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Voir la version complète : A l’école des fans



soltan009
02/03/2013, 16h05
On les appelle supporters historiques ou Ultras. Leur mouvement est né dans les années 80. Des jeunes gens, majoritairement des hommes, composent ces groupes. Ils s’autofinancent, gardent leur distance avec la gouvernance du club et suivent l’équipe à domicile comme à l’extérieur. Ils se placent derrière les buts et durant 90 minutes chantent et encouragent. Ils fabriquent des tifos, colorent le stade, animent les tribunes. A Marseille, à Nice, à Saint-Etienne, les Ultras appartiennent au décorum. Durant 25 ans, le Parc des Princes a vécu avec leurs chants et leurs couleurs. Aujourd’hui, c’est terminé. Impossible pour les supporters de s’abonner en groupe. Dispersion des troupes. Les Ultras ont perdu leur raison d’être. Ils aimaient vivre les matches, ensemble. Soirées viriles, amitiés de vestiaires, esprit de corps. Il fallait crier, chanter, hurler. Il fallait aimer son équipe et détester l’adversaire. C’était un jeu. C’était leur match. L’adrénaline du supporter couplée à celle du joueur. Les uns et les autres donnaient tout. Pour les membres du Kop Boulogne, venir au stade en costume pour applaudir le PSG n’a aucun sens. Ils refusent le rôle de spectateurs. Ils étaient des acteurs. Ils ont déserté la porte de Saint Cloud. A Paris, le mouvement Ultras dépérit.
Je recevrai demain dans 13H Foot sur i>télé deux supporters historiques du PSG qui acceptent de témoigner. Depuis de nombreuses années, je cherche à inviter régulièrement des Ultras sur les plateaux de radio ou dé télévision. Ils défendent des idées qu’il faut écouter parce qu’elles sont partagées par une partie du public. Hélas, les supporters historiques se méfient des médias. Ils déclinent les invitations. Ils craignent la manipulation, l’exploitation ou la censure. Voilà pourquoi je suis content demain que deux d’entre eux s’expriment.
La nouvelle histoire du PSG s’écrit sans ses fans d’hier qui ne reconnaissent plus le PSG de Francis Borelli ou de Canal + dans le bling bling qatari. Insuffisance d’encouragements, absence de chants, disparition des tifos. Les slogans repris de tribune à tribune n’existent plus. Pour eux, le Parc est mort, devenu une salle de concert, peuplé de VIP, de solitaires, de passagers, de tout, sauf d’amoureux du PSG. On va au Parc comme on suit Roland Garos. J’entends ce discours même si je refuse l’idée que les Ultras soient, seuls, dépositaires de l’âme du club. Personne n’a le monopole du cœur comme disait l’autre. En revanche, leur sensibilité n’est plus représentée au Parc des Princes et c’est dommage. Une poignée de jeunes gens violents endosse la responsabilité de la situation. Mais arrêtons de prendre les Ultras pour les droogs d’Orange Mécanique. Ils ne sont pas armés jusqu’aux dents ; pas plus qu’ils ne sont racistes ou fachos. Hélas, l’attitude d’une minorité (pour ne pas dire de quelques-uns) a discrédité le mouvement.
Il faut aussi entendre le discours des Ultras sur le fond. Un club de football possède son histoire. Personne ne peut la zapper. A Arsenal, une statue de Thierry Henry accueille le spectateur qui entre dans le stade. Les fans exigent la mémoire. Ils refusent et dénoncent la trahison des valeurs. Ils déplorent l’argent roi, le tout marketing, l’infidélité des joueurs au maillot. J’ai souvent exprimé les mêmes réserves. Les joueurs passent, les entraineurs valsent, les dirigeants sautent. Seuls les supporters restent. Ça ne leur donne pas tous les droits mais au moins celui de les écouter.

abdel
02/03/2013, 18h37
se sont des vrais supporter