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Voir la version complète : Comment répondre aux questions embarrassantes de vos enfants



soltan009
03/02/2013, 17h10
Difficile de trouver les mots quand il s’agit de répondre à un petit bout de chou. Si les questions sont parfois naïves, les enjeux sont importants. Mais comment aborder les sujets difficiles ?
Interrogation n°1 : La mort !
Exemple : Est-ce que mamie va bientôt mourir ?
« Un enfant peut comprendre l’idée de la mort assez tôt » nous explique la thérapeute Amélie Porteil, « Alors que les parents, à l’inverse, vont avoir tendance à éviter le sujet le plus possible et créer des tabous inutilement ». Le tout est de ne pas créer de confusion dans l’esprit de l’enfant en disant des choses comme « Mamie va partir pour un long voyage », car cette idée peut laisser croire à l’enfant que la mort est un état temporaire, ce qui la rendra plus difficile à accepter ensuite. « Le mensonge doit être totalement exclu de ce genre d’échange » insiste la thérapeute, « Il faut répondre à ses angoisses sur la mort, la disparition. Il convient de lui expliquer que chacun nait, puis meurt. Que c’est dans l’ordre de la vie. C’est ce qui lui donne les armes pour affronter le deuil ».
Interrogation n°2 : La naissance !
Exemple : Comment on fait les bébés ?
« La question de la naissance intervient quand l’enfant prend conscience de lui au cours de la phase œdipienne » nous dit la thérapeute, « C’est une question incontournable, parce qu’elle lui est nécessaire pour comprendre comment il est venu au monde ». La teneur de la réponse dépend de l’âge de l’enfant, de la conscience qu’il a du corps : « A trois ans, l’arrivée du bébé est encore un peu mystérieuse, à cinq ans l’enfant va avoir besoin d’une explication plus claire : sans parler de sexualité, l’enfant a conscience de la différence entre une fille et un garçon, il sait que le bébé grandit dans le ventre de la maman, il faut donc donner un sens à cette idée-là… ». Rassurez-vous, tous les parents sont gênés à l’idée d’aborder cette question… Vous en retirez probablement une anecdote coquace à raconter lors des diners de famille ! Ne vous enlisez pas dans les explications sur les abeilles et les fleurs, dites simplement que papa et maman ont fait un gros câlin, et que papa a mis une graine à l’intérieur de maman… Il conviendra ensuite de répondre le plus simplement possible aux questions de votre enfant.
Interrogation n° 3 : Le monde qui les entoure !
Exemple : C’est quoi la crise ?
Les mots sont durs : crise, chômage, faillite, dette… Quel que soit leur âge, les enfants comprennent que quelque chose se passe autour d’eux, avec les angoisses que cela implique. « Ce n’est pas parce qu’on ne leur en parle pas que cela n’existe pas. Avec la télévision ou les discussions à l’école, les enfants entendent tout, le mieux est donc de devancer leurs questions sur les sujets de société » nous dit Amélie Porteil. Demandez-lui s’il est inquiet, et pourquoi. Le tout est ensuite de rattacher la situation à des valeurs que l’enfant pourra intégrer : dans le cas de la crise, la valeur de l’argent par exemple, qui n’est pas forcément acquise par la jeune génération. « A l’ère de l’illimité, comment faire comprendre aux jeunes la valeur des choses ? » alerte la thérapeute, « Il faut leur donner des valeurs en réponse, qui leur permettent de surmonter l’angoisse en y apportant des solutions. Il y a la solidarité, le partage, les enfants sont capables et doivent participer à l’effort collectif. Les responsabiliser les aidera à maitriser leurs angoisses ».