien encore le cas Djorkaeff au FC Kaiserlautern, en conflit ouvert avec son coach Brehme, ne seront pas exposés ici.
Beckenbauer : " Lizarazu ? Le meilleur rapport qualité-prix de l’histoire du Bayern !"
http://i.eurosport.fr/2007/10/14/392047-5611091-128-96.jpg Le compliment est signé du Kaiser lui-même. Mais évoquer le Basque, c’est forcément parler de son compatriote et alter ego au poste d’arrière droit, Willy Sagnol (http://eurovisions.eurosport.fr/football/willy-sagnol_prs2667/person.shtml). Les deux joueurs ont laissé une trace indélébile en Bavière, si bien que le dernier nommé "s’y installera lors de sa retraite". Les images d’Epinal franco-allemandes en prennent un coup. L’amour du public munichois pour les deux Franzosen, chacun avec son style, les débordements pour Liza et les centres de "Vili", ne pouvaient se confondre que dans la victoire, celle de la Ligue des champions en 2001. Ces deux professionnels ont surtout montré à une Allemagne sceptique, la capacité des "petits Français" à devenir des gagnants. A l’aune de ces deux joueurs, l’on peut comprendre parfaitement le respect qu’a imposé, chez les techniciens germaniques, l’équipe de France victorieuse.
"Ne m’appelez plus jamais France !" (Sardou)
"J’ai été champion d’Allemagne avec le Werder en 2004, puis je me suis imposé comme titulaire au Bayern Munich (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/bayern-munich/teamcenter.shtml). J’ai aussi été champion en 2006. J’ai aussi réalisé deux doublés. J’ai tout fait pour être sélectionné en équipe de France". Interviewé par votre serviteur, il y a deux ans maintenant, sur son absence de convocation chez les Bleus, Valérien Ismaël gardait un sentiment amer de sa période en Bundesliga, comme d’une récompense qu’on ne voulait pas lui donner. En 2006 pourtant, le onze tricolore devait se reconstruire et se cherchait une charnière centrale. Ismaël a subi une injustice. La DTN a des problèmes de torticolis, spécialement lorsqu’il faut se tourner vers l’Est...
Dans le même registre, l’autre défenseur central ayant évolué en Allemagne, Matthieu Delpierre (http://eurovisions.eurosport.fr/football/matthieu-delpierre_prs1873/person.shtml), fut bien convoqué, mais ses blessures à répétition l’empêchèrent de connaitre les joies de la sélection. Il n’empêche, "capitaine Delpierre", excusez du peu, a été champion d’Allemagne avec le VfB Stuttgart (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/stuttgart/teamcenter.shtml) en 2007 et la défaite, cette même année, en finale de la DFB-Pokal (Coupe d'Allemagne) contre le FC Nuremberg (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/nuremberg/teamcenter.shtml) est une surprise. Aujourd’hui à Hoffenheim (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/hoffenheim/teamcenter.shtml), à bientôt 32 ans, il continue une carrière que beaucoup de professionnels aimeraient avoir.
http://i.eurosport.fr/2013/02/19/957025-15720203-128-96.jpg Enfin il y a la star, celui que les sélectionneurs ont aussi oublié, préférant le voir, tout au plus, sur le banc, provoquant, à l’époque, une incompréhension générale en Allemagne, tant ses performances en Bundesliga étaient monstrueuses. Un dénommé Johann Micoud, élevé au statut de rock-star à Brême après le doublé de 2004. A-t-il payé son franc-parler ? "Il (Jacques Santini) peut estimer qu’il y a de meilleurs joueurs à mon poste. Je trouve que la relation que nous avons est hypocrite depuis le début", a-t-il affirmé. Appuyé par un jeu ultra-offensif, il a formé, avec Klasnic et Klose, l’un des plus fameux "magische Dreieck" de l’histoire de la Bundesliga. Un triangle magique qui n’a eu d’égal que celui du VfB Stuttgart avec Bobic-Balakov-Elber et celui du VfL Wolfsburg (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/wolfsburg/teamcenter.shtml) Dzeko-Misimovic-Grafite. Quelle est l’idole de jeunesse de Toni Kroos (http://eurovisions.eurosport.fr/football/toni-kroos_prs120480/person.shtml) ? Micoud bien entendu.
Pouplin : " Chaque match de Bundesliga est un duel "
L’actuel portier de Sochaux, Simon Pouplin (http://eurovisions.eurosport.fr/football/simon-pouplin_prs28409/person.shtml), peut garder un souvenir mitigé de son passage en Allemagne. Véritable révélation au poste de gardien avec le SC Freiburg en 2009-2010, Simon Pouplin fut le principal artisan du maintien de son équipe. Puis, l’année suivante, la blessure, longue, et l’éclosion d’un talent allemand, Oliver Baumann (http://eurovisions.eurosport.fr/football/oliver-baumann_prs214548/person.shtml). Le Français ne retrouvera jamais son rang de titulaire.
http://i.eurosport.fr/2013/02/19/957030-15720263-128-96.jpg Il y a beaucoup de joueurs à citer dans ce paragraphe, souvent issus d’Alsace ou de Lorraine, régions évidemment attractives pour les recruteurs germaniques des clubs frontaliers. Ainsi, puisque l’on parle des Freiburger, citons, Jonathan Schmid (http://eurovisions.eurosport.fr/football/jonathan-schmid_prs253677/person.shtml), 22 ans. Il a explosé depuis l’exercice passé. Après un parcours chaotique et son départ forcé du centre de formation du RC Strasbourg, il est le joueur le plus utilisé par le coach Streich et trône avec son club en haut de la Bundesliga. Il est le digne successeur au poste d’ailier de Jonathan Jäger, lequel connut aussi un beau parcours avec le SCF et la montée dans l’élite lors de la saison 2008-2009. Titulaire une grande partie du temps l’exercice suivant, il disparaîtra petit à petit avant de finir sa carrière au F91 Dudelange au Luxembourg. Comment ne pas citer aussi l’attaquant Régis Dorn, lui aussi passé par ce club très francophile ? Il a également évolué au Hansa Rostock, en 2008-2009, ne pouvant éviter la relégation d’un des anciens clubs de la RDA.

L’ancien U21 français, Fabrice Ehret (http://eurovisions.eurosport.fr/football/fabrice-ehret_prs1565/person.shtml), aujourd’hui à Evian-Thonon-Gaillard, a lui aussi joué à fond sa chance en étant souvent titularisé durant trois saisons au FC Cologne, sur tout le flanc gauche. Tandis que le Mulhousien Marc Pfertzel, lui, s’est distingué dans la Ruhr, à Bochum (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/bochum/teamcenter.shtml) plus précisément. Cerise sur le gâteau, il était titulaire entre 2007 et 2009. Aujourd’hui dans le meilleur club du monde, j’ai nommé l’Union Berlin, il est à 31 ans en lutte pour la montée en Bundesliga.
" Je ne fais que passer " (Gilbert Bécaud)
Quatre petits matches professionnels pour le Borussia Dortmund (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/dortmund/teamcenter.shtml) en 2009-2010. C’est peu pour un Damien Le Tallec (http://eurovisions.eurosport.fr/football/damien-le-tallec_prs177224/person.shtml) qui aura pu, au moins, apercevoir le très haut niveau et côtoyer une belle bande de joueurs du même âge que lui. Sept années passées à Karlsruhe (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/karlsruhe/teamcenter.shtml) et 9 rencontres en tant que gardien pour Jean-François Kornetzky, entre 2007 et 2009. Son ex-camarade de club, Gaétan Krebs a été lancé dans le grand bain à Hanovre (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/hanovre/teamcenter.shtml) et a disputé 20 matches chez les Roten dans l’élite. Idem pour le défenseur central, Mathieu Béda qui, s’il fut sur les terrains de Bundesliga à 16 reprises, se fit surtout connaitre en 2Liga avec Kaiserslautern (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/kaiserslautern/teamcenter.shtml) et Munich 1860 (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/munich-1860/teamcenter.shtml).
http://i.eurosport.fr/2013/02/19/957033-15720299-128-96.jpg Moins chanceux, l’ancien Auxerrois Jean-Sébastien Jaurès (http://eurovisions.eurosport.fr/football/jean-sebastien-jaures_prs1619/person.shtml) passa trois années au Borussia Mönchengladbach (http://eurovisions.eurosport.fr/football/equipes/monchengladbach/teamcenter.shtml). Une période où les blessures le contraignirent à la retraite. Il ne disputa que vingt rencontres de championnat avec les Fohlen. D'ailleurs coté infirmerie, Johan Audel (http://eurovisions.eurosport.fr/football/johan-audel_prs23585/person.shtml) a aussi été servi. Transféré en 2010 de Valenciennes vers le VfB Stuttgart pour 2,5 millions d'euros, l'ailier gauche n'a, à son compteur, que 80 minutes de Bundesliga. Et dire qu'il déclarait : "Je me devais de rejoindre un grand club, car je sais que je fais partie des joueurs considérés par le nouveau sélectionneur de l'équipe de France". Et pour finir, citons Jacques Abardonado (http://eurovisions.eurosport.fr/football/jacques-abardonado_prs1481/person.shtml), recruté contre 200.000 euros au mercato hivernal 2007-2008, mais qui ne parvint pas à sauver le FC Nuremberg de la relégation.

Des stars françaises, la Bundesliga en a vues. Surement pas assez. Les filières de recrutement préfèrent l’Eldorado de la Premier League. Est-ce à raison ? Certains joueurs comme Giroud ou Belhanda ont annoncé leur désir, un jour, de revêtir le maillot d’un des Vereine du Borussia Dortmund. On remarquera aussi que des noms moins huppés ont réalisé de belles petites carrières. L’occasion de rappeler qu’il y a de la place pour tous. Reste à savoir si le "Français" n'est pas surcoté sur le marché, comme le souligne Klaus Allofs (http://eurovisions.eurosport.fr/football/klaus-allofs_prs201217/person.shtml). L'ancien attaquant allemand de l'OM juge le joueur français trop cher à l'export par rapport à son niveau.