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Voir la version complète : L’accord entre Google et la presse française essuie déjà de sévères critiques



SIDALI55
04/02/2013, 23h37
L’accord passé avec Google essuie des critiques à l’étranger. Les Américains estiment que Google s’en tire à bon compte. En Italie, la presse parle d’un Waterloo pour la France.01net
le 04/02/13
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Dès l’annonce vendredi soir de l’accord entre les éditeurs et Google (http://www.01net.com/editorial/585853/google-un-fond-de-60-millions-d-euros-pour-aider-la-presse-a-passer-au-numerique/) qui porte sur un fond de 60 millions d’euros pour permettre, entre autre, aux médias de lancer des projets « numériques » les superlatifs n’ont pas été économisés par les commentateurs français. Celui qui a le plus heurté la presse étrangère est « Historique ».
En effet, à l’instar du WSJ (http://online.wsj.com/article/SB10001424127887324610504578278222048811706.html?K EYWORDS=google+france#articleTabs%3Darticle) , de nombreux analystes estiment tout d’abord que cet accord n’a rien d’historique puisque Google n’en est pas à sa première négociation en Europe. En décembre, les éditeurs belges avaient négocié avec Google pour obtenir, après plusieurs années de conflit, une indemnisation dont le montant exact n’a jusqu’à présent pas été révélé. Le montant de 5 millions d’euros évoqué par Le Monde n’a jamais été confirmé par les parties.
À l’époque, le directeur général de Google Belgique révélait entre autre qu’il avait payé les frais judiciaires engagés par les éditeurs de presse et qu’une réflexion avait été engagée « sur la meilleure manière pour les éditeurs de générer des revenus ». Avant d’en arriver là, Google avait mis ses menaces à exécution en déréférençant de son moteur de recherche plusieurs quotidiens.
« La France a vendu son avenir »Pour le WSJ, Google a cédé rapidement pour trois raisons. La première est que le géant du web voulait à tout prix éviter une loi qui l’aurait contraint à plus de concessions comme le partage de ses revenus publicitaires ou un paiement «au clic». En effet, les éditeurs réclamaient une redevance plutôt qu’une enveloppe ce qu’Eric Schmidt a réussi à éviter.
Seconde raison : le montant obtenu, 60 millions d’euros, n’est qu’une goutte d’eau pour une entreprise qui réalise un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars pour un bénéfice net de plus de 10 milliards. Pour les participants aux négociations, il aurait été impossible d’obtenir plus. Dans Les Échos, Nathalie Collin, présidente de l’Association de la presse d’information politique et générale, la redevance aurait été longue et difficile à obtenir. « Je ne suis pas certaine que nous aurions eu plus d’argent par ce biais-là. »
La troisième raison concerne directement l’indépendance des médias. En France, comme à l’étranger, des analystes estiment qu’en signant cet accord, la presse française délègue l’innovation à Google. Sur son blog, le consultant Gérard Bessay (http://gbessay.unblog.fr/2013/02/02/hollande-mouille-pour-60-millions-avec-google-ou-la-france-qui-se-couche/) est sans concession. Pour lui,« la France s’est couchée » en acceptant le fond de 60 millions. « Il faudra [aux éditeurs français] sans doute plusieurs jours pour comprendre que la France n’a rien gagné ; Hollande en personne est intervenu dans l’accord avec Google et pour un somme symbolique de 60 millions. On se demande bien pourquoi Hollande a mis son nez dans ce dossier. Vu des États-Unis, cet accord est ridicule. »
En Italie, La Stampa (http://www.lastampa.it/2013/02/03/cultura/opinioni/editoriali/la-francia-svende-il-futuro-HegWs6WuZtMkxMXoSmYXMK/pagina.html) qualifie l’accord de « défaite culturelle » qui s’apparente à une « débâcle comme à Waterloo ». Dans un éditorial titré, « La France a vendu son avenir », Gianni Riotta tire à boulets rouges sur ce fond obtenu par les éditeurs français.
Quant à l’Allemagne, la « Lex Google » reste un projet de loi soutenu par les éditeurs et le gouvernement et qui doit bientôt être examiné par le Bundestag.