Le Mur de Berlin dans l'Histoire
1961-1989

Chute du Mur de Berlin
Publié le 9 Novembre 2016


Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dès 1947, l'Europe
se divise en deux camps ennemis, avec la mise en place d'un
«rideau de fer»
, de Lubeck jusqu'en Tchécoslovaquie et au-delà.
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L'ancienne capitale allemande, Berlin, est elle-même partagée entre les
Occidentaux et les Soviétiques.
Anglo-Saxons et Français craignent que
le partage de la ville et du continent ne se pérennise. Leurs rivaux
soviétiques veulent mettre la main sur l'ensemblee se cristallise le refus de
l'Ouest d'accepter définitivement la partition de l'Allemagne et de l'Europe.
Il n'y aurait jamais eu de mur de Berlin si les Américains et les Anglais n'avaient
réagi avec vigueur au blocus de l'ancienne capitale duReich !

Le Mur avant le Mur
Le 24 juin 1948, les Soviétiques, qui occupent Berlin-Est, coupent les
communications terrestres entre l'enclave de Berlin-Ouest, répartie en
secteurs anglais, américain et français, et l'Allemagne occidentale. La réussite
du coup de force que représentait le blocus aurait signifié l'abandon par les
alliés occidentaux de Berlin et son occupation par les Soviétiques. Mais,
pendant près de onze mois, les Américains et les Anglais organisent un pont
aérien pour ravitailler les Berlinois de l'Ouest.
Malgré 76 morts et un coût
financier considérable pour les Occidentaux, le pont aérien finit par contraindre
les Soviétiques à mettre fin au blocus, en avril 1949. La première raison de la construction du mur de Berlin tient donc à la détermination des Occidentaux
à ne pas abandonner Berlin-Ouest aux Soviétique.En 1950, le Land (région administrative) de Berlin-Ouest est intégré au sein de la nouvelle République

fédérale d'Allemagne (RFA). Son statut d'enclave occidentale au milieu d'un
territoire contrôlé par la RDA est ainsi conforté.
L'existence de Berlin-Ouest
continue d'être insupportable pour les Soviétiques car les Allemands de l'Est

y votent chaque jour «avec leurs pieds» en fuyant le régime soviétique.Il devient
difficile de contrôler les 500.000 personnes qui traversent chaque jour la ligne
de démarcation berlinoise, à pied ou par les réseaux de communication
ferroviaire et métropolitain.Berlin-Ouest est le principal espace de transit des

Allemands de l'Est émigrant à l'Ouest. En 1958, déjà plus de trois millions
d'Allemands de l'Est ont fui pour la RFA. Cette hémorragie humaine prive le
pays de main-d'œuvre et montre à la face du monde la faible adhésion à la
soviétisation de l'Allemagne de l'Est.L'URSS tente un nouveau coup le 27

novembre 1958 en lançant un ultimatum exigeant le départ des troupes
occidentales dans les six mois pour faire de Berlin une «ville libre» démilitarisée.
Les alliés occidentaux refusent. En 1961, les Soviétiques prennent donc la
décision de faire supprimer par la RDA la ligne de démarcation berlinoise en construisant un mur, qui deviendra «le mur de la honte».
Cette construction
commence les 12 et 13 juin 1961 avec la pose de grillages et de barbelés autour
de Berlin-Ouest. Puis les Soviétiques choisissent une date idéale pour faire
exécuter leur oeuvre : le 13 août 1961, soit en plein pont estival pendant lequel
nombre de de chefs d'État occidentaux sont en vacances.La RDA annonce avoir l'agrément du pacte de Varsovie et présente la construction un «mur de protection antifasciste». Des unités armées de la RDA encerclent-elles Berlin-Ouest de

façon hermétique et la construction du mur se réalise dans un temps record, ce
qui signifie qu'il est le fruit d'une préparation longue et minutieuse.

Le mur est plus qu'un mur
Le mur est bordé de mines anti-personnelles, de pièges pour tanks, de barrières d'alarme... Au mur de 3,5 m de hauteur courant sur 155 km autour de Berlin-
Ouest s'ajoutent ensuite les «murs» créés par la fermeture des réseaux de
communication ferroviaire et métropolitain entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.

Sur les 81 points de passage existant avant août 1961, 69 sont fermés dès le
13 août, par des barbelés et des murs de briques. Pour les visiteurs étrangers
est assigné un point de passage unique situé dans Friedrich Strasse
(Chekpoint Charlie), ouvert jour et nuit.
Les échanges économiques cessent
entre les deux Berlin 63 000 berlinois de l'Est perdent leur emploi à l'Ouest,
et 10 000 de l'Ouest perdent leur emploi à Berlin-Est.Pour faire face à cette
nouvelle situation,de nombreux grands équipements concernant la culture

(opéras), l'éducation (universités), les sciences (parcs zoologiques) sont dédoublés.
Les «passe muraille»
L'appel de la liberté reste constant tout au long des 28 ans de l'histoire du mur.
Des milliers d'Allemands de l'Est tentent de le franchir au péril de leur vie. Au
total, d'août 1961 au 8 mars 1989, 5 075 personnes réussissent à s'évader de
l'Est pour Berlin-Ouest par divers moyens : escalade, mais aussi souterrains,
voitures spécialement transformées, fuites à la nage sur la Spree... 588 personnes périssent dans cette tentative.


Le mur après le mur
En 1989, le gouvernement de la RDA ne parvient plus à enrayer l'émigration car
celle-ci utilise un nouvel espace de transit, la Tchécoslovaquie, qui finit, sous la contrainte des milliers de voitures fuyant l'Est, par ouvrir ses frontières avec
l'Autriche. Aussi le 9 novembre 1989, Günter Schabowski, membre du bureau
politique, annonce-t-il la décision du gouvernement de RDA d'autoriser
«les voyages privés à destination de l'étranger [...] sans aucune condition particulière»
.

Quelques heures plus tard seulement, les douaniers de Berlin ne parviennent
plus à faire face à la demande et ne peuvent faire autrement de que de laisser simplement passer. Le mur est vaincu. Puis, fin 1989 et en 1990, le mur est
démantelé à raison de 100 mètres en moyenne par nuit, avant l'organisation
d'une démolition officielle qui se termine fin 1991. Six pans de mur sont
conservés pour mémoire.
Toutefois, le mur demeure une cicatrice économique
et humaine. Avant la guerre, Berlin était le plus gros et le plus innovant pôle économique et surtout industriel d'Allemagne. Puis Berlin-Ouest, en raison de
son statut d'exception s'est retrouvé écartée de tous les secteurs d'entreprise
innovants. À Berlin-Est, le système d'économie planifié socialiste, avec des
entreprises étatisées et une organisation en grosses entreprises, entraîne
déficience dans l'organisation et la rentabilité de l'économie.Depuis 1990,

Berlin, redevenu capitale allemande au détriment de Bonn, bénéficie de l'apport croissant d'administrations politiques nationales, de l'implantation d'institutions diverses, de l'installation de marques connues et surtout d'un essor touristique.
Berlin a retrouvé ses «Champs Élysées», avec l'avenue Unter den linden (sous les tilleuls),
artère Ouest-Est allant de la porte de Brandebourg jusqu'à la place du château
(détruit et en voie de reconstruction).


Mis en ligne
mercredi 9 novembre 2016, 20h48

Quand les symboles se percutent…
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait, « victime » d’une révolution
pacifique.Le 9 novembre 2016, un homme qui promet de bâtir un mur entre
deux pays (le Mexique et les États-Unis) est élu président de la première
puissance mondiale. Nombreux ont été ceux qui ont dressé un parallèle entre
les deux dates. Notamment sur les réseaux sociaux « 27 ans plus tard, un
homme projetant la construction d’un mur de la honte est élu président des
USA », a twitté un internaute anonyme.
9 Novembre 1989, chute du mur de Berlin. 27 ans plus tard, un homme
projetant la construction d'un mur de la honte est élu Président des USA
Pas de quoi annuler les commémorations. 27 ans jour pour jour après la chute
du mur entre la RDA et la RFA, des centaines de Berlinois se sont réunis pour commémorer l’événement. Les pans du mur encore debout ont été ornés de
roses pour célébrer cette renaissance de l’Allemagne unie.Le 9 novembre est
une date de double commémoration en Allemagne c’est aussi ce jour-là que l’on
se souvient de la nuit de Cristal, le pogrom contre les Juifs commis en 1938.