Le scandale révélé par le documentaire allemand est international et concerne cinq français



La loi sur le passeport biologique, adoptée en mars 2012 et qui devait entrer en vigueur le 1er juillet prochain, ne sera pleinement effective au plus tôt qu'en fin d'année, a indiqué mardi le président de l'Agence française de lutte contre le dopage, Bruno Genevois



Le scandale du dopage révélé le 3 décembre par un documentaire allemand, qui ciblait la Russie, est international, assure le quotidien britannique The Telegraph sur la base de documents non publiés utilisés par la télévision germanique. Selon The Telegraph qui ne cite aucun nom, 225 athlètes de 39 pays sont concernés par des valeurs sanguines douteuses, mesurées avant 2009. Parmi lesquels figurent cinq Français, trois Britanniques, 25 Kenyans et donc 58 Russes, mais surtout trois champions olympiques de 2012 dont la nationalité n'est pas révélée.


L'un d'eux serait même l'une des vedettes de l'athlétisme britannique selon le journal qui assure avoir contacté l'entourage des sportifs incriminés sans parvenir à avoir de réaction. «Je n'ai aucune info là-dessus, je le découvre et n'ai aucun élément d'appréciation», a commenté auprès de l'AFP Bernard Amsalem, président de la fédération française d'athlétisme, interrogé sur une présence française dans cette longue liste.


Fournie par un lanceur d’alerte appartenant à une agence anti-dopage

Celle-ci, que le journal anglais s'est procurée de façon indépendante, avait été fournie initialement aux journalistes allemands par un lanceur d'alerte appartenant de longue date à une agence officielle de lutte contre le dopage et se fondant sur des échantillons datant de 2006 à 2008.


Selon les Anglais, certains d'entre eux remonteraient même à 2001. La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), accusée dans le documentaire d'avoir couvert un certain nombre de ces cas douteux, avait réagi mardi aux révélations du documentaire allemand, rappelant en particulier qu'avant 2009, le passeport biologique n'avait pas encore été en place.


Or, si des valeurs sanguines anormales ont pu être constatées, elles ne signifient pas pour autant que des cas de dopage sont avérés. Ce que seul le passeport biologique aurait permis de conclure avec certitude. L'Agence mondiale antidopage (AMA) a de son côté invité dans un tweet les agences nationales antidopage et les laboratoires accrédités «à ne faire aucun commentaire» sur les affaires en cours, à moins de répondre à un athlète ayant lui même fait des commentaires en public.