"Le ravin de la Femme sauvage" par le peintre Auguste Renoir, peint en 1881 lors de son premier séjour à Alger.

Le ravin de la femme sauvage … Situé entre Bir Mourad Raïs (Birmandreis) et Oued Kniss, ce lieu a été peint par Auguste Renoir en 1881, lors de son premier séjour à Alger.. Ce tableau représentant la forêt du "Ravin de la Femme Sauvage" se trouve au musée d’Orsay à Paris
Quelle est cette femme mystérieuse et sauvage qui a donné son nom au ravin situé à Oued Kniss ? Quel est son nom ? Nul ne le sait. Néanmoins, une chose est sûre, cette femme a réellement existé et a eu une vie des plus tourmentées.
Nous sommes au quartier du Ruisseau au XIX siècle. Une jeune femme, veuve, y vit avec ses deux enfants qu’elle élève seule.
Chaque année, à l’occasion du lundi de Pâques, la maman entraîne ses petits pour une journée de pique-nique. Cette forêt, fortement boisée, est très jolie. Cependant, à certains endroits, elle présente des pentes abruptes, des sentiers très étroits et de dangereux ravins. Les deux enfants courent dans tous les sens, insoucieux et heureux. Ils n’entendent pas les recommandations de leur mère qui leur crie d’être prudents. Soudain, la jeune femme ne les voient plus. Elle les appellent une... deux... dix... vingt fois mais aucune réponse ne lui parvient. Au bout de quelques instants, elle doit se rendre à l’évidence. Ses petits bouts de choux ont dû glisser au fond d’un ravin. Elle retourne au Ruisseau prévenir ses voisins. Ils passent la forêt au peigne fin en vain. Folle de douleur, la maman poursuit seule ses recherches.
La maman désespérée ne quitta plus la forêt, poursuivant ses recherches des jours, des semaines et des mois , elle ne dort plus ni la nuit ni le jour, et fait de cette forêt son lieu de résidence. Pour se nourrir elle chasse le gibier, cueille des baies et des fruits sauvages. Les jours s’écoulent, puis les mois et les années. La maman éplorée erre en guenilles, comme une âme en peine... elle perdit la tête et devint sauvage.. Elle se cachait dans les buissons au moindre bruit, au moindre pas. Parfois, les habitants de la région entendaient un hurlement terrible. Les promeneurs surprennent parfois une ombre furtive et évanescente se cachant derrière les arbres. Ils entendent des pas, trouvent des traces de pieds sur le sol. Mais ce qui est encore plus terrifiant, ce sont les hurlements de douleur qui donnent la chair de poule aux plus téméraires. Un jour, la forêt devient soudainement calme et paisible. Et pour cause. Le corps de la femme sans nom est retrouvé sans vie au milieu du bois. La légende raconte qu’elle aurait été enterrée sur place, juste au-dessus du restaurant de la Femme sauvage, restaurant datant de l’époque coloniale. En souvenir de cette maman et de son chagrin, on baptisa la forêt le Ravin de la femme sauvage.
Le ravin de la Femme sauvage, c’est aussi le titre donné par le peintre Auguste Renoir à l’un de ses tableaux peints en 1881 lors de son premier séjour à Alger. Ce tableau représentant la forêt du ravin de Oued Kniss comme on l’appelle aujourd’hui se trouve au musée d’Orsay à Paris