L'Etat grec empoche 246 millions d'euros pour l'attribution de quatre chaînes de télévision privées.




La Grèce a obtenu vendredi 246 millions d'euros lors d'enchères pour l'attribution de quatre chaînes TV privées, dans le cadre d'une grande réforme de l'audiovisuel censée assainir le secteur mais fortement controversée.

Les quatre licences valables dix ans mises aux enchères ont été remportées par trois armateurs et un entrepreneur, ce dernier considéré comme un proche du gouvernement du Premier ministre Alexis Tsipras.

Ces enchères marquent l'aboutissement d'une réforme voulue par le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras pour moraliser et rationaliser le secteur audiovisuel, tenu depuis des décennies par une poignée d'oligarques dans un vide juridique et une opacité financière jusque là tolérés par la classe politique.

Mais ce coup de balai est fortement contesté par l'opposition de droite, qui accuse le gouvernement de vouloir museler des médias qui lui sont majoritairement hostiles.

Six des huit groupes participant aux enchères avaient tenté de bloquer la procédure, mais avaient été déboutés par le Conseil d’État grec, la plus haute juridiction administrative du pays.

Le Secrétariat général à l'information avait mis en place des conditions draconiennes pour assurer l'intégrité des enchères. Les candidats avaient été privés de téléphone portable et ordinateur personnel et assignés chacun seul dans une salle du Secrétariat, placée sous surveillance vidéo.

"Pour la première fois dans l'histoire du pays, des règles sont appliquées pour l'utilisation des fréquences d'émission", a commenté la porte-parole du gouvernement, Olga Gerovassili.

Depuis la fin du monopole public de l'audiovisuel, en 1995, les télés grecques, réputées pour la médiocrité de leurs programmes et des biais dans le traitement de l'information, n'avaient fonctionné que sur des licences provisoires décrochées sans cahier des charges précis.