Djaafar Chelli, l'ex-propriétaire de la chaîne de télévision El Watan TV fermée par les autorités en octobre 2015, est apparu devant le tribunal de Chéraga à Alger mardi 20 septembre. Le procureur de la République a requis une amende d'un milliard de centimes contre ce dernier, accusé entre autres "d'apologie du terrorisme" et de "production et de diffusion de contenu audiovisuel sans autorisation".
El Watan TV a été scellée suite à la diffusion d'un entretien avec l'ex-chef de l'AIS Madani Mezrag durant lequel ce dernier a tenu des propos virulents à l’encontre du président Bouteflika si les autorités ne l'autorise pas à créer son parti politique. Non inquiété par la justice, Mezrag a ensuite adoucit ses propos après la fermeture de la chaîne.
M. Chelli, qui a nié les accusations selon El Khabar, a souligné qu'il était en Turquie au moment des faits. Des cadres d'El Watan TV, a-t-il ajouté, ont commis une faute en diffusant l'interview de Mezrag.
Il a également indiqué qu'il condamne toute forme d'apologie du terrorisme, étant une de ses victimes selon lui.
La chaîne El Watan TV est basée en Angleterre, a rappelé M. Chelli. Il a expliqué qu'il est actionnaire de "Media News", la filière responsable de la production, et non la diffusion, en Algérie. Il a ajouté que si l'entreprise-mère a décidé de diffuser l'entretien en question, elle est libre vu qu'elle est soumise à la justice britannique.
L'homme d'affaires, un membre du parti de l’opposition MSP (mouvement pour la société de la paix) n'a pas manqué d'accuser le ministre de la Communication Hamid Grine d'avoir fermé El Watan TV pour des raisons politiques. Pour preuve, selon lui, 50 autres chaines de télévision diffusent leurs programmes sans être inquiétées.
Le ministre a, selon M. Chelli, détruit son entreprise et a mis au chômage 170 personnes, principalement des journalistes.